NOMS DE LIEUX DE SUISSE ROMANDE, SAVOIE ET ENVIRONS

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Ga Ge Gi Gl Go Gr Gu Gy

Ga, Gas, Gaz, Gua, Gué-de-Renon,
Gué-de-Tempier, Gué-de-Thuel
Gué, du latin vadum, devenu gadum, guadum, même sens, francique *wad, « gué, endroit guéable, bas-fond ».

Français gué, « endroit d´une rivière, d´un fleuve où l'eau est assez basse et le fond assez ferme pour qu´on puisse traverser à pied » :
Gué-de-Renon, Juxta gacyum seu gaz de Ruennon en 1299-1369, ancien lieu-dit (Le Plantay, Dombes, Ain) ;
Gué-de-Tempier, per vadum de Tempier en 1266-1267, ancien lieu-dit (Lagnieu, Bugey, Ain) ;
Gué-de-Thuel, ad gadum de Thuet en 1425, Le gas de Tuel en 1559, ancien lieu-dit (Polliat, Bresse, Ain).

Mots régionaux gas, gaz, « gué » [Pégorier], vieux français ga, gua, « gué » :
Le Ga et Le Petit Ga, hameaux (Niévroz, Dombes, Ain) ;
Le Ga de la Pierre, gué sur la Leschère (Saint-Martin-du-Mont, Bresse, Ain) ;
Terre du Ga, lieu-dit (Arbignieu, Bugey, Ain) ;
Le Gas, lieu-dit (Groslée, Bugey, Ain) ;
Le Gas, lieu-dit (Chalamont, Dombes, Ain) ;
Le Gaz, Le chemin public tendant au ga de Peyzieu en 1577, ancien gué (Peyzieu-sur-Saône, Dombes, Ain) ;
Le Gaz-au-Loup, Loco dicto ou gaz au loup en 1505, lieu-dit (Bohas-Meyriat-Rignat, Revermont, Ain) ;
Le Gaz, el Ga au XIIème siècle, et Pont du Gaz, hameaux (Saint-André-le-Gaz, Vallée du Guiers, Isère) ;
Le Gua, capella de Guado au XIème siècle, Vadum au XIème siècle, capella Vadum au XIIème siècle, Vadi villa au XIVème siècle, mandamentum de Vado au XVème siècle, commune du Grésivaudan (Vif, arrondissement de Grenoble, Isère) ;
Chemin du Gua (Izeaux, Bièvre, Isère).

Voir aussi Saint-André-le-Gaz, Vuaz.


Gabelou
Col du Gabelou, 3048m (Ollomont, vallée d´Aoste), de gabelou, « douanier », forme dialectale du français gabeleur, « employé de la gabelle », de gabelle, emprunté à l´italien gabela, « impôt », lui-même issu de l´arabe qabala, de même sens.

Gâbes, Gabiare, Gaubes, Gobes
Mot local jurassien gaubes, synonyme d´affouages, de l´allemand Gabe, « don, ration » [Prongué].
Les Gâbes, forêt (Beurnevésin, district de Porrentruy, Jura) ;
Les Gaubes, clairière (Asuel, district de Porrentruy, Jura) ;
Les Vieilles Gaubes et Vieilles Gobes, forêts déclives voisines (Charmoille, district de Porrentruy, Jura) ;
Les Gobes, lieu-dit (Rocourt, district de Porrentruy, Jura).

Peut-être de même origine avec le suffixe collectif -ière :
La Gabiare, aussi La Gabière en 1906, cours d´eau affluent de la Scheulte (District de Delémont, Jura).


Gabiule
La Gabiule, lieu-dit sur les rives du lac Léman (Collonge-Bellerive, Genève). Son nom pourrait venir du patois gabioula, « prison », du bas latin caveola, « petite cage » (devenu en latin médiéval gayola, d´où le français geôle), diminutif du latin cavea, « cage, enceinte destinée à des animaux ou à des personnes », ou issu du gaulois *gabala, « prison, conquête ».

Gaboureaux, Gabourreaux
Mot régional du Poitou gaboureau ou gabouret, qui désigne une construction traditionellement de forme cylindrique avec un toit conique, en pierres sèches, utilisée pour ranger le matériel, en particulier dans les vignes. Le nom a pu arriver dans l´Ain et l´Isère par transfert, les patronymes Gaboureau et Gabouret étant attestés.
Les Gaboureaux, Les Gabourreaulx en 1563, Les Gabourreaux en 1911, hameau sur deux communes (Loyettes et Saint-Vulbas, Bugey, Ain) ;
Les Gabourreaux, lieu-dit (Chamrousse, Belledonne, Isère).

Gaby
Commune et village de la vallée d´Aoste, d´un patois gabbio, « propriéte privée et enclose », apparenté à l´italien gabbia, « cage », du latin cavea, de même sens.

Gachet, Gachetière, Gachets, Gachettes
Noms issus du patronyme Gachet, ou terrain humide, marécageux, du vieux français gaschié, « mouillère, pâturage humide », ancien français gaschié, waschié, « pâturage entouré de fossés », gachie, wachie, « jachère », gacheuil, gaçueil, « marais », du verbe gacher, gaschier, gasser, « détremper », peut-être de l´ancien haut allemand waskan, germanique *þwahan, « laver ».
Gachet, maisons isolées (Founex, district de Nyon, Vaud) ;
Gachet, lieu-dit (Luzinay, Pays viennois, Isère) ;
Le Gachet, lieu-dit (Saint-Jean-de-Gonville, Pays de Gex, Ain) ;
Le Gachet, maisons isolées (Céligny, Genève) ;
Les Gachets, maisons isolées (Champier, Bièvre, Isère).

Par féminisation du patronyme Gachet :
Les Gachettes (Haut-Vully, district du Lac, Fribourg).

Avec le suffixe possessif ou collectif -ière :
Gachetière, lieu-dit en forêt (Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs, Grenoble, Isère).


Gadelles
Soit de l´ancien français gadelle, « chevrette », diminutif avec le suffixe -elle de gadde, gade, « chèvre », soit plus probablement par féminisation de l´ancien patronyme Gadel.
Les Gadelles, hameau (Ecoteaux, district d´Oron, Vaud).

Gadome
Alpage de L´Etivaz (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud), Gademoz en 1906, du moyen haut allemand gadem, « maison d´un seul logement, grange », germanique *gadma, « espace clos » [Jaccard].

Gagère, Gagères
Terre ou propriété mise en gage, ancien français gagiere, « engagement, gage, caution, bien engagé, bien saisi, saisie », voir Vouagère.
La Gagère, maisons isolées (Arenthon, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Gagères, maisons isolées (Foissiat, Bresse, Ain).

Gagnerie
Vieux français gagnerie, « exploitation agricole », ancien français gaaigne, « terre labourable, généralement semée en céréales », mais aussi « butin », gaaignier, « gagner, cultiver », latin médiéval gaagneria, francique *waidanjan, « chasse, pâturage », ancien haut allemand weida, « nourriture », germanique *vaiþi, vaiþo, « chasse », racine indo-européenne *wei-.
Rochers de Gagnerie, arête rocheuse (Salanfe, Evionnaz, district de Saint-Maurice, Valais).

Gaguelire
La Gaguelire, lieu-dit de la commune de Boudry (Neuchâtel), nom dérivé du mot régional gaguelet [Michaud].

Gaillands, Gaillard, Gaillardes, Gaillardets, Gaillardiaz,
Gaillardin, Gaillards, Gaillardy, Gaillette, Gailly
Patronymes, du vieux français gaille, « chiffon, guenille », ou de l´ancien français gail, « joyeux, audacieux, gai, gaillard », gale, « réjouissance », roman gaillart, galhart, gallo-roman *galia, de la racine celtique *gal-, « bravoure », formé avec le suffixe -ard.

Le toponyme Gaillard a gardé le sens de bravoure dans le nom Château-Gaillard :
Gaillard, commune et village sur l´emplacement de Château-Gaillard, castrum Galliardi en 1304, forteresse élevée en 1304 par Amédée II, comte de Genève castro Gaillart en 1304-1305, castrum Gaillardi en 1306, (Annemasse-Sud, arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie) ;
Château Gaillard, maisons isolées (Ville-en-Sallaz, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Château-Gaillard, Castrum Gaillardi en 1392, Chasteau Gaillard en 1654, Chasteaugaillard en 1711, commune et village du Bugey (Ambérieu-en-Bugey, arrondissement de Belley, Ain).

Patronymes Gailland, Gaillard, Gaillardet, Gaillardin, Gailly :
Les Gaillands, hameau, et Lac des Gaillands, près de Chamonix (Vallée de Chamonix, Haute-Savoie) ;
Les Granges Gaillard, maisons isolées en clairière (Boëge, Vallée Verte, Haute-Savoie) ;
Les Gaillards, maison isolée (Saint-Denis-lès-Bourg, Bresse, Ain) ;
Les Gaillardes, maison isolée (Rancé, Dombes, Ain) ;
Les Gaillardets, ruines (Vallon de Montriond, Chablais, Haute-Savoie) ;
Gaillardin, hameau (Challex, Pays de Gex, Ain) ;
La Gaillardy, forêt déclive (L´Abergement, district d´Orbe, Vaud) ;
Gailly, lieu-dit (Villars-le-Comte, district de Moudon, Vaud).

Par féminisation patoise d´un patronyme Gaillard :
La Gaillardiaz, lieu-dit en clairière (Saint-Cergues, la Côte en Chablais, Haute-Savoie).

Par féminisation d´un patronyme Gaillet attesté dans la région :
La Gaillette, ferme isolée (Vaulion, district d´Orbe, Vaud).


Gaîne
Endroit reserré comme une gaine, ancien français gaïne, latin vulgaire *wagina, latin vagina, « gaine, fourreau de l´épée » [Jaccard].
La Gaîne, pâturage entre deux parois de rochers (Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud).

Gaîté
La Gaîté, maison isolée de la commune de Champtauroz (District de Payerne, Vaud), du mot français emprunté à l´ancien provençal gai, « gai, pétulant », ancien haut allemand geil, germanique *gaila, « exubérant ».

Galaise, Galise
Patois galaise, galeise, « jolie, joyeuse », de l´ancien français gale, galle, « réjouissance, plaisir, amusement », probablement du germanique *galan, « chanter ».
La Galaise, quartier (Plan-les-Ouates, Genève).

Peut-être de même origine :
Col de la Galise, 2987m, et Pointe de la Galise, 3343m (Haute-Tarentaise, Savoie).


Galas
Les Galas, Gallat sur la Carte de Cassini, hameau de la commune de Gex (Pays de Gex, Ain), avec un patronyme Gallat.

