NOMS DE LIEUX DE SUISSE ROMANDE, SAVOIE ET ENVIRONS

Glossaire

Page principale

Page précédente



A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

Ma Me Mi Mo Mu My

M
Aiguille de l´M, 2844m, nommée ainsi en raison de sa forme vue de Chamonix (Aiguilles de Chamonix, massif du Mont-Blanc, Haute-Savoie).

Ma,
Selon Guex ce nom représente le patronyme Max, prononcé .
Pra Ma, lieu-dit (Granges-près-Marnand, district de Payerne, Vaud) ;
Chaux de Jean Mâ, anciennement Chaux de Jean Max, d´une vieille famille de Bourg-Saint-Pierre, lieu-dit (Valsorey, Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais) ;
Creux du Mâ, maison isolée (Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais) ;
Dzeu du Mâ, forêt (Bruson, Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Maborzet, Mauborget, Montborget
Mauvais petit bourg, mauvais quartier, préfixe Mau-, « mauvais », et Borget, « petit bourg ».
Mauborget, Villar Malborget en 1403, in malo Borgeto en 1505, commune et village (District de Grandson, Vaud).

Par mutation patoise du son [j] en [z] :
Maborzet, Malborget en 1380, raccard (Nax, district d´Hérens, Valais) ;
Rue de Maborzet (Bramois, Sion, Valais).

Par remotivation :
Montborget, Mauborget en 1314, hameau et ancienne commune (Murist, district de la Broye, Fribourg) ;
Montborget, maisons isolées (Vuisternens-devant-Romont, district de la Glâne, Fribourg).


Macconnens
Hameau de la commune de La Folliaz, district de la Glâne (Fribourg), Mascon[n]ens en 1320, Macconens en 1335, Mascognin au XVIème siècle, nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Masconingos, « chez les Masconingi », dérivé du nom propre Masco, du radical masca, « masque » [Perrenot]. Pour Aebischer il s´agirait d´un anthroponyme latin Macconius, mais celui-ci n´explique pas la forme ancienne Masconens.

Macconod, Maconnex
Noms d´origine gallo-romaine, dérivés du gentilice Maconius attesté.

Probablement d´un primitif *Maconiacum, avec le suffixe -acum :
Maconnex, Maconay en 1277, Maconex en 1528, Macconex en 1644, La vella de Macconnay en 1691, village (Ornex, Pays de Gex, Ain) ;
Maconnex, hameau (Jongny, district de Vevey, Vaud).

Dérivé avec le suffixe -od :
Macconod, Rocca de Maconosto en 1116, Macono en 1212, Masconoz en 1309, De Maconodo en 1501, Masconod au XVIème siècle, Maconod en 1670, hameau (Brénod, Haut-Bugey, Ain).


Machamp
Mauvais champ : préfixe Ma-, et champ, latin campus, « campagne cultivée, champ ».
Machamp, maisons isolées (Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie).

Machard
Patronyme Machard, de l´anthroponyme germanique Maginhard, ancien haut allemand magan, « force », et hart, « dur, fort ».
Machard, maison isolée, Bois Machard, firêt, et Etang Machard, lieu-dit (Condeissiat et Montracol, Bresse, Ain) ;
Le Machard, maison isolée (Le Montellier, Dombes, Ain).

Par féminisation :
Les Machardes, maisons isolées (Tossiat, Bresse, Ain).


Mache, Mâche, Mâchette, Machettes
De l´ancien français mache, « meule [de foin] », du latin meta, « cône, pyramide », synonyme de Maye.
Rochers de la Mache, falaise, et Bois de sous la Mache, forêt (Bellevaux, Chablais, Haute-Savoie) ;
Mâche, Mecin en 1103, Maches vers 1150, nom allemand actuel Mett, Metten en 1305, ancienne commune bernoise du district de Bienne, réunie à Bienne en 1920 ; selon Jaccard de l´ancien français mache, le nom allemand venant du latin meta ;
La Mâche, alpage (Vaulion, district d´Orbe, Vaud) ;
Mâche, village (Hérémence, district d´Hérens, Valais).

Diminutifs avec le suffixe -ette :
Mâchette, hameau de Mâche (Hérémence, district d´Hérens, Valais) ;
Les Machettes, maison isolée (Villard-sur-Doron, Beaufortain, Savoie).


Machefer
Hameau de la commune de Collex-Bossy et bois de la commune de Versoix (Genève), d´un patronyme issu d´un sobriquet, de l´ancien français machier, « broyer, froisser, meurtrir ».

Macheré, Macherelles, Macheret, Mâcheron, Matseru
Des patronymes d´origine fribourgeoises Macherel, Macheret, dérivés de mâcher, ou du patois matsérâ, vieux français mascheré, « mâchuré, barbouillé de noir », ou encore du patois matserai, « couloir ».
Macheré, Mascherel en 1281, Mâcherey en 1906, maisons isolées, Grand Macheré, lieu-dit, ancienne forme du patronyme (Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
Macheret, lieu-dit (Jussy, Genève).

Par féminisation :
Les Macherelles, en Macherey et in Macherel en 1339, en Mascherel en 1600, quartier de la commune de Bôle (District de Boudry, Neuchâtel).

Probablement une forme patoise :
Matseru, alpage (Gruyères, district de la Gruyère, Fribourg).

Patronyme Mâcheron, de même origine :
Mâcheron, hameau, et Rivière de Mâcheron, affluent du Pamphiot (Allinges, Bas-Chablais, Haute-Savoie).


Machevaz
Hameau de la commune de Saint-Jorioz (Annecy, Haute-Savoie), du verbe patois savoyard macheva, « dépérir », ancien français meschever, « avoir du malheur, échouer », et au participe passé meschevé, « malheureux ».

Machilly
Commune et village (La Côte en Chablais, Haute-Savoie), Maciliaco en 1012-1019, maximiaco (lire maxilliaco) en 979-1046, Cura de Machillie vers 1344, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Maciliacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Macilius.

Machuraz
Château de la commune de Vieu (Valromey, Ain), Maschiraz en 1258, Mascheras en 1267, Grangia de Machiraz en 1313, Domus fortis Machuratis au XVème siècle, Le chasteau de Macheras au XVIIème siècle, peut-être dérivé avec le suffixe d´appartenance -atis d´un nom de personne *Machirus.

Machy
Machy, hameau de la commune de Dardagny (Genève), probablement d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Masciacum, Massiacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Mascius, Massius.

Macolin
Village de la commune d´Evilard (District de Bienne, Berne), Macalingen en 1304, Macoleyn en 1341, nom allemand actuel Magglingen, Macoleyn en 1341, nom d´origine burgonde qui dériverait soit d´un primitif *Magolingos, « chez les Magolingi », dérivé du nom propre Magila latinisé en Macola, soit d´un primitif *Makilingos [Perrenot].
Prés de Macolin derrière, pâturage avec habitat dispersé (Lamboing, district de la Neuveville, Jura bernois).

Maçons
Les Maçons, maison isolée de la commune de Granges-Paccot, district de la Sarine (Fribourg), remotivation du patronyme Masson [Aebischer].

Macully
Hameau de la commune de Poisy (Annecy, Haute-Savoie), d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine, probablement *Maculiacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Maculius.

Madame
Côte Madame, lieu-dit en forêt de la commune de Chavanod (Annecy, Haute-Savoie), avec le titre de Madame donné à une femme issue de la noblesse.

Madeleine, Madeleines, Magdeleine
Prénom féminin Madeleine, de l´araméen Magdalena, « originaire de Magdala », où Magdala signifie « La Tour ». Comme Saint Lazare et sa soeur Sainte Madeleine étaient les protecteurs des lépreux, certains de ces toponymes rappellent la présence d´une léproserie ou d´une maladière.
La Madeleine, pâturage (Val de Moiry, Grimentz, district de Sierre, Valais) ;
La Madeleine, hameau près d´une ancienne maladière, et Ruisseau de la Madeleine (Cornier, Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Madeleine, apud Magdalenam en 1436, La Magdeleine-de-Varambon en 1743, hameau (Varambon, Bresse, Ain) ;
Rue de la Madeleine (Genève) ;
Plaine Madeleine, lieu-dit (Chandolin, Val d´Anniviers, Valais) ;
Col de la Madeleine, 1984m, entre la vallée de la Maurienne et la Tarentaise (Savoie, France) ;
Les Rayons de la Madeleine, sommet, 3051m (Alpes Pennines, Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais et vallée d´Aoste) ;
Sex des Madeleines, parois (Hérémence, district d´Hérens, Valais) ;
La Magdeleine, commune et village dont le nom vient d´un oratoire dédié à Sainte Marie-Madeleine (Vallée d´Aoste).

Madzé, Madzeria
Probablement une forme patoise valaisanne de Margeriaz, « pâturage à moutons, bergerie », avec mutation du son [j] en [dz].
Madzé, pâturage (Morgins, Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
Madzeria, maisons isolées près de Mauvoisin (Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Maffray, Mafré
Patronymes Maffray, Mafré, variantes de Maffre, qu dériverait d´un anthroponyme germanique *Matfrid, ancien haut allemand math, germanique *mathi, « force, pouvoir » et ancien haut allemand fridu, « paix », germanique *friþu, « amour, paix ».
Maffray, hameau (Passy, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Mont Mafré, alpage (Hauteville, district de la Gruyère, Fribourg).

Maflon
Le Maflon, ruisseau affluent du Flon, « le mauvais ruisseau », de Ma-, « mauvais », et Flon, « ruisseau » (Chapelle, district de la Glâne, et Le Flon, district de la Veveyse, Fribourg).

Maforny
Le Maforny, hameau de la commune de Mase (District d´Hérens, Valais), probablement du préfixe Ma-, « mauvais », et Forny.

Magland
Commune et village du Faucigny (Cluses, arrondissement de Bonneville, Haute-Savoie), Cura de Maglenz vers 1344, Maglans en 1432, dans lequel Perrenot voit un ancien nom d´origine burgonde *Maglens qui dériverait d´un primitif *Magilingos, « chez les Magilingi », dérivé du nom propre Magila, diminutif du radical mag, « puissance ».

Magnaule
La Magnaule, maison isolée de la commune du Flon (District de la Veveyse, Fribourg), par féminisation d´un patronyme comme Magnaux, etc., du latin magnus, racine indo-européenne *meg(h)-, « grand ».

Magne
Probablement de villa magna, latin magna, « grande ».
La Magne, maison isolée (Siviriez, district de la Glâne, Fribourg) ;
La Magne, hameau (Saint-Eustache, Annecy, Haute-Savoie).

Magne
La Magne, hameau dispersé, ancienne commune (Vuisternens-devant-Romont, district de la Glâne, Fribourg), anciennement L´Allemagne, Alamania en 1364, dérivé par mécoupure de l´ancien nom, voir Allaman.

Magnéaz
Village de la commune d´Ayas (Vallée d´Aoste), nom qui pourrait venir du latin magna, « grande ».

Magnedens
Commune et village du district de la Sarine (Fribourg), Manoldens en 1156, Mannidens au XIIIèmesiècle, Magnoudeins et manudens en 1229, Magnuidens en 1263, Magnudens en 1281, Manudins en 1567, Manudens en 1578, Magniendens en 1645, nom allemand Magneding, nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Manoldingos, « chez les Manoldingi », dérivé du nom propre Manold, « celui qui règne virilement », du germanique *mana, manna, « homme » et *valdan, « celui qui règne » [Perrenot]. Selon Stadelmann l´anthroponyme germanique est Magenold, Maginold, Meginold représentant un Maganwald plus ancien, composé de *magan, peut-être du latin magnus, « grand » et wald[an], cf Maginold, aussi nommé Sankt Mang, heilige Magnus. On préfère y voir un Maginold, « celui qui règne avec la force », germanique *magana, magina, « force », et *valdan, « celui qui règne ».

Magnena, Magnenat, Magnenetta, Magnenette, Magnin
Des patronymes Magnenat, Magnin, très répandus en Suisse Romande, ou par féminisation d´un patronyme Magnin. Voir le mot régional magnin.
La Magnena, ferme isolée (Charmey, district de la Gruyère, Fribourg) ;
La Magnenat, maison isolée (Gimel, district d´Aubonne, Vaud) ;
Creux Magnin, lieu-dit (Val d´Arpette, Orsières, district d´Entremont, Valais) ;
Pré Magnin, maisons isolées (Ballaigues, district d´Orbe, Vaud) ;
Tattes Magnin, lieu-dit et vignes (Jussy, Genève).

Avec le suffixe diminutif patois -etta :
La Magnenetta, ferme isolée (Vuadens, district de la Gruyère, Fribourg).

Avec le suffixe diminutif -ette :
La Magnenette, forêt déclive (L´Etivaz, Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud).


Magnenèche
Quartier d´Ollon (District d´Aigle, Vaud), Magnevesches en 1373.

Magneux, Magnieu, Magny
Noms de domaines d´origine gallo-romaine Magniacus, dérivé avec le suffixe -acus du gentilice Magnius, issu du surnom Magnus, « grand », racine indo-européenne *meg(h)-, « grand ».
Etang Magneux, de Magniaco en 1187, étang (Monthieux, Dombes, Ain) ;
Magnieu, Maigneu en 1265, Magnieu en 1290, Magnyou en 1343, Magniacus en 1385, Ecclesia de Magniaco vers 1400, commune et village du Bugey (Arrondissement de Belley, Ain) ;
Magny, Ecclesia de Mainniaco en 1152, de Manayaco en 1250, Magniez en 1436, hameau (Moëns, Pays de Gex, Ain) ;
Magny, hameau (Reignier, Genevois, Haute-Savoie) ;
Route de Magny, d´un ancien lieu-dit (Bex, district d´Aigle, Vaud).

Magnin, Manens, Mannens
Noms d´origine burgonde, dériveraient d´un primitif *Manningos, « chez les Manningi », dérivé du nom propre Manna, germanique *mana, manna, « homme » [Perrenot].
Magnin, Magnyns en 1343,
Le Mas Magnin, Magniens en 1299-1369,
Manens, Mannens en 1199, ancien fief (Villars-le-Terroir, district d´Echallens, Vaud) ;
Mannens, Magnens en 1184 et 1320, Mannens en 1228, Magnens et Manens en 1504 et à nouveau Mannens en 1771, village et ancienne commune (Montagny, district de la Broye, Fribourg).

Magnin
Le chemin Magnin, appellation actuelle d´une voie romaine qui longeait tout le pied du Jura, la Via Magna, « Grande Voie ».

Magnot
Hameau de la commune de Vétroz (District de Conthey, Valais), Amanoisco en 1100, Amagnoc en 1200, Magniot en 1217, Magnioch en 1224, Magnoch en 1227, Amagnyoch en 1250, Magnohc en 1267, Amagniosc en 1324, Magnyoch en 1417, Magnyot en 1453, aussi Magnon et Maignon en 1906, probablement d´un primitif Ma[g]nioscus, avec dans certains cas agglutination d´une préposition a, nom issu d´un gentilice Magnius avec le suffixe -oscus. On trouve dans les chartes Magniez en 1202, Menniez en 1217, Maigniez en 1218, feodo de Mennie en 1431, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine Magniacum, et d´autre part dans une charte allemande Megins, Mengnes, Megnes et Manges en 1446, qui désignent sans doute le même lieu ; on aurait donc trois dérivations ligure, gallo-romaine et germanique d´une même racine Magn- [Jaccard].

Magy
Hameau de la commune des Gets (Faucigny, Haute-Savoie), patronyme.

Mai, May, , Met
Peut-être du patois jurassien mè, maie, « pétrin », par métaphore [Prongué].
Côte de Mai, forêt déclive, et Bief de la Côte de Mai, cours d´eau (Bourrignon, district de Delémont, Jura) ;
La May, forêt déclive (Saint-Ursanne, district de Porrentruy, Jura) ;
Devant la Mè, anciennement Devant le Melt, hameau (Vermes, district de Delémont, Jura) ;
La Met, hameau (Courrendlin, district de Delémont, Jura).

Maicheratte, Maichières, Méchielles, Méchîles
Patois jurassien maîtchiere, prairie marécageuse où pousse une mauvaise herbe dénommée en patois jurassien maitchiele [Prongué].
Courtes Méchielles, où Courtes dérive probablement de cortis, cf. Courtes, maisons isolées (Courfaivre, district de Delémont, Jura) ;
Les Méchîles, lieu-dit (Damphreux, district de Porrentruy, Jura).

Avec le suffixe collectif -ière :
Les Maichières, maisons isolées (Courrendlin, district de Delémont, Jura).

Avec le suffixe diminutif jurassien -atte :
La Maicheratte, aferme isolée (Corban, district de Delémont, Jura).


Maigrauge, Maigroge
Composé de maigre, latin macra, et Auge [Aebischer].
Maigrauge, claustrum in der durren Owa en 1265, Macra Augia en 1260, Macre Ochie en 1376, quartier où se trouve une abbaye cistercienne (Fribourg, district de la Sarine, Fribourg) ; le nom allemand Magerau, de mager, « maigre », et Au, « prairie », ancien haut allemand *auja, a la même signification ;
Maigroge, Macre Oschie en 1376, Macre ogie en 1334, lieu-dit (Saint-Blaise, Neuchâtel).

Maillard, Maillarda, Maillarde, Maillardoule, Maillards
Du patronyme Maillard, plusieurs étymologies possibles : « porteur de maillet ». ancien français mail, « marteau de fer ou de bois à deux têtes », ou « tordeur de fil », vieux français mailler, « faire avec des mailles », latin macula, « maille de filet », ou encore de l´anthroponyme germanique *magilhard, germanique *magana, magina, « force », et *hardu, « dur, fort ».
Maillard ou Ferme Maillard, maison isolée (Courgevaux, district du Lac, Fribourg) ;
Maillard, maison isolée (Lent, Bresse, Ain) ;
Bois Maillard, forêt (Relevant, Dombes, Ain) ;
Les Blancs Maillards, hameau (Marboz, Bresse, Ain).

Par féminisation :
La Maillarde, maison isolée (Seyssel, Bugey, Ain).

Par féminisation patoise :
La Maillarda, ferme isolée (Rue, district de la Glâne, Fribourg).

Avec le suffixe diminutif -oule :
La Maillardoule, maisons isolées (Forel, district de Lavaux, Vaud).


Maillat
Commune et village du Haut-Bugey (Arrondissement de Nantua, Ain), Mallia en 1262, Malliacus en 1265, Maillia en 1299-1369, De Malliaco en 1343, Mailliacus en 1325, Mailla en 1455, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine Malliacus, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Mallius.

Maillebois
Prés Maillebois, lieu-dit de la commune du Bémont (District des Franches-Montagnes, Jura), avec le patronyme Maillebois.

Maillefer
Sans doute d´un ancien nom de métier signifiant « forgeron », voir le mot régional ou vieux français mailler.
Maillefer, quartier de la ville de Neuchâtel ;
Maillefer, lieu-dit (La Sarraz, district de Cossonay, Vaud) ;
Crêt de Maillefer, forêt (Vuiteboeuf, district d´Orbe, Vaud).

Maillet, Maillettes
Patronyme Maillet, de même origine que Maillard.
Maillet, hameau (Mieussy, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Champs Maillet, hameau (Autavaux, Vernay, district de la Broye, Fribourg) ;
Plan Maillet, lieu-dit (Mex, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Pra Maillet, maison isolée (Vaulruz, district de la Gruyère, Fribourg).

Par féminisation :
Les Maillettes, lieu-dit en forêt (Versoix, Genève).


Mailly
Le Mailly, lieu-dit de la commune de Genthod, (Genève), probablement un ancien domaine gallo-romain *Malliacum, formé avec le suffixe -acum sur un gentilice comme Mallius.

Main de Fer, Main de Gingins
Le mot main est peut-être ici un dérivé du latin mansio, mansus, « maison, ferme, domaine », voir Mans.
Main de Fer, maisons isolées (Carrouge, district d´Oron, Vaud) ;
Main de Gingins, maison isolée (Trélex, district de Nyon, Vaud).

