NOMS DE LIEUX DE SUISSE ROMANDE, SAVOIE ET ENVIRONS

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Ma Me Mi Mo Mu My

Méan, Méanaz, Méanes, Méanne, Méannes,
Meyannes
Franco-provençal méan, meian, mian, « au milieu, entouré, clos », du latin medianus, « du milieu », de l´adjectif occitan alpin mean, « au milieu, entre deux ».
Rif du Coin Méan, cours d´eau affluent du Rif de l´Enversin (Besse, Oisans, Isère) ;
Les Méanes, lieu-dit en forêt (Valjouffrey, Valbonnais, Isère) ;
Cimes de Combe Méanne, 2464m, Col de Combe Méanne, 2454m et Torrent de Combe Méanne, affluent de la Bonne (Valjouffrey, Valbonnais, Isère) ;
Côtes Méannes, lieu-dit en forêt déclive (Cornillon-en-Trièves, Trièves, Isère) ;
Les Meyannes, lieu-dit en forêt (Le Périer, Valbonnais, Isère).

En Haute-Maurienne, méan, méanas, méanos, « parc à brebis » :
Le Méan Communal, lieu-dit en montagne, et Ruisseau du Méan Communal, affluent de l´Arc (Bessans, Haute-Maurienne, Savoie) ;
Le Méan de l´Ours, et Pareis du Méan de l´Ours, lieu-dit en montagne (Bessans, Haute-Maurienne, Savoie) ;
Le Grand Méan, lieu-dit en montagne (Bessans, Haute-Maurienne, Savoie) ;
Col du Grand Méan, 3214m, Glacier du Grand Méan, Pointe du Grand Méan, 3253m, et Ruisseau du Grand Méan, affluent du Ruisseau des Pareis (Bonneval-sur-Arc, Haute-Maurienne, Savoie) ;
Pointe de Méan Martin, 3330m, Aiguille de Méan Martin, 3278m, Col de Méan Martin, 3103m, Passage de Méan Martin, Le Signal de Méan Martin, 3220m, et Glacier de Méan Martin, nom monté, avec un patronyme Martin (Bessans et Termignon, Haute-Maurienne, Savoie).

Forme patoise du féminin méane :
Méanaz, alpage (Avise, vallée d´Aoste) ;
Méanaz, alpage à mi-distance entre Fontillon et Prapériaz (Roisan, vallée d´Aoste).


Méaudre, Méaudret
Du vieux français mieldre, mieudre, cas sujet de « meilleur » [Bouvier].
Méaudre, parrochia de Meotres au XIIIème siècle, parrochia de Meodris et molendina de Mendreco au XIVème siècle, parrochia de Meuxdris au XVème siècle, Meudiz au XVIème siècle, commune et village du Vercors (Villard-de-Lans, arrondissement de Grenoble, Isère), Roche de Méaudre, falaise, et Labyrinthe de Méaudre, gouffre dans la même commune.

Diminutif avec le suffixe -et :
Méaudret, Bas Méaudret, et Haut Méaudret, ecclesia de Subteriori Meldres au XIème siècle, molendinum de Mendreto au XIVème siècle, hameaux (Villard-de-Lans, Vercors, Isère) ;
Le Méaudret, aqua de Mendris au XIVème siècle, cours d´eau affluent de la Bourne qui forme les Gorges du Méaudret, et Trisous du Méaudret, gouffre, perte (Méaudre, Vercors, Isère).


Mébôs
Lieu-dit de la commune des Pommerats, district des Franches-Montagnes (Jura), composé du patois jurassien emmé les bôs, « au milieu des bois » [Prongué].

Mèbre
La Mèbre, hameau de la commune de Morrens, et cours d´eau affluent de la Sorge (District d´Echallens, Vaud), Meybry en 1357, nom d´origine inconnue.

Mécanique
La Mécanique, maison isolée de la commune de Domdidier, district de la Broye (Fribourg), nom récent pour un ancien artifice établi sur l´Arbogne.

Mèche
La Mèche, lieu-dit en forêt de la commune de Bellevaux (Chablais, Haute-Savoie), du patois savoyard mêshi, «  couper [du bois dans une forêt] » [Viret].

Médecin
Bois du Médecin, bois de la commune de Bonfol (District de Porrentruy, Jura).

Medetta
La Medetta ou La Médettaz, hameau des Marécottes, commune de Salvan, district de Saint-Maurice (Valais), pourrait venir d´un mot patois médetta, « maudite », attesté en patois savoyard [Guex].

Médières, Médille
Noms probablement issus du latin medium, « milieu ».
Médières, « milieu [entre Le Châble et Verbier] », avec le suffixe collectif -ière, peut-être du bas latin medietaria, village (Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
La Médille, lieu-dit à mi-pente (Vollèges, district d´Entremont, Valais).

Médon, Médonnet
Probablement d´un patronyme Médon, assez rare. Médonnet,
Médon, hameau (Combloux, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).

Soit un diminutif de Médon, le nom du hameau voisin, soit d´un patronyme Médonnet, rare, diminutif du patronyme Médon :
Médonnet, hameau (Combloux, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).


Megève, Mégevette
Milieu des eaux ou montagne de l´eau. Gaulois *medio, racine indo-européenne *medhi-, medhio-, « milieu », ou *meg, « montagne » et suffixe -ève.
Megève, Megeva en 1212, Prior de Megeva vers 1344, Mégêve en 1791, Mégève jusqu´en 1961, commune et village du Haut-Faucigny (Sallanches, arrondissement de Bonneville, Haute-Savoie).

Diminutifs avec le suffixe -ette :
Mégevette, anciennement Mégevol, Megevela et Megevola à la fin du XIème siècle, Cura de Megeveta vers 1344, commune et village du Faucigny (Saint-Jeoire, arrondissement de Bonneville, Haute-Savoie).


Mehyre, Meiyri, Ménéria, Méréniaux, Merennes,
Méreune, Meriau, Mérier, Mérieu, Mérignier,
Mérils, Mérine, Merio, Meroué, Mérouet,
Méruz, Mière, Miérette, Moère
Certains de ces toponymes pourraient dériver d´un franco-provençal meyri, « alpage entouré de bois », latin meria, moeria et désigner des alpages ou des pâturages partiellement boisés.
Mehyre, lieu-dit (Perrefitte, district de Moutier, Jura bernois) ;
Meiyri, lieu-dit (Ocourt, district de Porrentruy, Jura) ;
Ménéria, par métathèse, lieu-dit (Thierrens, district de Moudon, Vaud) ;
Les Méréniaux, maisons isolées (Rossenges, district de Moudon, Vaud) ;
Forêt des Merennes, lieu-dit (Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais) ;
La Méreune, maisons isolées, anciennes mines (Dorénaz, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Meriau, alpage, c´est aussi un patronyme (Gignod, vallée d´Aoste) ;
Mérier, clairière (Conthey, Valais) ;
Le Mérieu, lieu-dit (Lavey-Morcles, district d´Aigle, Vaud) ;
Le Mérignier, sommet, 3160m, et Col du Mérignier, 3198m (Liddes, district d´Entremont, Valais) ;
Les Mérils, pâturage (Château-d´Oex, district du Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
La Mérine, alpage (Gryon, district d´Aigle, Vaud) ;
La Mérine, cours d´eau affluent de la Broye à Moudon (District de Moudon, Vaud) ;
Le Merio, alpage (Hérémence, district d´Hérens, Valais) ;
Ché du Meroué, lieu-dit en forêt (Mase, district d´Hérens, Valais) ;
Le Mérouet, maison isolée (Bex, district d´Aigle, Vaud) ;
Le Méruz, alpage, c´est aussi un patronyme (Ugine, Val d´Arly, Savoie) ;
La Mière, Terra que appelatur Meria en 1199, Pascua de Meri en 1212, Pascua Merie en 1220, Per totam Meriam vers 1225, Meria au XVIème siècle, ancienne zône de pâturages dont il ne reste que quelques parcelles, comme La Mière et La Petite Mière, lieux-dits, et La Ferme de la Mière, ferme isolée (Loyettes et Saint-Vulbas, Bugey, Ain) ;
Entre Mières, lieu-dit en forêt (Leyment, Bugey, Ain) ;
Forêt de Moère, lieu-dit (Ayent, district d´Hérens, Valais).

Diminutif avec le suffixe -ette :
La Miérette, maison isolée en clairière (Chézery-Forens, Pays de Gex, Ain).

Voir aussi Montmin.


Meije, Midi, Midzô, Miedzo
1. Sommet où le passage du Soleil indique le milieu du jour.

Français midi, « milieu du jour », composé de l´adjectif ancien français mi, issu du latin medius, « qui se trouve au milieu de », et di, issu du latin dies, « jour » :
Aiguille du Midi, 3842m, nom passé au Col du Midi, 3532m (Massif du Mont-Blanc, Haute-Savoie) ;
Dents du Midi, massif montagneux qui culmine à la Haute Cime, qui portait le nom de Dent du Midi et se trouve au sud de Troistorrents (Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais) ;
Crêt du Midi, petit sommet, 2332m, au sud de Vercorin (Chalais, district de Sierre, Valais) ;
Crêt du Midi, petit sommet, au sud de Praz-sur-Arly (Praz-sur-Arly, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Pointe du Midi, 2364m (Bargy, Massif des Bornes, Haute-Savoie) ;
Pointe du Midi, 2656m, au sud de Trient (Trient, district de Martigny, Valais) ;
Pierre à Midi, éminence, 2061m, au midi de Troistorrents, mais est-elle visible de là ? (Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais) ;
Rocher du Midi, sommet, 2097m, au midi de Château-d´Oex (Pays-d´Enhaut, Vaud).

Patois valaisan miedzo « midi », de dzo, « jour » :
Dent du Midzô, ancien nom de la Dent d´Emaney (Vallon d´Emaney, vallée du Trient, Valais) ;
Becca Miedzo, sommet, 2785m, et Comba de Becca Miedzo, pâturage (Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Adjectif occitan alpin féminin mèijo, « demi » :
La Meije, Ruppis Mediana au XVème siècle, appelée aussi Aiguille-du-Midi-de-la Grave, en patois uelho de meijour, « aiguille de midi » (Saint-Christophe-en-Oisans, Oisans, Isère, et La Grave, Hautes-Alpes).

2. Endroit situé au sud d´un lieu pris comme référence. Français midi, « un des quatre points cardinaux, plus couramment appelé sud ».
Midi du Pont, hameau situé au sud du pont sur l´Areuse (Travers, district du Val-de-Travers, Neuchâtel).