Galdinen
Quartier de la ville de Loèche (Valais), tertia Caldane en 1411, forme alémanisée plurielle au XVème siècle de Chaudanne.

Galen, Galm
Formes alémaniques de Chaux.
Erner Galen, en patois Aernergale, pâturage et station de ski (Fiesch, district de Conches, Valais) ;
Galm, alpage (Guttet-Feschel, district de Loèche, Valais) ;
Forêt de Galm, forêt cantonale (District du Lac, Fribourg).

Galère, Galets, Galites
Endroit caillouteux, français galet, diminutif de l´ancien français gal, « caillou », du gaulois *gallos, « pierre, rocher ».
Galère, lieu-dit déclive (Estavannens, Bas-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Galets, lieu-dit au bord du lac Léman (Céligny, Genève) ;
Les Galites, peut-être de même origine, maison isolée (Hermenches, district de Moudon, Vaud).

Galerie Défago
Passage qui conduit des bords de la Vièze aux Rives, sur la commune de Champéry (District de Monthey, Valais). Ce cheminement, que M. Emmanuel Défago fait aménager en 1862, utilise en partie une corniche naturelle à peu près horizontale, mais est à certains endroits taillé dans le roc.

Galet
Patronyme d´origine française Galet, de l´ancien français galer, « s´amuser ».
Lieu Galet, maisons isolées (Develier, district de Delémont, Jura).

Galibier
Granges du Galibier et Pré du Galibier, nom monté au Col du Galibier, 2645m, et au Grand Galibier, sommet, 3228m, In collo Galaubié en 1183, Custodia collis Galiberii en 1516, Gallabié en 1589, Le Gallebier et Galabier en 1638, Galeibier en 1660, Galibier en 1754, Le Galibé au XVIIIème siècle, Gallebier en 1740, Galubier en 1741 entre la Savoie, pourrait venir du provençal galibié, garoubié, « ravin profond » (Valloire, Maurienne, Savoie).

Galilée
La Galilée, maison isolée de la commune d´Onnens, district de Grandson (Vaud), allusion à la région de ce nom en Terre Sainte.

Galina, Gallinettes, Gallinons, Geline
Poule, poulailler, ou endroit fréquenté par des gallinacés. Patois gérine, ancien français galline, géline, « poule », vieux français gallinier, « poulailler », du latin gallina, « poule ».
La Galina, lieu-dit en forêt (Burdignin, Vallée Verte, Haute-Savoie) ;
Canal des Gallinettes, cours d´eau temporaire (Planay, Vanoise, Savoie) ;
Creux de la Geline, Creux Géline en 1906, lieu-dit en forêt (Soulce, district de Delémont, Jura).

Patronyme Gallinon rare :
Les Gallinons, hameau (Ayse, Faucigny, Haute-Savoie).


Gallians
Les Gallians, lieu-dit en forêt de la commune de Ballaison (Bas-Chablais, Haute-Savoie), du latin Gallianus, adjectif dérivé de Gallia, « la Gaule ».

Gallier, Gallières
Patronyme Gallier, « farceur, vaurien », de l´ancien français galer, « se réjouir, s´amuser ».
Champ Gallier, Champgallier en 1935, maison isolée en clairière (Montvernier, Maurienne, Savoie).

Par féminisation :
Les Gallières, lieu-dit (Crans, Dombes, Ain) ;
Les Gallières, maisons isolées (Saint-Victor-de-Cessieu, La Tour-du-Pin, Isère).


Galope, Galopes, Galoppaz
D´après un anthroponyme comme Caluppa [Gros], ou d´un mot régional galôpe, « pré accidenté d´accès difficile », ou encore du patois savoyard garôpa, « terre peu fertile, difficile à travailler, inculte et pauvre, lande ; champ labouré » [Viret]
Chalet de la Galoppaz, alpage, Ecalopa en 1396, In Excalopaz en 1436, Nemus vocatum Campanile, vel Dorsus Asini, vel etiam Chaloppa, « le bois appelé Clocher, ou Dos D´Ane, ou aussi Chaloppa » en 1585, nom monté à la Pointe de la Galoppaz, 1681m, Summitas montis Gallope en 1585, à la Petite Pointe de la Galoppaz, 1623m, et au Col de la Galoppaz, 1479m, Col de la Galoppe sur la Carte IGN (Aillon-le-Jeune, Puygros et La Thuile, Bauges, Savoie) ;
La Galope, La Galoppe en 1911, maisons isolées (Curciat-Dongalon, Bresse, Ain) ;
Les Galopes, lieu-dit (Machilly, la Côte en Chablais, Haute-Savoie).

Gamby
Les Gamby, hameau de la commune de Saint-Cyr-sur-Menthon (Bresse, Ain), Gambis sur la Carte de Cassini, d´un patronyme Gamby, attesté comme Guemby vers 1630.

Gamond
Le Gamond ou Le Phénix, cours d´eau entre les communes de Biviers et de Meylan (Grenoble, Isère), rivus dels Aloers au XIIIème siècle, rivus de Acu XV au XVème siècle, Heuilly au XVIIIème siècle, Heuly sans date, puis L´Aiguille et L´Heuille.

Gampel, Gampels
Forme alémanisée de Champel, « petit champ » [Jaccard].
Gampel, Champilz en 1238, Campix en 1305, Campuel en 1309, Champiz en 1339, Champez en 1344, Gampil en 1454, nom alémanisé au XVème siècle, commune et village (District de Loèche, Valais) ;
Nieder Gampel, « Gampel d´en bas », hameau (Bratsch, district de Loèche, Valais) ;
Gampels, lieu-dit (Champagny, district du Lac, Fribourg).

Gampinen
Hameau de la commune de Loèche (Valais), Champagnes en 1267, forme alémanisée au XVème siècle, Gampenen en 1906, nom français Gampière [Jaccard].

Gamsen
Hameau de la commune de Brigue (Valais), Gamosun en 1233, Gamoson en 1312, Chamosono en 1392, Gamse en 1400, de l´ancien haut allemand gamuz, « chamois ».

Ganet
Gros Ganet, Ganet d´Avau, alpages de la commune de Charmey (District de la Gruyère, Fribourg), probablement avec un patronyme Ganet attesté en France.

Ganguillette
La Ganguillette, ferme isolée de la commune de Gex (Pays de Gex, Ain), par féminisation du nom d´un propriétaire Ganguillet, nom d´origine suisse, voir le mot régional se ganguiller.

Gantene
La Gantene ou La Gantenaz, maison isolée de la commune de Lutry (District de Lavaux, Vaud), par féminisation d´un patronyme Gantin, ancienne famille de Lutry [Bossard].

Garda, Garde, Gardes
Ancien poste de guet ou poste de garde établi le long d´une voie ou d´un pont, fortification située sur un point stratégique surveillant la région. Germanique *vardô, voir Varda. Ancien français garde, « métairie », occitan garda, « guet, lieu de guet ».
La Garde, Gardia au XIème siècle, La Garde en Oisans au XIIème siècle, commune et village de l´Oisans (Le Bourg-d´Oisans, arrondissement de Grenoble, Isère) ;
La Garde, Warda en 1322, hameau (Sembrancher, district d´Entremont, Valais) ;
Chapelle de la Garde, Wuarda en 1280 (Evolène, district d´Hérens, Valais) ;
Grand Garde, sommet, 2145m (Ovronnaz, Leytron, et Saillon, district de Martigny, Valais) ;
Col des Gardes, 850m (Saint-Laurent et le Petit-Bornand-les-Glières, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Mayen des Gardes, habitat dispersé (Vex, district d´Hérens, Valais).

Forme patoise :
La Garda, alpage (Bionaz, vallée d´Aoste) ;
Garda, alpage, nom monté à la Pointe de Garda, 2235m (Brusson, vallée d´Aoste).


Gardien
Col du Gardien, 3069m (Val de Moiry, Grimentz, district de Sierre, et Zinal, Val d´Anniviers, Valais), appellation récente, probablement en l´honneur d´un gardien de la cabane de Moiry.

Garen, Garenne, Garennes, Géronde
Français garenne, « terrain boisé, souvent sablonneux, où les lapins vivent et se reproduisent en liberté », ancien français garanne, garenee, garennee, « garenne », garaine, garende, garene, garengne, varene, waresne, « lieu dans lequel il était défendu de chasser ou pêcher sans la permission du seigneur », et depuis le XIIème siècle, « mauvaise terre, couverte de broussailles où vivent les lapins sauvages ». De l´ancien occitan garenna, latin médiéval warenna, qui désigne un terrain de chasse réservé au seigneur ou une région inhabitée, inculte, une terre pauvre occupée par les bois. Du celtique var, « rocaille », ou du francique *wardôn.
La Garenne, maisons isolées (Satigny, Genève) ;
Les Garennes, lieu-dit en forêt (Allèves, Bauges, Haute-Savoie) ;
Géronde, Gyrunda en 1233, Gironda en 1267, Gyronda en 1285, Girunda en 1298, Gerunda en 1331, probablement de même origine, colline au sud de la ville de Sierre, monastère et ruines d´un château, et Lac de Géronde au pied de la colline (Sierre, Valais), Sous Géronde, lieu-dit.

Forme alémanisée au XVème siècle :
Garen, hameau (Loèche, Valais).


Gargasson
Maisons isolées de la commune de Jayat (Bresse, Ain), Guargaczon vers 1410, par transfert d´un patronyme Le Gargasson originaire du Morbihan, probablement de l´ancien français gargate, « gosier » [Tosti].

Garitelle
La Garitelle, maison isolée an forêt de la commune de Cheseaux-Noréaz (District d´Yverdon, Vaud), de l´ancien français garir, « protéger ».

Garnerans
Village et commune de la Dombes (Thoissey, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain), Guarnerens en 1274, nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Warnaharingos, « chez les Warnaharingi », dérivé du nom propre Warnahar, « le guerrier qui met en garde » [Perrenot], germanique *varnôn, « mettre en garde », et *harja, « guerrier ».

Gastlosen
Les Gastlosen, chaîne de montagne à la limite des cantons de Berne, Fribourg et Vaud, de l´allemand gastlos, « sans visiteur » dans le sens d´inhospitalier.

Gateau
Le Gateau, lieu-dit de la commune de Flumet (Val d´Arly, Savoie), au bord d´une falaise, français gâteau, ancien français gasté, francique wastil*, « nourriture », de *wahs, « cire », mais peut-être est-ce une remotivation de l´ancien français gast, gastiere, gastil, gastine, gastinoie, « terre ravagée, inculte ».

Gatinet
Hameau de la commune de Saint-Martin-le-Vinoux (Pays grenoblois, Isère), mansus Gastinelli au XIIIème siècle, mansus Gastinelorum sans date, du nom d´homme Gastinellus.