Maira, Maïre, Mar, Maraiche, Maraîche,
Maraiches, Maraîches, Marais, Marcet, Marchairuz,
Marchande, Marchat, Marche, Marché, Marches,
Marchet, Marchets, Marchettes, Marcheuson, Marcolet,
Marcoran, Marcot, Marcots, Mare, Maréchat,
Marèches, Marechet, Maréchets, Marécottes, Marée,
Mares, Maresse, Maressen, Maresses, Maressettes,
Maretse, Marichet, Marientse, Maro, Marre,
Mars, Marsillon, Martischeiu, Martschen, Martse,
Meretschi, Merras
Marais, au Moyen Age marchesium, latin ecclésiastique maraticum, latin médiéval mariscum, gallo-roman marcasium, gaulois *mercasius, « marais », racine indo-européenne *merk-, merg-, « pourrir » ; ou francique *maresc ou *marisk, gothique marei, « mer intérieure, lac », germanique *môra, « marais », racine indo-européenne *mori, mo :ri, « mer ; eau stagnante ».
Lieu marécageux, marécage, ancien français marchage, marescage, « terrain où il y a des marais ».

Français marais, « étendue de terre recouverte par des eaux peu profondes, parfois stagnantes, et envahies par la végétation aquatique » :
Marais, alpage (Neirivue, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Le Marais, lieu-dit (Vauffelin, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Le Marais, peut-être Marechia en 1146, ancien château et hameau, et Col du Marais, 837m (Serraval, Bornes, Haute-Savoie) ;
Les Marais, lieu-dit (Martigny, Valais) ;
Les Marais, Le Marest en 1468, maisons isolées (Marboz, Bresse, Ain).

Français mare, « petite étendue d´eau dormante, formée naturellement ou artificiellement », vieux français mare, « marais », ancien français marc, bas latin mara, « mare, eau dormante », issu de l´ancien nordique marr, germanique *mari, « mer, lac ». :
Maïre, alpage (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Bras de Mar, lieu-dit (Boudry, Neuchâtel) ;
La Mare, alpage (Les Villards-sur-Thônes, Bornes, Haute-Savoie) ;
Le Mare, lieu-dit (Villars-le-Comte, district de Moudon, Vaud) ;
Bois du Mare, forêt (Surpierre, district de la Broye, Fribourg) ;
Derrière Mare ou Derrière Marais, lieu-dit (Corserey, district de la Sarine, Fribourg) ;
Pra Mare et Au Gros Mare, maisons isolées (Corbières, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Pré de la Mare, lieu-dit (Allinges, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
La Marée, hameau (Ballaison, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
La Marée dessus, maison isolée (La Côte d´Arbroz, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Mares, maisons isolées (Villarvolard, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Mares, Les Mars et In marciis en 1439, maisons isolées (Dommartin, Bresse, Ain) ;
Plan Maro, alpage (Neirivue, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
La Marre, commune et village (Voiteur, arrondissement de Lons-le-Saunier, Jura) ;
Champ de Mars, lieu-dit en forêt (Cernex, Genevois, Haute-Savoie) ;
La Combe de Mars, lieu-dit (Saint-Jeoire-Prieuré, Chambéry, Savoie) ;
Creux du Mars, hameau (Essertines-sur-Rolle, district de Rolle, Vaud) ;
Pro de Mars, lieu-dit au bord du Rhône (Saillon, district de Martigny, Valais) ;
Les Mars, hameau (Mijoux, Valserine, Pays de Gex, Ain).

Double diminutif avec les suffixes -ille et -on :
Marsillon, hameau (Troinex, Genève).

Diminutifs jurassiens de marais, mare :
Le Maira, hameau (Buix, district de Porrentruy, Jura), et
Es Vies di Maira, « en les chemins de Maira », lieu-dit (Bure, district de Porrentruy, Jura) ;
Le Merras, lieu-dit (Vendlincourt, district de Porrentruy, Jura).

Vieux français marèche, peuvent être d´anciens marais asséchés, et cultivés par les maraîchers, adjectif ancien français mareschier ; mot régional suisse maraiche, « pré marécageux » [Pégorier] :
Maraiche, peut-être de Maresco en 1153, Mareschet en 1188, hameau (Neuvecelle, Chablais, Haute-Savoie) ;
La Maraiche, lieu-dit (Collonges, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Maraiche de la Croix, lieu-dit dans la plaine du Rhône (Martigny, Valais) ;
Les Maraiches ou La Maraiche, maison isolée (Siviriez, district de la Glâne, Fribourg) ;
Maraîche, lieu-dit (Carrouge, district d´Oron, Vaud) ;
Les Maraîches, lieu-dit dans la plaine du Rhône (Martigny, Valais) ;
Les Marèches, forêt (Ballens, district d´Aubonne, Vaud) ;
La Maresse, lieu-dit, Torrent de la Maresse, affluent de la Borgne d´Arolla, et Tsalet de la Maresse, pâturage (Evolène, district d´Hérens, Valais) ;
Les Maresses, lieu-dit en forêt (Vernamiège, district d´Hérens, Valais).

Avec les suffixes diminutifs -et, -ette :
Marechet, lieu-dit (Mauraz, district de Cossonay, Vaud) ;
Aux Maréchets, lieu-dit (Vandoeuvres, Genève) ;
Les Maressettes, lieu-dit (Veyras, district de Sierre, Valais) ;
Marichet, lieu-dit (La Praz, district d´Orbe, Vaud).

Avec les suffixes diminutifs -ot, -otte :
Marécot, Marescot en 1696, lieu-dit (Choëx, Monthey, Valais) ;
Les Marécottes, village (Salvan, district de Saint-Maurice, Valais).

Avec le suffixe collectif patois -at :
Le Maréchat, lieu-dit (Rovray, district d´Yverdon, Vaud).

Forme patoise valaisanne avec mutation du son [ch] en [ts] :
La Maretse, lieu-dit (Nendaz, district de Conthey, Valais) ;
Les Maretses, lieu-dit humide (Savièse, district de Sion, Valais).

Ancien français marchais, marchas, marchois, « marais, marécage » :
La Marchande, lieu-dit, a peut-être la même origine (Goumoëns-la-Ville, district d´Echallens, Vaud) ;
Bois du Marchairuz, Mont Marchia en 1208, Marchirioux en 1346, et Col du Marchairuz, 1447m (Le Chenit, Vallée de Joux, Vaud) ;
La Marche, maison isolée (Cheiry, district de la Broye, Fribourg) ;
L´Etang de Marché, lieu-dit (Féternes, Chablais, Haute-Savoie) ;
Rue du Marché, in vico de Marchez en 1260, porta de Marchez en 1270, rue de Marche en 1450, ancien terrain marécageux au niveau du lac (Ville de Genève) ;
Les Marches, bois (Champvent, district d´Yverdon, Vaud) ;
Les Marches, forêt déclive, et Chapelle des Marches, maisons isolées (Broc, district de la Gruyère, Fribourg).

Français marchat, « endroit ou se vautre le sanglier pour se débarrasser des parasites externes », synonyme de souille :
Le Marchat, hameau (Thierrens, district de Moudon, Vaud).

Diminutifs avec les suffixes -et, -ette :
Marcet, en Marsel en 1381 (Vouvry, district de Monthey, Valais) ;
Le Marchet, hameau (Neyruz, district de la Sarine, Fribourg) ;
Grand Marchet, sommet, 2651m, Col du Grand Marchet, 2490m nom monté (Pralognan-la-Vanoise, Vanoise, Savoie) ;
Les Marchets, lieu-dit (Cheiry, district de la Broye, Fribourg) ;
Les Marchettes, maison isolée (La Verrerie, district de la Veveyse, Fribourg).

Avec le suffixe diminutif -ot, ou patronyme Marcot, diminutif du prénom Marc :
Le Marcot, alpage en clairière (Vallon de Van, Salvan, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Les Marcots, lieu-dit (Beaufort-sur-Doron, Beaufortain, Savoie).

Avec le double suffixe diminutif -olet :
Le Marcolet, quartier (Crissier, district de Lausanne, Vaud).

Avec le suffixe diminutif -on :
Marcheuson, alpage (Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais).

Forme patoise avec mutation du son [ch] en [ts] :
La Martse, alpage (Neirivue, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg).

Avec le suffixe -entse :
La Marientse, maison isolée (Les Thioleyres, district d´Oron, Vaud).

Peut-être de même origine :
Marcoran, maison isolée (Bluffy, Bornes, Haute-Savoie).

Forme alémanisée au XVème siècle :
Maressen, de Maresse avec un pluriel germanique, lieu-dit (Loèche-les-Bains, district de Loèche, Valais) ;
Martischeiu, lieu-dit (Tourtemagne, district de Loèche, Valais) ;
Martschen, vigne (Salquenen, district de Loèche, Valais) ;
Meretschi, aussi Meretschen, hameau (Agarn, district de Loèche, Valais).


Maire, Mairesse
Le premier officier municipal d´une ville, d´une commune. Du latin major, « plus grand ».
Bois au Maire, forêt (Vendlincourt, district de Porrentruy, Jura) ;
Cerneux au Maire, maisons isolées (Les Bois, district des Franches-Montagnes, Jura).

Patronyme Maire, de l´ancien prénom franc-comtois Maire, du latin Marius :
Plan Maire, lieu-dit (Tramelan, district de Courtelary, Jura bernois).

Par féminisation :
La Mairesse, hameau (Colombier, district de Boudry, Neuchâtel).


Mais, Maison, Maisonache, Maisonasse, Maisoncle,
Maisonettes, Maisonnasse, Maisonnetta, Maisonnette, Maisonnettes,
Maisons, Maisses, Maix, Man, Mans,
Manse, Mansonnette, Mas, Mâs, Masure,
Masures, Mays, Maz, Mazé, Mazet,
Mazettes, Mazot, Mazots, Metz, Mex,
Mey
Habitation rurale importante, manse, habitation rurale en fief au Moyen Age. Ancien occitan maizon, maijo, qui désignait au Moyen-Age une maison de maître, latin mansio, mansus, « maison, ferme, domaine », gaulois *maes, *magen.

Français maison, « bâtiment servant de logis, d´habitation, de demeure » :
Pré de la Maison, maisons isolées (Le Glèbe, district de la Sarine, Fribourg) ;
Maison Carrée, lieu-dit (Vernier, Genève) ;
Maison Vieille, maisons isolées (Lapeyrouse, Dombes, Ain) ;
Vieille Maison, ruine en clairière (Gex, Ain) ;
Les Maisons, hameau (Duingt, Annecy, Haute-Savoie) ;
Les Maisons, alpage (Bionnassay, Saint-Gervais-les-Bains, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
Les Trois Maisons, hameau (Ugine, Val d´Arly, Savoie).

Diminutifs avec le suffixe -ette :
Les Maisonettes, maisons isolées (Belprahon, district de Moutier, Jura bernois) ;
La Maisonnette, hameau (Randens, Basse-Maurienne, Savoie) ;
Les Maisonnettes, maisons isolées (Brizon, Faucigny, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif patois -etta :
Maisonnetta, alpage (Verrayes, vallée d´Aoste).

Avec le suffixe diminutif -cle :
Maisoncle, hameau (Saint-Denis, vallée d´Aoste).

Avec les suffixes -ache, -asse :
Torrent de Maisonache, Maijonèche, Mayonèche et Maizonaches en 1906, affluent de la Dixence (Hérémence, district d´Hérens, Valais) ;
Maisonasse ou Maisonnasse, hameau (Valgrisenche, vallée d´Aoste) ;
Maisonnasse, hameau (Valtournenche, vallée d´Aoste).

Ancien français mansion, « demeure, habitation », avec le suffixe diminutif -ette :
Mansonnette, maison isolée (Bretaye, Ollon, district d´Aigle, Vaud).

Français manse, « petit domaine agricole, tenu héréditairement à cens par un colon ou un serf, et qui comprenait une maison d´habitation et une terre dont l´étendue permettait de faire vivre une famille », latin médiéval mansus, « demeure, maison, domaine », voir manse :
Le Man, alpage (Les Clefs, Bornes, Haute-Savoie) ;
Le Mans, maisons isolées (Praz-sur-Arly, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Mans, lieu-dit (La Giettaz, Val d´Arly, Savoie) ;
Grange des Mans, maison isolée en clairière (Dingy-Saint-Clair, Bornes, Haute-Savoie) ;
La Manse, ancienne manse conventuelle de la Chartreuse d´Aillon, aujourd´hui un hameau (Aillon-le-Jeune, Bauges, Savoie).

Ancien français masure, « demeure, maison et terres qui en dependent », du latin médiéval mansura, « petit manse », qui n´avait pas le sens péjoratif actuel :
La Masure, aussi écrit La Mazure, village (Sainte-Foy-Tarentaise, Savoie) ;
Les Masures, maisons isolées en clairière (Champ-Laurent, Val Gelon, Savoie) ;
Plan des Masures, lieu-dit (La Léchère, Tarentaise, Savoie).

Provençal mas, « ferme, maison de campagne », ancien français mes, « maison de campagne, ferme, propriété rurale ; jardin ; habitation, demeure » :
Le Mas de Pesay, lieu-dit (Presinge, Genève) ;
Joil Mas, maison isolée (Les Verrières, district du Val-de-Travers, Neuchâtel) ;
Mas Dessous, maisons isolées (Aillon, Bauges, Savoie) ;
Combe des Mas, lieu-dit en forêt (Armoy, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Les Mâs, maisons isolées (Châbles, district de la Broye, Fribourg), et Champ des Mâs, maisons isolées (Bollion, Lully, district de la Broye, Fribourg) ;
Les Mays, ruines de maison isolée en clairière (La Rivière-Enverse, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Le Maz, hameau (Megève, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).

Mot régional mazot, « petit bâtiment alpestre en bois », avec le suffixe diminutif -ot :
Mazot des Dames, maison isolée (Bex, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Mazots, alpage (Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud).

Ancien français maset, « sorte de tenure sur laquelle s´élevait en général une maison » :
Mazet, lieu-dit (Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
Le Mazet, maison isolée (Mégevette, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Mazettes, hameau (Vandoeuvres, Genève).

Patois valaisan mazé, « chalet » :
Mazé, lieu-dit (Orsières, district d´Entremont, Valais).

Ancien français meix, synonyme de oche, ou autre origine :
Les Mais, alpage, nom monté aux Rochers des Mais, 1413m (Taninges, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Maisses, quartier (Douvaine, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Metz, ancien nom latin Metis, Cura de Maez vers 1344, aussi Mééz, village de la commune de Metz-Tessy, ancienne commune jusqu´en 1935 (Annecy-Nord-Ouest, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie) ;
Metz, alpage, nom monté à la Pointe de Metz, 2553m (Sarre, vallée d´Aoste) ;
Mex, Mais en 1147, Maiz en 1177, May en 1371, aussi Mey, commune et village (District de Cossonay, Vaud) ;
Mex, Meys en 1298, Mez en 1338, commune et village, et Au de Mex, alpage dans la même commune (District de Saint-Maurice, Valais) ;
Champ du Mex, lieu-dit (Delley-Portalban, district de la Broye, Fribourg) ;
Combe de la Mey, lieu-dit, peut-être de même origine (La Rippe, district de Nyon, Vaud).

Dans le Jura, un maix est un domaine d´un seul tenant :
Le Maix Baillod, maison isolée (La Châtagne, district du Locle, Neuchâtel).


Maison, Maisons
Oronyme, par métaphore.
Grande Maison, sommet, 3057m, Comba de la Grande Maison, parcouru par le Torrent de la Grande Maison (Ollomont, vallée d´Aoste) ;
Maisons Blanches, chaînon de montagnes du massif des Combins (Bagnes et Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais), Plateau des Maisons Blanches, glacier (Massif des Combins, Bagnes, district d´Entremont, Valais), Col des Maisons Blanches, 3418m, entre les communes de Bagnes et de Bourg-Saint-Pierre (Massif des Combins, district d´Entremont, Valais).

Maisondraz
La Maisondraz, hameau de la commune de Thônes (Bornes, Haute-Savoie), composé de Maison et d´un suffixe indéterminé, peut-être un patronyme.

Maisonnex
Maisonnex Dessous et Maisonnex Dessus, hameaux de la commune de Meyrin (Genève), Maisiniacum ou Maisoniacum en 1153, Marsiniaco al. Maisiniaco en 1250, puis Mesonacum, nom de domaine d´origine gallo-romaine dérivé avec le suffixe -acum d´un nom propre gallo-romain comme Maisonius.

Maissiat, Meyssiès
D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine Messiacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Messius.
Maissiat, Ecclesia de Meissia vers le XIIème siècle, Meyssia et Meyssiacus en 1299-1369, Messia en 1394, Meyssiaz en 1500, Maissia sur la Carte de Cassini, Maissiat en 1847, Meyssiat en 1911, hameau (Dortan, Haut-Bugey, Ain), et Ruisseau de Maissiat, Becium de Vermans en 1419, Le Biez-de-Meyssiat en 1911, nom monté au Mont de Maissiat, 758m ;
Meyssiès, Messiacum villa au Xème siècle, Mesciacum au XIIème siècle, Messie et Messiez au XIVème siècle, commune et village du Pays viennois (Saint-Jean-de-Bournay, arrondissement de Vienne, Isère).

Maiteneux, Metteneux
Par mécoupure de Aimetteneux.
La Maiteneux, lieu-dit (Bassecourt, district de Delémont, Jura) ;
La Metteneux, lieu-dit (Châtillon, district de Delémont, Jura).

Maitie
Lieu-dit de la commune de Bonfol (District de Porrentruy, Jura), du moyen haut allemand mate, matte, « pâturage ».

Maîtreta
La Maîtreta, maison isolée de la commune de Corcelles-Cormondrèche (District de Boudry, Neuchâtel), probablement par féminisation d´un patronyme Maître.

Majing, Mantschet, Mayan, Mayen, Mayenne,
Mayens, Mayens-de-Riddes, Mayentset, Mayentzet, Mayn,
Meyen, Meyenchet, Mintset
Voir le mot régional Mayen.
Côte Mayan, pâturage (Gignod, vallée d´Aoste) ;
Mayen, Maen en 1402, Mahen en 1723, hameau (Vionnaz, district de Monthey, Valais) ;
Mayen, hameau, Chenau de Mayen, combe, Lac de Mayen et Plan de Mayen, nom monté à la Tour de Mayen (Leysin, district d´Aigle, Vaud) ;
Mayen, hameau, et Lac de Mayen (Valtournenche, vallée d´Aoste) ;
Le Mayen, pâturage (Val de Moiry, Grimentz, district de Sierre, Valais) ;
Mayen à l´Aïeul, alpage (Saillon, district de Martigny, Valais) ;
Mont Mayen, sommet en forêt, 1518m (Pinsot, Belledone, Isère) ;
Grande Mayenne, lieu-dit (Lavey-Morcles, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Mayens, maisons isolées (Châtel-Saint-Denis, district de la Veveyse, Fribourg) ;
Les Mayens des Biolles, lieu-dit (Vallorcine, vallée de l´Eau Noire, Haute-Savoie) ;
Mayens-de-Riddes, ensemble de hameaux (Riddes, district de Martigny, Valais) ;
Mayn, hameau (Challand-Saint-Anselme, vallée d´Aoste) ;
Meyen, Mayen sur la Carte Nationale, (Val Ferret, vallée d´Aoste).