Meille, Meillères, Meilleret, Meillerie, Meillerines,
Meilles, Meillire, Melerea, Mellies, Méraléaz
Pommeraie, du bas latin melarius, « pommier », du latin melum, « fruit, pomme », ou bergerie, pâturage à moutons, latin malgeria, voir Margeriaz.
La Basse Meille et la Haute Meille, alpages (Bellevaux, Chablais, Haute-Savoie) ;
Au champ à la Meille, lieu-dit (Oron-le-Châtel, district d´Oron, Vaud) ;
Les Meilles, pâturage (Mex, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Les Meilles, habitat dispersé, a certainement le sens de bergerie ou de pâturage à moutons (Vernamiège, district d´Hérens, Valais) ;
Les Mellies, hameau (Saint-Jean-d´Aulps, vallée de la Dranse, Haute-Savoie).

Avec métathèse :
Méraléaz, Parochia de Melavera vers 1150, Melerea en 1345, Mereleaz en 1502, Merallee en 1634, hameau (Brénaz, Valromey, Ain).

Avec les suffixes collectifs -erie, -ière, -ire :
Les Meillères, lieu-dit (Saint-Martin-du-Mont, Bresse, Ain) ;
Meillerie, Melereia en 1154, Mellerea en 1286, puis Meillere, Melleraie, commune et village du Chablais (Evian-les-Bains, arrondissement de Thonon-les-Bains, Haute-Savoie) ;
La Meillire, pâturage (Coeuve, district de Porrentruy, Jura).

Avec le suffixe diminutif -et :
Tête de Meilleret, sommet, 1939m (Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud).

Avec le suffixe diminutif -ine :
Meillerines, clairières (Fully, district de Martigny, Valais).

Nom mentionné en 1271 :
Nemoris de Melerea, bois (Satigny, Genève).


Meillonnas
Commune et village du Revermont (Treffort-Cuisiat, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain), villa Meloniaca en 1004, Meyllona en 1320, Meilliona vers 1325, Meillonnas en 1355, Melliona en 1375, Burgum Meillionaci en 1416, Meillonacus en 1436, etc., nom de domaine d´origine gallo-romaine Meloniacus, dérivé avec le suffixe -acus du gentilice Melonius dérivé de mel, mellis, « miel ; charme, douceur ».

Meina
La Meina, alpage de la commune d´Evolène (District d´Hérens, Valais), serait dérivé de l´ancien français maine, « grande [alpe] » selon une forme ancienne La Maigne en 1861. Nom monté au Col de la Meina, 2702m (Evolène et Hérémence, district d´Hérens, Valais), aussi appelé Col de Méribé.

Meina, Mèna, Mine, Mines, Mineurs
Emplacement de mines ou d´anciennes mines. Probablement issu du gaulois *meina, « métal brut ».

Français mine, « lieu où gisent et d´où l´on peut extraire des minerais, des métaux » :
Pointe de la Mine, sommet occidental de l´Arête de la Palissade (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
Les Mines, lieu-dit, et Col des Mines, 2320m (Verbier, Bagnes, district d´Entremont, et Riddes, district de Martigny, Valais) ;
Les Mines d´Or, ruine près de la frontière franco-suisse (Vallée de la Manche, Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Creux des Mines, lieu-dit en forêt, anciennes minières de fer (Péry, district de Courtelary, Jura bernois).

Formes patoises :
La Meina, Meyna en 1280, aussi Meïna et Meynaz en 1906, alpage, et Forêt de la Meina (Nendaz, district de Conthey, Valais) ;
La Mèna, alpage et pâturage, ancienne mine de fer [Guex] (Trient, district de Martigny, Valais) ;
La Mèna, pâturage (Dorénaz, district de Saint-Maurice, Valais).

Nom de métier :
Queues aux Mineurs, lieu-dit (Lessoc, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg).


Meinier
Commune et village du canton de Genève, Mainiacum et Mainniacum en 1153, Meygnier en 1343, Cura de Meignier vers 1344, Meini en 1817, aussi Meynier au XIXème siècle, nom de domaine d´origine gallo-romaine *Mainiacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Mainius.

Meistre
Le Meistre et Haut Meistre, lieux-dits de la commune de Ponthaux (District de la Sarine, Fribourg), patronyme Meistre, francisation du patronyme germanique Meister, du latin magister, « maître ».

Meiten, Meitin, Meitreile, Métail, Métailler,
Metanna, Metin, Mettans, Meytan, Milieu,
Mita, Mitaine, Mitin, Mîtin, Moettieux
Qui se trouve au milieu.

Français milieu, « ce qui est également éloigné des extrémités ou des bords, du début et de la fin », composé de mi et lieu :
Le Milieu, alpage (Le Chenit, Vallée de Joux, Vaud) ;
Le Milieu de la Fin, lieu-dit (Goumois, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Milieu des Prés, lieu-dit (Tramelan, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Milieu de la Montagne, lieu-dit (Cortébert, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Champ du Milieu, lieu-dit (Cormoret, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Pré du Milieu, lieu-dit (Bas-Vully, district du Lac, Fribourg).

Ancien français meitie, « moitié » :
Meiten, lieu-dit (Chesalles-sur-Moudon, district de Moudon, Vaud) ;
Meitreile, avec un r épenthétique, Meteyla en 1287, Maytraylla et Meitreilaz en 1906, hameau d´alpage (Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud).

Vieux français mitan, « milieu » :
La Mitaine, anciennement La Metanne, lieu-dit (Villars-le-Comte, district de Moudon, Vaud).

Patois fribourgeois mitin, « milieu » :
La Mita, maison isolée (Albeuve, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Chalet du Mitin, alpage (Villars-sous-Mont, Bas-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Arse du Mîtin, alpage (Cerniat, district de la Gruyère, Fribourg).

Patois valdôtain meiten, « milieu » :
Arp Nouva di Meiten, maison isolée (Val Ferret, vallée d´Aoste).

Patois valaisan maitia, maitî, « moitié, milieu », latin medialis, « du milieu » :
Aiguilles du Meitin, sommets, 3641m, Combin du Meitin, sommet, 3622m, Col du Meitin, 3611m, entre les communes de Bagnes et de Bourg-Saint-Pierre (Massif des Combins, District d´Entremont, Valais), et Glacier du Meitin (Valsorey, Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais) ;
Alpe de Métail, Mectal en 1456, et Grenier de Métail, alpages, nom monté au Galcier de Métail, sur les pentes du Métailler (Hérémence, district d´Hérens, Valais) ;
Le Métailler, sommet, 3213m, avec le suffixe -er (Nendaz, district de Conthey, et Hérémence, district d´Hérens, Valais) ;
Baudes de la Metanna, maison isolée (Grandvillard, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Torrent Metin, cours d´eau (Fully, district de Martigny, Valais).

Franco-provençal maitain, du latin medianum, « moyen » :
Val di Meiten, alpage (La Salle, vallée d´Aoste).
Les Mettans, hameau, mais c´est aussi un patronyme (Ugine, Val d´Arly, Savoie) ;
Le Meytan, lieu-dit en forêt (Ursy, district de la Glâne, Fribourg) ;
Le Meytan, alpage (Demi-Quartier, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).

Probablement de même origine ; selon Boyer, le patois des Houches mointtieu, mouintyeû désigne des « chalets situés au bas des alpages, mais au-dessus des habitations » :
Les Moettieux, hameau au-dessus de Chamonix (Vallée de Chamonix, Haute-Savoie).


Mejora
La Mejora, maison isolée de la commune de Nendaz (District de Conthey, Valais), peut-être de me, « milieu, au milieu de », et jora, « forêt ».

Mel
Cet oronyme dérive probablement d´une racine pré-indo-européenne (ligure) MARL / MERL, rocher, hauteur, voir aussi Merla.
Mel de la Niva, sommet, 2758m (Evolène, district d´Hérens, Valais).

Melay, Mêlé, Melèria, Méleries, Melet,
Mélet, Méletta, Meley, Meleys, Mélieret,
Mella, Mellays, Mellerey, Mellet, Mellette,
Melley, Mellire, Mélule, Mély
Lieu où poussent des pommiers sauvages (Malus sylvestris), patois romand mélai, melley, du latin melum, « fruit, pomme ». Dans certains cas, le sens de bergerie, pâturage à moutons, du latin malgeria, ne peut être exclu, voir Margeriaz.

Dérivés avec les suffixes collectifs patois -a, -é, formes dialectales mêle, mêlé, melei, mêle, mêli :
Les Mêlés, lieu-dit (Dombresson, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel) ;
Mella, lieu-dit (Brenles, district de Moudon, Vaud).

Dérivés avec les suffixes collectifs -ay, -et, -ette, -ey, -y, bas latin meletum, « pommeraie » :
Crêt du Melay, hameau (Saint-Légier-La-Chiésaz, district de Vevey, Vaud) ;
Boësse Melet, lieu-dit (Rossinière, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Les Mélets, hameau, se rapporte plutôt aux pommiers (Auboranges, district de la Glâne, Fribourg) ;
La Méletta, maison isolée (Saint-Martin, district de la Veveyse, Fribourg) ;
Le Meley, lieu-dit (Suchy, district d´Yverdon, Vaud) ;
Les Meleys, Mesleys en 1718, maison isolée (Aigle, Vaud) ;
Les Mellays, lieu-dit (Siviriez, district de la Glâne, Fribourg) ;
Les Mellets, (Bouveret, Port-Valais, district de Monthey, Valais) ;
La Mellette (Montpreveyres, district d´Oron, Vaud) ;
Plan du Melley, hameau (Corbeyrier, district d´Aigle, Vaud) ;
Rodet Melley, alpage (Mayens de Conthey, Conthey, Valais) ;
Mély, agri del Meller au XIIème siècle, hameau, et Fond de Mély, lieu-dit (Bursins, district de Rolle, Vaud).

Avec les suffixes collectifs -eria, -erie, -ire, bas latin melarius, « pommier » :
Melèria, maisons isolées (Puidoux, district de Lavaux, Vaud) ;
Méleries, hameau (Hermenches, district de Moudon, Vaud) ;
Le Mélieret, lieu-dit (Bercher, district d´Echallens, Vaud) ;
Le Mellerey, hameau (Saint-Gervais, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Mellire, hameau (Faoug, district d´Avenches, Vaud).