Gatroz
Les Gatroz, hameau de la commune de Vallorcine (Vallée de l´Eau Noire, Haute-Savoie), pourrait signifier « les claies » du terme dialectal de Suisse romande gatr, « porte à claire voie » de l´alémanique gatter « claie, treillis » [Bessat 2007].

Gaud, Gaude, Gaudé
Patronymes Gaud, Gaude, de l´anthroponyme germanique *Waldo, « gouverneur », du germanique *valdan, « celui qui règne ».
Pra Gaud, Pra Gau sur la Carte Nationale, hameau (Domdidier, district de la Broye, Fribourg) ;
Le Gaudé, maison isolée (Châtel-Saint-Denis, district de la Veveyse, Fribourg).

Par féminisation d´un patronyme Gaud ou directement du patronyme Gaude :
La Gaude, lieu-dit (Combremont-le-Petit, district de Payerne, Vaud).


Gaudenays
Les Gaudenays, hameau près de Chamonix (Vallée de Chamonix, Haute-Savoie), d´un patronyme Gaudenay rare.

Gaudennes
Les Gaudennes, forêt déclive de la commune de Vallorbe (District d´Orbe, Vaud), par féminisation d´un patronyme Gauden ou directement du patronyme Gaudenne, mais ce dernier est rare.

Gaudine, Gaudines, Gaudinière
D´un mot gaudine, « lopin, petit pré » issu du gaulois, ou par féminisation d´un patronyme Gaudin, diminutif avec le suffixe -in de Gaud, germanique *valdan, « celui qui règne ».
La Gaudine, forêt (Orvin, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Les Gaudines, cours d´eau affluent du ruisseau de Neyrevaux (District de Moudon, Vaud).

Avec le suffixe -ière, ou par féminisation d´un patronyme Gaudinier rare :
Gaudinière, alpage (Chinaillon, Le Grand-Bornand, Bornes, Haute-Savoie).


Gaudissard, Gaudissart
Nom composé d´un préfixe Gaud- issu de l´ancien haut allemand wald, walth, germanique *valþu, « forêt », et de Essart
Gaudissard, Gaudissart sans date, ruines en clairière (Le Périer, Valbonnais, Isère) ;
Gaudissart, Gaudissard au XVIIIème siècle, Godissard en 1921, clairière, Source de Gaudissart à proximité, et Tête de Gaudissart, 1489m (Saint-Martin-de-Clelles, Trièves, Isère).

Voir aussi Coteyssart.


Gaule, Gaules, Golâ, Golasse, Golassons,
Golat, Golate, Golatte, Golaz, Gole,
Golèse, Golet, Goletta, Golettaz, Golette,
Golettes, Goleyatte, Gollat, Gollet, Gollets,
Gollette, Golons, Goulattes, Goulaz, Goule,
Goules, Goulet, Goulette, Goulettes, Gueula,
Gueulaz, Gueule, Gueules
Passage étroit, col, couloir, couloir d´avalanche, gorge. Du bas latin goletum, latin gola, gula, « gosier, gorge », racine indo-européenne *gel-, gwel-, « dévorer ».

Français gueule, « ouverture, orifice de certains objets creux » :
La Gueula, la Coula en 1339, La Gueule en 1430, la Gueula en 1441, la Geulla et en Gueulla en 1545, hameau (Boudry, Neuchâtel) ;
La Gueulaz, lieu-dit (Finhaut, district de Saint-Maurice, Valais) ;
La Gueule à Vent, lieu-dit (Massif des Aravis, Nancy-sur-Cluses, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Bois de la Gueule, forêt (Versoix, Genève) ;
Les Gueules, lieu-dit en forêt (Sembrancher, district d´Entremont, Valais).

Ancien français goule, « gueule » :
La Goule, hameau et petit lac formé par le Doubs (Le Noirmont, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Les Goules, lieu-dit (Orvin, district de Courtelary, Jura bernois).

Français goulet, « passage étroit, resserré entre des rochers, des parois escarpées », au XIVème siècle « ruisseau », mot régional golet, « trou, passage étroit, col important » (Ain) [Pégorier], diminutif de l´ancien français goule, « gueule », avec le suffixe -et, bas latin goletum, « golet, goulet » :
Le Golet, hameau (Saint-Gervais-les-Bains, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Golet du Tilleul, passage reserré (Lhuis, Bugey, Ain) ;
Le Gollet, hameau (Bourg-Saint-Maurice, Tarentaise, Savoie) ;
Le Gollet au Fay, lieu-dit (Lompnieu, Valromey, Ain) ;
Le Gollet au Loup, lieu-dit (Corbonod, Bugey, Ain) ;
Les Gollets, hameau (Nances, Avant-Pays savoyard, Savoie) ;
Le Goulet, hameau (Virignin, Bugey, Ain) ;
Col du Goulet, 1462m (Allevard, Belledonne, Isère).

Formes jurassiennes, avec le suffixe diminutif jurassien -at :
Le Golat, forêt déclive (Roches, district de Moutier, Jura bernois) ;
Sur le Golat, pâturages boisés (Crémines, district de Moutier, Jura bernois) ;
Les Golats, pâturage, et Forêt des Golats (Moutier, Jura bernois) ;
Gollat, lieu-dit (Faoug, district d´Avenches, Vaud).

Formes féminines, avec le suffixe diminutif -ette :
La Golette, lieu-dit déclive (Abondance, Val d´Abondance, Haute-Savoie) ;
La Golette des Combes, lieu-dit déclive, et La Golette du Plane, ruines (Saint-Jean-de-Belleville, Tarentaise, Savoie) ;
Golette de l´Oule, col, 2555m, nom monté à la Pointe de la Golette, 2638m (Bostan, Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Golettes, lieu-dit, et Pont des Golettes, sur l´Hermance (Anières, Genève) ;
Pointe de la Golette, 3290m, Col de Rhêmes-Golette, à la frontière de la Vallée d´Aoste, et Glacier de Rhêmes-Golette (Tignes, Haute-Tarentaise, Savoie) ;
Gorge des Golettes, lieu-dit (Finhaut, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Ruisseau de la Gollette, cours d´eau (Gilly-sur-Isère, Combe de Savoie, Savoie) ;
La Goulette, hameau (Saint-Blaise, Neuchâtel) ;
Les Goulettes, lieu-dit (Fenin-Vilars-Saules, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel).

Avec le suffixe de féminisation -èse :
Col de la Golèse, 1671m, et Pointe de la Golèse, 1835m (Vallée de la Manche, Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie).

Avec les suffixes diminutifs patois -etta, -ettaz :
La Goletta, alpage (Courmayeur, vallée d´Aoste) ;
Piccola Goletta, hameau (La Thuile, vallée d´Aoste) ;
La Golettaz, hameau (Magland, Faucigny, Haute-Savoie).

Formes jurassiennes, avec le suffixe diminutif jurassien -atte :
La Golate, cours d´eau affluent de la Sorne (Delémont, Jura) ;
La Golatte, maisons isolées (Develier, district de Delémont, Jura) ;
La Goleyatte, maison isolée (Tramelan, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Les Goulattes, lieu-dit en forêt (Boncourt, district de Porrentruy, Jura).

Patois gola, gaula, « gueule, ouverture, gorge de montagne » :
La Gaule, lieu-dit (Ballaigues, district d´Orbe, Vaud) ;
Col des Gaules, 1638m (Rossinière, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Fin de la Golâ, lieu-dit (Cheiry, district de la Broye, Fribourg) ;
La Golaz, maisons isolées, peut-être du patronyme Golaz (Yvonand, district d´Yverdon, Vaud) ;
Plan da Gole, lieu-dit marécageux au nord de Lourtier (Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
La Goulaz, Capella in Gula en 1446, hameau (Bessans, Haute-Maurienne, Savoie).

Avec le suffixe -on :
Les Golons, ravin (La Heutte, district de Courtelary, Jura bernois).

Avec le suffixe péjoratif -asse :
La Golasse, lieu-dit en forêt (Vouvry, district de Monthey, Valais).

Avec le suffixe péjoratif -asse et le suffixe diminutif -on :
Les Golassons, alpage (Fionnay, Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Voir aussi Golet.


Gauthier, Gauthière, Gautier
Patronyme Gautier, francisation de l´anthroponyme germanique *Waldhari, « le guerrier qui règne », du germanique *valdan, « celui qui règne », et *harja, « guerrier ».
Le Gauthier, hameau (Rignieux-le-Franc, Bresse, Ain) ;
Gautier Dessous, ou Le Poyéso, et
Gautier Dessus, ou Le Chiesso, alpages de Nax, nom monté au Mont Gautier, 2696m (Mase et Nax, district d´Hérens, Valais) ;
Prise Gauthier, maison isolée (Couvet, district du Val-de-Travers, Neuchâtel).

Par féminisation :
La Gauthière, hameau (Billiat et Bellegarde-sur-Valserine, Michaille, Ain).


Gavardes
Les Gavardes maison isolée de la commune de Savigny (District de Lavaux, Vaud), par féminisation d´un patronyme Gavard, sobriquet issu du vieux français gavard, « homme aux jambes arquées ».

Gavet, Gavetières, Gavets
D´un nom propre Gavetus, français Gavet.
Gavet, locus Gaveti au XVème siècle, hameau, Ruisseau de Gavet, affluent de la Romanche, et Pont de Gavet, sur la Romanche (Livet-et-Gavet, Oisans, Isère) ;
Gavet, granges (Theys, Belledonne, Isère) ;
Le Gavet, maisons isolées (Pinsot, Belledone, Isère) ;
Les Gavets, maisons isolées (Séchilienne, Pays grenoblois, Isère) ;
Ferme Louis Gavet, ferme isolée (La Côte-Saint-André, Bièvre, Isère).

Avec le suffixe de propriété -ière :
Gavetières, hameau (Bossieu, Bièvre, Isère).


Gavot, Gavotte
Ancien patois romand gavot, « nigaud », que l´on retrouve dans le mot provençal gavot, « habitant de la partie montagneuse de la Provence », du patois gava, « gorge, goitre », en raison du grand nombre de goitreux dans les régions alpines. Cf. gavotte, « danse des gavots ».
Pays de Gavot, région du Chablais savoyard, plateau situé entre le Léman et les Préalpes, in fine ercolane en 890, in fine hercolana en 892, le nom Gavot apparaissant au Moyen-Age (Chablais, Haute-Savoie) ;
Les Ecuries de Gavot, centre équestre (Féternes, Chablais, Haute-Savoie).

Par féminisation du sobriquet devenu patronyme Gavot :
La Gavotte, es Gavottes en 1728, vigne (Boudry, Neuchâtel).