Avec le suffixe diminutif -et :
Le Mayentset, hameau en clairière (Verbier, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Mayentzet, maisons isolées en clairière (Conthey, Valais) ;
Meyenchet, Mayencet sur la Carte Nationale, hameau (Val Ferret, vallée d´Aoste) ;
Le Mintset, Menze et Mintze en 1906, hameau (Martigny-Combe, district de Martigny, Valais) ;
Le Mintset d´en Bas et Le Mintset d´en Haut, Les Mayenzets en 1816, alpages (Lourtier, Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Forme alémanisée au XVème siècle :
Majing, alpage (Inden, district de Loèche, Valais), Unter Majing, alpage (Loèche-les-Bains, district de Loèche, Valais), et les noms hybrides composés avec un nom allemand Majingalp, « alpage du mayen », Majingbärgji, « petite montagne du mayen », Majinggletscher, « glacier du mayen », Majinggraben, « ravin du mayen », Majinghorn, « corne du mayen », et Majingsee, « lac du mayen » (Loèche-les-Bains, district de Loèche, Valais) ;
Mantschet, Mayenchet en 1362, Mainchet en 1380, Manchet de 1403 à 1425, alpage, et le nom hybride Mantschetgraben, « ravin du mayenchet » (Loèche-les-Bains, district de Loèche, Valais).

Voir aussi Tsamayen.


Mâjon, Méjon
Mots du patois fribourgeois et savoyard qui signifient « maison », et désignent en général une ferme isolée.
Les Mâjons, alpage (Montbovon, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
La Méjon, maison isolée (Enney, Bas-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg).

Major
Du latin major, majoris, comparatif de magnus, « plus grand ». Ce nom peut faire allusion à l´un de majors de la majorie épiscopale.
Mont Major, 2374m (Vercorin, Chalais, district de Sierre, Valais).

Majorat
Bien affecté à un titre nobiliaire du Premier Empire et qui rendait celui-ci héréditaire. De major, « aîné », parce que ce titre était transmissible par l´aîné.
Bois de Majorat (Pays de Gex, Ain).

Mal, Malaz, Malé, Males, Mau,
Mauvais, Mauvaise
Dont la qualité n´est pas bonne, ou qui constitue un danger, une gêne.

Français mauvais, du latin vulgaire malifatius, « qui est affecté d´un mauvais sort » :
Mauvais Glacier (Massif des Diablerets, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Mauvais Prés, lieu-dit (Cressier, district du Lac, Fribourg) ;
Mauvaise Combe, ravin profond (Rochefort, district de Boudry, Neuchâtel).

Ancien adjectif mal, mau, « mauvais », féminin male, latin malus, « mauvais, funeste » :
Crêt Mal Rond, petit sommet, 1154m (Vallorbe, district d´Orbe, Vaud) ;
Le Mal Marais, lieu-dit (Allinges, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
La Mal Tournée, pâturage (Saint-Aubin-Sauges, district de Boudry, Neuchâtel) ;
La Mal Tournée, maison isolée orientée en travers de la vallée (La Brévine, district du Locle, Neuchâtel) ;
Malaz, Mallaz en 1227, hameau (Seynod, Annecy, Haute-Savoie) ;
Le Malé, lieu-dit (Bassecourt, district de Delémont, Jura) ;
Males Vaux, forêt déclive (Rossinière, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Combe Mau, lieu-dit (Plagne, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Mau Conseil, lieu-dit (Boulens, district de Moudon, Vaud) ;
Mau Paccot, hameau (Forel, district de Lavaux, Vaud).


Malachenaz
Creux de la Malachenaz, ravin sur le flan nord du Môle (Saint-Jeoire, Faucigny, Haute-Savoie), préfixe Mala-, « mauvaise », et chenaz, « chenal ».

Malacombe, Malcombe, Malecombe
Mauvaise combe, préfixe Mal-, Mala-, Male-, « mauvaise », et Combe.
La Malacombe, reculée (Les Verrières, district du Val-de-Travers, Neuchâtel) ;
Malcombe, hameau (Divonne-les-Bains, Pays de Gex, Ain) ;
La Malecombe, lieu-dit (Premier, district d´Orbe, Vaud).

Malacour
Ancien hameau et faubourg de la commune de Douvres (Bugey, Ain), Mansus de Malacort en 1292, combinaison du préfixe Mal-, « mauvais », et curtis.

Malacquis
Mauvaise acquisition ou domaine mal acquis : préfixe Mal-, « mauvais », et Acquis, « acquis ».
Malacquis, hameau (Mont-Saxonnex, Faucigny, Haute-Savoie).

Maladaire, Maladaires, Maladeire, Maladeires, Maladière,
Maladières, Malatière, Mulaterie, Mulatière, Mulatières
Emplacement d´une ancienne maladrerie (ou léproserie, ladrerie), « nom générique des établissements destinés à recevoir les lépreux, dans le cours du Moyen Age », [Martignier], ancien français maladerie, maladiere, « léproserie », bas latin maladeria.
La Maladaire, maisons isolées (Ballaigues, district d´Orbe, Vaud) ;
Maladaires, bois (Bavois, district d´Orbe, Vaud) ;
Crête des Maladaires, lieu-dit avec vignes (Sion, Valais) ;
Maladeire, lieu-dit (Haut-Vully, district du Lac, Fribourg) ;
Les Maladeires, lieu-dit (Fontaines-sur-Grandson, district de Grandson, Vaud) ;
La Maladière, Supra maladeriam de Croset en 1397 (Crozet, Pays de Gex, Ain) ;
La Maladière, In Maladeria de Cresto en 1497 (Péron, Pays de Gex, Ain) ;
La Maladière, colline où se trouvait la Maladière de Monthoux (Allinges, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
La Maladière, lieu-dit, Bois de la Maladière, forêt, et Rochers de la Maladière, falaises (Cluses, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Maladières, Maladeria Gaii en 1441, La Maladière en 1911, et Sous les Maladières, maisons isolées (Gex, Pays de Gex, Ain) ;
La Malatière, lieu-dit (Charmoille, district de Porrentruy, Jura).

Avec une possible influence tardive de l´occitan mulatièr, « muletier » :
La Mulaterie, hameau (Chinaillon, Le Grand-Bornand, Bornes, Haute-Savoie) ;
La Mulatière, Villagium Millaterie en 1493, Milatiere en 1650, hameau (Saint-Cyr-Sur-Menthon, Bresse, Ain) ;
La Mulatière, hameau (Saint-Sylvestre, Albanais, Haute-Savoie) ;
Les Mulatières, lieu-dit en forêt (Nantoin, Bièvre, Isère).


Malafan
Hameau de la commune d´Ambronay (Bugey, Ain), probablement une combinaison du préfixe Mala-, « mauvaise », et du patois fan, « faim ».

Malafin
Préfixe Mala-, « mauvaise », et Fin.
La Malafin, hameau (Ménières, district de la Broye, Fribourg) ;
Malafin, hameau (Trey, district de Payerne, Vaud).

Malafretaz
Commune et village de la Bresse (Montrevel-en-Bresse, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain), Monlaferta vers 1250, Montlaferta en 1335, Ecclesia Montis Firmitatis vers 1350, Apud Montem firmitatis et Monlafreta vers 1410, De Montelaferta en 1492, Malafreta en 1587, Malafretas en 1650, Malafretta en 1656, de mons, « montagne, colline », et du latin firmitas, « place forte, fortifiée », voir Frette.

Malagne
La Malagne, cours d´eau affluent du Veyron (Montricher, district de Cossonay, Vaud), variante de Maligne, latin malignus, « de nature mauvaise », ou de Malaigue, « mauvaise eau ».

Malagnou
Quartier de la ville de Genève, du nom de la famille Malagniod, Malagniou, ou encore Malagnioud, qui y possédait des immeubles aux XVème et XVIème siècle. Le nom de cette famille viendrait du mot régional malagnou [Jaccard].

Malagny
Nom de domaine d´origine gallo-romaine *Malagniacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice *Malanius, Melanius.
Malagny, Malagnier en 1295, château et hameau (Genthod, Genève) ;
Malagny, Malagnie en 1284, Maleignie au XIIIème siècle, Cura de Malagnier vers 1344, hameau (Viry, Genevois, Haute-Savoie).

Malajoux
Mauvaise forêt de montagne, voir Mala-, « mauvaise », et Joux, « forêt de montagne ».
Malajoux, forêt déclive (Veytaux, district de Vevey, Vaud).

Malakoff
Lieu-dit de la commune de la Chaux-de-Fonds (Neuchâtel), allusion à la bataille de Malakoff en Crimée, où Mac Mahon mit fin au siège de Sébastopol en 1855.

Malalui
Pâturage de la région de Champex (Orsières, district d´Entremont, Valais), mauvaise pente, peut-être exposée aux chutes de pierres. Préfixe Mala-, « mauvaise », et Lui, « pente herbeuse ».

Malamollière
Malamollière ou Mallamollière, lieu-dit de la commune de Pont-la-Ville, district de la Gruyère (Fribourg), Mala Mollie et Malla mollière en 1906, composé de Mala-, « mauvaise », et de Mollière [Aebischer].

Malan
Toponyme ou patronyme, ancien français malan, « chancre, ulcère, bubon » ou occitan malan, « mauvaise année » et par extension « malheur ».
Malan, hameau (Fillinges, Genevois, Haute-Savoie) ;
Sous Malan, hameau (Bonne, Genevois, Haute-Savoie) ;
Grange Malan, maisons isolées (Saint-André-de-Boëge, Vallée Verte, Haute-Savoie).

Malapalud, Malepalud, Mallapalud
Mauvais terrain marécageux : préfixe Mala-, « mauvaise », et Palud, « marais », nom latin Mala Palus.
Malapalud, avec des prairies gagnées sur les anciens marécages créés par le Talent, commune et village (District d´Echallens, Vaud) ;
Malapalud, lieu-dit (Charvieu-Chavagneux, L´Isle-Crémieu, Isère) ;
Etang Malepalud, étang (Crans, Dombes, Ain) ;
Mallapalud, maisons isolées (Plancherine, Combe de Savoie, Savoie).

Malarbé
Malarbé, lieu-dit en forêt de la commune de Magland (Faucigny, Haute-Savoie), préfixe Mal-, « mauvais », avec un second terme probablement apparenté à Arbois, ce serait donc une forêt de mauvais arbres.

Malarmary
La Malarmary, cours d´eau affluent de l´Armary (Aubonne, Vaud), préfixe Mal-, et Armary.

Malaterra, Malaterraz
Mauvaise terre, préfixe Mala-, « mauvaise », et terra, « terre ».
La Malaterra, maison isolée (La Brillaz, district de la Sarine, Fribourg) ;
Malaterraz, lieu-dit (Blonay, district de Vevey, Vaud).

Malatra
Ce nom viendrait du bas latin malastra, « passage mauvais, pénible, malaisé, inconfortable, difficile », et aurait désigné à l´origine le col.
Malatra Damon, Malatra Dèsot, alpages, et Plan de Malatra, pâturage, dans le Vallon de Malatra (Val Ferret, vallée d´Aoste), nom monté à l´Aiguille de Malatra, 3142m (Courmayeur et La Salle, vallée d´Aoste), et au Col de Malatra, 2928m (Courmayeur et Saint-Rhémy-en-Bosses, vallée d´Aoste), d´où le Torrent du Col de Malatra, affluent de la Doire de Ferret.

Malatrait, Malatraix, Malatray, Malatrays, Malatrex,
Malatry
Mauvais attrait, endroit peu attrayant, mauvaise terre propice aux éboulements, ancien français maltrait, « mauvais traitement », préfixe Mal-, « mauvaise », et attrait, voir Attray, antonyme de Bonnatrait, ou « mauvais endroit, mauvais pâturage », du latin tractus, « quartier, coin de terre, endroit ». Selon Pégorier, malatrait signifierait « mauvaise route ».
Malatrait, maisons isolées (Entremont, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Malatrait, lieu-dit (Chevenoz, Val d´Abondance, Haute-Savoie) ;
Malatraix, sommet, 1768 m (Villeneuve, district d´Aigle, Vaud) ;
Malatray, Malatray au XVème siècle, Malatrait en 1536, hameau (Marboz, Bresse, Ain) ;
Les Malatrays, lieu-dit (Allonzier-la-Caille, Genevois, Haute-Savoie) ;
Malatrex, forêt (Les Tavernes, district d´Oron, Vaud) ;
Malatrex, maisons isolées (Bogève, Vallée Verte, Haute-Savoie) ;
Forêt de Malatry (Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais).

Malaval, Malavaux, Malévaux, Malleval-en-Vercors, Malval,
Malvaux, Mavalau
Mauvais vallon : préfixe Mal-, Mala-, « mauvais », et Val.
Malaval, Malaval en 1277, De Malavalle en 1378, hameau (Marboz, Bresse, Ain) ;
Chemin de Malavaux (Belmont-sur-Lausanne, district de Lausanne, Vaud) ;
Creux des Malévaux, lieu-dit (Auvernier, district de Boudry, Neuchâtel) ;
Malval, Marval et Malvaz avant 1100, Malval et Marval en 1285, Malvauz et Marvauz en 1304, Prior de Asserenz et Marval vers 1344, hameau (Dardagny, Genève) ;
Malvaux, pâturage, et Forêt de Malvaux (Tavannes, district de Moutier, Jura bernois).

Avec métathèse :
Mavalau, ferme isolée et Bois de Mavalau, (Bressaucourt, district de Porrentruy, Jura).

Franco-provençal male, « mauvaise » :
Malleval-en-Vercors, tenementum de Mala Val au XIIème siècle, de Malavalle et Malleval au XVIIIème siècle, commune et village du Vercors (Vinay, arrondissement de Grenoble, Isère).


Malaverne, Malvernay, Mauvernay
Mauvaise aulnaie, à végétation rabougrie. Noms composés des préfixes Mal-, Mala-, Mau-, « mauvais », et dumot régional verne, voir Verne, Vernay.
Malaverne, lieu-dit en forêt (Géovreisset, Haut-Bugey, Ain) ;
Malvernay, maisons isolées (Saint-Julien-sur-Veyle, Dombes, Ain) ;
Mauvernay, Malvernay en 1218, lieu-dit (Le Chalet-à-Gobet, Lausanne, Vaud) ;
Col de Mauvernay, 1774m (Saint-Pierre-de-Chartreuse, Chartreuse, Isère).

Malbidon
Maison isolée de la commune de Thônes (Bornes, Haute-Savoie), composé du préfixe Mal-, « mauvais », et de bidon, « récipient métallique de grandeur variable, destiné à renfermer un liquide et que l´on peut clore hermétiquement », ou patronyme, nom peut-être emprunté de l´ancien nordique *bida, « vase, récipient ».

Malbrande
Mauvaise brande, préfixe Mal-, « mauvais », et Brande, « bruyère à balais ».
Malbrande, quartier (Annemasse, Haute-Savoie) ;
Malbrande, lieu-dit (Marcellaz-Albanais, Albanais, Haute-Savoie) ;
Malbrande, lieu-dit en forêt (Eloise, Genevois, Haute-Savoie).

Malchamp
Mauvais champ, préfixe Mal-, « mauvais », et champ, du latin campus, « plaine, plaine cultivée ».
Malchamp, hameau (Viry, Genevois, Haute-Savoie).

Malcôte
Mauvaise côte, préfixe Mal-, « mauvais », et Côte, dans le sens de forêt déclive.
La Malcôte, hameau (Asuel, district de Porrentruy, Jura).

Malcroissant
Lieu-dit de la commune de Fahy, district de Porrentruy (Jura), probablement un lieu où la végétation croît avec peine [Prongué], de Mal-, « mauvais », et du participe présent de croître.

Malécoule
Soit un endroit où il y a eu un éboulement particulièrement mauvais, de Mal-, « mauvais », et Ecoule, soit plus probablement un endroit d´où l´eau s´écoule mal.
Malécoule, lieu-dit (Fey, district d´Echallens, Vaud).

Malerna
Lieu-dit de la commune de Savièse (District de Sion, Valais), au nord de Granois, du nom d´un ancien village Malerna attesté en 1100, Malterna en 1260, incendié par l´armée savoyarde le 10 novembre 1475, en même temps que Zuchuat [Jaccard]. Nom d´origine inconnue.

Malesale
Lieu-dit de la commune d´Abondance (Val d´Abondance, Haute-Savoie), peut-être le « mauvais replat », préfixe Male-, « mauvais », et Sale, « replat de terrain ».

Malespierres
Les mauvaises pierres, préfixe Males-, « mauvaises ».
Les Malespierres, hameau (Le Locle, Neuchâtel).

Malessert, Malissard
Mauvais essart, endroit défriché resté improductif : préfixe Mal-, « mauvais », et Essert.
Malessert, mas de Bougel dit Malessert en 1542, domaine du vignoble (Perroy, district de Rolle, Vaud) ;
Gros Malessert et Petit Malessert, maisons isolées (Lessoc, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg).

Avec le suffixe -ard :
Malissard et Forêt de Malissard, forêt, Ruisseau de Malissard, mom monté aux Lances de Malissard, sommet, 2045m (Saint-Pierre-d´Entremont, Chartreuse, Isère) ;
Ferme de Malissard, maison isolée (Sainte-Blandine, La Tour-du-Pin, Isère).


Malettes
Les Malettes, maison isolée de la commune d´Asuel, district de Porrentruy (Jura), du patois jurassien malaite, « malade ». Ce lieu-dit rappelle l´hospice de Saint-Martin-de-Repais qui se trouvait au Moyen Age non loin de là, aux Rangiers [Prongué].

Malève, Malèvoz, Maligue
Mauvaise eau, préfixe Mal-, « mauvais », et suffixe -ève, -igue.
Le Malève, cours d´eau affluent de la Dranse d´Abondance (Abondance, Val d´Abondance, Haute-Savoie) ;
Montagne de Malève, alpage (Dorénaz, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Le Malèvoz, Malevoz en 1696, lieu-dit (Monthey, Valais) ;
Maligue, hameau (Orsières, district d´Entremont, Valais).

Maley, Malley, Maula, Maule, Molettes
D´une racine préromane *malla, « boue » [Aebischer].
Riau de la Maula, maisons isolées (Charmey, district de la Gruyère, Fribourg) ;
La Maule, La Maule d´Amont, maisons isolées (La Roche, district de la Gruyère, Fribourg).

Dérivés avec les suffixes collectifs -ette, -ey :
Le Maley, le Malet en 1523, le Malin en 1692, hameau (Saint-Blaise, Neuchâtel) ;
Malley, quartier (Lausanne, Vaud) ;
Malley, maison isolée (Ponthaux, district de la Sarine, Fribourg) ;
Les Molettes, hameau, et Pra des Molettes, maisons isolées (Vaulruz, district de la Gruyère, Fribourg).


Malforin
Peut-être une personne étrangère de mauvaise réputation, préfixe Mal-, « mauvais », et ancien français forin, « étranger au village », du latin foris, « dehors », ou une mauvaise ferme foraine (en-dehors de l´enclos, des limites du village).
Malforin, maison isolée (Léchelles, district de la Broye, Fribourg).

Malherbe
Côte Malherbe, habitat dispersé de la commune de Saint-George, district d´Aubonne (Vaud), d´un patronyme.

Malleray
Commune et village du district de Moutier (Jura bernois), nom allemand Mällere, De curti Malereie decimas integraliter en 1148, Mallereia ou Malareia en 1179, Malre en 1263, Malrey en 1300, Malray en 1438, dont le nom viendrait de l´alémanique Mahlerei, « moulin », ou, selon Jaccard, de Male-, « mauvaise », et Raye.
Métairie de Malleray, maisons isolées, auberge (Malleray, district de Moutier, Jura bernois).

Mallieu
Lieu-dit de la commune de Pully (District de Lausanne, Vaud), Mallouz et Mellioux en 1377, peut-être du latin melum, « fruit, pomme », avec le suffixe d´abondance -oux.

Malmaison
Mauvaise maison, préfixe Mal-, « mauvais », et français maison, voir Maison.
La Malmaison, maisons isolées en clairière (Saint-Brais, district des Franches-Montagnes, Jura).

Malmont, Mamon, Mamont, Marmont, Maumont,
Momont
Mauvaise montagne, mauvaise colline, préfixes Ma-, Mal-, Mau-, « mauvais », et mont.
Malmont Dessous et Malmont Dessus, alpages (Couvet, district du Val-de-Travers, Neuchâtel) ;
Mamon, hameau (Ogens, district de Moudon, Vaud) ;
Mamont, alpage (Rossinière, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Maumont, lieu-dit (Bussy-Chardonney, district de Morges, Vaud) ;
Momont ou Sur Momont, graphie approximative, hameau, et Bois Momont, forêt déclive au bord du lac de la Gruyère (Pont-la-Ville, district de la Gruyère, Fribourg).