Peut-être de même origine, avec le suffixe diminutif -ule :
La Mélule, maison isolée (Saint-Cierges, district de Moudon, Vaud).

Voir aussi Meille, Merlay.


Meleze, Mélèze, Mélèzert, Mélèzes, Mélèzets,
Mellé
Lieu planté de mélèzes (Larix decidua). Le nom « mélèze » viendrait du dauphinois melese, issu du gaulois *melatia, *melic-, qui dériverait d´une racine indo-européenne *meli(t)-, « miel », dans le sens de « sève », peut-être d´une racine pré-indo-européenne *mel-, ou du préroman *melix, latin vulgaire *melacio, latin mel, mellis, « miel ».
Becca du Meleze, sommet, 2993m (Bionaz et Oyace, vallée d´Aoste) ;
Mélèze, lieu-dit (Montricher-Albanne, Maurienne, Savoie) ;
Les Mélèzes, habitat dispersé (Les Agettes, district d´Hérens, Valais).

Avec le suffixe diminutif -et :
Le Mélèzert, lieu-dit (Lanslebourg-Mont-Cenis, Maurienne, Savoie) ;
Bois des Mélèzets, forêt déclive (Valloire, Maurienne, Savoie).

Probablement une forme patoise de même origine :
Mellé, maison isolée en clairière (La Salle, vallée d´Aoste).

Voir aussi Merdeux.


Melin, Melnats, Monal, Monéaz, Moniaz,
Monnaie, Monniaz, Moulenets, Moulin, Moulinet,
Moulinets, Moulins, Mouna, Mounaz, Mouniaz,
Mounie, Mounin
Moulin mû par la force hydraulique, bas latin molinarius, « meunier » molinarium, « moulin », latin médiéval molendinum, « moulin », latin molina, « moulin », de mola, « meule ».
Beaucoup de moulins étaient « à deux tournants » et servaient de moulin à grain et de scierie, ou « à trois tournants », et servaient aussi de battoir et de martinet.
Le Moulin, hameau, et Nant du Moulin, cours d´eau affluent de l´Arly (Crest-Voland, Val d´Arly, Savoie) ;
Moulin d´Asserans, Molendinum de Asserens en 1497 (Farges, Pays de Gex, Ain) ;
Moulin à Vent, pâturage avec habitat dispersé (La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel) ;
Moulin Neuf, maison isolée sur la Lucelle (Pleigne, district de Delémont, Jura) ;
Vieux Moulin ou Le Moulin, maisons isolées (Neyruz, district de la Sarine, Fribourg) ;
Champ du Moulin Dessous et Champ du Moulin Dessus, ou Champ du Mollin en 1512, Le Champt du Mollin en 1523, le Champ du Moullin en 1526, hameaux (Boudry et Rochefort, Neuchâtel) ;
Les Moulins, nom allemand Mühlibach, « ruisseau du moulin », hameau (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Diminutifs avec le suffixe -et :
Les Moulenets, maison isolée (Sâles, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Le Moulinet, maisons isolées (Gollion, district de Cossonay, Vaud) ;
Châble du Moulinet, couloir en forêt (Collombey-Muraz, district de Monthey, Valais) ;
Creux des Moulinets, lieu-dit (Suchy, district d´Yverdon, Vaud).

De l´ancien français monee, latin molinata, « moulin » :
Monéaz, Moneta en 1155, Monea en 1274, hameau (Palézieux, district d´Oron, Vaud) ;
La Monnaie, Monnaya[z] en 1906, nom patois Monnya, ravin, probablement d´un ancien moulin sur la Dranse (Sembrancher, district d´Entremont, Valais).

Forme adjective, peut désigner le canal du moulin :
Le Monal, maison isolée (Queige, Beaufortain, Savoie).

Patois jurassien melîn, « moulin » :
Melin dô le Crât, « moulin sous la crête », lieu-dit (Lajoux, district des Franches-Montagnes, Jura).

Avec le suffixe diminutif jurassien -at :
Les Melnats, clairière (Bassecourt, district de Delémont, Jura).

Par vocalisation de *molna, syncope du latin molina, « moulin » [Jaccard], ou du patois mounià, « petit tertre » [Constantin] :
Moniaz, Monia sur la Carte de Cassini, hameau voisin de Monniaz (Saint-Cergues, la Côte en Chablais, Haute-Savoie) ;
Monniaz, Munia en 1261, Moniaz en 1906, hameau (Jussy, Genève) ;
Mouna, lieu-dit sur la Neirigue (Sâles, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Mounaz, maisons isolée (Burdignin, Vallée Verte, Haute-Savoie) ;
La Mouniaz, maison isolée (Cully, district de Lavaux, Vaud) ;
La Mounie, maisons isolées (Noville, district d´Aigle, Vaud) ;
Sur le Mounin, lieu-dit en forêt (Isérables, district de Martigny, Valais), et Crête de Mounin, crête herbeuse (Isérables et Riddes, district de Martigny, Valais).

Voir aussi Meunière, Monniaz, Moulin-Affamaz, Moulin-de-Saint-Jean.


Memblens
Lieu-dit de la commune de Lovatens (District de Moudon, Vaud), pourrait être un nom d´origine burgonde.

Mêmes
Les Mêmes, hameau disparu qui se serait trouvé au nord de la Porte de Cornavin, Maynes ou Meynes en 1309.

Memin
La Memin, lieu-dit de la commune des Geneveys-sur-Coffrane (District du Val-de-Ruz, Neuchâtel), patronyme Memin, variante populaire de Maximin.

Memorey, Mimorey
Selon Jaccard composé de mi, « au milieu », et d´un dérivé de moretum, « roncière », voir Meure.
Memorey, lieu-dit en forêt (Collombey-Muraz, district de Monthey, Valais) ;
Mimorey, Memorei en 1212, Mimorei en 1213, Mimoreis en 1219, Memorey en 1224, Miemore en 1235, Miemorei en 1238, ferme (Coinsins, district de Nyon, Vaud).

Ménachines
Les Ménachines, hameau de la commune de Draillant (La Côte en Chablais, Haute-Savoie), peut-être d´un patronyme Ménaché, variante du prénom hébreu Manassé, nom d´une des tribus d´Israël, avec le suffixe d´appartenance -ine.

Mèné
Mont Mèné, hameau de la commune de Valtournenche (Vallée d´Aoste), peut-être d´un mot patois correspondant au français mine.

Menées
Les Menées, lieu-dit en forêt de la commune du Lyaud (Bas-Chablais, Haute-Savoie), français menée, « terme de vénerie, trace d´un animal ».

Ménestruel, Montreux
Du latin monasteriolum, « petit monastère », diminutif de monasterium, voir Môtier. Ce nom pouvait aussi désigner des terres appartenant à l´Eglise.
Ménestruel, Prioratus de Monestrol en 1245, Monestrueil vers 1250, Monestruel vers 1350, Monestreul en 1440, hameau et ancien prieuré (Poncin, Haut-Bugey, Ain) ;
Montreux, Monasteriolium au XIème siècle, Mustruel en 1215, Muistruum en 1228, Mustrus en 1260, Mustruz en 1334, Mustreux en 1355, Monstreux et Moustreux en 1558, Moustrieux en 1542, Mustrueux en 1594, Moutreux et Moutru en 1794, aussi Monstruacum, anciens noms allemands Muchtern et Mustrutz, commune et ville (District de Vevey, Vaud).

Ménières
Commune et village fribourgeois du district de la Broye, Maineres en 1142, hospitale de Meinires, Meneriers et Mennieres en 1228, du vieux français maine, « demeure », avec le suffixe collectif -ière [Jaccard].

Ménil
Vieux français ménil, maisnil, mesnil, « habitation, village, hameau », ancien français mesnil, « maison, domaine rural », bas latin mansionile, mansionilis, mansionillum, mansile, masnile, mesnillum, « champ accompagné d'une maison », latin mansionis, « habitation, demeure ».
Le Ménil, maisons isolées (Priay, Bresse, Ain) ;
Le Ménil, lieu-dit en forêt (Saint-Andéol, Trièves, Isère).

Menoge
La Menoge, Menobia en 516, cours d´eau affluent de l´Arve (Faucigny), peut-être d´une racine pré-indo-européenne (ligure) *men-, « cours d´eau ».

Menouve, Menovy
Selon Guex ces toponymes désigneraient un pâturage réservé au petit bétail, et dériveraient du valdôtain meneuve, « menu bétail », du latin minutae [bestiae], « petits [animaux] ».

Version valaisanne Menouve :
Menouve, Monove en 1691, plus tard Menoue, combe, et aussi Col Nord de Menouve, 2775m, Col Sud de Menouve, 2778m (Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais, et Etroubles, vallée d´Aoste).

Version valdôtaine Menovy :
Menovy, alpage, Grand Menovy, pâturage, Tsa de Menovy, ruines d´alpage, Torrent de Menovy, affluent du torrent d´Artenava, dans le Vallon de Menovy (Etroubles, vallée d´Aoste).


Mens
Ce nom pourrait venir du gaulois *meni, « montagne », racine indo-européenne *men-, « se dresser, saillir ».
Mens, nom attesté en 1299-1369, hameau (Leyssard, Haut-Bugey, Ain) ;
Chalets de Mens, alpage, et Saix de Mens, sommet, 1868m (La Chapelle-d´Abondance, Val d´Abondance, Haute-Savoie).

Mens
Canton, commune et village du Trièves (Arrondissement de Grenoble, Isère), ecclesia de Menz au XIIeème siècle, Mens, villa Mencii, Mensio in Triviis et Meinz au XIIIème siècle, eclesia de Mentz, Ments en Trièves et Meins en Triesves au XVIème siècle, du nom d´homme romain Minicius [Nègre 1990], Ruisseau de Mens, affluent du Torrent de la Vanne dans la même commune, et Col de Mens, 1111m (Saint-Baudille-et-Pipet etTréminis, Trièves, Isère).

Menthe
Plantes de la famille des labiées (Mentha sp.).
Combe de la Menthe, lieu-dit en forêt (Saint-George, district d´Aubonne, Vaud).

Mentue
La Mentue, cours d´eau affluent du Lac de Neuchâtel (Districts d´Echallens et d´Yverdon, Vaud), Mentuye et wadum ementuje en 1230, Menthoez en 1536, aussi Menthuaz, Mantue, nom d´origine inconnue.

Menué
Sur Menué, lieu-dit de la commune Moutier (Jura bernois), selon Roche : « terme de maçon, levier », du latin vulgaire *manabella, altération de *manibula, variante de manicula, dérivé du latin manus, « main ».