Gay, Gaye, Gayet, Gays
Patronyme Gay, issu soit de l´ancien français gay, « d´humeur riante », soit de l´ancien français guai, « malheur, infortune », soit encore de l´ancien français gait, guait, « guet, veilleur de nuit ».
Tête à Gay, petit sommet, 2070m (Finhaut, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Les Gays, hameau (Vallon de Van, Salvan, district de Saint-Maurice, Valais).

De même origine, ou selon Künzi 1997, cacographie de *Pointe de l´Aiguet ou *Pointe de l´Eiguet, ancien français aiguet, « ruisseau, petit canal » :
Pointe de la Gay, 1801m (Bellevaux et Seytroux, Chablais, Haute-Savoie).

Diminutif avec le suffixe -et :
Le Gayet, lieu-dit (Autigny, district de la Sarine, Fribourg).

Par féminisation :
La Gaye et Bois de la Gaye, forêts (Marchissy, district d´Aubonne, Vaud).


Geai, Geais
Du nom du geai des chênes (Garrulus glandarius), oiseau de la famille des Corvidés.
Bois du Geai, forêt (Montfaucon, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Crêt Geai, lieu-dit (Menthon-Saint-Bernard, Bornes, Haute-Savoie) ;
Les Geais, lieu-dit (La Vernaz, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
Combe des Geais, lieu-dit (Grandval, district de Moutier, Jura bernois).

Géant
Dont la forme évoque vaguement une partie d´un être de très grande taille. Ancien français jaiant, issu du grec Gigantes, « les Géants », monstres de la mythologie.
Dent du Géant ou Aiguille du Géant, premier sommet, très caractéristique, des Arêtes de Rochefort, 4013m, nom passé au Glacier du Géant et au Col du Géant, 3365m (Massif du Mont-Blanc, Haute-Savoie) ;
Tête du Géant, sommet à la frontière franco-suisse, 2232m, (Alpages de Monthey, Val d´Illiez, district de Monthey, Valais, et Châtel, Chablais, Haute-Savoie).

Gébroulaz
Gébroulaz, lieu-dit de Méribel, commune des Allues (Massif de la Vanoise, Savoie), nom monté au Glacier de Gébroulaz, au Col de Gébroulaz, 3434m et au Mont de Gébroulaz, 3511m, nom dérivé du gaulois gabra avec le suffixe diminutif -oulaz, racine indo-européenne *kapro-, « chèvre », qui désigne ici la femelle du chamois.

Gelan, Gelaz, Gelé, Gelée, Gelière
Endroit froid, gelé, ancien français giel, du latin gelum, « gelée, froid glacial, glace ».
Gelan, alpage, peut-être un patronyme (Vaulion, district d´Orbe, Vaud) ;
Praz Gelaz, peut-être un patronyme, maisons isolées (Aillon-le-Jeune, Bauges, Haute-Savoie) ;
Bois Gelé, forêt (Essertines-sur-Yverdon, district d´Echallens, Vaud) ;
Combe Gelée, lieu-dit (Gingins, district de Nyon, Vaud).

Avec le suffixe -ère :
La Gelière, Gelleria en 1327, Geleria vers 1335, La Geliere en 1650, manoir du XVème siècle et hameau (Viriat, Bresse, Ain).

Voir aussi Montgelas, Vaugelas.


Gélignieux
Village et commune jusqu´en 1797 (Murs-et-Gélignieux, Bugey, Ain), Ecclesia de Geliniaco en 1153, Julinneu et Gelyniacus en 1250, Juligneu en 1292, Gilignieu vers 1400, Julligniacus en 1444, Giligniacus en 1498, Gellignieu vers 1640, Gelignieu en 1650, etc., d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Galliniacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Gallinius.

Voir aussi Jongny.


Gélinottes
Les Gélinottes, maison isolée de la commune de Concise, district de Grandson (Vaud), du nom de la gélinotte des bois (Bonasa bonasia L.). De l´ancien français géline, « poule », avec le suffixe diminutif -otte.

Gelon
Cours d´eau affluent de l´Isère (Val Gelon, arrondissement d´Albertville, Savoie), Aqua Gellonis en 1468, d´un patronyme Gellon [Gros].

Gemilles
Les Gemilles, lieu-dit de la commune d´Ursins (District d´Yverdon, Vaud), pourrait venir d´un patronyme Gemille rare.

Gemillieu, Gemilly, Gémilly
Nom de domaine d´origine gallo-romaine Gimil[l]iacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Gemilius.
Gemillieu, Gimiliacum en 1249, château (Saint-Jean-de-Chevelu, Avant-Pays savoyard, Savoie) ;
Gemilly, hameau (Argentine, Basse-Maurienne, Savoie) ;
Gémilly, de Gimilici en 1233, de Gimilliaco en 1261, Gimilliacum en 1265, Gemiliacum au XIVème siècle, hameau (Mercury, Combe de Savoie, Savoie).

Gemmi
Vieille Gemmi, 2730m, et Col de la Gemmi, 2314m, cols de la commune de Loèche-les Bains (District de Loèche, Valais), Curmilz en 1252, Curmyz en 1318, Gemmius mons en 1577, Gämmi en 1608. Le col de la Vieille Gemmi fut utilisé jusqu´au XIVème siècle, puis remplacé par le Col de la Gemmi, utilisable à pied depuis le Moyen-Age, lorsqu´un passage de 2m de large fut taillé dans la parois du Daube. Selon Jaccard les formes anciennes indiquent comme origine le latin culmen, « sommet », avec rhotacisme, le nom étant alémanisé au XVème siècle.

Gemoëns
Hameau de la commune de Combloux (Haut-Faucigny, Haute-Savoie), nom d´origine burgonde, peut-être un ancien *Gemodens, qui dériverait d´un primitif *Gimoldingos, « chez les Gimoldingi », dérivé du nom propre Gimwald, « der feurig Waltende », « celui qui règne avec feu » [Perrenot], burgonde *waldan, « régner, gouverner », germanique *valdan, « celui qui règne ».

Gempen
Commune et village soleurois du district de Dorneck, forme alémanisée de Champagne.

Genavrats, Genavrires, Geneveret, Génévra, Genevray,
Genevre, Genevrec, Genèvres, Genevret, Genevrex,
Genevrey, Genevreys, Genevrez, Genévria, Genévrier,
Genèvrier, Genevrière, Genévrière, Genevrières, Genevriers,
Genévriers, Genèvris, Genèvro, Genevroye, Genièvre,
Genièvres, Genièvries
Genévrier : arbre ou arbrisseau à feuilles persistantes écailleuses ou en aiguilles, à fruits noirs ou violets (Juniperus communis). Ancien français genevrier, gennouvrier, genoivrier, roman junier, juniperi, latin vulgaire *jeniperus, latin classique juniperus, junipirus, « genévrier ».
Le Genévrier, maisons isolées (Manigod, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Pointe du Genévrier, 2870m, et Col du Genévrier, 2691m (Massif du Buet, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Le Genèvrier, lieu-dit (La Motte-en-Bauges, Bauges, Savoie) ;
Les Genévriers, lieu-dit (Margencel, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
La Genevrière, lieu-dit (Allinges, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Genévrière, alpage (Morgex, vallée d´Aoste) ;
Les Genevriers, maisons isolées (Gex, Pays de Gex, Ain) ;
Les Genevrières, lieu-dit (Champagne-en-Valromey, Valromey, Ain).

Genièvre : baie du genévrier, ancien français genebre, geneivre, geneuvre, genoivre, jenevre, jenopvre, roman genebre, ginebre ; c´est aussi le nom usuel du genévrier par synecdoque :
Grand Genevre, lieu-dit (Finhaut, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Les Genèvres, maisons isolées (Saint-Eustache, Annecy, Haute-Savoie) ;
Genèvro ou Le Geneivro, hameau (Vuisternens-devant-Romont, district de la Glâne, Fribourg) ;
Le Genièvre, hameau (Pont-en-Ogoz, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Genièvre, alpage, et Lapis de Genièvre, lieu-dit dans les rochers (Savièse, district de Sion, Valais) ;
Les Genièvres, Les Genevières sur la Carte Nationale, maisons isolées (Siviriez, district de la Glâne, Fribourg) ;
Les Genièvres, lieu-dit (Roche-d´Or, district de Porrentruy, Jura) ;
Les Champs des Genièvres, lieu-dit (Courchavon, district de Porrentruy, Jura).

Lieu où poussent des genévriers, ancien français genevraie, genevraye, genevroi, genevroy, « lieu planté de genièvres », latin juniperetum, « lieu où croît le genévrier », avec les suffixes collectifs se rapportant à la flore -ay, -et, -ette, -ey, -ez, -oye :
Geneveret, hameau (Soubey, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Le Genevray, Geneurei en 1153, Genevrey en 1250, Cura dou Genevrey vers 1344, hameau (Thonon-les-Bains, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Le Genevret, maison isolée (Arconciel, district de la Sarine, Fribourg) ;
Genevret, hameau (Senèdes, district de la Sarine, Fribourg) ;
Genevrex ou Genevrey, lieu-dit (Grolley, district de la Sarine, Fribourg) ;
Genevrey, maisons isolées (Les Thioleyres, district d´Oron, Vaud) ;
Genevreys, maison isolée (Prévonloup, district de Moudon, Vaud) ;
Genevrez, lieu-dit (Chavannes-sur-Moudon, district de Moudon, Vaud) ;
La Genevroye, lieu-dit (Chevenez, district de Porrentruy, Jura).

Dérivés avec les suffixes collectifs patois -a :
Les Genavrats, du patois jurassien genevras, lieu-dit (Damvant, district de Porrentruy, Jura) ;
Bois de la Génévra, forêt déclive (Termignon, Haute-Maurienne, Savoie) ;
Genévria, lieu-dit (Eysins, district de Nyon, Vaud) ;
Les Genèvris ou Les Genevrex, maison isolée (Grangettes, district de la Glâne, Fribourg).

Avec le suffixe collectif patois valaisan -ec :
Plan Genevrec, lieu-dit (Saint-Martin, district d´Hérens, Valais).

Lieu où poussent des genévriers, ancien français genevriere, « lieu planté de genièvres », avec les suffixes collectifs -ire, etc. :
Les Genièvries, lieu-dit (Chéserex, district de Nyon, Vaud).

Patois jurassien dgenavries :
Les Genavrires, lieu-dit (Lugnez, district de Porrentruy, Jura).

Voir aussi le nom issu du patois jurassien Dgenâvre.