Dérivés par rhotacisme :
Marmont, in Malomonte en 993-1048, Marmont en 1378, De Marmonte en 1492, hameau (Vonnas, Dombes, Ain) ;
Marmont, hameau, et Bois de Marmont, forêt (Bény, Bresse, Ain) ;
Grand Marmont et Petit Marmont, Villa de Malmont et de Malmonte en 1272, Marmont en 1911, maisons isolées (Saint-André-sur-Vieux-Jonc, Bresse, Ain).


Malnant, Manant, Mânant
Mauvais ruisseau, probablement craint pour ses crues : préfixe Ma-, Mal-, « mauvais », et Nant.
Le Malnant, torrent affluent du Fier (Thônes, Bornes, Haute-Savoie) ;
Manant, hameau, et Ruisseau de Manant, nant de Manan en 1670, affluent du Doron (Villard-sur-Doron, Beaufortain, Savoie) ;
Manant, hameau, et Nant de Manant, cours d´eau temporaire affluent du Brevon (Boëge, Vallée Verte, Haute-Savoie) ;
Nant Manant, affluent du lac Léman (Cologny, Genève) ;
Mânant, hameau, et Ruisseau de Mânant, affluen du Bronze (Mont-Saxonnex, Faucigny, Haute-Savoie).

Malnuit
Hameau de la commune des Pommerats, district des Franches-Montagnes (Jura), préfixe Mal-, « mauvais », et français nuit.

Malpas, Malpasset, Mapas, Mâpas, Maupas,
Maupasset
Passage dangereux, difficile, ancien français malpas, « mauvais pas, passage difficile », préfixe mal-, mau-, « mauvais », et Pas, diminutif passet. Malpas, de l´ancien adjectif mal, mauvais, est la forme plus ancienne (XIIème siècle) de maupas, antonyme de Bon Pas.
Le Malpas, maisons isolées (Chaumont, Val des Usses, Haute-Savoie) ;
Le Mapas, hameau (Montagnole, Chambéry, Savoie) ;
Le Mâpas, lieu-dit en forêt (Chandonne, Liddes, district d´Entremont, Valais) ;
Le Maupas, maison isolée (Chêne-Pâquier, district d´Yverdon, Vaud) ;
Les Maupas, lieu-dit (Vallon de Bise, Chablais, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif -et :
Malpasset, hameau (Bernex, Chablais, Haute-Savoie) ;
Maupasset, lieu-dit, nom monté au Collet de Maupasset, 1550m (Saint-Pierre-de-Chartreuse, Chartreuse, Isère).


Malpertuis
Nom composé du préfixe Mal-, et de l´ancien français pertuis, « trou », voir Pertuis.
Malpertuis, lieu-dit (Aire-la-Ville, Genève) ;
Malpertuis, lieu-dit, ancienne gorge et cascade sur le cours du Rhône, qui ont disparu sous la retenue de Génissiat (Billiat, Michaille, Ain).

Maltaverne
Mauvaise taverne : préfixe Mal-, « mauvais », et Tavernes.
Maltaverne, hameau (Les Marches, Combe de Savoie, Savoie).

Maltondu
Hameau de la commune de Bluffy (Bornes, Haute-Savoie), préfixe Mal-, et français tondu, sobriquet.

Malvilliers
Hameau de la commune de Boudevilliers (District du Val-de-Ruz, Neuchâtel), Malavillier en 1413, aussi Molavilliers, bas latin malum, « mauvais », avec le suffixe -villiers, appelé dès le XVIème siècle chez les Billes et surnommé encore aujourd´hui « Jérusalem, terre déserte ».

Malvoisin, Mauvoisin
Ancien français malvoisin, « mauvais voisin », préfixe Mal-, Mau-, « mauvais », et français voisin, du latin vicinus, de même sens.
Malvoisin, hameau (Scionzier, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Malvoisin, hameau (Entremont, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Mauvoisin, anciennement Bonvoisin par antiphrase, pâturage, et Lac de Mauvoisin, lac artificiel (Fionnay, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Le Mauvoisin, cours d´eau affluent du Rhône (Mex et Vérossaz, district de Saint-Maurice, Valais).

Mamelon
Le Mamelon Vert, 1956m, petit sommet de la commune de Montmin (Bornes, Haute-Savoie), dans le massif de la Tournette, « protubérence arrondie » par métaphore, diminutif de mamelle avec le suffixe -on, latin mamilla dérivé de mamma, « mamelle ».

Mammouth
Le Mammouth, sommet (3219m) au-dessus de Zinal (Val d´Anniviers, Valais), par métaphore. Nom de diverses espèces de l´ordre des Proboscidiens, emprunté au russe mamut, même sens.

Manche, Mandse
Désigne probablement un terrain de forme allongée, comme une manche, ou une vallée longue et étroite, du latin manica, même sens.
La Manche, vallée et cours d´eau affluent de la Sarine (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
La Manche, vallée (Morzine, vallée de la Dranse, Chablais, Haute-Savoie) ;
Bois de la Manche, petite forêt (Fahy, district de Porrentruy, Jura) ;
Bois de la Manche, petite forêt (Veigy-Foncenex, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Champ de Manche, lieu-dit (Bonfol, district de Porrentruy, Jura).

Forme patoise :
La Mandse, maison isolée (Léchelles, district de la Broye, Fribourg).


Mandallaz, Mandaz, Mande, Mandellerie, Mandelon,
Mandettaz, Mandette, Mandollaz, Mendey, Meude,
Meudes, Moendaz, Muenda, Muets
Ces toponymes viennent de l´ancien français muer, « remuer », du latin mutanda, du verbe mutare, « mouvoir, déplacer » et sont synonymes de remue, « petit chalet d´alpage », en patois savoyard muanda, « chalet » [Constantin].
Mandaz, alpage (Valtournenche, vallée d´Aoste) ;
La Mande, grand alpage (Champagny-en-Vanoise, Bozel, Vanoise, Savoie) ;
La Meude, pâturage (Vallon de Van, Salvan, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Les Meudes, alpage (Roselend, Beaufortain, Savoie) ;
Aiguilles de la Grande Moendaz, nom monté, Chalet de la Petite Moendaz (Saint-Martin-de-Belleville, Tarentaise, Savoie).

Occitan muanda, « alpage que parcouraient les moutons durant l'été » :
Muenda, alpage (Région du Grand Saint-Bernard, vallée d´Aoste).

Avec le suffixe collectif -ey :
Mendey, alpage (Gignod, vallée d´Aoste).

Diminutif avec le suffixe -ette :
Pointe de la Mandette, sommet, nom monté d´une maison d´alpage des Hautes-Alpes (Valloire, Maurienne, Savoie).

Avec le suffixe diminutif patois -ettaz :
La Mandettaz, alpage (Bonneval-sur-Arc, Haute-Maurienne, Savoie).

Avec le suffixe -erie :
La Mandellerie, maisons isolées (Manigod, Bornes-Aravis, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif -on :
Mandelon, Mandalon en 1906, alpage, et Pointe de Mandelon, 2559m (Hérémence, district d´Hérens, Valais).

Avec le suffixe diminutif patois -allaz :
Mandallaz, hameau, et Montagne de Mandallaz, colline boisée (La Balme de Sillingy, Annecy, Haute-Savoie) ;
Pointe de Mandallaz ou les Trois Aiguilles, 2077m (Chaîne des Aravis, Haute-Savoie) ;
Mandollaz, hameau (Nus, vallée d´Aoste).

Peut-être de même origine :
Tête des Muets, sommet, 2075m (Chaîne des Aravis, Haute-Savoie).


Mandement
Voir mandement. A Genève et dans le Pays de Vaud, le terme mandement désignait une seigneurerie. Dans le Pays de Vaud, le baillage d´Aigle était formé de trois mandements de Plaine (Aigle, Bex et Ollon) et du mandement de Montagne (les Ormonts).

A Genève, les Mandements étaient des territoires possédés en toute propriété par l´évêque, formés à partir d´anciennes possesions des couvents ou acquis au XIIIème siècle :
Le Mandement de Peney, territoire regroupant les communautés de Peissy, Satigny, Choully, Peney, Bourdigny, qui furent réunies avec Dardagny et Malval le 22 février 1536 pour former le « Mandement de Peney », avec les villages de Céligny et Genthod ;
Le Mandement de Jussy ;
Le Mandement de Thiez, aujourd´hui Thyez en Haute-Savoie.


Mandolire, Mandrolaire, Mandrolière
Dérivé avec aphérèse de l´ancien français amandelier, « amandier », voir Amandolier.
Route de Mandolire (Veyras, district de Sierre, Valais) ;
Mandrolaire, vigne de l´Amandoley en 1554, lieu-dit, vignes (Arnex-sur-Orbe, district d´Orbe, Vaud) ;
La Mandrolière, maisons isolées (Plateau des Glières, le Petit-Bornand-les-Glières, Faucigny, Haute-Savoie).

Mandou
Hameau de la commune de Bottens, district d´Echallens (Vaud), Mondo en 1236, Mandoux en 1906, peut-être d´un anthroponyme d´origine germanique *Mando dérivé de la racine *mand, « joie ».

Mandrays
Du patois mandra, vieux français mandre, « étable, enceinte de mur sec » [Bridel].

Avec le suffixe collectif -ay :
Les Mandrays ou Les Mandreys, alpage (Corbeyrier, district d´Aigle, Vaud).


Mandze, Mange, Mangette
Patois régional manche, mange, « entonnoir vauclusien ».
La Pouette Mange, aussi La Pouëte Mange, la Poueta Manche et la Male Manche en 1794, alpage (Cernier, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel).

Diminutif avec le suffixe -ette :
Mangette, lieu-dit (Monthey, Valais).

Forme patoise avec mutation du son [j] en [dz] :
La Mandze, maison isolée(Léchelles, district de la Broye, Fribourg).


Manesive, Monacervaz
Du patois mansiva, mannesiva, qui désigne la viorne mancienne (Viburnum lantana) et la viorne obier (Viburnum opulus) [Jaccard].
Manesive, Mannesivaz en 1906, maison isolée (Servion, district d´Oron, Vaud) ;
Monacervaz, lieu-dit (Panex, Ollon, district d´Aigle, Vaud).

Mange, Manget, Mangettes
Patronymes Mange, Manget, hypocoristiques de Demange, Domange.
Fin de Mange, lieu-dit (Marin-Epagnier, Neuchâtel) ;
Bois Manget, forêt (Vulbens, Genevois, Haute-Savoie).

Par féminisation du patronyme Manget :
Les Mangettes, lieu-dit (Bettant, Bugey, Ain) ;
Les Grandes Mangettes et Les Petites Mangettes, In villa de les Mangetes et Apud les Mangetes vers 1335, hameaux ; ce nom était celui de la famille la plus importante du hameau de Teyssonge qu´il a supplanté (Saint-Étienne-du-Bois, Revermont, Ain).


Mangepan
Ruines d´un château de la commune de Mörel (District de Rarogne, Valais), Mancapan en 1355, nom d´origine inconnue.

Manigod
Commune et village de la haute vallée du Fier (Thônes, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie), Manigout en 1275, Manigot en 1290, Maningout en 1304, nom probablement issu de l´anthroponyme germanique Manigold, issu de *Manigwald, « celui qui règne sur la multitude », composé de l´ancien haut allemand manag, manîg, « beaucoup », et waltan, « régner, gouverner » ; nom monté à l´Aiguille de Manigod, 2024m (Chaîne des Aravis).

Manloup
Hameau de la commune du Mont-sur-Lausanne (District de Lausanne, Vaud), Monlo, Monlost et Monloz en 1475, nom d´origine inconnue.

Mannes
Les Mannes, lieu-dit de la commune de Sainte-Croix (District de Grandson, Vaud), pourrait être l´ancien français manne, « corbeille », utilisé ici par métaphore.

Manoir
Le Manoir, domaine de la commune de Gland (District de Nyon, Vaud), substantif de l´ancien verbe français manoir, « demeurer, habiter », du latin manere, « demeurer, séjourner ». Le sens de « petit château ancien à la campagne » date du XIXème siècle.

Manon
Patronyme et prénom Manon, hypocoristique de Marianne, composé de Marie, de l´hébreu Miryam, de sens incertain, et Anne, de l´hébreu hannah, « grâce ».
Champ Manon, lieu-dit (Cheiry, district de la Broye, Fribourg).

Manouvray
Six Manouvray, 2632m, sommet du Val Ferret (Orsières, district d´Entremont, Valais), dont le nom rappelellerait les corvées d´entretien des sentiers, ancien français monouvree, « corvée, travail que les vassaux devaient à leur seigneurs » [Boyer].

Mansbérou
Lieu-dit en forêt de la commune de Praz-sur-Arly (Haut-Faucigny, Haute-Savoie), nom composé de Mans et du patronyme Bérou.

Mantenay-Montlin, Manthène, Manthine, Menthon, Menthonnex-en-Bornes,
Menthonnex-sous-Clermont, Menthon-Saint-Bernard
Noms dérivés du gentilice *Mentonius.

D´un primitif *[fundus] Mentonii :
Manthène, Iter tendens de Menteno et Mentenoz en 1443, Menthenoz en 1533, Manthene sur la Carte de Cassini, aussi Menthène en 1911, hameau, et Manthine, lieu-dit voisin (Saint-Genis-sur-Menthon, Bresse, Ain) ;
Le Menthon, Rivolum, nomine Mentono en 999-1032, inter duos bedos qui vocantur Mentones vers 1004, Riparie de Menton vers 1410, Supra Mentonem en 1443, Supra Menthonem en 1533, cours d´eau affluent de la Veyle (Bresse, Ain) ;
Le Bief de Menthon, Ripparia parvi Mentonis en 1344, Becium vocatus de Mentone en 1439, Le by de Menthon vers 1630, cours d´eau affluent du Menthon (Bresse, Ain) ;
Menthon-Saint-Bernard, anciennement Mentons [Régeste Genevois], Mentuno en 1257, Cura de Menthone vers 1344, Menthon jusqu´en 1943, commune et village des Bornes au bord du lac d´Annecy (Annecy-le-Vieux, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie), célèbre pour son Château de Menthon où serait né saint Bernard en 923. Ce toponyme signifierait en gaulois « tour sur le rocher », de men, « pierre, rocher », et dunum, « forteresse » ;
Bois de Menthon, forêt (Bluffy, Bornes, Haute-Savoie) ;
Château de Menthon, ayant appartenu aux nobles de Menthon, seigneurs de Rochefort, en Savoie, qui possédèrent une seigneurie de franc-alleu à Begnins (Begnins, district de Nyon, Vaud).

D´un primitif *Mentoniacum, dérivé avec le suffixe -acum :
Mantenay-Montlin, in fine Mentoniacense en 933-937, in Montanaco en 996-1018, de Mentenaco en 1100, Mentonay et Parrochia de Menthonay en 1272, etc., commune et village de la Bresse (Saint-Trivier-de-Courtes, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain) ;
Menthonnex-en-Bornes, commune et village des Bornes (Cruseilles, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie) ;
Menthonnex-sous-Clermont, Cura de Menthonay vers 1344, anciennement aussi Mentunum et Mentonay [Régeste Genevois], commune et village de la Semine (Seyssel, arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie).


Manzettes
Les Manzettes, pâturage, nom monté au Glacier des Manzettes (Ferpècle, Evolène, district d´Hérens, Valais), nom issu de l´italien manzetta, « génisse pas encore fécondée », diminutif de manza, « génisse ».

Manziat
Commune et village de la Bresse (Bâgé-le-Châtel, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain), in villa Manciaco en 937-962, Ecclesia de Manzia en 1250, La praeri de Manzie vers 1325, Manziacus en 1344, Manzia vers 1350, Mancia en 1359, Mansiacus en 1447, etc., nom de domaine d´origine gallo-romaine Manciacus, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Mancius, dérivé de mancus, « privé d´un membre, mutilé, estropié, manchot ».

Mapra, Mapraz, Maupra, Mau Pra, Maupras,
Maupré
Mauvais pré : préfixe Ma-, « mauvais », et Pra, Praz, « pré ».
Mapra, lieu-dit (Gollion, district de Cossonay, Vaud) ;
Mapraz, lieu-dit (Thônex, Genève) ;
Maupra, hameau (Saint-Barthélemy, district d´Echallens, Vaud) ;
Mau Pra, maisons isolées (Bretigny-sur-Morrens, district d´Echallens, Vaud) ;
Maupras, vigne (La Neuveville, Jura bernois) ;
Rue de Maupré (Marin-Epagnier, district de Neuchâtel, Neuchâtel).

Maracon
Commune et village vaudois du district d´Oron, Montimarascon en 1236, « mont du marais », du latin mons et du latin médiéval mariscum, voir Maraiche, Morascon en 1287, Monracot en 1290, Montracot en 1292.

Maragnena
Lieu-dit avec vignes de la commune de Sion (Valais), Maranina en 1221, Maragnina en 1227, Malagnina vers 1250, Maragnenaz et Maragnin en 1908, nom d´origine inconnue.

Maran, Mâran
Signifient « mauvais terrain en pente », préfixe Ma-, « mauvais », et Rang, « terrain en pente ».
Le Maran, maison isolée (Montmelon, district de Porrentruy, Jura) ;
Le Mâran, maison isolée (Bonfol, district de Porrentruy, Jura).

Marboz
Commune et village de Bresse (Coligny, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain), Marbosium en 974, De Marbo en 1186, Marbos vers 1250, De Marboysio en 1285, Prior de Marbosio vers 1325, castellanus Marbosii en 1353, probablement d´un nom de personne Marbose, Marbosius.

Probablement de même origine :
Marboz, lieu-dit (Neuville-les-Dames, Dombes, Ain).


Marcagnou
Bois de Marcagnou, lieu-dit en forêt de la commune de Versoix (Genève), probablement à rapprocher du mot régional margagne, avec mutation du c en g.

Marceau
Marceau dessous et Marceau dessus, hameaux de la commune de Doussard (Pays de Faverges, Haute-Savoie), Marsaciacum en 1031, nom de domaine d´origine gallo-romaine dérivé avec le suffixe -acum du gentilice *Marsacius.

Marcelin, Marcellinaz
Diminutif de Marcel, prénom issu du nom latin Marcellus, diminutif de Marcus, « consacré à Mars ».
Marcelin, quartier (Morges, Vaud).

Probablement par féminisation du patronyme Marcellin :
Marcellinaz, hameau (Saint-Rhémy-en-Bosses, vallée d´Aoste).


Marcellaz
Commune et village du Faucigny (Arrondissement de Bonneville, Haute-Savoie), nom officiel Marcellaz-en-Faucigny, Marsolatis en 1012-1019, Marsolaz en 1275, Marsallaz en 1300, Marcela en 1339, Marcelaz au XIVème siècle, dont le nom semble issu d´un anthroponyme Marsolas, probablement une ancienne *villa Marsolatis, dérivé avec le suffixe d´appartenance -atis.

Marcellaz-Albanais
Commune et village de l´Albanais (Rumilly, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie), Marselaz en 1307, Cura de Marsolaz vers 1344, Marselay au XIVème siècle, Marcellaz ou Marcellaz en Genevois jusqu´en 1921, probablement une ancienne villa Marcella, avec le nom romain Marcellus.

Marcelly
Marcelly, hameau, Sous Marcelly et Sur Marcelly, maisons isolées, nom monté à la Pointe de Marcelly, 1989m, nom d´une grande famille de Taninges.

Marchamp
Commune et village du Bugey (Lhuis, arrondissement de Belley, Ain), Villula Marchantiaci en 859, Marchaant en 1136, Marciant en 1153, Marchant en 1220, Marchand en 1701, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine, probablement *Mercantiacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Mercantius.