Mépillat
D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Mispiliacum, dérivé avec le suffixe -acum du nom propre *Mispilius.
Mépillat, in villa Mispiliaco en 938-954, Mispillia en 1265, Parrochia de Mespeillie en 1255, Mespillie en 1277, Mespillia et Mepillia vers 1325, Mespilliacus en 1393, hameau (Cruzilles-lès-Mépillat, Bresse, Ain) ;
Grand Mépillat et Petit Mépillat, Mespilliacus en 1416, Mespillia et Mespilliaz en 1439, hameaux, Moulin de Mépillat, maison isolée, et Etang de Mépillat (Saint-Nizier-le-Bouchoux, Bresse, Ain).

Mépin
Ancienne commune, village, chef-lieu de la commune du Pays viennois de Savas-Mépin (Saint-Jean-de-Bournay, arrondissement de Vienne, Isère), Mepeyl, Meypin Meypini au XIVème siècle, peut-être dérivé avec le suffixe de propriété -inus du nom d´homme romain Mepus.

Méraloup, Mireloup
Endroit où l´on pouvait voir des loups, de l´ancien français mirer, « regarder », latin mirare, « admirer ».
Méraloup, alpage (Valmeinier, Maurienne, Savoie) ;
Mireloup, lieu-dit en forêt (Ursins, district d´Yverdon, Vaud).

Merbé, Méribé, Méribel, Mirabelle, Mirebé,
Mirebel, Miribel
Endroit d´où l´on jouit d´une belle vue, d´où l´on peut surveiller les environs, souvent associé à un lieu fortifié. Du latin vulgaire mirare, « admirer », latin classique mirari, et patois , vieux français bel. C´est l´équivalent local du mot d´origine italienne Belvédère.

Patois merî, « regarder » :
Méribé, pâturage, Miriber en 1273, nom ancien qui conduit Guex à le faire dériver d´un anthroponyme germanique *Miribert, puis Miribel en 1277, Mayens de Méribé, Remointse de Méribé, alpages (Hérémence, district d´Hérens, Valais), nom monté au Col de Méribé, 2702m, aussi appelé Col de la Meina, en limite de la commune d´Evolène ;
Méribel, hameau (Sallanches, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Méribel, De Miribello de Gex en 1397, hameau (Gex, Pays de Gex, Ain) ;
Pointe de Méribel, 2830m, Montagne de Méribel, pâturage, et Chalets de Méribel, alpage (Champagny-en-Vanoise, Vanoise, Savoie) ;
Méribel-les-Allues et Méribel-Mottaret, stations de sport (Les Allues, Tarentaise, Savoie).

Ancien français mirer, « regarder », franco-provençal mirar, « viser » :
La Mirabelle, hameau (Saint-Jean-de-Moirans, Pays voironnais, Isère) ;
Mirebé, lieu-dit (Oppens, district d´Yverdon, Vaud) ;
Mirebel, villa Miribellus et Mirabellum au XIVème siècle, Mirebel au XVIIème siècle, Mirbel en 1921, ruines (Livet-et-Gavet, Oisans, Isère) ;
Pointe de Miribel, 1581m (Villard, Vallée Verte, Haute-Savoie) ;
Miribel, Mirebello en 1097, Capella de Miribello en 1183, De Myrebello en 1191, oppidum Miribelli en 1218, Apud Miribellum en 1226, Miribel vers 1250, Mirebel en 1499, canton, commune et village de la Dombes (Arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain) ;
Miribel, hameau (La Bauche, Chartreuse, Savoie) ;
Miribel, hameau (Jongieux, Avant-Pays savoyard, Savoie) ;
Miribel, capella Mirabello au XIème siècle, domus de Miribel au XIIIème siècle (Miribel-Lanchâtre, Trièves, Isère) ;
Combe Miribel, lieu-dit (Aranc, Bugey, Ain) ;
Château de Miribel, Miribel au XVIIIème siècle (Montbonnot-Saint-Martin, Pays grenoblois, Isère) ;
Miribel-les-Echelles, Mirabel et Miribel au XIème siècle, Mandamentum Miribellum au XIIème siècle, castellania Miribelli in Graysivodano au XIVème siècle, Miribel dessus Crossey et Mirebeau au XVIème siècle, commune et village de la Chartreuse (Saint-Laurent-du-Pont, arrondissement de Grenoble, Isère), et Forêt de Miribel, dans la même commune.

Avec syncope du i :
Merbé, pâturage (Lens, district de Sierre, Valais).


Mercier, Mercière, Mercières, Merciers
Patronyme Mercier, nom de métier, ancien français mercier, « marchand », latin vulgaire *merciarius, « boutiquier », latin mercator, « marchand ».
Mercier, hameau, et Rocher de Mercier, lieu-dit (Faverges, Haute-Savoie) ;
Le Mercier, lieu-dit (Varambon, Bresse, Ain) ;
Les Merciers, hameau (Viriat, Bresse, Ain), et Bief des Merciers, cours d´eau (Attignat, Bresse, Ain).

Par féminisation :
La Mercière, maison isolée (La Croix-de-la-Rochette, Val Gelon, Savoie) ;
Grange des Mercières, hameau (Dortan, Haut-Bugey, Ain).


Merdeux
Ce toponyme ne viendrait pas de l´adjectif français merdeux, « qui est souillé d´excréments », mais d´un mot patois merze, « mélèze », et désignerait un endroit où pousse cet arbre, avec le suffixe -eux.
Merdeux Damon, Merdeux Dèsot, alpages, Tsa de Merdeux, alpage, Comba des Merdeux, lieu-dit, et Lac des Merdeux (Saint-Rhémy-en-Bosses, vallée d´Aoste).

Merèges
Hameau de la commune de Saint-Didier-sur-Chalaronne (Dombes, Ain), in villa Meralgus en 952-953, in villa que dicitur Melerges en 960-961, Mereges en 1567, Mérèges en 1708, Mérages en 1724, avec un anthroponyme Meralgus d´origine inconnue.

Mergé, Meurgis, Morges, Morgiers, Morgnoz,
Morgonaz, Morgue, Morguinaz, Morzay, Mourga,
Mourgard, Murger, Murgers, Murgi, Murgier
Endroit caillouteux, tas de graviers ou de pierres, pouvant provenir de l´épierrage des champs ou des ruines d´un muret en limite des champs ou au bord des chemins. Patois murdzi, patois jurassien murdgie, mot régional comtois murgier, « muret de pierres sèches dans les champs, d´où amas de pierres, ruines », mot régional valaisan murgère, français régional merger, murger, murgier, vieux français morgier, murgier, « tas de pierres » ou « mur en pierres sèches », bas latin muricarium, « pierrier », gaulois *morg, « rocher », racine pré-indo-européenne (ligure) MOR, « débris de roches ».
Le Mergé, lieu-dit (Courtételle, district de Delémont, Jura) ;
Gros Meurgis, lieu-dit (Lajoux, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Les Morges, lieu-dit (Lavigny, district de Morges, Vaud) ;
Les Morgiers et Prés des Morgiers, lieux-dits (Chézard-Saint-Martin, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel) ;
La Morgue, lieu-dit (Saint-Jean-d´Aulps, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
Mourgard, lieu-dit (Seiry, Lully, district de la Broye, Fribourg) ;
Au Murger, ruines (Saint-Martin-de-Belleville, Tarentaise, Savoie) ;
Les Murgers, maison isolée (Jarsy, Bauges, Savoie) ;
Le Murgi, lieu-dit (Rovray, district d´Yverdon, Vaud) ;
Le Murgier, lieu-dit (Correvon, district de Moudon, Vaud).

Avec le suffixe collectif -ay :
Le Morzay, anciennement Morgey, hameau (Vallorcine, vallée de l´Eau Noire, Haute-Savoie).

Forme patoise valdôtaine :
Morgnoz et Tsa de Morgnoz, alpages (Sarre, vallée d´Aoste).

Peut-être de même origine :
Morgonaz, alpage (Quart, vallée d´Aoste) ;
Morguinaz, alpage (Saint-Oyen, vallée d´Aoste).


Meriettes
Les Meriettes, lieu-dit de la commune d´Orges (District d´Yverdon, Vaud), probablement par féminisation d´un patronyme Meriet.

Mérignat
Commune et village du Haut-Bugey (Poncin, arrondissement de Nantua, Ain), Mirineu et Mirinieu en 1212, Mirignia en 1299-1369, Mirigniacus en 1306, Miriniacus en 1410, Mirigna en 1536, Mérignat en 1850, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Mariniacus, dérivé avec le suffixe -acus du gentilice Marinius.

Merla, Merlas, Merlat, Merlaux, Merle,
Merles, Merlo, Merloz
En plus d´un endroit où siffle le merle, ce toponyme pourrait désigner un endroit caillouteux, et dériver de merle, « pierre, rocher », cf. le français merlin, merlon, « pierre », d´une racine pré-indo-européenne (ligure) MARL / MERL, « rocher, hauteur ». Il peut aussi s´agir d´un lieu où poussent l´anémone sylvie (Anemone nemorosa L.) ou la renoncule à feuilles d´aconit (Ranunculus aconitifolius L.), toutes deux appelées merlà en patois [Aebischer].
La Merla, maison isolée (Bullet, district de Grandson, Vaud) ;
Chalet des Merlas, alpage, et Les Merlas, sommet, 1908m (Estavannens, Bas-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Lac Merlat, dans une cuvette rocheuse (Belledonne, Savoie) ;
Plan des Merlaux, clairière (Morgins, Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
Merle, hameau (Chaneins, Dombes, Ain) ;
Le Merle, lieu-dit (Briord, Bugey, Ain) ;
La Merle, lieu-dit (Etaux, Bornes, Haute-Savoie) ;
Le Crêt du Merle, lieu-dit et alpage (La Clusaz, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Les Merles, pâturage (Saint-Ferréol, Bornes, Haute-Savoie) ;
Les Roches Merles, chaînon, 2497m (Beaufort-sur-Doron, Beaufortain, Savoie) ;
Les Trois Merles, crête rocheuse du massif des Dents du Midi (Mex et Vérossaz, district de Saint-Maurice, Valais).