Genay
Commune et village du Val de Saône (Neuville-sur-Saône, arrondissement de Lyon, Rhône), Ecclesia de Jaeniaco en 984, Jaennacus en 1186, Geenay en 1200, Gehenai en 1225, Gainai en 1231, Gehennay en 1250, Gennay en 1253, dérivé avec le suffixe -acum de l´anthroponyme germanique Gatinus [Nègre 1990].

Gencourt
Les Gencourt, hameau de la commune de Saint-Thibaud-de-Couz (Les Echelles, Chartreuse, Savoie), Jeancourt en 1935, anciennement Les Jeancourts, du sobriquet Jean Court [Gros]. Cf. Martenon dit Jeancourt en 1705, Martenon dit Jean Court en 1714, noms attestés dans cette commune.

Gendarme, Gendarmes
Terme d´alpinisme gendarme, monolithe se dressant sur une arête rocheuse et qui semble barrer le passage, par métaphore.
Grand Gendarme, sur l´arête nord du Weisshorn, 4331m (Zinal, Val d´Anniviers, Valais) ;
Gendarme de Sélaire, sur l´arête du même nom (Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais) ;
Les Gendarmes, sur l´arête Est de la Tour de Boussine (Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Gendre, Gindre, Gindroz
Patronyme fribourgeois Gendre, « mari de la fille », du latin genus, generis, « famille, race, genre, enfant », etc.
Le Gendre, maison isolée (La Verrerie, district de la Veveyse, Fribourg).

Formes patoises Gindre, Gindroz, du patois dzindro, « gendre » :
Gindre, hameau (Saint-Jorioz, Annecy, Haute-Savoie) ;
Crau Gindroz, alpage (Châtel-Saint-Denis, district de la Veveyse, Fribourg).


Génépi, Génépy
Nom de plusieurs variétés d´armoise, plantes de montagne (Artemisia sp.)
Le Génépi, Dzenepi et Zeneppi en 1906, sommet, 2884m (Martigny-Combe, district de Martigny, et Val d´Arpette, Orsières, district d´Entremont, Valais) ;
Aiguille du Génépi, 3263m (Trient, district de Martigny, Valais, et Le Tour, vallée de Chamonix, Haute-Savoie) ;
Rochers du Génépy, crête rocheuse (Val d´Isère, Haute-Tarentaise, Savoie).

Générale
La Générale, ferme isolée de la commune de Charmey (District de la Gruyère, Fribourg), par féminisation de général, cette ferme ayant appartenu à un général [Aebischer], et Vasilière de la Générale, dépendance.

Genetay, Genetey, Genetière, Genêts
Lieu où pousse le genêt ()Cytisus sp., arbuste de la famille des Légumineuses.
Plan Genêts, lieu-dit en forêt (Combloux, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).

Avec le suffixe collectif -ère :
La Genetière, hameau (Massieux, Dombes, Ain).

Avec les suffixes collectifs -ay, -ey, ancien français genestoi, « lieu planté de genêts » :
Le Genetay, Mansus del Genestey en 1285, maisons isolées (Versailleux, Dombes, Ain) ;
Genetay, Mansus de Genetey en 1279, maisons isolées (Montracol, Bresse, Ain) ;
Le Genetey, Au Genetey en 1538, lieu-dit (Messimy-sur-Saône, Dombes, Ain).


Geneuil, Genoud, Genoude
Noms dérivés de l´anthroponyme germanique Genwulf, « loup de race », latinisé en Genulfus, Gennulfus, Gendulfus, racine indo-européenne *gen-, « engendrer », et ancien haut allemand wolf, « [qui a le courage du] loup ».
Geneuil, hameau (Valloire, Maurienne, Savoie).

Patronyme Genoud :
Pra Genoud, maisons isolées (Sorens, district de la Gruyère, Fribourg).

Par féminisation de Genoud :
La Genoude, maison isolée (Les Marches, Combe de Savoie, Savoie).


Genève, Genèves
Genève, ville de Suisse romande, où le Rhône quitte le lac Léman, dont le nom celtique Genaua signifie « embouchure », dérivé de *genu-, « bouche », d´où *genoua puis gen(a)ua [Delamarre], racine indo-européenne *gen-, « engendrer ». Première mention de Genève en 62 avant J.C. : « Extremum oppidum Allobrogum est proximumque Helvetiorum finibus Geneva » (Genève est le dernier oppide des Allobroges, et elle touche au pays des Helvètes) [Jules César, De bello gallico, Liv I, c. 6], noms allobroges Genva, Genova. On trouve Gennaua sur la Table de Peutinger, Civitas Genavensium et civitas Genevensium idem et Palustria en 395-405, et ab episcopo Genavensi en 420-440. La ville a aussi été mentionnée sous les noms latins Genavae en 450, Episcopus Genevensis en 451, Genua au Vème siècle [Anonyme de Ravenne], apud urbem Janubam en 450-470, ad Januam civitatem en 483-503, Januba et Jenuba [Grégoire de Tours, VIème siècle], ad episcopatum Janubensis urbis vers 513, apud Genavensem urbem en 516, Basilicae Genevae « basilique de Saint-Pierre » en 516-517, per Januam en 755, ad Genua, [ad] Ienuam civitatem et in Jenua civitate en 773, Genavensis episcopus en 802, episcopus Genevensis en 833, juxta civitatem Gebennicam en 891, Gebenna en 1100, etc. Nom allemand Genf.

Noms probablement de même origine :
Genève, Gebenna en 1407, lieu-dit et étang (Sandrans, Bresse, Ain) ;
Les Genèves, lieu-dit (Saint-Etienne-sur-Reyssouze, Bresse, Ain).


Genevex, Genevey, Geneveys, Genevez
Soit des lieux où l´on cultivait le chanvre, voir Chenevaires, soit des lieux où poussaient des genévriers (Juniperus communis), voir Genevret.
Le Genevex, hameau (Saint-Etienne-de-Cuines, Maurienne, Savoie) ;
Genevey, hameau (Succieu, La Tour-du-Pin, Isère) ;
Croix de Genevey, croix à un carrefour (Quincieu, Sud du Grésivaudan, Isère).

Selon la tradition, les noms suivants auraient été amenés dans le Jura par des défricheurs genevois au XIVème siècle, mais aucun document ne permet de confirmer cette hypothèse basée uniquement sur la ressemblance des noms. Ils sont certainement de même origne que les noms ci-dessus :
Les Geneveys-sur-Coffrane, Les Genevois sus Corfrano en 1370, commune et village (District du Val-de-Ruz, Neuchâtel) ;
Les Hauts-Geneveys, anciennement Les Geneveys-sur-Fontaines, puis Geneveis en 1354, commune et village (District du Val-de-Ruz, Neuchâtel) ;
Les Genevez, Les Geneveys en 1381, commune et village (District des Franches-Montagnes, Jura).


Genevois
Le Genevois, ancienne province et duché de Haute-Savoie proche de Genève, nom latin Pagus Genevensis, ex territorio Gennavensi en 826, in comitatu Januensi en 859, in pago Geniviso en 875, in pago genouense en 890, in Geniviso [pago] en 916, in pago Gebennensi en 991-1025, Genuensis en 1007, in pago et in comitatu Genuense en 1019, in comitatu Genuensi en 1022, in pago geneuensi en 1052,
Pointe des Genevois, 3674m, au-dessus d´Arolla (Evolène, district d´Hérens, Valais), sans doute en l´honneur d´alpinistes genevois.

Génisses, Génissons
Pâturage où paissent des génisses ou des génissons. Français génisse, « jeune vache qui n´a pas encore porté ».
Montagne des Génisses, lieu-dit (La Léchère, canton de Moûtiers, Tarentaise, Savoie) ;
Alpage des Génissons, lieu-dit (Randogne, district de Sierre, Valais).

Génissiat
Village de la commune d´Injoux-Génissiat (Bellegarde-sur-Valserine, Ain), Gignissiacus en 1440, Genissia en 1536, Ginissie et Ginissiaz en 1563, nom de domaine gallo-romain formé avec le suffixe -acus.

Gennecy
Hameau de la commune d´Avully, (Genève), nom de domaine d´origine gallo-romaine dérivé avec le suffixe -acum d´un gentilice comme Genucius.

Genolier, Genolière, Genouilleux
Nom de domaine gallo-romain Genol[l]iacum formé avec le suffixe -acum sur un patronyme comme *Genolius.
Genolier, Genolliacum en 1110, Genollei en 1164, Genollie en 1180, Genoliacum en 1195, Genolli en 1204, Genolie en 1211, Jonolie en 1221, Jonolliey et Jonolliez en 1235, Genoglier en 1256, Prior de Genollie vers 1344, Genollier en 1867, commune et village (District de Nyon, Vaud) ;
La Genolière, par féminisation du nom de la commune de Genolier, alpage (Arzier, district de Nyon, Vaud) ;
Genouilleux, Decimae de Genoliaco en 868, Genoliacum en 885, Genoilleus vers 1250, Genoilleu en 1250, etc., commune et village de la Dombes (Thoissey, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain).

Genoule
La Genoule, maison isolée de la commune de Mutrux (District de Grandson, Vaud), par féminisation d´un patronyme Genou, Genoud ou Genoux attesté.

Genthod
Genthod, village et commune du canton de Genève, Gentoux en 1290, Genthous en 1306, Genthouz et Gentou en 1328, Gentouz au XIVème siècle, puis à nouveau Gentoux, enfin Geanthod sur la Carte de Cassini, nom d´origine inconnue ;
Genthod Gare, hameau (Genthod, Genève) ;
Genthod le Haut, lotissement (Genthod, Genève) ;
Le Creux de Genthod, hameau au fond d´une anse du lac Léman (Genthod, Genève).

Gentiane
La Gentiane, maison isolée de la commune de Concise, district de Grandson (Vaud), de gentiane, nom de diverses fleurs de la famille des Fumariacées (Gentiana sp., Gentianopsis sp., Gentianella sp.). De l´anthroponyme Gentius, roi d´Illyrie qui aurait fait connaître la bienfaisante action de cette plante.

Gentianes
Col des Gentianes, 2950m, entre les communes de Bagnes, district d´Entremont et de Nendaz, district de Conthey (Valais), serait selon Guex une remotivation de iz Anchlyanes, « aux ancêtres, aux vieilles, aux anciennes ».

Gentil, Gentille, Gentilpran
Patronyme Gentil, en ancien français « de bonne race, noble, généreux », du latin gentilis, « propre à la race, à la famille », de gens, gentis, « race, peuple ».
Pré Gentil, maisons isolées (Essertines-sur-Rolle, district de Rolle, Vaud) ;
La Gentille, ferme isolée de la Combe de Mijoux, commune de Gex (Pays de Gex, Ain), par féminisation du patronyme Gentil ;
Gentilpran, clairière de la commune de Delémont (Jura), « pré de Gentil », voir Pran, « pré » [Prongué], et Droit de Gentilpran, forêt déclive aux environs.