Marchavannes
Aux Marchavannes, lieu-dit de la commune de Satigny (Genève), voisin d´un lieu-dit Aux Chavannes, issu de ce dernier avec un préfixe peut-être dérivé de Mal-, « mauvais ».

Marche, Marches, Marques
Terrain, région située à la limite d´un territoire, d´un pays. Français marche, « frontière exposée par sa situation à des incursions ou à des attaques, et armée pour repousser une invasion éventuelle », ancien français marche, marque, « frontière militaire d´un pays ; limite ; quartier, pays ; hameaux disséminés sur le territoire d´une paroisse », de l´ancien haut allemand marca, marcha, « district, marche », du germanique *marka, racine indo-européenne *mereg-, « frontière, démarcation, limite ».
La Marche, alpage à la limite de la Suisse romande (Les Diablerets, Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud) ;
Marche de Retaud, alpage à la limite de la Suisse romande (Les Diablerets, Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Marches, Marchiae en 1488, commune et village de la Combe de Savoie, aux confins de la Savoie et de l´Isère (Montmélian, arrondissement de Chambéry, Savoie) ;
Les Marches, Inter [...] et Marchias de Cordone en 1352, Le fief des Marches en 1536, maison isolée (Saint-Benoît, Bugey, Ain) ;
Les Marques, lieu-dit (Martigny, Valais).

Marchérieu, Marchurieux, Mercury
D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *[fundus] Mercuriacus, dérivé avec le suffixe -acus du gentilice Mercurius.
Mercury, Mercury-Gémilly jusqu´en 1965, par réunification des deux communes de Mercury et Gémilly au XVIIIème siècle, commune et village de la Combe de Savoie (Albertville-Nord, arrondissement d´Albertville, Savoie) ;
Marchérieu, Marchuriacus en 1447, Marchérieux en 1911, hameau (Nattages, Bugey, Ain) ;
Marchurieux, hameau (Izenave, Haut-Bugey, Ain).

Marchissy
Commune et village vaudois du district d´Aubonne, Marchisie en 1235, Marchissie en 1251, Marchissier en 1301, aussi Marchessy au XIXème siècle, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Marchisiacum, dérivé avec le suffixe -acum d´un patronyme gallo-romain comme Marchisius.

Marchon, Marchonnière
Du patronyme et prénom Marchion, hypocoristique de Marc.
Marchon, Marchion en 1299-1369, Marchon en 1387, De Marchone en 1405, ancien hameau et maintenent faubourg d´Oyonnax (Arbent, Haut-Bugey, Ain).

Avec le suffixe de propriété -ière :
La Marchonnière, lieu-dit (Ambronay, Bugey, Ain).


Marciat, Marcieu, Marcieux, Marcy
D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Marciacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Marcius.
Marciat, de Marziaco en 1228, de Marzia en 1299-1369, Marsias sur la Carte de Cassini, hameau, et Champ de Marciat, lieu-dit (Vandeins, Bresse, Ain) ;
Marcy, in villa Marciaco et villa que nominatur Marciacus en 968, lieu-dit de la commune de Saint-Prex (District de Morges, Vaud), où se trouvait un village, peut-être abandonné en 1234 lors de la fondation de Saint-Prex ;
Marcieu, Marceuz au XIIIème siècle, Marciacum au XIVème siècle, commune et village de la Matheysine (La Mure, arrondissement de Grenoble, Isère) ;
Marcieu, Marceu au XIIIème siècle, Marciacum au XVIème siècle, hameau (Charette, L´Isle-Crémieu, Isère) ;
Marcieux, cavannaria de Marceuz au XIIIème siècle, castrum de Marsieu et Marciacum au XIVème siècle, commune et village de l´Avant-Pays savoyard (Saint-Genix-sur-Guiers, arrondissement de Chambéry, Savoie).

Par transfert, avec le patronyme Marcy :
Les Marcy, lieu-dit (Brenthonne et Fessy, la Côte en Chablais, Haute-Savoie).


Marcillieux
Hameau de la commune de Saint-Vulbas (Bugey, Ain), Coste Marsiliaci en 1222, Marselliou en 1239, Prior de Marcilliaco vers 1325, Marsillia vers 1350, Marcilliacus en 1419, Marsilliacum en 1475, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine Marcilliacus, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Marcillius.

Marcilloles
Commune et village du Chambaran (Roybon, arrondissement de Grenoble, Isère), terre Massiliola au XIème siècle, parrochia Marcilliola au XVème siècle, diminutif de Massilia, « Marseille », avec le suffixe diminutif latin -ola [Nègre 1990].

Marcinge, Marcins, Marsens, Marsin, Marsinge
Noms d´origine burgonde, dériveraient d´un primitif *Marsingos, « chez les Marsingi », dérivé de l´ethnonyme Marsigni, Marsingi, peuple habitant près des sources de l´Elbe [Perrenot].
Marcinge, hameau (Fillinges, Genevois, Haute-Savoie) ;
Marcins, Marcins en 1145, Marsens en 1906, aussi Marsins, Marsin et Massin, village disparu (Gland, district de Nyon, Vaud) ;
Marsens, curtis marsingus en 851, in curte Marsingis en 929, Marsans en 1137, Marsens en 1180, Marsins en 1223, Marcens en 1163, et Marcens en la fosse d´Ogo en 1668, anciens noms allemands Marsing, Marsingen, en patois Machin, dont le nom pourrait aussi provenir d´un temple dédié à Mars Caturix détruit vers 260 (District de la Gruyère, Fribourg) ;
Tour de Marsens, Marsens en 1166, Marceins en 1435, bâtie au XIIIème siècle (Puidoux, district de Lavaux, Vaud) ;
Marsin, lieu-dit (Perly-Certoux, Genève) ;
Marsinge, hameau (Reignier, Genevois, Haute-Savoie).

Marclay, Marclaz
Peut-être du gallo-roman Marcelliacum, domaine de Marcellus, « Marcel », formé avec le suffixe -iacum.
Marclay, hameau (Bons-en-Chablais, la Côte en Chablais, Haute-Savoie) ;
Marclaz, Merclaz en 1250, hameau (Thonon-les-Bains, Haute-Savoie).

Marcolin, Marcollin
Noms dérivés avec le suffixe -inum du nom d´homme romain Marculus, diminutif de Marcus [Nègre 1990].
Marcolin, Marcollinum au XIVème siècle, Mercolinum et Marcollins au XVIIème siècle, ferme isolée (Vézeronce-Curtin, L´Isle-Crémieu, Isère) ;
Marcollin, Marcolenum au XIIème siècle, Marcolen au XIIIème siècle, prior Marcolii au XIVème siècle, commune et village du Chambaran (Roybon, arrondissement de Grenoble, Isère).

Marcoret
Le Marcoret, maison isolée de la commune de la Clusaz (Bornes-Aravis, Haute-Savoie), mot régional marcoret, « mercuriale » (Mercurialis sp).

Marcossay
Maisons isolées de la commune de Viuz-en-Sallaz (Faucigny, Haute-Savoie), Marcosex en 1236, Marcosey en 1275, Marcossey en 1309, peut-être d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Marcosiacum, dérivé avec le suffixe -acum du nom d´homme Marcosius.

Mardasson, Mardenson, Marderet, Mardesson, Merdançon,
Merdanson, Merdaret, Merdassier, Merdassiers, Merdasson,
Merdechon, Merdelon, Merdenson, Merdéré, Merderel,
Merderet, Merderex, Merdesson, Merdessonnet, Merdière,
Merdisel
Lieu caractérisé par la mauvaise qualité de ses terres, pâturage au sol fangeux, ou cours d´eau particulièrement boueux. Vieux français merde, « boue, marécage », ancien français merdas, « merde », latin merda, « fiente, excrément ».

Noms issus du gallo-romain merdantione, « cours d´eau boueux et limoneux », latin merdaceus, « merdeux », avec le suffixe péjoratif -asse, et le suffixe diminutif -on :
Mardasson, hameau (Veigy-Foncenex, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Mardenson, Merdanczon en 1345, maison isolée (Ruffieu, Valromey, Ain) ;
Mardesson, lieu-dit en forêt (Saint-Martin, district d´Hérens, Valais) ;
Le Merdançon, aussi Merdaçon, et Merdanson au XVIIIème siècle (Carte de Cassini), cours d´eau affluent de la Bienne (Arbent, Haut-Bugey, Ain) ;
Le Merdanson, cours d´eau (Bressolles, Dombes, Ain) ;
Le Merdasson, petit sommet, 1858m (Dent de Jaman, Montreux, district de Vevey, Vaud) ;
Le Merdasson, Merdesson en 1339, Mardascon en 1346, Mardesson en 1481, Mardasson en 1523 [Michaud], cours d´eau affluent de l´Areuse (District de Boudry, Neuchâtel) ;
Merdechon, Merdesson en 1469, aussi Merdeson, pâturage, et Cave de Merdechon, alpage (Mollens, district de Sierre, Valais) ;
Le Merdelon, cours d´eau, et Bois de Merdelon, forêt (Saint-Etienne-sur-Reyssouze, Bresse, Ain) ;
Le Merdenson, cours d´eau affluent de la rive gauche de la Dranse de Ferret (Val Ferret, Orsières, district d´Entremont, Valais) ;
Merdesson, alpage (Val d´Hérens, Valais) ;
Le Merdesson, torrent affluent de la Borgne (Evolène, district d´Hérens, Valais).

Avec le suffixe diminutif -et :
Rue du Merdessonnet (Grône, district de Sierre, Valais).

Mot régional savoyard merdassier, « sol humide et instable » [Pégorier], du vieux français merde, « boue, marécage », avec le suffixe péjoratif -asse et le suffixe collectif -ier :
Bois du Merdassier, petite forêt (La Clusaz, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Merdassier, alpage situé dans une zône marécageuse (Manigod, Bornes-Aravis, Haute-Savoie), nom monté au Col de Merdassier, 1500m, à la Paroi de Merdassier, pente raide sous la Pointe de Merdassier, 2413m (Chaîne des Aravis, Haute-Savoie) ;
Merdassier du Milieu et Les Merdassiers, alpages (Ugine, Val d´Arly, Savoie).

Avec le suffixe collectif -ière :
La Merdière, forêt déclive (Montaimont, La Chambre, Maurienne, Savoie).

Dérivés avec les suffixes collectifs -et, -ex :
Le Marderet, cours d´eau affluent de l´Arpettaz (Les Gets, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Le Merdaret, cours d´eau (Loisieux, Avant-Pays savoyard, Savoie) ;
Le Merdaret, hameau, et Col du Merdaret, 1798m (La Ferrière, Belledonne, Isère) ;
Chalet du Merdaret, maison isolée, Ruisseau de Merdaret ou Ruisseau des Merdaret (Theys, Belledonne, Isère) ;
Ruisseau du Merdaret (Saint-Baudille-et-Pipet, Trièves, Isère) ;
Torrent de Merdéré, affluent de la Dixence, issu du Glacier de Merdéré (Hérémence, district d´Hérens, Valais) ;
Le Merderet, cours d´eau (Founex, district de Nyon, Vaud) ;
Merderex, lieu-dit (L´Isle, district de Cossonay, Vaud).

Peut-être avec le suffixe diminutif -el :
Merdisel, Mardissel sur la Carte de Cassini, maison isolée, et Bois de Merdisel, forêt (Satigny, Genève).

Peut-être d´un sobriquet, ancien français merderel, « petit polisson » :
Merderel, lieu-dit (Montaimont, La Chambre, Maurienne, Savoie).

Voir aussi Erdesson.


Mardor
Les Mardor, lieu-dit de la commune de Bôle (District de Boudry, Neuchâtel), in Mares en 1339 (incertain), au Mare d´Or en 1715, le Mared´or en 1718, de Mare, et soit or en référence à la couleur dorée, soit du nom patois de l´ours Or [Michaud].

Maréchal
Nom de métier et patronyme, français maréchal, « artisan chargé de ferrer les chevaux », ancien français mareschal, « artisan ou officier chargé du soin des chevaux et des écuries », du francique *marhskalk, composé de *marh, ancien haut allemand marah, marh, germanique *marha, « cheval », et de *skalk, ancien haut allemand scalc, germanique *skalka, « valet ».
Taillée au Maréchal, lieu-dit en forêt (Montricher, district de Cossonay, Vaud).

Maréchaude
La Maréchaude, ferme isolée du Jura, commune de Chevry (Pays de Gex, Ain), par féminisation d´un patronyme Maréchaud, attesté dans la région, cf. ancien français mareschaude, « femme d´un mareschal », voir Maréchal.

Mareinda, Marenda, Marendeu, Marinda, Marrindes,
Mérand, Mérande, Mérandouze
Emplacement où l´on déjeune, où l´on nourrit le bétail avant la traite du soir. Patois mareinda, marinda, marindon. Patois et vieux français merende, « goûter, repas de fin d´après-midi », latin merenda, « goûter, collation, repas des animaux ».
Les Marrindes, refuge, peut-être une forme adjective dérivés du patronyme Marro, cf. Dzor i Marro, alpage voisin (Vallon des Morteys, Charmey, district de la Gruyère, Fribourg).

Patois valaisan marenda, « repas du bétail précédant la traite du soir » :
La Mareinda, quartier (Verbier, district d´Entremont, Valais) ;
Marenda, pâturage (Nax, district d´Hérens, Valais) ;
Les Marenda, pâturage (Nendaz, district de Conthey, Valais) ;
Marendeu, hameau (Monthey, Valais) ;
Sex de Marinda, sommet, 2906m (Val de Moiry, Grimentz, district de Sierre, Valais).

Patois savoyard meranda, « goûter, légère collation vers quatre heures » :
Mérand, hameau, c´est aussi un patronyme (Montjovet, vallée d´Aoste) ;
Mérande, lieu-dit (Arbin, Combe de Savoie, Savoie) ;
Canal de Mérande (Bassens, Chambéry, Savoie).

Avec le suffixe -ouze :
La Mérandouze, lieu-dit en forêt (Taninges, Faucigny, Haute-Savoie).

Voir aussi Chauffemérande.


Marelle
Ce nom dérive du préroman *marr qui signifie « pierre, caillou ».
Marelle, colline, 603m (Goumoëns-la-Ville, district d´Echallens, Vaud).

Marenaz, Marin
Probablement du patronyme Marin, ancien prénom, popularisé par Saint Marin, de l´adjectif latin marinus, « de mer, marin ».
Le Marin, lieu-dit (Saint-Gingolph, district de Monthey, Valais).

Par féminisation patoise :
La Marenaz, hameau (Loisin, Bas-Chablais, Haute-Savoie).


Marengo, Margans, Margi, Margoison, Margot,
Margotte, Margoussin, Marguiers, Margy, Maringo,
Maringou
Lieu boueux, patois marguet, « pré marécageux au bord de l´eau », du gaulois *marga, « boue ».
Les Margans, alpage (Bruson, Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Avec le suffixe collectif -ier :
Les Marguiers, alpage (L´Etivaz, Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Avec le suffixe collectif -ois et le suffixe diminutif -on :
Margoison, maisons isolées (Troistorrents, district de Monthey, Valais).

Avec les suffixes diminutifs -ot, -otte :
Fosse Margot, lieu-dit (Péry, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Mollie Margot, hameau (Savigny, district de Lavaux, Vaud) ;
Creux de la Margotte, pâturage (Montagne de Fully, district de Martigny, Valais).

Formes patoises, avec les suffixse -o, -ou :
Le Marengo, maison isolée (Rougemont, district du Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Maringo, lieu-dit (Bourg-Saint-Bernard, Val d´Entremont, Valais) ;
Maringo, hameau (Montricher, district de Cossonay, Vaud) ;
Creux Maringou, lieu-dit (Villarepos, district du Lac, Fribourg).

Diminutif avec le suffixe -in :
Margoussin, Margonoy sur la Carte de Cassini, Margocin en 1906, maison isolée (Chavannes-de-Bogis, district de Nyon, Vaud).

Avec les suffixes -i ou -y :
Le Margi, maison isolée (Montet, district de la Glâne, Fribourg) ;
Le Margy, hameau (Vuadens, district de la Gruyère, Fribourg).

Voir aussi Margagnes.


Marens, Marin, Merens
Noms d´origine burgonde, dériveraient d´un primitif *Maringos, « chez les Maringi », dérivé du nom propre Maro, de mar, « célèbre » [Perrenot].
Marens, parfois Marans, quartier (Nyon, Vaud) ;
Marin, Marens en 1163, 1208, 1120, Mareins en 1220, village (Marin-Epagnier, district de Neuchâtel, Neuchâtel) ;
Marin, Marins en 1039 et vers 1344, commune et village du Pays de Gavot (Arrondissement de Thonon-les-Bains, Haute-Savoie) ;
Merens, peut-être Mareins en 1164, hameau, peut-être de même origine (Vich, district de Nyon, Vaud).

Margagnes
Patois savoyard margagne, peut-être du gaulois *marga, « boue ».
Les Margagnes, hameau (Saint-Gervais, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).

Margencel
Commune et village (Bas-Chablais, Haute-Savoie), Margincellum en 1154.

Margeriaz, Margerie
Pré, pâturage à moutons, bergerie. Du latin malgeria, de mulgaria, « vases à traire », mulgere, « traire ». Le terme margeria s´est maintenu dans les Alpes du Sud avec le sens de « grande montagne pastorale ».
Mont Margeriaz, 1845m (Les Déserts, Bauges, Savoie) ;
Margerie, forêt au pied du Mont Margeriaz (Les Déserts, Bauges, Savoie).

Voir aussi Meille.


Margherita
Forme italienne du prénom Marguerite, du latin margarita, « perle, trésor ».

Sommet nommé en l´honneur de la femme du premier ascensioniste, l´anglais Mackenzie :
Punta Margherita, 3906m (Alpes PenninesValtournenche, vallée d´Aoste).


Margnier, Marignan, Marignat, Marignier, Marignieu,
Marigny-Saint-Marcel
Noms de domaines d´origine gallo-romaine dérivés du gentilice Marinius ou du cognomen Marinus, du latin marinus, « marin, de mer ».

Avec le suffixe -acum, comme [praedium] Mariniacum :
Marignat, Domus de Marignia en 1272, hameau (Gorrevod, Bresse, Ain) ;
Margnier, hameau (Chambave, vallée d´Aoste) ;
Marignier, Marrignier en 1229, aussi Marigny au XIXème siècle, commune et village du Faucigny (Arrondissement de Bonneville, Haute-Savoie) ;
Marignieu, Marigniou en 1343, Marrignyou en 1346, Villa de Marrigniaco en 1361, Marigniacus en 1409, commune et village du Bugey (Virieu-le-Grand, arrondissement de Belley, Ain) ;
Marigny-Saint-Marcel, Marignier vers 1211, de Martiniaco en 1250, Cura de Marrignie vers 1344, commune et village de l´Albanais, (Rumilly, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie).

D´un primitif [fundus] Marinianus, avec le suffixe -anus :
Marignan d´en bas et Marignan d´en haut, hameaux, et la Tour de Marignan, Marignens ou Marriniens en 1258, Marrignyens en 1327, hameau et maison forte (Sciez, Bas-Chablais, Haute-Savoie).


Margueron, Marguerona, Marguerons
Patronyme Margueron, dérivé avec le suffixe diminutif -on du prénom Marguerite, du latin margarita, « perle, trésor ».
Le Margueron, maison isolée (Sonvilier, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Les Marguerons, lotissement (Cessy, Pays de Gex, Ain).

Par féminisation patoise :
Marguerona, maisons isolées en clairière (Mase, district d´Hérens, Valais).


Mariage, Mariages
Terre reçue en dot, ancien français mariage, « donation matrimoniale ; biens des époux », sens qui s´est conservé dans les patois [Bossard].
Le Mariage, maisons isolées (Flumet, Val d´Arly, Savoie) ;
Mariages, lieu-dit dans la plaine du Rhône (Vionnaz, district de Monthey, Valais).