Patois franco-provençal merlo, « merle » :
Becca du Merlo, sommet, 3231m, Pointe du Merlo, 2959m, et Col du Merlo, 3025m (Bionaz et Oyace, vallée d´Aoste) ;
Bec Pio Merlo, rocher de forme curieuse (Valtournenche, vallée d´Aoste) ;
Merloz, Molendinum de Merlou et Merlo en 1334, Merlod au XVIème siècle, hameau, et Côte de Merloz, lieu-dit (Hautecourt-Romanèche, Revermont, Ain).

D´un nom de personne Merle, avec un suffixe -as épithétique récent [Nègre 1990] :
Merlas, parrochia de Merla au XVème siècle, ecclesia de Merle au XVIème siècle, commune et village de la Valdaine (Saint-Geoire-en-Valdaine, arrondissement de la Tour-du-Pin, Isère).

Voir aussi Chantemerle, Marle.


Merlay, Merlaz, Merlets, Merloses
Probablement dérivés par métathèse du bas latin melarius, « pommier », du latin melum, « fruit, pomme ».
Le Merlay, maisons isolées (Vulliens, district d´Oron, Vaud) ;
Merlaz, lieu-dit (Baulmes, district d´Orbe, Vaud) ;
Les Merlets, lieu-dit (Les Houches, vallée de Chamonix, Haute-Savoie) ;
Les Merloses, en Melerous en 1339, Meleroz en 1346, en Melereux et en Mellereux en 1441, Melliereux en 1530, la Merlose en 1728, lieu-dit et vignes (Bôle et Boudry, district de Boudry, Neuchâtel).

Mertenant
Sur Mertenant, lieu-dit de la commune de Bonfol, district de Porrentruy (Jura), hypocoristique du prénom Martin.

Mervelier
Commune et village jurassiens du district de Delémont, Mervelier en 1343, noms allemands actuels Morschwil et Morschwiller, anciennement Morswilre en 1184, Morswilr en 1325, Morswiller en 1258, Maertwiler en 1498. Selon Perrenot ce nom signifie « le villare près du marais », avec la racine mors-, ancien haut allemand muor, germanique *môra, « marais ». Besse y voit à tort un dérivé de l´anthroponyme germanique *Mauri, Mori.

Méry
Méry, pâturage, Chalets de Méry, alpage, et Bois de Méry, forêt de la commune du Reposoir (Faucigny, Haute-Savoie), avec un patronyme Méry, de l´anthroponyme germanique *Mederic, du germanique *maþal, « assemblée, conseil », ancien haut allemand mahal, « tribunal », devenu madal dans les anthroponyme, et *rîka, rîkia, « puissant, celui qui règne ».

Méry, Meyriat, Meyrié, Meyrieu, Meyrieu-les-Etangs,
Meyrieux, Meyrieux-Trouet
D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Mariacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Marius.
Méry, Meyriacum en 1488, commune et village (Aix-les-Bains-Sud, arrondissement de Chambéry, Savoie) ;
Meyriat, Meria vers 1225, Mairia vers 1250, Mayriacus en 1281, Curatus de Meyria en 1325, Mayria vers 1350, Meyriacus en 1468, etc., commune jusqu´en 1974 et village (Bohas-Meyriat-Rignat, Revermont, Ain) ;
Meyriat, Apud Mairieu en 1217, Domus de Mayriaco en 1250, Domus Mairiaci en 1268, Meyria en 1395, Religiosi Meyriaci en 1428, maisons isolées, ruines d´une chartreuse fondée en 1116 par Ponce du Balmey sur des terres appartenent à sa famille sous le vocable de Notre-Dame, Monasterium Sancte Marie Majorevi en 1146, du nom de Majorève, supposé chambellan de l´empereur Valentinien II et ancêtre de la famille du Balmey, et Forêt de Meyriat, tous deux dans la vallée de Meyriat, vallem Majoraevum en 1116 (Vieu-d´Izenave, Haut-Bugey, Ain) ;
Meyrié, Mareu au XIIème siècle, Mayriacum au XIIIème siècle, commune et village de L´Isle-Crémieu (Bourgoin-Jallieu, arrondissement de la Tour-du-Pin, Isère) ;
Chalet du Meyrieu, maison isolée en clairière (Sallanches, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Croix de Meyrieu, lieu-dit (La Biolle, Albanais, Savoie) ;
Meyrieu-les-Etangs, Mairieu au XIIIème siècle, Meyrieu jusqu´en 1967, commune et village du Pays viennois (Saint-Jean-de-Bournay, arrondissement de Vienne, Isère) ;
Meyrieux, Maireu en 1238, Mayreu en 1359, Mayriou, Meyriacus et Meyriou en 1385, hameau (Saint-Germain-les-Paroisses, Bugey, Ain) ;
Meyrieux-Trouet, commune et village de l´Avant-Pays savoyard (Yenne, arrondissement de Chambéry, Savoie).

Merzières
Les Merzières, hameau de la commune d´Ayse (Faucigny, Haute-Savoie), par féminisation d´un patronyme Merzier.

Mésaleire
La Mésaleire, maison isolée de la commune de Bossonnens (District de la Veveyse, Fribourg), désigne une ancienne une léproserie, ancien français meselerie, « léproserie, hôpital pour lépreux », de mesaul, mesel, « lépreux » [Aebischer], avec le suffixe collectif -eire, du latin misellus, diminutif de miser, « malade, souffrant ».

Méserier, Messery, Mézériat, Mézery, Mézery-près-Donneloye
Noms dérivés de Masiriacum, domaine d´un gallo-romain du gentilice Masirius, autre forme de Macerius, Macirius, Maserius, formés avec le suffixe -acum.
Méserier, hameau (Publier, Chablais, Haute-Savoie) ;
Messery, Cura de Missirie vers 1344, commune et village du Bas-Chablais (Douvaine, arrondissement de Thonon-les-Bains, Haute-Savoie) ;
Mézériat, in villa Masiriaco en 927-942, Apud Maseriacum en 1049-1109, Maisiriacis, Meseriacus en 1074-1096, Meisire en 1224, etc., commune et village de la Dombes (Châtillon-sur-Chalaronne, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain) ;
Mézery, villa Masiriaco en 929, Masiriacum en 1010, Masiriei en 1180, Masirie en 1188, Maisirie en 1227, Maiserie et Maixiriez au XIIIème siècle, Meysiriez en 1357, commune et village (District de Lausanne, Vaud) ;
Mézery, maison isolée (Le Chenit, Vallée de Joux, Vaud) ;
Mézery-près-Donneloye, Maiserie en 1224, aussi Meysiriez, Maysiriez et Maysery aux XIIIème et XIVème siècles, commune et village (District d´Yverdon, Vaud).

Mésigny
Commune et village (Annecy-Nord-Ouest, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie), Misignie vers 1344, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Masiniacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Masinius.

Mésinges
Hameau de la commune des Allinges (Bas-Chablais, Haute-Savoie), Meizinio en 1248, Mesingis en 1294, Mecingis en 1298, puis Messinge et Mezinges, nom d´origine burgonde, dériverait d´un primitif *Miesingus, d´un germanique *meusa, musa, « marécage, lieu où pousse la mousse », cf. Moos [Perrenot].

Messelod
Hameau de la commune de La Magdeleine (Vallée d´Aoste), d´un patronyme attesté dans la région.

Messerin
Peut-être un endroit semé de céréales, de l´ancien français mes, latin messis, « moisson ».
Messerin, lieu-dit (Prangins, district de Nyon, Vaud).

Messieurs
Nom associé à un lieu où se trouvait un établissement abritant des religieux de haut rang.
Baume-les-Messieurs, commune et village (Voiteur, arrondissement de Lons-le-Saunier, Jura).

Messigny
Messigny ou Messigné, hameau de la commune de Nus (Vallée d´Aoste), d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Messigniacum, dérivé avec le suffixe -acum d´un gentilice comme *Messinius.

Messimy-sur-Saône, Meximieux
D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine Maximiacus dérivé avec le suffixe -acus du gentilice Maximius dérivé de maximus, « le plus grand ».
Messimy-sur-Saône, in villa Maximiaco en 957, Maximiacus vers 1250, Maximeu en 1259, Maysimiacus en 1266, Mayssimieu en 1299-1369, Mayssimiacus en 1326, Meximieux en Dombes en 1650, etc., commune et village de la Dombes (Saint-Trivier-sur-Moignans, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain) ;
Meximieux, Maximiacus vers 1115, Meysimiacus en 1201, Maysimiacus en 1268, Maximeux en 1283, Messimiacus en 1309-1337, Mayssimiacus et Mayssimeu vers 1325, etc., canton, commune et village de la Dombes (Arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain).

Messinjean
Lieu-dit du vignoble de la commune de Perroy (District de Rolle, Vaud), à l´emplacement d´un ancien village burgonde dont le cimetière se trouvait au Tombey. C´est un nom d´origine burgonde à rapprocher de Messingen, près de Hannovre (Allemagne du Nord).

Messy, Missy, Moussy, Mouxy, Mussy
Noms dérivés d´un nom de domaine gallo-romain *Missiacum formé avec le suffixe -acum sur le patronyme Missius, Muscius ou Mussius.
Messy, Missie en 1279, anciennement Missier, Missy [Régeste Genevois], hameau (Mieussy, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Messy, usine (Scionzier, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Missy, Missiacum en 1148, Messi en 1158, Missiaco en 1183, missye en 1260, myssie en Willie en 1295, missie en 1343, ancien nom allemand Missach en 1449, commune et village (District de Payerne, Vaud) ;
Moussy, hameau (Cornier, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Mouxy, Mouxi en 1252, Mossiacum en 1488, commune et village (Aix-les-Bains-Sud, arrondissement de Chambéry, Savoie) ;
Mont Mussy, 704m (Divonne-les-Bains, Pays de Gex, Ain).

Mesure, Mesures
Les Mesures, pâturage déclive, nom monté à la Tête des Mesures et à l´Aiguille de Mesure, 2812m, du nom de l´alpage où se faisait la mesure du lait fourni par chaque vache ou groupe de vaches [Boyer] (Aiguilles Rouges, vallée de Chamonix, Haute-Savoie).

Métairie
Ancien français moitierie, dérivé de moitié, exploitation agricole dont la moitié des produits du sol sont dus en fermage.
La Métairie, domaine (Nyon, Vaud) ;
Grande Métairie, maison isolée (Péry, district de Courtelary, Jura bernois).

Certaines métairies du Jura bernois portent des patronymes d´origine alémanique, rappelant des anabaptistes autorisés à s´installer dans le Jura au XVIIème siècle :
Métairie de Tscharner, maison isolée (La Heutte, district de Courtelary, Jura bernois).