Georges, Georget, Georgières
Prénom et patronyme Georges, nom issu du grec gheorghios, « paysan ».
Grange Georges, maisons isolées (Cheiry), et Esserts au Georges, lieu-dit en forêt (Surpierre, district de la Broye, Fribourg).

Patronyme Georget, diminutif de George avec le suffixe diminutif -et :
Le Georget, petit sommet (1107m) de la commune de Tramelan (District de Courtelary, Jura bernois).

Avec le suffixe de propriété -ière :
Les Georgières, hameau (Notre-Dame-de-Bellecombe, Val d´Arly, Savoie).


Georgette
Quartier de la ville de Lausanne (Vaud), Jarlata en en 1233, avec l pour i et Jariata en 1238, Gargata en 1239, Jargeta et Jargetaz en 1270, Gorjectaz en 1548, nom d´origine inconnue.

Géovreisset, Géovreissiat
D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine dérivé d´un patronyme latin, peut-être Gervasius, du grec gherazein, « honorer ».

Avec un suffixe -etum :
Géovreisset, Jevreysset en 1299-1369, De Gevreysseto en 1410, Gevreysetum en 1419, Gevreysset en 1447, Apud Gevreissetum en 1503, Gevreysset en 1808, Geovreysset en l´an X, commune et village du Haut-Bugey (Oyonnax, arrondissement de Nantua, Ain).

Avec le suffixe -acum :
Géovreissiat, Gevreissia en 1210, Gevressiacus en 1211, Gevreyssiacus en 1299-1369, Gevreyssia vers 1325, Gyvreissia vers 1365, Gevresia et Gevresya en 1394, Gevressiacus en 1483, Gyvreyssia en 1492, Gevreyssiaz en 1503, Givrissia en 1655, Gevressiat en 1670, Gevreissiat en 1734, Goevreyssiat en l´an X, commune et village du Haut-Bugey (Arrondissement de Nantua, Ain).


Gérards, Géraudy, Girard, Girarde, Guérard
Des patronymes Gérard, Girard, etc. répandus, du germanique Gerhard, « fort [avec la] lance », cf. l´ancien haut allemand gêr, « lance, javelot », et germanique *hardu, « fort ».
Les Gérards, hameau (Les Déserts, Bauges, Savoie) ;
Géraudy, lieu-dit (Eclépens, district de Cossonay, Vaud) ;
Bois Girard, lieu-dit (Villars-sous-Yens, district de Morges, Vaud) ;
Bois Girard Pendu, lieu-dit (Saint-Agnin-sur-Bion, Pays viennois, Isère) ;
Marais Girard, lieu-dit (Bière, district d´Aubonne, Vaud) ;
Pré Girard, lieu-dit (Pompaples, district de Cossonay, Vaud) ;
La Girard, hameau (Saint-Rémy-de-Maurienne, Basse-Maurienne, Savoie) ;
La Girarde, par féminisation de Girard, quartier (Epalinges, district de Lausanne, Vaud) ;
Au Guérard ou Pré Guérard, lieu-dit (La Brillaz, district de la Sarine, Fribourg).

Gérasses
Les Gérasses, maison isolée de la commune d´Ependes, district de la Sarine (Fribourg), selon Aebischer il s´agirait d´une cacographie de Jorasses.

Gérat, Gérats
Patronyme Gérat, peut-être variante de Gerhard.
Le Gérat, maison isolée, Ruisseau du Gérat, et Les Gérats, chalets d´alpage (Le Petit-Bornand-les-Glières, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Gérats, lieu-dit en montagne, et Rochers des Gérats, lieu-dit, falaises (Arâches-la-Frasse, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Gérats, alpage (Beaufort-sur-Doron, Beaufortain, Savoie) ;
Les Gérats, ruines en forêt (Saint-Sigismond, Faucigny, Haute-Savoie).

Gerbaix, Gerbetières, Gerbey, Gervais
Patronymes issus du nom latin Gervasius, du grec gherazein, « honorer ».

D´un patronyme Gervais, forme francisée de Gervasius :
Gervais, supra territorium quod dicitur Gerveis en 1213, Apud Gerveil en 1220, Gervel en 1264, Gerveyl en 1344, Gervais sur la Carte de Cassini, hameau (Lagnieu, Bugey, Ain).

D´un patronyme Gerbais, Girbais, dérivé de Gerbasius variante de Gervasius :
Gerbaix, Apud Gerbais vers 1150, Capellanus de Gerbayrio au XIVème siècle, commune et village de l´Avant-Pays savoyard (Saint-Genix-sur-Guiers, arrondissement de Chambéry, Savoie) ;
Gerbey, Gerbais en 1455, Gerbasii en 1521, Gerbet en 1911, et Champ Gerbey, hameaux (Bâgé-la-Ville, Bresse, Ain).

Avec le suffixe de propriété -ière :
Les Gerbetières, lieu-dit (Bâgé-la-Ville, Bresse, Ain).


Gerbore
Hameau de la commune de Saint-Nicolas (Vallée d´Aoste), patronyme bien attesté dans la région.

Gerdil
Jardin, verger. Mot franco-provençal issu du francique *gart, *gardon, du germanique garda, « jardin », avec l´influence de l´ancien français courtil, « jardin », latin cortile, de cortis.
Le Gerdil, hameau (Saint-Gervais, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).

Voir aussi Jordil.


Gérignoz
Adjectif gaulois *jurinos, « qui vient de la montagne » [Aebischer], de *jor, juris, « hauteur boisée ».
Gérignoz, Jurienus au XIème siècle, Giriginoz en 1137, villa de Jurignioz en 1341, Jurignyo en 1389, hameau sur la Gérine (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Le Gérignoz, cours d´eau affluent de la Sarine, inter duos juricinos en 852 (Marsens et Sorens, district de la Gruyère, Fribourg).

Gérine, Gerines
Du gaulois *jurona, dérivé de *jor, juris, hauteur boisée [Aebischer].
La Gérine, aqua seu fluvio vocato Jurignioz en 1341, cours d´eau affluent de la Sarine (Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
La Gérine, cours d´eau affluent de la Sarine, Argerona en 1314, avec le préfixe gaulois are-, « devant, près de », nom allemand Aergeren (District de la Sarine, Fribourg) ;
Combatte Gérine, lieu-dit en forêt (Muriaux, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Les Gerines, lieu-dit (Tramelan, district de Courtelary, Jura bernois).

Gériton, Gerys
De même origine que Joux, avec mutation de j en g.
Les Gerys, es Gerit et en Jury en 1696, Es Gerit et es Jerys en 1906, forêt (Collombey-Muraz, district de Monthey, Valais).

Avec le suffixe -on :
Gériton, Géricton en 1906, maison isolée en clairière, et Bois de Gériton, forêt (Huémoz, Ollon, district d´Aigle, Vaud).


Gerle
La Gerle, clairière de la commune de La Rippe (District de Nyon, Vaud), voir le mot régional gerle, qui désigne une sorte de cuveau.

Germagnat, Germagny
Nom de domaine d´origine gallo-romaine [fundus] Germaniacus, dérivé avec le suffixe -acus du gentilice Germanius.
Germagnat, Germaniacus vers 1250, Germaignia vers 1325, Germanies en 1350, Germaniat en 1655, commune et village du Revermont (Treffort-Cuisiat, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain) ;
Germagny, in germaniaco en 1018, in villa Germaniaco en 1047-1049, Germanie en 1228, Germagnie en 1251, Germanye en 1293, Germagnier en 1314, aussi Germany en 1867, hameau (Mont-sur-Rolle, district de Rolle, Vaud) ;
Germagny, anciennement Germagnie, hameau (Viry, Genevois, Haute-Savoie).

Germandière
La Germandière, maisons isolées de la commune de Notre-Dame-de-Bellecombe (Val d´Arly, Savoie), par féminisation d´un patronyme Germand, ancien haut allemand gêr, « lance, javelot », et *mand, « joie ».

Germine
La Germine, maison isolée de la commune de La Rippe (District de Nyon, Vaud), par féminisation d´un patronyme Germin, variante de Germain, latin germanus, « [frère] germain ».

Gerpe
D´un mot régional gerpe, « terre ou vigne tombée en friche » [Gros].
Le Gerpe, maison isolée (Le Châtel, Maurienne, Savoie).

Gésiau, Gisiaux
Endroit où les bêtes se reposent, du français gésir, ancien français gesir, gisir, jesir, du latin jacere« être couché, être étendu ».
Le Gésiau, lieu-dit (Orzens, district d´Yverdon, Vaud) ;
Bois du Gésiau, forêt (Le Mont-sur-Lausanne, district de Lausanne, Vaud) ;
Chemin du Gisiaux (Epalinges, district de Lausanne, Vaud).

Gessenay
Village et région bernois de la haute vallée de la Sarine, Gissinay en 1228, puis Gissiner et Gissiney en 1270, Gisinay en 1328, Gyssiniacum et Gessiniacum au XIVème siècle. Ce viendrait d´un lieu-dit francisé Wiesenoeya, de l´allemand Wiesen, « pré », et du nom de la région Oey, voir Ogoz. Nom allemand Saanen et Sanon en 1393, de Saane, nom allemand de la Sarine.

Gétaz
Pâquier Gétaz, maison isolée de la commune de Château-d´Oex (Pays-d´Enhaut, Vaud), avec le patronyme Gétaz, de même origine que Gète.

Gète, Gets, Gettaz, Giète, Giètes,
Gietji, Giétret, Giétro, Giétroz, Giettaz,
Giette, Gisetta, Gisette, Gissette, Gissettes,
Gite, Gîte, Gîtes, Gitetta
Pâturage de montagne où le bétail s´étend pour se reposer, et habitations qui s´y trouvent. Bas latin gistum, « gîte », latin jacita, « couché, gisant, en parlant du bétail au pâturage », féminin de jacitus, participe passé de jacere, « être étendu, être couché, être gisant ».

Français gîte, « lieu où l´on demeure, où l´on couche ordinairement ou temporairement », vieux français gite, ancien participe passé de gésir, mot mot régional des Alpes et du Jura gite, « pâturage de montagne » [Pégorier] :
La Grosse Gite, maison isolée (Semsales, district de la Veveyse, Fribourg) ;
La Gîte, lieu-dit (Sarzens, district de Moudon, Vaud) ;
Belle Gîte, maison isolée (Albeuve, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Gîtes, grand pâturage, avec Gîte d´Avau, Gîte de Joux, Gîte de Mausault et Grosse Gîte, maisons isolées (Broc, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Combe des Gîtes, lieu-dit (Hérémence, district d´Hérens, Valais).