Marie du Jura
Grotte de la Marie du Jura, commune de Saint-Jean-de-Gonville (Pays de Gex, Ain), grotte où aurait vécu au Moyen Age une ermite surnommée « Marie du Jura ».

Mariet, Marion, Mariot, Marioton, Marioty
Patronymes Mariet, Marion, Mariot dérivés du prénom Marie, de l´hébreu Miryam, de sens incertain.
Mariet-Dessous et Mariet-Dessus, alpages de la Montagne de Bange (Arith, Bauges, Savoie) ;
Ciernes Marion, alpage (Grandvillard, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Gouille Marion, étang (Mies, district de Nyon, Vaud) ;
Planta Marion, lieu-dit (Cheyres, district de la Broye, Fribourg) ;
Creux Mariot, lieu-dit en forêt (Saint-Cergue, district de Nyon, Vaud) ;
Marioton, lieu-dit (Villars-Bramard, district de Payerne, Vaud) ;
Le Marioty, anciennement Mariotty, maisons isolées (Orsières, district d´Entremont, Valais).

Voir aussi Chapons Marion, Dzemarion.


Marillat
D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *[fundus] Marliacus, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Marlius.
Marillat, Marliaz en 1493, Marliat en 1757, hameau (Saint-Cyr-Sur-Menthon, Bresse, Ain) ;
Marillat, Marlia vers 1335, De Marliaco en 1468, Marliaz en 1564, hameau (Viriat, Bresse, Ain).

Marillières
Les Marillières, maison isolée en clairière de la commune de Saint-Gervais-les-Bains (Val Montjoie, Haute-Savoie), par féminisation d´un patronyme Marillier, nom de métier, ancien français marreglier, « bedeau, sonneur de cloches », puis « marguillier », du latin matricularius, « celui qui tient un registre ».

Marin, Marinel
Marin, commune et village du Pays de Gavot (Arrondissement de Thonon-les-Bains, Haute-Savoie), [curtis] Marianum en 516, Marins en 1191, dérivé du gentilice Marius avec le suffixe -anum.

Avec le suffixe diminutif -el :
Marinel, hameau près de Marin.


Marive, Marivue
Noms dérivés de mater avec un suffixe hydronymique -ive, qui désigneraient la branche principale d´un cours d´eau dont une partie a été dérivée, et le cours d´eau dans son entier par synecdoque [Aebischer]. Selon Kraege 1999, la promière partie de ces noms viendrait d´un radical gaulois mar-, maro-, « grand ».
La Marive, quartier (Yverdon-les-Bains, district d´Yverdon, Vaud) ;
La Marivue, La Marive sur la Carte Nationale, cours d´eau affluent de la Sarine (Albeuve et Neirivue, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg).

Marjolaine
Plante aromatique utilisée comme assaisonnement (Origanum majorana ou Majorana hortensius), de l´ancien français majorane, latin médiéval majorana, peut être un patronyme.
Marjolaine, forêt (Brenles, district de Moudon, Vaud) ;
La Marjolaine, lieu-dit (Founex, district de Nyon, Vaud).

Marjolatte
La Marjolatte, maison isolée de la commune du Mont-sur-Lausann (District de Lausanne, Vaud), probablement par féminisation d´un patronyme Marjolat rare mais attesté en France.

Marlare, Marle, Marlene, Marlioz
Endroit où l´on exploitait une carrière de marne ou marlière, ancien français marla, marle, « craie dont on se sert pour fumer et féconder les terres », du latin vulgaire *margila, latin impérial marga, ou dérivé de la racine pré-indo-européenne (ligure) MARL/MERL, « rocher, hauteur », voir Merla.
Boui de la Marlare (Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
Marle, hameau (Puygros, Bauges, Savoie) ;
La Marlene, alpage (Verbier, Bagnes, district d´Entremont, Valais), et Col de la Marlene, 2315m (Verbier, Bagnes, district d´Entremont, et Saxon, district de Martigny, Valais) ;
Marlioz, Cura de Marlio vers 1344, commune et village du Val des Usses (Frangy, arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie) ;
Marlioz, village (Passy, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).

Marlens, Merlinge
Noms d´origine burgonde, dériveraient d´un primitif *Mârilingos, « chez les Mârilingi », dérivé du nom propre Mârila, diminutif de mar, « célèbre » [Perrenot].
Marlens, établissement burgonde de Villa Marlindam ou Villa Marlindum en 867, curtem etiam Marlandis en 879, Merlendis en 1016-1018, Marlensis en 1031-1032, Marlenz vers 1344, commune et village du Pays de Faverges (Faverges, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie) ;
Aulp de Marlens ou Aulps de Marlens, devenu par remotivation Le Haut de Marlens, alpage (Le Bouchet, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
La Côte de Marlens, hameau (Marlens, Pays de Faverges, Haute-Savoie) ;
Merlinge, Merlingium en 1304, Marlingie en 1318, Merlinges en 1906, château et hameau (Meinier, Genève).

Marlieu, Marlieux, Marly
D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine [fundus] Mariliacus ou de la forme contractée Marliacus, formé avec le suffixe -acus sur le gentilice Marilius ou Marlius, ou encore Marullius selon Nègre 1990.
Marlieu, Apud Marliacum en 1180, Marlieu en 1312, Marleu en 1356, hameau (Talissieu, Valromey, Ain) ;
Marlieu, hameau (Montagnieu, La Tour-du-Pin, Isère) ;
Marlieux, Ecclesia de Marliaco en 1106, Marliacus en 1302, Marleu en 1320, Marlia en 1430, commune et village des Dombes (Villars-les-Dombes, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain) ;
Ruisseau de Marlieux (Jujurieux, Haut-Bugey, Ain).

En se basant sur le nom allemand Merte[n]lach, Stadelmann dérive Marly (Fribourg) d´nom de domaine d´origine gallo-romaine [fundus] Martiliacus, formé avec le suffixe -acus sur le gentilice Martilius ; toutefois ce nom allemand presque quatre siècle après la première mention de ce lieu, et rien dans les noms primitifs ne justifie le t intermédiaire :
Marly, in Marlensi en 1055, Marliei en 1134, Marllie en 1228, Marlie en 1240, Mallie en 1251, Mallye en 1270, marlie en 1334, Marliez en 1453, Marlye en 1476, Maillié en 1479, nom allemand Mertenlach et Mertelach en 1449, Mertellach en 1466, commune et village (District de la Sarine, Fribourg) ;
Marly, maison isolée (Borex, district de Nyon, Vaud).


Marmés, Marmet, Marmette, Marmoud, Merme,
Mermes, Mermet, Mermets, Mermiers, Mermillade,
Mermin
Noms issus de patronymes dérivés de l´anthroponyme Merme, hypocoristique du prénom Vuillerme, Willerme, allemand Wilhelm, voir Guillaume.
Les Marmés, faubourg de Porsel (Le Flon, district de la Veveyse, Fribourg) ;
Molard Marmet, maison isolée (Châtel-Saint-Denis, district de la Veveyse, Fribourg) ;
Le Plan Marmet, maison isolée (Saint-Imier, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Marmoud, pâturage avec habitat dispersé et forêt déclive, et Chaussée de Marmoud, chemin (La Sagne, district de la Chaux-de-Fonds, Neuchâtel) ;
Le Merme, maison isolée (Mieussy, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Mermes, Merma en 1402, hameau, et Marais des Mermes, lieu-dit (Veigy-Foncenex, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Les Mermiers, forêt déclive (Seythenex, Bauges, Haute-Savoie).

Par féminisation du patronyme Marmet :
La Marmette et Case de la Marmette, alpages (Vallon de l´Hongrin, Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Mermet est un diminutif de Merme, ou vient de l´ancien français mermet, « très petit », latin minimus :
Bois Mermet, diminutif, quartier (Lausanne, Vaud) ;
Les Mermets Dessous et Les Mermets Dessus, maisons isolées (Bourrignon, district de Delémont, Jura).

Diminutif avec le suffixe -in :
Plan Mermin, alpage (Hauteluce, Beaufortain, Savoie).

Du patronyme Mermillod, diminutif de Merme avec le suffixe -ille :
La Mermillade, maisons isolées (Le Grand-Bornand, Bornes-Aravis, Haute-Savoie).


Marmontains, Marmotanne, Marmotey, Marmottay, Marmotte,
Marmottere, Marmottes, Marmottex, Marmottières, Marmottin
Nom qui évoque la marmotte (Marmota sp.), dont le nom dérive du français marmotter.
La Marmotte, maisons isolées (Le Pâquier, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Marmottes, hameau (Thonon-les-Bains, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Le Creux aux Marmottes, lieu-dit (Chamonix, vallée de Chamonix, Haute-Savoie) ;
Pierre aux Marmottes, lieu-dit (Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Marmottes Noires, lieu-dit, nom monté à la Pointe des Marmottes Noires, 2239m (Bonneval, Tarentaise, Savoie), et Chalet des Marmottes Noires, alpage en ruine (Montsapey, Basse-Maurienne, Savoie).

Diminutif avec le suffixe -in :
Marmottin, alpage, Plan de Marmottin, pâturage, nom monté au Col de Marmottin, 2761m (Bionaz, vallée d´Aoste).

Avec le suffixe collectif -ière, ou la forme italianisée -ere :
Pointe Marmottere, sommet (Bessans, Haute-Maurienne, Savoie) ;
Les Marmottières, lieu-dit (Lanslevillard, Haute-Maurienne, Savoie).

Avec les suffixes collectif -ay, -ex :
Marmottay, lieu-dit (Vionnaz, district de Monthey, Valais) ;
Bois de Marmottex, Marmottet et Marmottez en 1906, forêt (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Noms dérivés de l´ancien français marmot, « marmotte », avec le suffixe collectif -ey :
Le Marmotey ou Le Mormotey, alpage, et Ruisseau du Mormotey, affluent de la Trême (Semsales, district de la Veveyse, Fribourg).

Ancien français masculin marmotan, féminin marmotaine, « marmotte » :
Marmotanne, maisons isolées (Les Clefs, Bornes, Haute-Savoie).

Nom tiré de la fausse étymologie de marmotte, qu´on faisait dériver du latin murem montanum, « rat de montagne », de mus, muris, « souris, rat » et mons, « montagne » :
Les Marmontains, chaînon à la frontière italo-suisse, 2795m (Val Ferret, Orsières, district d´Entremont, Valais).


Marmore
Torrent Marmore, affluentn de la Doire Baltée, italien marmore, « marbre ».

Marnand, Marnaz, Marne, Marnèche, Marnes,
Marnex, Marnières, Marnin, Merland
Marne (roche argileuse utilisée pour fertiliser les champs), marnière, terre marneuse (argilo-calcaire), ancien français marle, « mélange naturel d´argile et de calcaire », latin vulgaire margila, gaulois *margila, latin marga, « argile ». Certains de ces toponymes peuvent désigner des terrains marnés, amendés avec de la marne.
Ou bien, dans certains cas : déesses romaines Matronae, racine indo-européenne *mater-, « mère ».
Le Creux Marne, clairière (Courroux, district de Delémont, Jura) ;
Les Marnes, lieu-dit (Constantine, district d´Avenches, Vaud).

Dérivés avec les suffixes collectifs -èche, -ex, -y :
La Marnèche, maisons isolées (Les Diablerets, Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud) ;
Marnex, alpage, Marnex d´en Haut, ruine d´alpage, et Sciaz de Marnex, Sya de Marneix et Sya de Marneyx en 1287 (Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud).

Avec le suffixe collectif -ière :
Les Marnières, nom récent, lieu-dit (Bôle, district de Boudry, Neuchâtel).

Avec le suffixe collectif patois -az :
Marnaz, commune et village du Faucigny (Scionzier, arrondissement de Bonneville, Haute-Savoie).

Autres dérivés :
Marnand, Marnant en 1142 (District de Payerne, Vaud) ;
Marnin, lieu-dit (La Neuveville, Jura bernois) ;
Merland, Collis supereminens Marnanto en 1169, Mons super Marnant en 1213, Super Marnantum en 1215, prior de Marlant en 1259, Merlan en 1670, hameau (Ambronay, Bugey, Ain).


Marnans
Commune et village du Chambaran (Roybon, arrondissement de Grenoble, Isère), Marnan villa au Xème siècle, in villa Marnant au XIème siècle, prior Marnanti en 1193, dérivé avec le suffixe -anum du nom d´homme romain Marinus [Nègre 1990].

Marnex, Marny
Noms qui pourraient être issus d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Mar[i]niacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Mar[i]nius.
Marnex, nom actuel attesté en 1550, puis Marney en 1712, Marnai en 1778, hameau (Commugny, district de Nyon, Vaud) ;
Marny, hameau (Pers-Jussy, Genevois, Haute-Savoie) ;
Marny, hameau (Poisy, Annecy, Haute-Savoie).

Marongy
Hameau de la commune de Challex (Pays de Gex, Ain), Nantum de Marongier en 1497, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Maroniacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Maronius.

Marquette, Marquettes
Par féminisation d´un patronyme Marquet attesté dans la région.
La Marquette, alpage (Villiers, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel) ;
Les Marquettes, lieu-dit´(Engollon, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel).

Marquisade, Marquisat, Marquisats
Français marquisat, anciennement marquisade, « terre dont la seigneurie s´étendait sur un certain nombre de paroisses ». De marquis, « anciennement, Seigneur préposé à la garde des marches, des frontières d´un Etat ».
La Marquisade, alpage (Nancy-sur-Cluses, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Le Marquisat, hameau, peut-être par dérision (Mégevette, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Marquisats, lieu-dit en forêt (Bonneville, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Marquisats, quartier (Annecy, Haute-Savoie).

Marron, Marronnier, Marronnières, Marronniers, Marrons
Du nom du marronnier commun (Aesculus hippocastanum L.).

Français marron, « fruit du marronnier », d´une racine pré-indo-européenne (ligure) *marr, « pierre, rocher » :
Le Marron, hameau, et Ruisseau de Combe Marron (Saint-Paul-d´Izeaux, Bièvre, Isère) ;
Les Marrons, hameau (Saint-Pierre-de-Chartreuse, Chartreuse, Isère).

Avec le suffixe désignant un arbre fruitier -ier, -ière :
Le Marronnier, quartier (Beauregard, Dombes, Ain) ;
Les Marronniers, quartier (La Sône, Chambaran, Isère) ;
Les Quatre Marronniers, carrefour (Saint-André-de-Corcy, Dombes, Ain).

Endroit où poussent des marronniers, avec le suffixe collectif -ière :
Les Marronnières, quartier (Fontaine-Sassenage, Grésivaudan, Isère).


Marsan
Hameau de la commune de Nus (Vallée d´Aoste), d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine [fundus] Martianus, dérivé avec le suffixe -anus du gentilice Martius.

Marseiller, Marsolas
Peut-être d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine dérivé du gentilice Marsolius.

Ancienne villa Marsolia :
Marsolas, Marczola en 1376, Marsola au XIVème siècle, Marzola au XVIIIème siècle, maisons isolées (Rignieux-le-Franc, Bresse, Ain).

D´un fundus Marsoliacus, dérivé avec le suffixe -acus :
Marseiller, hameau (Verrayes, Vallée d´Aoste).


Marsonnas
Commune et village de la Bresse (Montrevel-en-Bresse, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain), in villa Marzoniaco en 942-954, de Masornaco en 1100, Masorna en 1180, Masornai en 1213, Marçonay en 1250, Marzonay et Marzonacus en 1272, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Marsoniacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Marsonius.

Martaines, Martenoy, Martin, Martine, Martines,
Martinet, Martinière
Patronyme Martin très répandu. Nom issu du latin martius, « guerrier, courageux ».
Côte Martin, lieu-dit (Corcelles-sur-Chavornay, district d´Orbe, Vaud) ;
Monts Martin, alpages (Grandvillard, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Pierre à Martin, bloc erratique (Ballaison, Bas-Chablais, Haute-Savoie).

Par féminisation du patronyme Martin :
La Martine, maison isolée (Oulens-sous-Echallens, district d´Echallens, Vaud) ;
Pierre Martine, hameau (Ugine, Val d´Arly, Savoie) ;
Les Martines, quartier (Le Mont-sur-Lausanne, district de Lausanne, Vaud) ;
Prés Martines, maisons isolées en forêt (Gilly, district de Rolle, Vaud).

Par féminisation du patronyme Martinier, ou dérivé du patronyme Martin avec le suffixe de propriété -ière :
La Martinière, quartier (Ambilly, Annemasse, Haute-Savoie).

Patronyme Martinet, avec le suffixe diminutif -et :
Martinet, alpage (Ollomont, vallée d´Aoste) ;
Champ Martinet, lieu-dit (Villaz-Saint-Pierre, district de la Glâne, Fribourg) ;
Les Martinets, Martinae en 1043, pâturage, nom monté à la Pointe des Martinets, 2653m, au Col des Martinets, 2615m, et au Glacier des Martinets (Vallon de Nant, Bex, district d´Aigle, Vaud).

Avec le suffixe diminutif -el, devenu -oy :
Martenoy, Martinuel en 1267, Martinue in parrochie de Yllies en 1282, Murtinel [Martinel] en 1288, Martignoyt en 1491, Martenoit en 1906 (Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais).

Par féminisation du patronyme Martain, probablement variante de Martin :
Les Martaines, alpages (Beaufort-sur-Doron, Beaufortain, Savoie).

Voir aussi Champmartin, Dommartin, Valmartin.


Martalet, Martelay, Marteley, Martellet, Marteray,
Marterays, Martère, Marteret, Marterets, Marterex,
Marterey, Martheray, Martolet, Martoret, Martorey,
Mâtres
Emplacement d´un cimetière datant de la fin de l´Antiquité, souvent le long d´une route ancienne. Ancien romand marterâ, ancien français martre, « martyr », bas latin martoretum, latin martyretum, « cimetière », martyrium, « tombe », grec martyres, « martyrs, puis lieu où sont enterrés les martyrs chrétiens, et enfin cimetière ».
Chemin du Martalet (Gletterens, district de la Broye, Fribourg) ;
Le Marteray, hameau (Saint-Nicolas-la-Chapelle, Val d´Arly, Savoie) ;
Les Marterays, hameau (Saint-Jorioz, Annecy, Haute-Savoie) ;
La Martère, Martheraz en 1843, La Marthère en 1911, lieu-dit (Billiat, Michaille, Ain) ;
Le Marteret, maisons isolées (Excenevex, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Nant des Marterets, cours d´eau affluent de la Deisse (Mognard, Albanais, Savoie) ;
Le Marterex, Marterel, Marterey et Martere en 1320, anciennement Marterez (pluriel), maison isolée (Ponthaux, district de la Sarine, Fribourg) ;
Marterey, hameau (Féchy, district d´Aubonne, Vaud) ;
Château du Martheray (Begnins, district de Nyon, Vaud) ;
Martheray, Marterei en 1217, Marterai en 1237, Marterey en 1278 (Lausanne, Vaud) ;
Route du Martoret, d´un lieu-dit Martorey en 1696 (Monthey, Valais) ;
Le Martorey, hameau (Landry, Aime, Tarentaise, Savoie) ;
Mâtres, hameau où se trouve toujours le cimetière (Saint-Saphorin-sur-Morges, district de Morges, Vaud).

Par lambdacisme :
Martelay, quartier (Evian-les-Bains, Chablais, Haute-Savoie) ;
Marteley, hameau (Vufflens-la-Ville, district de Cossonay, Vaud) ;
Martellet, hameau (Châtillon-sur-Cluses, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Le Martellet, maison isolée (Saint-Sigismond, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Le Martellet, quartier (Venthon, Combe de Savoie, Savoie) ;
Cour du Martolet et Source du Martolet, lieux-dits (Abbaye de Saint-Maurice, Saint-Maurice, Valais).

Voir aussi Pirra Martera.


Marteau
Le Marteau, un des sommets (2289m) des Rochers des Fiz (Faucigny, Haute-Savoie), probablement par métaphore.