Métralins, Métraude, Mettraux
Patronyme Métral, anciennement Mestral, Mestraul, etc., formes romandes du vieux français métral, mestral, « gouverneur, ministre, officier de justice », latin médiéval mistralis, ministralis, « gouverneur », du latin minister, « serviteur, domestique », et patronymes dérivés.
Les Mettraux, lieu-dit (Siviriez, district de la Glâne, Fribourg).

Patronyme Métralin, diminutif avec le suffixe -in :
Les Métralins, Les Métrallins sur la Carte IGN, hameau (Les Gets, Faucigny, Haute-Savoie).

Par féminisation du patronyme Metraud :
La Métraude, anciennement La Métraudaz, maison isolée (Belmont-sur-Lausanne, district de Lausanne, Vaud).


Mettembert
Commune et village jurassiens du district de Delémont, Mettenberc en 1170, nom allemand Mettenberg attesté en 1208, composé d´un anthroponyme germanique indéterminé et du germanique *berga, « montagne » ;
Combe de Mettembert, lieu-dit (Mettembert, district de Delémont, Jura) ;
Forêt de Mettembert, forêt déclive (Delémont, Jura) ;
Ruisseau de Mettembert, affluent de la Birse (District de Delémont, Jura).

Meudon, Mion, Mionnay
Ces toponymes très différents pourraint venir du gaulois *Mediodunum, composé de *medio, racine indo-européenne *medhi-, medhio-, « milieu », et dunum, « forteresse ».
Meudon, hameau (Les Verrières, district du Val-de-Travers, Neuchâtel) ;
Mion, Villa de Mionz en 1164, Meuns en 1285, Meons en 1304, Mions en 1662, maison isolée (Monthieux, Dombes, Ain) ;
Mionnay, Meunais vers 1250, Parrochia de Meunay en 1263, Mieunay en 1433, Mionnay en 1492, commune et village de la Dombes (Reyrieux, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain).

Meule, Meules
Soit du français meule, latin mola, « meule de moulin », soit du français meule, « tas de foin », peut-être par métaphore.
Meule, lieu-dit (Torgon, Vionnaz, district de Monthey, Valais) ;
Aux Meules, lieu-dit (Montsevelier, district de Delémont, Jura) ;
Les Meules, hameau (Le Mont-sur-Lausanne, district de Lausanne, Vaud).

Il s´agit probablement ici de meules de charbonniers :
Bois des Meules, lieu-dit en forêt (Surpierre, district de la Broye, Fribourg).


Meulet, Mule, Mules, Mulet, Mulets
1. Equidé issu du croisement d´un baudet (étalon âne) et d´une jument. Ancien français mul, latin mulus, même sens.

Mulet, animal mâle, diminutif de l´ancien français mul, « mulet » :
Le Mulet, maison isolée (Saint-Franc, vallée du Guiers, Savoie) ;
Le Fer à Mulet, lieu-dit en forêt (Ruffieu, Valromey, Ain) ;
Montagne du Mulet, petit sommet, 819m (Herbeys, Pays grenoblois, Isère) ;
Plan du Mulet, lieu-dit en montagne (Peisey-Nancroix, Tarentaise, Savoie) ;
Combe des Mulets, lieu-dit (La Côte-aux-Fées, district du Val-de-Travers, Neuchâtel).

Chemin muletier :
Chemin des Mulets, chemin en forêt déclive (Motz, Chautagne, Savoie) ;
Pas au Mulet, passage (Anterne, Sixt, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Sentier des Mulets, chemin en forêt (Serrières-en-Chautagne, Chautagne, Savoie) ;
Vie du Mulet, chemin (Trept, Les Balmes Dauphinoises, Isère) ;
Les Blaches de la Vie du Mulet, maison isolée (Sardieu, Bièvre, Isère).

Patois valdôtain meulet, « mulet » :
Plan Meulet, pâturage et alpage (Valpelline, vallée d´Aoste).

Patronyme Mulet, sobriquet, « homme têtu comme un mulet » :
Pré Mulet, lieu-dit (Collonges, Pays de Gex, Ain).

Mule, animal femelle, féminin de l´ancien français mul, « mulet » :
Grotte de la Mule, au Salève (Collonges-sous-Salève, Genevois, Haute-Savoie) ;
Les Mules, peut-être un sobriquet (Chapelle-sur-Moudon, district de Moudon, Vaud).

Pâturage ou étable à mules ou mulets, avec le suffixe collectif -ière, ou remotivation de Mulatière, « maladrerie » :
Muletière, lieu-dit (Saint-Vérand, Chambaran, Isère) ;
Les Muletières, lieu-dit en montagne (Saint-Jean-d´Arves, Arvan, Savoie).

2. Chaînon de montagnes dont la forme évoque une procession de mulets. Selon Guex, il y aurait eu confusion entre deux mots patois moué, mouè qui signifient « mulet » et « tas [de foin, de blé] », voir Mouet.
Mulets de la Lia, chaînon, 3100, (Mauvoisin, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Les Grands Mulets, éperon rocheux du Glacier des Bossons, 3057m, et Les Petits Mulets, rocher du Mont Blanc, 4690m (Massif du Mont-Blanc, Haute-Savoie).


Meunière, Meuniers, Monderèche, Monderesse, Moneresses,
Moneret, Monin, Monnaires, Monnat, Monneresse,
Mounire
Français meunier, « personne qui possède ou qui exploite un moulin à céréales, une minoterie », ancien français molnier, bas latin molinarius, de même sens.

Patronyme Meunier, nom de métier :
Les Meuniers, lieu-dit (Moëns-Prévessin, Pays de Gex, Ain).

Avec le suffixe diminutif -et :
Moneret, hameau sur le Nant du Moulin, c´est aussi un patronyme (Crest-Voland, Val d´Arly, Savoie).

Du patois jurassien monïn, « meunier », peut-être par un patronyme [Prongué] :
Monin, lieu-dit (Corban, district de Delémont, Jura) ;
Bois de Monin et Devant Monin, lieux-dits en forêt, et Pré de Monin, maison isolée en clairière (Chevenez, district de Porrentruy, Jura) ; (Chevenez, district de Porrentruy, Jura) ;
Monnat, diminutif formé avec le suffixe -at, hameau (Seleute, district de Porrentruy, Jura) ;
Le Monnat, hameau (Vermes, district de Delémont, Jura).

Au féminin, français régional meunière, « canal, bief aménagé pour amener de l´eau à un artifice : moulin, martinet, foulon, tannerie, verrerie, etc. », du bas latin molinaria, « meunière » :
Ruisseau de la Meunière, affluent de l´Eau Noire (Le Couteray, Vallorcine, vallée de l´Eau Noire, Haute-Savoie) ;
Meunière des Artifices, canal (Martigny, Valais).

Patois mounéréche, muneressa, ancien français moneresse, « meunière » et adjectif « du moulin » :
La Monneresse, ancien bras détourné de la Veveyse, qui faisait tourner les moulins de la ville de Vevey. Il existe aussi une rue de l´Ancienne-Monneresse (Vevey, Vaud) ;
La Monneresse, canal dérivé du Rhône (Ollon, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Moneresses, maison isolée (Siviriez, district de la Glâne, Fribourg).

Avec dissimilation de [nn] en [nd] :
La Monderèche, aquam de la Mugneressy en 1387, torrentem de la Munderessy en 1441, torrent affluent du Rhône (District de Sierre, Valais) ;
La Monderesse, cours d´eau (Saint-Ours, Albanais, Savoie) ;
Monderesse, lieu-dit ou cours d´eau affluent de la Baye de Clarens (Blonay, district de Vevey, Vaud).

Du patois féminin monire, « meunière » :
Les Monnaires, aussi Les Monnayres, ET Mugneries en 1436, maisons isolées (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Torrent de la Mounire, affluent de la Borgne (La Luette, Saint-Martin, district d´Hérens, Valais).


Meutes
Les Meutes, forêt de la commune du Cerneux-Pequignot (District du Locle, Neuchâtel), en ancien français meute, « troupe, expédition, troupe de chiens », du bas latin movita, « mouvement », latin movere, « mouvoir ».

Mévaux
Les Mévaux, hameau de la commune de Jussy (Genève), d´un patronyme Mévaux rare.

Mévilier
Hameau disparu de la commune de Court (District de Moutier, Jura bernois), aussi Mévelier et Minvelier, pourrait être composé d´un préfixe , mi, « au milieu », et du suffixe -vilier.

Mexique
Le Mexique, hameau de la commune de Delémont (Jura), par allusion au pays du même nom.

Meye, Meyes, Meyetta
Patronymes Meye, Meyet.
Pra Meye, maisons isolées (Treyvaux, district de la Sarine, Fribourg) ;
Sur les Meyes, lieu-dit en forêt (La Neuveville, Jura bernois) ;
Les Meyes, maison isolée (Grimentz, district de Sierre, Valais).

Par féminisation :
La Meyetta, maison isolée (Châtel-Saint-Denis, district de la Veveyse, Fribourg).


Meylan, Meylande
Patronyme Meylan ou anciennement Meyland, probablement d´un lieu-dit de ce nom.
Chez Meylan, hameau (Le Brassus, Vallée de Joux, Vaud) ;
Meylande Dessous et Meylande Dessus, par féminisation de Meylan ou Meyland, tous les deux attestés dans la Vallée de Joux, maisons isolées (Le Brassus, Vallée de Joux, Vaud).

Meyriez
Commune et village fribourgeois du district du Lac, Meriacum en 1162, Meriei au XIIème siècle, Mirie en 1226, Merrie en 1228, Merye en 1239, Meiriacum en 1255, Meyrie au XVème siècle, nom allemand Merlach attesté en 1555, soit un nom de domaine gallo-romain [fundus] *Miliriacus [Stadelmann], soit un ancien *Mellerius, qui pourrait dériver du gentilice Mellius ou signifier « néflier », voir par exemple Mellire [Aebischer].

Meyrin
Ville et commune du canton de Genève, Mairin en 1152, Mairins en 1153, Mayrins en 1250, Meyrins en 1305, Moyrens en 1462, nom d´origine burgonde dérivé d´un nom propre devenu Mayer, Meyer de l´ancien haut allemand mâri, « brillant, célèbre », burgonde *meris, germanique *mêria, « grand, important, célèbre ».

Meythet
Commune et village (Annecy Nord-Ouest, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie), Cura de Metez vers 1344, Meitet au XIXème siècle.