Vieux français geste, « gîte », ou ancien français getee, « jet ; abattis, coupe » :
La Gète, alpage (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Gète d´Antelet, lieu-dit (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Les Gets, Giz en 1275, Cura des Giez vers 1344, Gietz, Gez et Guets au XIVème siècle, commune et village, Pont des Gets, maisons isolées, et Bois des Gets, forêt (Taninges, vallée du Giffre, Haute-Savoie) ;
Les Gets, hameau (Ayse, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Gets, hameau (Lucinges, Annemasse, Haute-Savoie) ;
Les Gets, maisons isolées (Les Villards-sur-Thônes, Bornes, Haute-Savoie).

Patois giet, gita, « habitation d´alpage, gîte de montagne », mot régional savoyard giettaz, « gîte d´alpage » [Pégorier] :
Gettaz, hameau (Montjovet, vallée d´Aoste) ;
La Giète ou La Giétaz, hameau (Dorénaz, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Les Giètes, maisons isolées (Haute Nendaz, district de Conthey, Valais) ;
Giètes aux Bourgeois, maisons isolées en clairière (Vérossaz, district de Saint-Maurice, Valais) ;
La Giettaz, Via Agietarum en 1307, Habitatores de Gieta et Locus Giete en 1389, Villagium Gete en 1453, Gieta en 1481, commune et village du Val d´Arly (Ugine, arrondissement d´Albertville, Savoie) ;
La Petite Giettaz, alpage (Ugine, Val d´Arly, Savoie) ;
La Giette, probablement le Jetty mentionné par [Jaccard] en 1906, Lagyeti en 1250, alpem de Lageti à la fin du XIIIème siècle, hameau (Evolène, district d´Hérens, Valais) ;
Les Giettes, lieu-dit (Monthey, Valais).

Avec le suffixe diminutif -et :
Le Giétret, alpage (Lac des Dix, Hérémence, district d´Hérens, Valais).

Formes patoises valaisannes, avec les suffixes patois -o, -oz :
Giétro, Giétro Derrière, Giétro Devant et Giétro du Fond, pâturages (Susanfe, Evionnaz, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Le Giétro, pâturage, Cascade du Giétro, au-dessus du lac de Mauvoisin, Col du Giétro, 3010m, Glacier du Giétro, et Mont Rouge du Giétro, chaînon, 3378m (Mauvoisin, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Plan Petit Giétro, pâturage (Chanrion, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Giétroz, hameau (Finhaut, district de Saint-Maurice, Valais).

Diminutifs avec le suffixe -ette, ou par féminisation d´un patronyme Gisset attesté en France :
Gisette, maison isolée (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
La Gissette, ferme isolée (Cerniat, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Gissettes, alpage (Montbovon, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg).

Avec les suffixe diminutif patois -etta :
La Gisetta, forêt (Estavannens, Bas-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
La Gitetta, ruine d´alpage (Charmey, district de la Gruyère, Fribourg).

Forme alémanisée au XVème siècle :
Gietji ou aussi Güetji, lieu-dit (Loèche, Valais).


Gévoudaz
Hameau de la commune d´Albiez-Montrond (Maurienne, Savoie), Apud Givoudan en 1270, Mollar Givoudaz en 1585, Gevodaz en 1599, d´un patronyme ayant pu désigner une personne originaire du Gévaudan [Gros].

Gevrier
Ancien village de la commune de Cran-Gevrier (Annecy, Haute-Savoie), aussi Givrier au XIXème siècle, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Gabriacum ou *Gibriacum, dérivé avec le suffixe -acum de l´anthroponyme gaulois Gabrios, nom dérivé du vieux celtique *gabros « bouc ».

Gevrin, Givrine, Givrins
C´est un nom d´origine burgonde, qui dériverait d´un primitif *Giveringos, « chez les Giveringi », du nom propre Giverius, lui-même dérivé de Gîvaharius, « le guerrier bien doté », du burgonde *giba, « cadeau », germanique *geban, « donner », et burgonde *harja, harjis, germanique *harja, « guerrier » [Perrenot].
Gevrin, Gevrins en 1359, De Gevrino en 1385, hameau (Andert-et-Condon, Bugey, Ain) ;
Givrins, Givriacus vers 1087, Gevrins en 1145, Givriacum en 1155-1185, Givrins en 1224, Gevrin au XIIIème siècle, Gyvrins en 1387, Gevryn en 1517, ancien établissement gallo-romain, commune et village (District de Nyon, Vaud).

Par féminisation du nom de la commune de Givrins :
La Givrine, ferme isolée, et Col de la Givrine, 1228m (Saint-Cergue, district de Nyon, Vaud) ;
La Givrine, maison isolée (Le Chenit, Vallée de Joux, Vaud).


Gex, Giez, Gy
D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Gaiacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Gaius.
Gex, de Gayo en 1124, Gaix en 1137, Jaz en 1160, Jas en 1225, Gez en 1227, Gaz vers 1228, Jayz en 1233, Jay en 1236, Jaiz en 1247, Jay en 1236, Jaiz en 1251, Jax en 1265, Jais en 1267, Jays en 1276, Jacium en 1278, Geyz en 1289, Jez en 1293, Jayz en 1300, de Jacio en 1308, De Gaio en 1319, Ecclesia Gaii en 1397, Ges en 1416, Gex en 1559, Gey en 1589, Gais en 1594 , Gex le Château sur la Carte de Cassini, ville, commune, canton et arrondissement (Ain) ;
Gex-la-Ville, Gex la Ville sur la Carte de Cassini, localité voisine de Gex (Pays de Gex, Ain) ;
Pays de Gex, région correspondant à l´arrondissement du même nom (Ain), Terra de Jayz en 1289, La Terre de Jaz vers 1300, Terra et baronia Gaii en 1389 ;
Giez, Gies en 1011, Gizium en 1100, Giei et Gis en 1154, Gyz en 1179, Giez en 1199, Giacum en 1297, Gye en 1364, commune et village (District de Grandson, Vaud) ;
Giez, anciennement Gy, Gyez et Gyé, commune et village du Pays de Faverges (Faverges, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie) ;
Gy, Gyez en 1208, Giez en 1304, aussi Gie et Gye, commune et village (Canton de Genève).

Voir aussi Jayat.


Gez
Selon Prongué, Gez pourrait correspondre au patois jurassien djé, djè, « petit verger entouré d´une haie », mais pour Prince le même mot djé signifie « petit vallon, passage ».
Sur le Gez, lieu-dit (Le Bémont, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Cerneux des Gez, lieu-dit (Le Peuchapatte, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Les Gez, forêt (Fontenais, District de Porrentruy, Jura) ;
Bas des Gez, Les Gez Dessus et Sur les Gez, lieux-dits respectivement en-dessous et au-dessus d´une zône boisée (La Brévine, district du Locle, Neuchâtel).

Gias
Alpage de la commune de Challand-Saint-Anselme (Vallée d´Aoste), patois valdôtain gias, « endroit où le bétail se repose ; bergerie », latin vulgaire *jacium, « bergerie », voir Jas.

Gibannaz
Hameau de la commune des Gets (Faucigny, Haute-Savoie), par féminisation patoise d´un patronyme Giban, nom germanique, de *giban, « donner », ou sobriquet, du latin gibba, « bosse ».

Gibert
Patronyme Gibert, variantes de Gilbert, d´un anthroponyme germanique Giselbert, du germanique *gisala, « rejeton [d´une noble lignée] », et *berhta, « brillant, célèbre ».
Champ Gibert, lieu-dit (Yvorne, district d´Aigle, Vaud).

Voir aussi Mont Gibert.


Gibet
Potence où l´on exécutait ceux qui étaient condamnés à être pendus. Probablement un diminutif du francique *gibb, « bâton fourchu ». En ancien français, gibet, « pieu marquant la limite ».
Le Gibet, lieu-dit (La Neuveville, Jura bernois) ;
Grand Gibet et Petit Gibet, lieux-dits (Lignières, Neuchâtel) ;
Vers le Gibet, lieu-dit (Cudrefin, district d´Avenches, Vaud).

Gibloux
Le Gibloux, montagne du canton de Fribourg (Districts de la Glâne et de la Gruyère), Jublios en 1138, Monte Iubleur en 1141-1142, monte Iublors en 1143, Jublor en 1227, Jublors en 1239, mont Gibloux jusqu´au XIXème siècle, nom allemand Gibel, nom que Jaccard dérive de l´ancien haut allemand gibil, germanique *gabala, gebala, allemand Giebel, « faîte ».

Peut-être de même origine :
Les Gibloux, pâturage (Hauteluce, Beaufortain, Savoie) ;
Pré Gibloux, lieu-dit en forêt (L´Isle, district de Cossonay, Vaud).


Gibolette
La Gibolette, ferme isolée de la commune de la Ferrière (District de Courtelary, Jura bernois), par féminisation d´un patronyme Gibolet disparu.

Giboulette
La Giboulette, ferme isolée de la Combe de Mijoux, commune de Gex (Pays de Gex, Ain), par féminisation d´un patronyme Giboulet attesté dans la région.

Gières
Commune et village du Pays grenoblois (Eybens, arrondissement de Grenoble, Isère), Jaira et ecclesia de Jeira au XIème siècle, Jayra et Jayria sans date, Geria au XIIème siècle.

Giffre
Le Giffre, torrent affluent de la rive droite de l´Arve (Faucigny), dont le nom serait une forme régionale de gypsière, « carrière de gypse ». A noter aussi l´ancien français chiffre, chifre, « décombres », qui pourrait donner Giffre par sonorisation du [ch] en [j]. Selon Pégorier, giffre signifie « torrent ».
Le Pont du Giffre, hameau, usine (Marignier, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Le Giffre des Fonds, torrent affluent du Giffre issu du Cirque des Fonds.

Giffrenant
Hameau de la commune de Sixt (Faucigny, Haute-Savoie), composé du nom du torrent, le Giffre et de Nant.

Gifrisch
Hameau de la commune de Filet (District de Rarogne, Valais), nom d´origine latine, Chevrils vers 1100, Chivriz en 1250, Gifris en 1374, nom alémanisé au XVème siècle, voir Chavril.

Gigneux, Gignez, Gignod
Noms dérivés d´un gentilice romain Gennius.

Avec le suffixe -acum :
Gigneux, ferme isolée (Reyrieux, Dombes, Ain) ;
Gignez, Gignieys et Gignez en 1413, Gigneys en 1504, Gignay en 1670, Gigney sur la Carte de Cassini, hameau, chef-lieu de la commune (Corbonod, Bugey, Ain).