Martel, Martels
Mot du patois jurassien martel, « marais tourbeux », dérivé de mare avec les suffixes diminutifs -et et -el.
Ponts-de-Martel, Martil aux XVIème et XVIIème siècle, commune et village (District du Locle, Neuchâtel) ;
Petit Martel, village-rue, Côte de Petit Martel et Marais de Petit Martel, lieux-dits (Les Ponts-de-Martel, district du Locle, Neuchâtel) ;
Côte des Martels, forêt déclive (La Chaux-du-Milieu, district du Locle, Neuchâtel).

Martenan
Hameau de la commune de Sorens, district de la Gruyère (Fribourg), pourrait être un accusatif de la déclinaison d´origine germanique en -a, -anem de Martina, féminin de Martin [Aebischer].

Martenaux, Martinaux
Peut-être des patronymes Martenaux, Martinaux issus de Martin, ou bien des formes adjectives dérivées du même patronyme.
Les Martenaux, lieu-dit (Collonges, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Les Martinaux, maison isolée (Lavey-Morcles, district d´Aigle, Vaud).

Martenna
Forêt de Martenna ou Martenaz, forêt de la commune de Liddes (District d´Entremont, Valais), probablement par féminisation d´un patronyme Martin.

Martherenges
Commune et village vaudois du district de Moudon, nom actuel attesté au XVème siècle, anciennement villa Martherenga ou curtis Martherenga, nom d´origine burgonde qui pourrait dériver du nom propre Marthar, hybride du théonyme Mars, Martis [Perrenot], et du burgonde *harja, harjis, germanique *harja, « guerrier ».

Martignat, Martigny, Martinaz
D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine Martiniacum, dérivé du gentilice Martinius issu de Mars, Martis, le dieu romain de la guerre.
Martignat, Martiniacus en 1176, Ecclesia de Martiniaco en 1184, Martinia vers 1250, Martignia en 1267, Martigniacus en 1279, etc., commune et village du Haut-Bugey (Oyonnax, arrondissement de Nantua, Ain) ;
Martigny, Martiniacum en 516 (douteux), Martigniacum en 1163, etc., sur l´emplacement d´Octodurus Varagrorum, « Les Huit Portes des Véragres », du celtique octu, oxtu, racine indo-européenne *okto, « huit », et durus, Octoduro sur la Table de Peutinger, chef-lieu de la tribu celte des Véragres. Conquise par les Romains vers 15 BC, elle devient Forum Claudii Vallensium en l´honneur de l´empereur Claude, ou encore Vallensium civitas, Veragrorum civitas ; nom allemand Martinach, ville, commune et district (Valais).
Pré Martigny, maison isolée (Saint-Martin, district de la Veveyse, Fribourg) ;
Martigny, alpage, et Ruisseau de Martigny, affluent de la Sarine (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Martigny, hameau, et Communal de Martigny, lieu-dit en forêt (Cranves-Sales, Annemasse, Haute-Savoie) ;
Martinaz, Martyniacus en 1339, Martinas en 1364, Marti[g]na en 1650, hameau (Saint-Maurice-de-Rémens, Bugey, Ain).

Martinet, Martinette, Martinettes
Etablissement installé sur un cours d´eau, où à partir de minerai on fabrique du fer, un marteau mû par l´eau, le martinet, servant à épurer le résultat de la réduction du minerai. Par synecdoque du français martinet, « marteau mû par la force hydraulique ou par une machine à vapeur, dont on se servait dans les forges », ancien français martinet, « lourd marteau », du bas latin martus, « marteau ».
Le Martinet, Moulin du Martinet sur la Carte de Cassini, hameau sur la Versoix (Chavannes-des-Bois, district de Nyon, Vaud).

Martinette, diminutif de martinet, ancien terme franco-provençal synonyme de taillanderie. Petit établissement utilisant de petites roues à palettes entrainant un marteau léger, le martinet, dans lequel on forge et répare les outils aratoires :
La Martinette, maison isolée (La Ferrière, Belledonne, Isère) ;
Les Martinettes, maisons isolées (Tours-en-Savoie, Combe de Savoie, Savoie).


Mase
Commune et village valaisans du district d´Hérens, villa Magis en 1100, Matgi en 1200, Magi, Magy du XIIIème au XVème siècle, Mage en 1906, Mase étant le nom patois, selon Jaccard Magis serait l´ablatif pluriel du cognomen Magus, latin magus, « mage », ou anthroponyme germanique *Mago, du radical mag, « puissance ».

Masesselin
Hameau de la commune de Soubey (District des Franches-Montagnes, Jura), Maison Henselin au XIVème siècle, où le nom propre Hesselin, diminutif patois de l´allemand Hans, signifie « petit Jean ».

Massa
Cours d´eau issu du Glacier d´Aletsch et affluent du Rhône, Massona en 1235, du gaulois *masso-, « beau », avec le suffixe -ona, selon Jaccard.

Massacre
Forêt du Massacre, lieu-dit de la commune des Rousses, canton de Morez (Jura), ancienne forêt de la Frasse, où en 1535 une armée forte de 600 hommes envoyée en renfort à la ville de Genève assiégée par le Duc de Savoie, et qui battait en retraite, fut poursuivie et massacrée.

Masserey
Pointe de Masserey, sommet de la commune de Mase (District d´Hérens, Valais), 2841m, probablement du patronyme Masserey d´origine savoyarde.

Massiat, Massier, Massieu, Massieux
D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine dérivé du gentilice Massius.

De *Massiacum, avec le suffixe -acum :
Massiat, Villa de Massia en 1299-1369, Massiaz en 1500, hameau (Oyonnax, Haut-Bugey, Ain) ;
Massieu, ecclesia Massiaci au XVème siècle, commune et village de la Valdaine (Saint-Geoire-en-Valdaine, arrondissement de la Tour-du-Pin, Isère) ;
Bois de Massieu, forêt (Soleymieu, L´Isle-Crémieu, Isère) ;
Massieux, Maceu en 1228, Maciacus en 1250, Massiacus en 1482, commune et village de la Dombes (Reyrieux, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain).

De *Massianum, avec le suffixe -anum :
Massier, Massianum villa et Masianum au Xème siècle, Massen et Massie au XIVème siècle, hameau (Vienne, Pays viennois, Isère).


Massif
Terme générique, ensemble de montagnes groupées dans une même région et ne formant pas une chaîne.
Massif du Mont-Blanc, montagnes groupées autour du Mont Blanc (Haute-Savoie, vallée d´Aoste et Valais) ;
Le Grand Massif, montagnes situées entre la vallée du Giffre et la vallée de l´Arve (Faucigny, Haute-Savoie).

Massignieu, Massignieu-de-Rives, Massingy
D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Massiniacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Massinius, cf. Massingy (Côte d´Or), Massingiacum au Xème siècle.
Massignieu, in villa Mazinaco, corrigé in villa Masiniaco en 1110, Massignyou subtus Belmont en 1359, Massigniou soubz la Balme en 1385, Massignieux en 1847, hameau (Belmont-Luthézieu, Valromey, Ain) ;
Massignieu-de-Rives, Massigney vers 1365, Massigniacus en 1409, Massignieu en 1650, Massignieux-de-Rives en 1847, commune et village du Bugey (Arrondissement de Belley, Ain) ;
Massingy, Cura de Massingie vers 1344, commune et village de l´Albanais (Rumilly, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie).

Massongex, Massongy
Noms de domaines d´origine gallo-romaine *Massoniacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Massonius [Jaccard].
Massongex, Massungiacum en 1178, Massunge en 1226, Massongie en 1250, Massungie en 1290, Massungiez en 1316, Massonger en 1328, Massugier en 1349, Massongier en 1374, Massongiez vers 1720, commune et village (District de Saint-Maurice, Valais) ;
Massongy, Masony en 1236, Cura de Massongie vers 1344, Massungier, Massongiacus et Massongier aux XIVème, XVème et XVIème siècles, commune et village du Bas-Chablais (Douvaine, arrondissement de Thonon-les-Bains, Haute-Savoie).

Massonnens
Commune et village fribourgeois du district de la Glâne, in mansoningis à une date indétermiée, Mansaningis ou Massaningis en 929-930, Massenens en 1177, Massunens en 1344, massonens en 1471, nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Mansoningos, « chez les Mansoningi », dérivé du nom propre Manso [Perrenot].

Massonnère
La Massonnère, lieu-dit de la commune de Bure (District de Porrentruy, Jura), pourrait être une féminisation du patronyme Masson très courant.

Massouderie, Massous
Du patronyme Massoud.
Les Massous, maison isolée en clairière (Les Gets, Faucigny, Haute-Savoie).

Par adjectivisation :
La Massouderie, maisons isolées (Les Gets, Faucigny, Haute-Savoie).


Matafelon
Ancienne commune et village du Haut-Bugey, Matafelon-Granges depuis 1973 (Izernore, arrondissement de Nantua, Ain), Mathafelon en 1291, Apud Mathafelonem et de Mathafelone en 1299-1369, Ecclesia de Matafelon vers 1350, De Mattaffellone en 1361, Mata Fellon en 1386, Matafelon en 1414, Mathafellonis en 1419, etc. ; on a proposé une combinaison de l´ancien français matar, « tuer », et felon, « félon », ou encore un anthroponyme issu du gaulois *matu, « ours » et d´un hypothétique **felon, « fils », mais la lettre f est inconnue dans cette langue ; on notera aussi l´ancien français matefelon, « ophioglosse », une fougère (Ophioglossum vulgatum).

Voir aussi Torchefelon.


Matannes
D´un mot dialectal matanne, « saule ».
Les Matannes, maisons isolées (Forel, district de Lavaux, Vaud).

Mâtcheby
Lieu-dit de la commune de Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont (Valais), d´un mot patois signifiant « rocher écrasé » [Guex].

Matefaim
Lieu-dit de la commune de Mérignat (Haut-Bugey, Ain), « qui coupe la faim », combinaison du verbe mater et de faim, c´est un desserte nourissant ; ici, c´est probablement une terre qui nourrit bien.

Mategnin
Hameau genevois de la commune de Meyrin, Matigniaco (par latinisation abusive), Matignins en 1269, Mattegnin sur la Carte de Cassini, Mategnins au XIXème siècle, nom d´origine burgonde, qui pourrait dériver d´un primitif *Matteningos, « chez les Matteningi », dérivé du nom propre germanique Matto [Jaccard].

Matélon
Habitat dispersé du Sépey (Ormont-Dessous, district d´Aigle, Vaud), Mastalon en 1231, et Mattelon (carte Siegfried), d´un patronyme Matalon, Mattelon, formes populaires de Mathurin, du latin Maturinus, issu de maturus, « mûr ».

Matheysine
La Matheysine, in Matanatis au VIIIème siècle, Matasina et Mathaysana au XIème siècle, Mattaisina au XIIème siècle, Matacina, Mathacena et Mathazena au XIIIème siècle, Mathascena et Matheysina au XIVème siècle, Matassena au XVème siècle, est une région située au Sud du département de l´Isère, qui correspond à l´actuel canton de la Mure, avec la commune de Laffrey. Le nom peut venir d´un nom d´homme *Mattanus, avec le suffixe d´appartenance -atis, ou dériver de racine pré-indo-européenne (ligure) *matta, « pâturage buissonneux ».

Mathis
Mayens de Mathis, clairière au-dessus de Vercorin (Chalais, district de Sierre, Valais), avec le patronyme Mathis ou issu de Mathias, variantes de Mathieu.

Mathod
Commune et village vaudois du district d´Yverdon, Mastod en 1141, Mastout en 1235, Mathoz en 1382, Mastou et Mathod en 1403, Mathoux en 1521, etc, nom d´origine inconnue.

Matran
Commune et village fribourgeois du district de la Sarine, Martrans en 1123, Martrens en Nuithonie en 1138, Martrans en 1148, Matrans en 1157, Martrans en 1173, Martranz en 1285, Martrant en 1445, Martrand en 1555, Matrang en 1668, le nom actuel est attesté en 1578. Dérivé de l´anthroponyme Martyrus avec le suffixe -an, nom peut-être dérivé de martyr.

Matrignat
Grand Matrignat et Petit Matrignat, hameaux de la commune de Saint-Nizier-le-Bouchoux (Bresse, Ain), Matrigniacus et Matrigniacus Magnus en 1416, Apud Matrigniacum Magnum et Parvum et Matrignia en 1439 d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Matriniacus, dérivé avec le suffixe -acus du gentilice Matrinius.

Matringes
Hameau de la commune de Mieussy (Faucigny, Haute-Savoie), Mastringis en 1209, nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Masteringum, « chez les Masteringi », dérivé du nom propre Mastar (Mastaar, Mastahar), « le guerrier en bon point, gros et gras » [Perrenot], germanique *masta, « engraissement », et burgonde *harja, harjis, germanique *harja, « guerrier ».

Matse, Matses
Patois valaisan matse, « piège à petit gibier, trappe », désigne un endroit où étaient disposés ces pièges [Guex].
La Matse, alpage de Thyon (Vex, district d´Hérens, Valais) ;
La Matse, lieu-dit en forêt (Saillon, district de Martigny, Valais) ;
Forêt des Matses, lieu-dit en forêt (Collombey-Muraz, district de Monthey, Valais).

Matte, Mattes, Mettetlet
Vieil allemand matte, « prairie », et racine pré-indo-européenne (ligure) *matta, « pâturage buissonneux ». Voir aussi le mot régional matte. Mot régional suisse mattu, « pré » [Pégorier].
La Matte, alpage (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Les Mattes, alpage, nom monté à la Pointe des Mattes, sommet, 1900m, nom probablement d´origine walser, la présence des Walsers étant attestée dans cette région (La Chapelle-d´Abondance, Val d´Abondance, Haute-Savoie).

Selon Aebischer, diminutif de matte avec le suffixe -et :
Mettetlet, maisons isolées (Granges-Paccot, district de la Sarine, Fribourg).

Voir aussi Coumatta.


Matthieu
Du prénom latin Matthaeus, issus de l´hébreu mattithyahû « don de Dieu », composé de mattath, « cadeau », et Yahvé.
Champ Matthieu, lieu-dit (Nods, district de la Neuveville, Jura bernois).

Maubec
Du latin malus, « mauvais, funeste » et beccus, « bec d´oiseau », dans le sens de « qui sait bien se défendre » [Nègre 1990].
Maubec, Malumbeccum en 1200, parrochia de Malobecto au XIIIème siècle, commune et village (Bourgoin-Jallieu, arrondissement de la Tour-du-Pin, Isère), et castrum Malumbeccum au XIIème siècle, Mal Bec et Maubecq sans date, ancien château dans la même commune.

Probablement de même origine, ou par transfert :
Maubec, hameau (La Tronche, Pays grenoblois, Isère) ;
Maubec, quartier (Voiron, Pays voironnais, Isère) ;
Maubec, alpage, et Ruisseua de Maubec, affluent du Ruisseau des Encombres (Saint-Martin-de-Belleville, Tarentaise, Savoie).


Maubert
Pra Maubert, maison isolée de la commune de Treyvaux (District de la Sarine, Fribourg), avec un patronyme Maubert, de l´anthroponyme germanique Madalberht, ancien haut allemand mahal, « tribunal », madal dans les anthroponymes, et ancien haut allemand beraht, germanique *berhta, « brillant, renommé ».

Maubouchet
Mauvais bosquets, préfixe Mau-, « mauvais », et Bouchet, « bosquet ».
Maubouchet, lieu-dit (Saint-Pierre-de-Chartreuse, Chartreuse, Isère).

Mauchamp
Chemin du Mauchamp (Mâche, Bienne, Berne), « mauvais champ », composé du préfixe Mau-, « mauvais », et de champ.

Maucommun
Mauvais champ possédé en commun, préfixe Mau-, « mauvais », et Commun.
Maucommun (Les Montets, district de la Broye, Fribourg).

Maudens
Hameau de la commune de Châtel-Saint-Denis, district de la Veveys (Fribourg), modens et moudens en 1309, Maudens en 1668, nom d´origine burgonde, dériverait d´un primitif *Maldingos, « chez les Maldingi », dérivé du nom propre Maldo, de sens inconnu [Perrenot].

Maudit, Maudites
Français maudit, « qui a été l´objet d´une malédiction », aussi « mauvais, détestable ».
Mont Maudit, 4465m, sommet du Massif du Mont-Blanc ; le nom de Montagne Maudite désignait jusqu´au XVIIIème siècle le Mont Blanc, il fut transféré au sommet voisin à la fin du XIXème siècle, le Mont Blanc étant devenu un sujet d´admiration et non de crainte. Aucune catastrophe ne justifie le qualificatif de maudit au Mont Maudit actuel.
Les Terres Maudites, pentes très raides (Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie).

Maufay
Mauvais hêtre, préfixe Mau-, « mauvais », et Fay, « hêtre ».
Maufay, hameau (Syens, district de Moudon, Vaud).

Mauguettaz, Mauguette
Pourrait être un composé du préfixe Mau-, « mauvais », et Guette, mais les formes anciennes de Mauguettaz indiquent plutôt une dérivation de mourget, du vieux français morgier, murgier, « tas de pierres », voir Morgiers.
La Mauguettaz, La Mourgetta en 1403, Mougette en 1533, La Monguetaz en 1538, gros hameau (Yvonand, district d´Yverdon, Vaud) ;
La Mauguette, lieu-dit en forêt (Blonay, district de Vevey, Vaud).

Maulatreys
Peut-être des pâturages boueux, composé de Maula, « boue » et Trey, ou des mauvais pâturages, voir Malatrait.
Les Maulatreys, alpage (L´Etivaz, Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Les Maulatreys, maisons isolées (Bulle, district de la Gruyère, Fribourg).

Maule, Maules, Morlon
Ces noms viendraient d´une ancienne carrière de meules, latin molas, « meule ».
La Maule, colline boisée (Cheiry, district de la Broye, Fribourg) ;
Maules, Molas en 930, Molas superiores en 995, Molis en 1145, Moles en 1179, ancienne commune et hameau, et Commun de Maules, forêt (Sâles, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Morlon, Molas subteriores en 995, Mollon en 1038, Mollun en 1264, nom actuel attesté dès 1500, par dissimilation de [ll] en [rl], commune et village (District de la Gruyère, Fribourg).

Maumochy
Mmaison isolée et ruisseau affluent de la Sarine (Estavannens, Bas-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg), composé du préfixe Mau-, « mauvais », et du patois mocha, « mousse » [Kraege 1999].

Maumont, Mormonnet, Mormont
Signifie « colline des mûres », voir le mot régional meuron, et mons, selon Jaccard. Plus vraisemblalement, ces noms dérivent d´un anthroponyme germanique Maurus, Moro, du latin Maurus, « Africain » [Prongué].
Maumont, Mauremont et Mormont au XIXème siècle, petite colline (Pizy, district d´Aubonne, Vaud) ;
Mormont, cum ruboria que vocatur Mauromonte, « avec un roncier qu´on appelle Mauromonte » en 814, Mormont en 1344, puis Maurimons, et Mauremont au XIXème siècle, colline de 605 m située entre les communes d´Eclépens, d´Orny et de La Sarraz (District de Cossonay, Vaud) ;
Mormont, hameau (Courchavon, district de Porrentruy, Jura).

Avec le suffixe diminutif -et :
Mormonnet, lieu-dit près de Mormont (La Sarraz, district de Cossonay, Vaud).


Mauperrey
Mauvais pierrier, champ plein de pierres, préfixe Mau-, « mauvais », et Perrey.
Mauperrey, Mauperey en 1906, lieu-dit (Chavannes-sur-Moudon, district de Moudon, Vaud).