Mezein
Hameau de la commune de Saint-Marcel (Vallée d´Aoste), nom qui dériverait d´un préceltique *meze, « marais, terrain humide ».

Mézellières
Lieu-dit de la commune de Vullierens, district de Morges (Vaud), probablement un champ où l´on cultivait diverses céréales, voir le mot régional messel.

Mezer
Mezer ou Le Mézer, lieu-dit en forêt de la commune du Mouret (District de la Sarine, Fribourg), patronyme alémanique Mezer.

Mi
Adjectif ancien français mi, « qui est à la moitié, au milieu de », du latin medius, « qui est au milieu ».
Mi Côte, maison isolée (Courtelary, Jura bernois).

Mia, Miaz, Miette, Miots, Mya
Mot d´ancien patois, se prononce mi et signifie « mont ». Du patois savoyard mià, « petite meule [de foin] » [Constantin], ancien français meie, « meule (de foin, etc.) », voir Maye.
La Mia ou La Miaz, sommet, 2336, et La Petite Miaz, sommet, 2359m (Chaîne des Aravis, Haute-Savoie) ;
La Miaz, maison isolée en clairière (Morillon, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Miaz, hameau (Cordon, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Miots, lieu-dit (Passy, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Lac de Mya et Pointes de Mya, 2519m (Vallée des Glaciers, Les Chapieux, Savoie).

Avec le suffixe diminutif -ette :
Grande Miette et Petite Miette, rochers (Saint-Gingolph, district de Monthey, Valais).

Voir aussi May.


Miage, Mié, Mies, Miex, My
Ces noms pourraient dériver de l´adjectif ancien français mi, « qui est à la moitié, au milieu de ».
Mié, Chaux de Mié, Mie et Miet en 1906, pâturages (Sanetsch, Conthey, Valais) ;
Mies, Miez en 1345, puis successivement Mie, Mier, Myez, Myer, Myes et enfin Mies depuis 1912, « à mi-distance [entre Nyon et Genève ou entre Coppet et Versoix] » (District de Nyon, Vaud) ;
Miex, Miez en 1281, hameau (Vouvry, district de Monthey, Valais). Mayens de My, aussi Mye en 1906, pâturages avec maisons (Conthey, Valais).

Peut-être de même origine [Boyer], avec le suffixe -age :
Chalets de Miage d´en Bas et Chalets de Miage d´en Haut, alpages, Torrent de Miage, afflueNt du Bon Nant, Les Pâturages de Miage, lieu-dit, nom monté au Glacier de Miage, au Col de Miage, 3358m, aux Dômes de Miage, 3670m (Saint-Gervais-les-Bains, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
Chalet du Miage, alpage, nom passé au Jardin du Miage, au Lac du Miage, et au Glacier du Miage, mais peut-être le nom est-il « redescendu » des Dômes de Miage (Val Vény, vallée d´Aoste).


Miau, Miaux
Patronymes Miau, Miaux, vieux français mie, « miette de pain », latin mica, « parcelle ».
Pra Miau, maisons isolées (Le Glèbe, district de la Sarine, Fribourg) ;
Pierre à Miaux, Pierraz-Miaux en 1891, lieu-dit, borne frontière (Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais ; Châtel, Abondance et Montriond, Chablais, Haute-Savoie) ;
Les Miaux, alpage (Sarreyer, Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Michaille
Région du département de l´Ain, in vallem Michalliae en 925-945, Michellia vers 1135, apud villam in Michal en 1188, In tota Michallia en 1277, Prior de Villa in Michalia en 1344, nom qui pourrait venir d´un romain Michaelus Valerius dont le nom figure sur une pierre tombale trouvée à Châtillon-en-Michaille.

Michalette
La Michalette, ferme isolée de la Combe de Mijoux, commune de Gex (Pays de Gex, Ain), du nom d´un propriétaire Michalet, nom attesté dans la région, diminutif de Michel.

Michaud, Michaudie
Patronyme Michaud, autre forme de Michel, ou sobriquet diminutif de « chaud ».
Pro Michaud, lieu-dit (Champsec, Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Par féminisation :
La Michaudie et La Petite Michaudie, fermes isolées (Combe de Mijoux, Pays de Gex, Ain).


Miche, Miches
Patois savoyard miche, dans la vallée du Giffre, « grenier à foin construit sur les montagnes inhabitées en hiver » [Constantin].
Le Miche, lieu-dit en forêt (Morillon, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Le Miche aux Richard, maison isolée (Sixt-Fer-à-Cheval, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Miches, maison isolée (Sommant, Mieussy, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Miches de Salvadon, maisons isolées, et Ravin des Miches, torrent affluent du Giffre (Sixt-Fer-à-Cheval, Faucigny, Haute-Savoie).

Miche
La Miche, lieu-dit de la commune de Reignier (Genevois, Haute-Savoie), peut-être par métaphore.

Michel, Michons
Du patronyme ou prénom Michel, de la forme interrogative hébraïque Mi kha El, « qui est semblable à Dieu ? ».
La Michel, maison isolée (Villeret, district de Courtelary, Jura bernois),
Bois de Mont Michel, forêt (Boncourt, district de Porrentruy, Jura).

Patronyme Michon, hypocoristique de Michel :
Les Michons, hameau, nom dans lequel Künzi 1997 voit un dérivé de Miche, bien que ce hameau soit loin d´une « montagne inhabitée en hiver » (Mieussy, Faucigny, Haute-Savoie).


Middes
Village de la commune de Torny (District de la Glâne, Fribourg), ancienne commune, Mildes en 930, Middes au XIIème siècle, Mides en 1211, Mydes vers 1250, dont le nom viendrait d´un ancien propriétaire Matulphus Meldensis, chef du choeur de Melve (latin Meldis, Meaux, Seine-et-Marne, France), l´un des cinq choeurs de la psalmodie perpétuelle établie à Saint-Maurice, qui la reçoit en 766 de Ayrvenus.

Miécourt
Commune et village du canton du Jura, Curtem que Mietiam en 866, Meticuria latinisation abusive, en 1129, Miecurt vers 1136, Miecourt vers 1146, Myecorth en 1175, Miecorth en 1218, noms allemands Mieschdorf et Miesdorf, Migerstorff en 1482. Selon certains, le nom latin primitif serait Mitis curia qui signifie « douce campagne », étymologie fantaisiste. Pour Jaccard, c´est le curtis de Mieto, anthroponyme germanique. Selon Perrenot, qui semble ignorer le Curtem Mietiam de 866, c´est un nom d´origine burgonde, *Miconis curtis, dérivé du nom propre Mico, créé sur le gothique mikils, germanique *mekila, meku, « grand ». Le nom primitif serait devenu *Mioncourt, Miocourt, puis Miecurt. Pour Besse c´est un dérivé du gaulois medjia, « milieu », et de curtis, mais cette hypothèse est contredite par le fait que curtis est toujours associé à un anthroponyme.

Miège
Commune et village valaisans du district de Sierre, Myeyot en 1200, Mieio en 1226, Miegio et Miejo en 1228, Myeio en 1238, Myaiat en 1380, Myego en 1400, Myejoz en 1444, Miezoz en 1554, nom allemand Miesen, peut-être de l´adjectif ancien français mege, « qui est à la moitié, au milieu », du latin medius, « qui est au milieu », grec mésos, même sens.

Miège
La Miège, maison isolée de la commune de Courtelary (Jura bernois), probablement d´un patronyme Miège, sobriquet signifiant « guérisseur », voir le mot régional Mèdze.

Mieugy, Mieussy, Migieu
Mieussy, commune et village du Faucigny (Taninges, arrondissement de Bonneville, Haute-Savoie), Melciaci en 1204, Meucie en 1217, Mioutie en 1279, Myoucie en 1309, Cura de Mioucier vers 1344, Miouciez en 1386, nom de domaine d´origine gallo-romaine *Melciacum, attesté ailleurs, dérivé avec le suffixe -acum du nom d´homme *Melcius. L´origine proposée par plusieurs sources, Miocircum, est une cacographie de Miociacum, nom inventé par H.  ;Tavernier à partir de Mioucier.

Peut-être de même origine :
Mieugy, Meugie et Meugiez en 1413, Meugier en 1510, hameau (Anglefort, Bugey, Ain) ;
Migieu, Miougiou en 1343, hameau (Nattages, Bugey, Ain).


Miéville, Mivelaz, Miville, Myeville
Site situé entre deux localités, latin media villa, « à mi [chemin entre deux] villae ».
Miéville, anciennement Media-Villa, hameau à mi-distance entre Saint-Maurice et Martigny (Vernayaz, district de Saint-Maurice, Valais) ;
En Mivelaz, quartier, et Route de Mivelaz (Corcelles-près-Payerne, district de Payerne, Vaud) ;
Miville, hameau entre les Rez et le Sommet (Bonnevaux, Val d´Abondance, Haute-Savoie) ;
Myeville, Mievilla en 1320 (La Brillaz, district de la Sarine, Fribourg).

Mifori
Alpage de Neirivue (Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg), mot composé de l´adjectif ancien français mi, « qui est à la moitié, au milieu de » et d´un probable dérivé de l´ancien français forel, voir Forel [Aebischer].

Mignotières
Les Mignotières, lieu-dit de la commune de Genay (Rhône), Les Minotires en 1480, patronyme Mignot, de l´ancien français mignot, « mignon, gentil ».

Mijouet, Mijoux
Au milieu de la forêt, mot composé de l´adjectif ancien français mi, « qui est à la moitié, au milieu de », et de Joux.
Mijoux, commune et village de la Valserine (Collonges, arrondissement de Gex, Ain) ;
Mijoux, Combate de Myezour en 1311, Mey Joulz en 1337, Mi-Joux dit ès Verrières en 1344, Miez jours en 1354, Combate de Miejour en 1373, Myejoux en 1380, ancien nom des Verrières (District du Val-de-Travers, Neuchâtel) ;
Prés de Mijoux, maison isolée en clairière (Nods, district de la Neuveville, Jura bernois).

Diminutif avec le suffixe -et :
Mijouet, hameau (Fillinges, Genevois, Haute-Savoie).


Milafin
Lieu-dit de la commune de Courgevaux, district du Lac (Fribourg), composé de mi la fin, « au-milieu de la fin », voir Fin.

Milandre
Hameau de la commune de Boncourt (District de Porrentruy, Jura), grottes et ancien château dont subsiste une tour, anciennement Milande, Melan, Myland, Mylant et Mailan ; il pourrait donc avoir la même origine que Mélan, etc.