Mauraz, Meuraye, Meure, Meurets, Meuron,
Meurottes, Moral, Morat, Moratel, Moura,
Mourat, Mourât, Mouraz, Moures, Mouret,
Mouri, Mourriaux, Mur, Mura, Murailles,
Muraz, Mur Blanc, Mure, Mûre, Murée,
Mures, Mûres, Muret, Murets, Murette,
Murettes, Mûriers, Murinais, Murs
1. Mûre sauvage, fruit de la ronce, qui ressemble à celui du mûrier.
Les Mures Rouges, forêt déclive (Méribel, Les Allues, Tarentaise, Savoie) ;
Mûres, commune et village de l´Albanais (Alby-sur-Chéran, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie) ;
Les Mûres, lieu-dit (Fully, district de Martigny, Valais).

Ancien français meure, « mûre » :
La Meure, lieu-dit (Cartigny, Genève).

Mot régional et ancien français meuron, « mûre sauvage » :
Meuron, lieu-dit (Chancy, Genève).

Noms collectifs dérivés de l´ancien français meurei, « endroit où il pousse des mûres », du latin moretum, « roncière », avec les suffixes collectifs -aye, -et, -ey :
La Meuraye, alpage (Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais) ;
Les Meurets, lieu-dit (Jussy, Genève).

Avec le suffixe collectif -ier, ancien français meurier, « ronce » :
Les Mûriers, hameau (Fiez, district de Grandson, Vaud).

Avec le suffixe diminutif -otte :
Les Meurottes, lieu-dit (Douvaine, Bas-Chablais, Haute-Savoie).

2. Lieu entouré d´un mur, patois mourâ, « murer, entourer d´un mur », mouret, « mur », ancien français mure, muret. Spécialement : localité, parfois appelée anciennement ad muros, où se trouvent des (petites) fortifications antérieures au moyen âge, latin murus, « mur, clôture, enceinte ; rempart, muraille d´une ville ; levée de terre, remblai, retranchement, chaussée, digue ; protection, défense, secours, abri ».
Mur, Murs en 1319, commune et village (District d´Avenches, Vaud), une partie du village débordant sur la commune du Haut-Vully (District du Lac, Fribourg) ;
Mur Blanc, hameau (Corsier-sur-Vevey, district de Vevey, Vaud) ;
Derrière le Mur, quartier situé derrière l´ancienne muraille (Avenches, Vaud) ;
Murs, village, chef-lieu de la commune de Murs-et-Gélignieux, dans le Bugey (Arrondissement de Belley, Ain) ;
Les Murs, maisons isolées, avec de nombreux murs de pierres sèches des XVIIème et XVIIIème siècles (Les Bois, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Murs Blancs d´Amont et Murs Blancs d´Avau, alpages (Estavannens, Bas-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg).

Bas latin muratum [locum], « [lieu] entouré de murs » [Jaccard] :
Morat, [curtis] Muratum en 516, castra Murtena en 1032, castrum Murat en 1034, nom allemand Murten attesté en 1238, Muretum en 1255, commune et ville (District du Lac, Fribourg), et Lac de Morat, Lacus Muratensis en 961, Lacus de Mureto en 1297, Lacus Mureti en 1445, nom allemand Murtensee (Fribourg et Vaud) ;
Métairie de Morat, maison isolée (Cormoret, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Morat, hameau (Veyrier-du-Lac, Bornes, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif -el :
Moratel, lieu-dit, et Port de Moratel (Cully, district de Lavaux, Vaud).

Ancien français mure, « mur », ou franco-provençal mure, « masure » :
Les Moures, hameau (Les Cullayes, district d´Oron, Vaud) ;
La Mure, a la mura et place du Mur en 1730, a la Muraz et Lamuraz en 1810, Lamure en 1849, hameau (Bardonnex, Genève) ;
Mures, Cura de Muris vers 1344, commune et village de l´Albanais (Alby-sur-Chéran, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie) ;
Les Mures, maison isolée (Vuisternens-devant-Romont, district de la Glâne, Fribourg).

Occitan mura, muro, « mur, probablement pour désigner une maison dont ne restaient que les mur » [Nègre 1990] :
La Mure, vicus Mura et ad Muram in Matasina au XIème siècle, Mura Matacena au XIIIème siècle, canton, commune et village de la Matheysine (Arrondissement de Grenoble, Isère).

Peut-être de même origine, avec un suffixe :
Murinais, Murinas et Murinays au XIIème siècle, Murinasium au XIIIème siècle, commune et village de Chambaran (Saint-Marcellin, arrondissement de Grenoble, Isère), et castrum de Murinny au XIIIème siècle, château ruiné dans la même commune.

Avec le suffixe diminutif -et, -ette, bas latin murittum, « petit mur » :
Le Mouret, ancien nom allemand Muret, hameau qui a donné son nom à une nouvelle commune regroupant les communes de Bonnefontaine, Essert, Montévraz, Oberried, Praroman et Zénauva (Ferpicloz et Le Mouret, district de la Sarine, Fribourg) ;
Le Muret, hameau (Bonnevaux, Val d´Abondance, Haute-Savoie) ;
Les Murets, hameau (Passy, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Murette, maison isolée en clairière (La Salle, vallée d´Aoste) ;
Les Murettes, maisons isolées (Duillier, district de Nyon, Vaud).

Franco-provençal mureta, « petit mur », qui avait peut-être le même sens que l´occitan mureta, « muraille construite entre les remparts et le fossé » :
La Murette, commune et village du Pays voironnais (Rives, arrondissement de Grenoble, Isère).

Français muraille, « ensemble de murs épais et d´une certaine élévation », avec le suffixe collectif -aille :
Les Murailles, hameau (Meinier, Genève).

Par métaphore, paroi rocheuse semblable à une muraille :
Glacier des Grandes Murailles, Col des Grandes Murailles, 3827m, et Pointe des Petites Murailles, 3560m (Bionaz et Valtournenche, vallée d´Aoste).

Ancien français murat, « muraille » :
Chemin de Mourat (Lutry, district de Lavaux, Vaud) ;
Le Mourât, quartier (Isérables, district de Martigny, Valais).

Formes patoises :
Mauraz, Moraz en 1324, Moura en 1547, « on dit qu´il a tiré son nom d´un ancien mur de défense élevé dans le voisinage » [Martignier], commune et village (District de Cossonay, Vaud) ;
Moral, hameau (Saint-Marcel, vallée d´Aoste) ;
Pré de Moura, es prez Mouraz en 1696, Pré de Mouraz en 1946, lieu-dit (Collombey-Muraz, district de Monthey, Valais) ;
La Mouraz, quartier (Icogne, district de Sierre, Valais) ;
Mouri, maisons isolées en clairière (Conthey, Valais) ;
Les Mourriaux, peut-être d´un patronyme Mouriaux de même origine, alpage (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Mura, lieu-dit (Arconciel, district de la Sarine, Fribourg) ;
La Mura, hameau (Les Collons, Vex, district d´Hérens, Valais) ;
Muraz, de Mura en 1283, Muras et Muraz en 1696, village (Collombey-Muraz, district de Monthey, Valais) ;
Muraz, hameau (Sierre, Valais) ;
La Muraz, Mura en 1275, commune et village du Genevois (Reignier, arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie) ;
La Muraz d´en Bas et La Muraz d´en Haut, La Mure d´en Bas et La Mure d´en Haut sur la Carte IGN, apud Muram en 1360, hameaux (Aiton, Basse-Maurienne, Savoie) ;
Champ Muraz, hameau, paut-être du patronyme Muraz (Treycovagnes, district d´Yverdon, Vaud) ;
En Muraz, aussi La Mûre, hameau (Yens, district de Morges, Vaud) ;
La Murée, hameau (Vers-l´Eglise, Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud).

Voir aussi Bois Murat.


Mauregard
Endroit encaissé, d´où la vue est mauvaise : préfixe Mau-, « mauvais », et Regard.
Mauregard, lieu-dit (Russin, Genève).

Maures
Probablement un souvenir des Maures présents dans la région au Haut Moyen-Age.
Torrent des Maures, affluent de la Borgne (Evolène, district d´Hérens, Valais) ;
Les Maures, lieu-dit (Mâche, Hérémence, district d´Hérens, Valais).

Probablement d´un patronyme Maure :
Les Maures, lieu-dit (Courtelary, Jura bernois) ;
Chex les Maures, hameau (La Tour, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Sur les Maures, alpage (Bionnassay, Saint-Gervais-les-Bains, Val Montjoie, Haute-Savoie).


Maureys, Mauris, Maurisson, Mauron, Morand,
Morands, More, Morel, Moret, Morétan,
Morets, Moretta, Morette, Morex, Morez,
Morin, Morset, Mory, Murisette
Patronymes ou dérivés de patronymes issus par métaphore de Maure, More, signifiant « au teint sombre comme un More » : prénom Maurice, variante Mauris, diminutifs Maurisson, Mauron, patronymes Maurey, Morel, Moret, Morex, Morez, avec un suffixe diminutif -et, etc., Muriset, bas latin Murisetus, « Maurice ».
Les Maureys, hameau (Léchelles, district de la Broye, Fribourg) ;
Chez Mauris, hameau (Bernex, Genève) ;
Maurisson, lieu-dit (Vullierens, district de Morges, Vaud) ;
Mauron, lieu-dit (Vaulion, district d´Orbe, Vaud) ;
Flon Morand, fiumen Maurone en 908, cours d´eau affluent de la Paudèze (District de Lausanne, Vaud) ;
Le Beau Morand, Le Bo Morand sur le panneau de localité, avec Bo, « bois », ruines d´alpage (Vallée de la Manche, Morzine, Chablais, Haute-Savoie) ;
Chalets de Bon Morand, alpage (Vallée de la Manche, Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Morands, lieu-dit (Riddes, district de Martigny, Valais) ;
Sur le More ou Sur la Mort, maison isolée (La Verrerie, district de la Veveyse, Fribourg) ;
Cornes Morel, quartier (La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel) ;
Crête Moret, arête issue du Grand Muveran (Chamoson, district de Conthey, et Ovronnaz, Leytron, district de Martigny, Valais) ;
Gîte à Moret, maison isolée (Montbovon, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Mayen Moret, lieu-dit en forêt(Charrat, district de Martigny, Valais) ;
Vers les Moret, maison isolée (Montbovon, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Morétan, accusatif en -anem d´un nom féminin Moretta [Aebischer], maisons isolées (Prez-vers-Noréaz, district de la Sarine, Fribourg) ;
Les Morets, hameau (Saint-Gervais-les-Bains, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Plans Morets, lieu-dit en forêt (Saint-Jean-d´Aulps, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
Moretta, forme patoise par féminisation de Moret, pâturage (Val de Moiry, Grimentz, district de Sierre, Valais) ;
La Morette, par féminisation de Moret, domaine (Chabrey, district d´Avenches, Vaud) ;
Le Morex, alpage (Vaulion, district d´Orbe, Vaud) ;
Morez, lieu-dit (Penthéréaz, district d´Echallens, Vaud) ;
Bois de la Morin et Pra Morin, lieux-dits (Molondin, district d´Yverdon, Vaud) ;
Creux de Morin, pâturage (Chamoson, district de Conthey, Valais) ;
Crêt Mory, maison isolée (Châtel-Saint-Denis, district de la Veveyse, Fribourg).

Patronymes Moriset, Muriset, diminutifs :
Morset, hameau (Saint-Jorioz, Annecy, Haute-Savoie).

Par féminisation :
La Murisette, par féminisation de Muriset, maisons isolées (Forel, district de Lavaux, Vaud).

Voir aussi Murist.


Maurienne
Vallée de l´Arc (Savoie), pontifice Mauriennense en 593-613, Maurogenna et apud ecclesie Maurigennica en 729, ad Mauriennam en 755, etc, dont le nom proviendrait du nom de personne *Maurigenna, hybride du nom romain Maurus et du gaulois *genia, « fille de ».

Mausault
Mauvaise forêt, difficile d´accès, préfixe Mau-, « mauvais », et vieux français sault, « bois », voir Sault.
Mausault, forêt très pentue (Broc, district de la Gruyère, Fribourg).

Maxilly-sur-Léman
Commune et village du Pays de Gavot (Evian-les-Bains, arrondissement de Thonon-les-Bains, Haute-Savoie), Ecclesia S. Marie de Maciliaco en 1078-1120, Massilie en 1268, puis Maxilly jusqu´en 1930, nom de domaine d´origine gallo-romaine dérivé avec le suffixe -acum d´un gentilice Marcellius, Marcilius.

Maya, Maye, Mayes, Mayo, Meya,
Moay
A l´origine, le patois maye, maya désigne une meule de foin ou de paille, voire d´aiguilles de conifères, destinés à la litière du bétail. Le toponyme désigne soit un endroit où s´élèvent habituellement les meules de foin, soit, par métaphore un sommet conique qui a la forme d´une meule. De l´ancien français moie, « meule [de foin, de blé, de paille] », latin meta, « cône, pyramide ».
Mont de la Maya ou Mont de la Mayaz, sommet, 1465m, et Chalet de la Maya, maison isolée (Sainte-Croix, district de Grandson, Vaud) ;
La Maya, Maja en 1906, deux sommets, au-dessus de Ferpècle, 2867m, et au-dessus d´Arolla, 3040m (Evolène, district d´Hérens, Valais) ;
La Maya, sommet, 2916m (Nax et Saint-Martin, district d´Hérens, Valais) ;
Maya, lieu-dit (Uvrier, Sion, Valais) ;
La Maye, épaule, 2132m (Lourtier, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
La Maye, sommet, 2642m (Val Ferret, Orsières, district d´Entremont, Valais) ;
Les Mayes, lieu-dit (Le Landeron, Neuchâtel) ;
Nant des Mayes, lieu-dit (Emaney, Salvan, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Mayo, lieu-dit (Orsières, district d´Entremont, Valais) ;
La Meya, paroi rocheuse au-dessus de la Navisence (Vercorin, Chalais, district de Sierre, Valais) ;
Côte de Meya, lieu-dit (Zinal, Val d´Anniviers, Valais) ;
Montagne de Moay, alpage, et Revers de Moay, pâturage (Orsières, district d´Entremont, Valais).

Voir aussi Miaz.


Mayeres, Mayères
D´un mot régional mayère, « bois de haute futaie ».
Mayeres, hameau (Saint-Marcel, vallée d´Aoste) ;
Chalet de Mayères, ancien alpage reconverti en restaurant (Sallanches, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).

Mayette, Mayettes
Par féminisation d´un patronyme Mayet attesté.
La Mayette, maison isolée (Onnens, district de Grandson, Vaud) ;
Les Mayettes, maisons isolées (Troistorrents, district de Monthey, Valais).

Mayeux, Mayoux
Patronymes Mayeux, Mayoux, dérivés du patois mayor, « gouverneur », du latin major, « plus grand ».
Les Mayeux, hameau (Mex, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Mayoux, hameau (Saint-Jean, Val d´Anniviers, Valais), et Torrent de Mayoux, affluent de la Navisence.

Mayollans, Méla, Mélan, Meylan, Miolan,
Miolanet, Miolans, Miolène
Nom issu du gaulois Mediolanon, qui signifierait « plein centre, centre sacré », composé de *medio, « du milieu, central », racine indo-européenne *medhi-, medhio-, « milieu », et *lanon, « plein », d´où provient le sens de sacré, et non pas « plaine du milieu » ou « milieu de la plaine » [Delamarre].
Mayollans, Meiulam, Meylanum et apud Meolanum au XIIème siècle, lieu-dit (Châtonnay, Pays viennois, Isère) ;
Moille Méla, lieu-dit (Esserts, district du Lac, Fribourg) ;
Mélan, nom romain Mediolanum, puis Mellane en 1229, Melanum en 1292, ancienne chartreuse fondée en 1288 par Béatrix de Faucigny (Taninges, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Meylan, parrochia de Mediolano et de Meiolano vers 1101, Meolans en 1339, Meylans en 1921, commune de l´agglomération grenobloise (Arrondissement de Grenoble, Isère) ;
Meylan, hameau (Doues, vallée d´Aoste) ;
Le Meylan, maisons isolées, et Sex du Meylan, falaise (Martigny-Combe, district de Martigny, Valais) ;
Miolan et Petit Miolan, Miolans au XIIIème siècle, Myolens en 1301, hameaux (Choulex et Vandoeuvres, Genève) ;
Miolans, Meiolanum en 1014, de Miolano en 1080, Mediolani à la fin du XIème siècle, de Meolano en 1081, in castro Mediolano en 1083, Villa Meiolanis en 1100, Miolano en 1189, Myolanis en 1214, Miolan en 1218, Moylans en 1224, Miolanum en 1488, hameau (Saint-Pierre-d´Albigny, Combe de Savoie, Savoie).

Avec le suffixe diminutif -et :
Miolanet, hameau (Saint-Pierre-d´Albigny, Combe de Savoie, Savoie).

Peut-être de même origine :
Miolène, hameau, et Les Saix de Miolène, falaise (La Chapelle-d´Abondance, Val d´Abondance, Haute-Savoie).

Voir aussi Montmélian.


Mayoresses
Chemin des Mayoresses, par féminisation du patois mayor, « gouverneur », du latin major, « plus grand » (La Sallaz, Lausanne, Vaud).

Mayres
Ancienne commune jusqu´en 1965 et village qui fait maintenant partie de la commune de la Matheysine de Mayres-Savel, chef-lieu de la commune du même nom, ecclesia de Maires au XIème siècle, Maieres, Mayres et Mayeres au XIIIème siècle, parrochia Meyeriis vallis Saveli et parrochia de Meriis au XVème siècle, nom dérivé du théonyme gaulois Matras, « déesses mères des sources » [Nègre 1990], gaulois *matir, « mère ».

Mazel, Mazeley, Mézel
Vieux français masel, maisel, latin macellum, « boucherie ».
Le Mazel, alpage où l´on engraissait les bêtes destinées à l´abattage, du patois masé, « pièce de bétail propre à être tuée » [Notice sur la Vallée du Lac de Joux, Lucien Reymond, 1864], mais selon Bossard, qui l´écrit Mazé ce nom serait issu de l´ancien français masel, diminutif de mes avec le suffixe -el, « maison de campagne, propriété » (Les Bioux, district de la Vallée, Vaud) ;
Place du Grand-Mazel (Ville de Neuchâtel) ;
Vieux-Mazel, macello veteri en 1348, quartier (Ville de Vevey, Vaud) ;
Place du Grand-Mézel (Ville de Genève).

Avec le suffixe collectif -ey :
Pra Mazeley, maison isolée (Forel, district de Lavaux, Vaud).

Voir aussi Prémeyzel.


Mazerie, Mazières, Mézières
Ce toponyme évoque la présence de ruines. Il s´agit souvent de hameaux qui se sont installés sur le site d´un ancien domaine gallo-romain ruiné. De l´ancien français maisière, « muraille, débris, décombres », puis « maison », latin vulgaire féminin pluriel maceriae, « murs ruinés, débris de constructions », latin maceria, maceries, « mur de clôture (en pierres sèches), muraille, masure », celtique macero « clôture, mur ».
La Mazerie, alpage (Chinaillon, Le Grand-Bornand, Bornes, Haute-Savoie) ;
Forêt de Mazières et Notre-Dame de Mazières, chapelle Mazerias en 1145, Massieres en 1281 (Hauteville-Lompnes, Bugey, Ain) ;
Mézières, Maiseriis en 1150, Maseres en 1161, Maseriis en 1170, Masieres en 1177, Maisieres en 1180, Masirie en 1184, Maceriis en 1186, Messeretes en 1228, Mayseres en 1290, Mayseriis en 1292, commune et village (District d´Oron, Vaud) ;
Mézières, Masieres au XIIème siècle, Maseres en 1161, de Maseriis en 1179, Maiseres en 1228, Masseres et Maissiere en 1251, Mexieres en 1453, commune et village (District de la Glâne, Fribourg) ;
Mézières, hameau (Le Bouchage, L´Isle-Crémieu, Isère).

Page suivante


Page principale



© 2000-2009. Reproduction partielle autorisée avec l´accord de l´auteur et mention de la source. Les textes sur support électronique sont soumis aux mêmes règles que les textes imprimés.