Milavy, Mivy
Lieu-dit situé à mi-chemin, de l´adjectif ancien français mi, « qui est à la moitié, au milieu de », et Vy, « chemin ».
Milavy, « mi la vy », lieu-dit et ruisseau (Domdidier, district de la Broye, Fribourg) ;
Mivy, habitat dispersé (Chardonne, district de Lavaux, Vaud) ;
Mivy, alpage (Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais).

Milière, Millière, Milljere
Lieu où l´on cultivait le mil, le millet, ou des céréales à petites graines. Latin milium, « millet, mil, petite graine ».

Noms collectifs formés avec le suffixe -ière, ancien français miliere, « champ de millet » :
Chemin de la Milière (Vessy, Veyrier, Genève) ;
La Millière, lieu-dit (La Chaux, district de Cossonay, Vaud) ;
La Millière, hameau (Sierre, Valais) ;
Les Millières, hameau (Taninges, Faucigny, Haute-Savoie).

Forme alémanisée au XVème siècle :
Milljere, hameau (Salquenen, district de Loèche, Valais).


Miliquette
La Miliquette, maison isolée de la commune de Puidoux (District de Lavaux, Vaud), par féminisation d´un patronyme Miliquet attesté dans la région, peut-être un hypocoristique du prénom Emile.

Millet, Millets, Millettes, Milliette
Patronyme Millet, hypocoristique du prénom Emile.
Millet, hameau (La Balme, Avant-Pays savoyard, Savoie) ;
Chez Millet, hameau (La Tour, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Millets, Les Milliets sur la Carte de Cassini, hameau (Manziat, Bresse, Ain) ;
Les Millets, sommet de Lessoc (1886m) (Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg).

Par féminisation :
Les Millettes, lieu-dit (Château-Gaillard, Bugey, Ain) ;
La Milliette, maisons isolées (Savas-Mépin, Pays viennois, Isère).


Millieu, Milly
D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Mil[l]iacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Aemilius ou Maelius.
Millieu, Villula Milliaci en 859, Milleu en 1355, Milliou et Milliacus en 1429, hameau, et Lac de Millieu (Lhuis, Bugey, Ain) ;
Milly, hameau (Neuvecelle, Chablais, Haute-Savoie) ;
Milly, Millie en 1300, hameau (Lucinges, Annemasse, Haute-Savoie).

Milon
Patronymes Millon, Milon, hypocoristique du prénom Emile, ou dérivé de l´anthroponyme germanique *Milo, d´une racine *mil-, « généreux ».
Tête de Milon, Millon en 1906, sommet, 3693m, Crête de Milon, arête rocheuse, et Col de Milon, 2990m (Zinal, Val d´Anniviers, Valais).

Mimont
Situé entre les montagnes, mot composé de l´adjectif ancien français mi, « qui est à la moitié, au milieu de », et Mont.
Mimont, alpage avec habitat dispersé (Les Mosses, Ormont-Dessous, district d´Aigle, Vaud) ;
Mimont, hameau (Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais).

Minaude
Tête de la Minaude, sommet de la commune de Château-d´Oex (Pays-d´Enhaut, Vaud), nom probablement monté d´un alpage *La Minaude, nom issu par féminisation d´un patronyme Minaud.

Minel
Sur Minel, lieu-dit de la commune de Ménières (District de la Broye, Fribourg), avec un patronyme Minel, de l´ancien français minel, « sorte de mesure » ou de molinarium, « meunier ».

Ministre
Régionalisme, pasteur dans le canton de Vaud, voir le mot régional Ministre.
Bois au Ministre (Bassins, district de Nyon, Vaud) ;
Pâquier Ministre, alpage (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Minoux
Les Minoux, lieu-dit de la commune de Porrentruy (Jura), du patois jurassien minou, « mineur », indiquant la présence probable d´anciennes mines [Prongué].

Minzier
Commune et village du Val des Usses (Frangy, arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie), Cura de Minzie vers 1344, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine comme *Mansiacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Mansius.Cf. Maincy (Seine et Marne), Mansiacum en 1161.

Mionnaz, Mionne
La Mionne, aussi La Mionna ou La Mionnaz, Miona en 1344, Myonaz en 1521, cours d´eau affluent de la Broye (District de la Veveyse, Fribourg, et district d´Oron, Vaud), d´une racine gauloise *medu-, « doux », avec le suffixe -ona [Aebischer].

Peut-être de même origine :
Mionnaz, hameau (Menthonnex-sous-Clermont, Genevois, Haute-Savoie).


Miosinge
Village de la commune de Scionzier (Faucigny, Haute-Savoie), Melzinge en 1202, Melsinge et Melsingium en 1152, nom d´origine burgonde, dériverait d´un primitif *Milisingum, « chez les Milisingum », dérivé du nom propre Milis, altération de Milika, du gothique milds, mildiþa, germanique *meldia, « doux », indo-européen *meld- / *mld-, « douceur » [Perrenot].

Mirabozon
Hameau de la commune de Bozel (Tarentaise, Savoie), composé du patois mirâ, « admirer, regarder » et du patronyme Bozon.

Miracle
Français miracle, « fait extraordinaire », latin miraculum, « prodige, merveille ».
Mont Miracle, 2601m (Nus etTorgon, vallée d´Aoste) ;
Ruisseau du Miracle, affluent du Fier (Chavanod, Annecy, Haute-Savoie).

Miradou, Mirande, Mirantin, Miriau, Miroi,
Miroir
1. Probablement un beau point de vue, ancien français mirour, « miroir », de mirer, « regarder », bas latin *miratorium, « miroir », du latin mirari, « admirer ».
Miradou, colline avec tour ruinée, hameau (Puygros, Bauges, Savoie) ;
Mont de Mirande, aussi nommé Mont Miravidi, 3066m, sommet des Alpes Grées (Vallée des Glaciers, Les Chapieux, Savoie, et vallée de la Thuile, vallée d´Aoste) ;
Chalets du Mirantin, alpage, Ruisseau du Mirantin, nom monté au Mont Mirantin, 2460m, et à la Légette du Mirantin, 2353m (Beaufort, Beaufortain, Savoie) ;
Le Miriau, petite colline boisée (Giez, district de Grandson, Vaud) ;
Miroi, ruine (Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais) ;
Le Miroir, hameau (Sainte-Foy-Tarentaise, Savoie) ;
Le Miroir, sommet, 3129m (Hérémence, district d´Hérens, Valais).

2. Paroi de rocher lisse comme un miroir, probablement d´origine récente.
Le Miroir de l´Argentine, lieu-dit (Préalpes vaudoises, district d´Aigle, Vaud) ;
Rochers des Miroirs, lieu-dit (Boudry, Neuchâtel).


Miredieu
Hameau de la commune de La Brillaz (District de la Sarine, Fribourg), de mirer, « regarder », et dieu, peut-être quelqu´un y a-t-il eu des visions.

Mise, Mises
Peut-être du verbe français miser, « acheter ou vendre aux enchères ».
Mise Brûlées (sic), maison isolée en forêt (Poliez-Pittet, district d´Echallens, Vaud) ;
Les Mises, lieu-dit (Essertines-sur-Yverdon, district d´Echallens, Vaud) ;
Grandes Mises, forêt (Pailly, district d´Echallens, Vaud).

Miséré, Miserez, Misériat, Misérieux, Misériez,
Misery
Noms dérivés du nom de domaine d´origine gallo-romaine Miseriacus, formé avec le suffixe -acus à partir du gentilice Miserius, dérivé de miserus, « malheureux, misérable, digne de pitié ; malade, souffrant ».
Miséré, Missoriano au VIIIème siècle, chavannaria que est Misereu au XIème siècle, chabannaria Miseu au XIIème siècle, Miseriacus villa et ecclesia de Misereaco au XIIIème siècle, prior Miseratico et prior Misseriaco au XIVème siècle, ancien nom de Saint-Martin-de-Miséré, et Ruisseau de Miséré, rivus Miseriacum au XIVème siècle, ancien cours d´eau ;
Miserez Dessous, hameau (Miécourt, district de Porrentruy, Jura), Miserez Dessus, Miserey en 1177, Misere en 1218, ancien nom allemand Miserach attesté en 1237, ancien prieuré de chanoines de Saint-Augustin fondé au XIIème siècle, hameau, et Mont de Miserez, colline boisée, 658m (Charmoille, district de Porrentruy, Jura) ;
Misériat, Miseriacus en 910-927, in villa Misiriaco en 1002, Meseriacus vers 1077, Meserieu et Meyserieu, aussi La poype de Mezirieu ou La poype de Mezirieux en 1662, hameau (Saint-Didier-sur-Chalaronne, Dombes, Ain) ;
Misérieux ou Mizérieux, Ecclesia de Misiriaco, avec les variantes Miseriaco et Missiriaco en 984, Parochia de Miseriaco en 1186, Meiseriacus et Meyseriacus en 1187, Misereu en 1226, Miserieu vers 1250, commune et village de la Dombes (Reyrieux, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain) ;
Misériez, Miserie en 1211, Misyrie en 1250, Meiserie en 1251, Miseris en 1260, Miserier en 1330, etc., enfin Mézeriez en 1906, hameau (Salins, district de Sion, Valais) ;
Misery, Miserie au XIIème siècle, Misirie en 1176, Misiriez en 1406, Misiry en 1668, Miseri en 1781, nom allemand Miserach en 1578, ancienne commune et village (Misery-Courtion, district du Lac, Fribourg).

Misérègne
Du français misère, qui qualifie une mauvaise terre. Latin miseria, « misère », miserere, « avoir pitié », ou même origine que Miserez.

Peut-être de même origine :
Misérègne, hameau (Fénis, vallée d´Aoste).


Mitre
Mitre de l´Evêque, sommet, 3654m et Glacier de la Mitre (Arolla, Evolène, district d´Hérens, Valais), mot français, « coiffure haute que portent les évêques, quand ils officient en habits pontificaux », par allusion au sommet voisin l´Evêque. Du latin médiéval et grec mitra, « coiffure orientale ».

Mizoën
Commune et village de l´Oisans (Le Bourg-d´Oisans, arrondissement de Grenoble, Isère), Misoen et de Misoenio au XIème siècle, Misohen ert ecclesia de Misoheli au XIIème siècle, Missoent et Misoyn au XIIIème siècle, peut-être de l´anthroponyme germanique Modoenus [Nègre 1990].

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