Avec le suffixe valdôtain -od :
Gignod, commune et village(Vallée d´Aoste).


Gigot
Le Gigot, hameau de la commune du Cerneux-Pequignot (District du Locle, Neuchâtel), probablement d´un patronyme Gigot.

Gilain, Gilamont, Giliand, Gillabert, Gillan,
Gilland, Gillardes, Gilles, Gillette, Gillettes,
Gillou
Noms issus du prénom Gilles, du latin Aegidius, « protecteur, égide », du grec aigidion, « petite chèvre », nom ayant pris aussi en vieux français le sens de « musicien, joueur ».
Comba Gilain, du patronyme Gilain, variante de Gillain, diminutif de Gilles, lieu-dit (Marchissy, district d´Aubonne, Vaud) ;
Gilamont, vico de Gillamont en 1213, Gillamont en 1906, hameau (Saint-Légier-La-Chiésaz, district de Vevey, Vaud) ;
Plan Giliand, maisons isolées en clairière (Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
Gillabert, maison isolée (Corcelles-le-Jorat, district d´Oron, Vaud) ;
Gillan, lieu-dit (Villars-le-Terroir, district d´Echallens, Vaud) ;
Champs Gilland, maison isolée (Villars-Tiercelin, district d´Echallens, Vaud) ;
Les Gillardes, par féminisation d´un patronyme Gillard, maisons isolées d´alpage (Villars-Burquin, district de Grandson, Vaud) ;
Les Gilles, forêt déclive (Bassins, district de Nyon, Vaud) ;
Gillette, par féminisation d´un patronyme Gillet, hameau (Corcelles-le-Jorat, district d´Oron, Vaud) ;
Les Gillettes, par féminisation d´un patronyme Gillet attesté dans la commune, vigne (Boudry, Neuchâtel) ;
Gillou, hameau (Saint-Luc, Val d´Anniviers, district de Sierre, Valais).

Gillarens
Hameau de la commune de Rue (District de la Glâne, Fribourg), ancienne commune, Gislerens au XIIème siècle, Gislarens en 1225, nom actuel attesté dès 1273, nom d´origine burgonde, dériverait d´un primitif *Gislaringos, « chez les Gislaringi », dérivé du nom propre Gislar, composé de Gislaar, abrégé du burgonde Gislahar, « le noble guerrier » [Perrenot], cf. le roi burgonde Gislaharius, germanique *gisala, « rejeton [d´une noble lignée] », et burgonde *harja, harjis, « guerrier » ;
Gillarens, lieu-dit (Vucherens, district de Moudon, Vaud).

Gillière, Gilly, Gilly-sur-Isère
Nom de domaine d´origine gallo-romaine Juliacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Julius.
La Gillière, maison isolée de la commune de Gilly, par féminisation du nom de la commune (District de Rolle, Vaud) ;
Gilly, Gillei et Jusliaco en 1179, Gillie en 1228, Giliacum, Gilie et Julie en 1265, Gillye en 1276, Gilier en 1332, Gillier en 1352, commune et village (District de Rolle, Vaud).

Nom de domaine d´origine gallo-romaine Gilliacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Gillius :
Gilly-sur-Isère, Ecclesia de Giliaco vers 1170 et au XIVème siècle, Gilliacum en 1265, commune et village de la Combe de Savoie (Albertville-Sud, arrondissement d´Albertville, Savoie).


Gillietta
Ferme isolée de la commune de Rue (District de la Glâne, Fribourg), par féminisation d´un patronyme Gilliet attesté dans la région.

Gilliod
Le Gilliod, partie principale du village de Trient (District de Martigny, Valais), d´un patronyme Gilliod attesté comme Gilliodi en 1441.

Gillon
Hameau de la commune d´Epagny (Genevois, Haute-Savoie), Gilo en 1150, probablement d´un anthroponyme.

Gillonay
Commune et village de la Bièvre (La Côte-Saint-André, arrondissement de Vienne, Isère), Girunnay au XIIème siècle, Gironnay au XIIIème siècle, Gilonnay au XIVème siècle, dérivé avec le suffixe -acum de l´anthroponyme germanique Gero(n) [Nègre 1990].

Gillottes
Les Gillottes, hameau de la commune de la Chaux-du-Milieu, district du Locle (Neuchâtel), par féminisation d´un patronyme Gillot attesté dans la région.

Gimel
Commune et village vaudois du pied du Jura, district de Nyon, in villam que Gemella nominatur à la fin du Xème siècle, villa Gimellis en 979-1046, Gemes en 1139, Gimelz en 1172, Gimez en 1265, Gemels en 1285, Gimello en 1299, Gymelz en 1494, composé à l´origine de deux fermes jumelles, d´où son nom, du féminin pluriel latin [villae] gemellae, « [fermes] voisines, jumelles ».

Gimiod
Maison isolée en clairière de la commune de Pontey (Vallée d´Aoste), nom qui dériverait avec le suffixe valdôtain -od d´un anthroponyme gaulois romanisé Gimius.

Gingine, Gingins
Gingins, commune et village vaudois, anciennement Gimmianus, nom actuel attesté depuis 1131, nom dérivé avec le suffixe -anus du gentilice gallo-romain Gimmius, du latin gemellus, « jumeau, gémeau » ;
Bois Gingins, lieu-dit, du patronyme Gingins, anciens seigneurs d´Arnex (Arnex-sur-Nyon, district de Nyon, Vaud).

Par féminisation du nom de la commune de Gingins :
La Gingine, ferme isolée (Bougy-Villars, district d´Aubonne, Vaud).


Gipois, Gipou
Forme patois jurassienne de Champois, « champ, pâturage », par déformations successives tchaimpois, tchepois, tchipois, dgipoux [Prince].
Roche Gipois, lieu-dit en forêt (Le Noirmont, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Gros Gipou, lieu-dit en forêt (Le Noirmont, district des Franches-Montagnes, Jura).

Giraud, Giraudet, Giraudière, Girod, Girodière,
Girotte, Giroud, Giroudaz, Giroux
Patronymes Giraud, Girod, Giroud, Giroux, issus de l´anthroponyme germanique *Gerold, « celui qui règne avec la lance », de l´ancien haut allemand gêr, « lance, javelot », et *valdan, « celui qui règne ».
Giraud, lieu-dit (Rignieux-le-Franc, Bresse, Ain) ;
Côte des Girod, forêt déclive (Pontenet, district de Moutier, Jura bernois) ;
Mont Girod, hameau (Court, district de Moutier, Jura bernois) ;
Champ Giroud, lieu-dit (Sottens, district de Moudon, Vaud) ;
Les Giroux, hameau (Marboz, Bresse, Ain).

Patronyme Giraudet, diminutif de Giraud avec le suffixe -et :
Giraudet, lieu-dit en forêt (Bons-en-Chablais, la Côte en Chablais, Haute-Savoie).

Avec le suffixe de propriété -ière :
La Giraudière, Les Girouderes en 1272, Apud Girouderias en 1399, Les Giroudires en 1439, Les Giraudières, Les Giraudires et La Giraudire en 1572, La Giroudière en 1716, La Girodière en 1911, hameau (Saint-André-de-Bâgé, Bresse, Ain) ;
La Girodière, hameau (Valmeinier, Maurienne, Savoie).

Par féminisation patoise du patronyme Giroud :
En la Giroudaz, maisons isolées (Chexbres, district de Lavaux, Vaud).

Par féminisation du patronyme Girot :
La Girotte, alpage, nom passé au Lac de la Girotte, lac artificiel (Hauteluce, Beaufortain, Savoie).

Voir aussi Montgiroud, Plangirouc, Tsirouc.


Girettes
Les Girettes, lieu-dit de la commune de Saint-Luc (Val d´Anniviers, Valais), du patois leg Irettes, « les Airettes » [Guex].

Giriat, Girieu, Girieux

Giriat, Ciriacus vers 1250, Giria en 1394, hameau (Peyriat, Haut-Bugey, Ain) ;
Girieu, Capella de Giriaco en 1092, Gireu en 1206, Gyreu en 1285, Castrum de Gyriaco en 1394, Girieu en 1650, anciens château et hameau (La Boisse, Dombes, Ain) ;
Girieux, lieu-dit (Proveysieux, Chartreuse, Isère).

Gis, Gix, Goay, Goy, Guis,
Gy, Gys
Ces toponymes pourraient venir du germanique *vidu, « arbre, bois, forêt », gaulois *vidus, racine indo-européenne *u_idhu-, « arbre », ou *weidh, « séparé (du monde habité) », car il est douteux qu´ils dérivent d´un nom de domaine gallo-romain.
Le Gis, forêt (Gingins, district de Nyon, Vaud) ;
Gix, maison isolée en clairière (Saint-Légier-La-Chiésaz, district de Vevey, Vaud) ;
Goay ou Goy, Guez au XIIIème siècle, Guex au XVème siècle, Goay en 1867, hameau (Puidoux, district de Lavaux, Vaud) ;
Nant de Goy, affluent du Rhône (Aire-la-Ville et Bernex, Genève) ;
Bois du Guis, forêt déclive (Bonneval-sur-Arc, Haute-Maurienne, Savoie) ;
Le Gy, sommet boisé, 880m (Asuel, district de Porrentruy, Jura) ;
Plan du Gy, grande clairière (Mont de l´Arpille, Martigny-Combe, district de Martigny, Valais) ;
Gys, attesté en 1233, anciennement Gietz, Giez, Gy, Gye, hameau (Le Biot, vallée de la Dranse, Haute-Savoie).

Giserens
Lieu-dit de la commune de Lovatens (District de Moudon, Vaud), pourrait être un nom d´origine burgonde *Gisaharingos, « chez les Gisaharingis », dérivé du nom propre *Gisahar, « le guerrier à l´épieu », du germanique *gaiza, « épieu, javelot », et harja, « guerrier ».

Gitsa
Mont Gitsa, 3114m (Arolla, Evolène, district d´Hérens, Valais), du patois local guitsa, « baquet où la crême se forme à la surface du lait » ou « mangeoire creusée dans un tronc » [Guex].

Gittamelon
Hameau de la commune de Saint-Martin-de-Belleville (Tarentaise, Savoie), composé de Gittaz et d´un patronyme Melon.

Gittaz, Gitte, Gittes
Bois taillis, bois taillé régulièrement pour en exploiter les repousses, de l´ancien français gitte, « rejet », ou variante de Giettaz, Giette.
La Gittaz, pâturage, et Cave de la Gittaz, alpage (Saint-Paul-sur-Isère, Combe de Savoie, Savoie) ;
La Gittaz Dessous et La Gittaz Dessus, hameaux (Sainte-Croix, district de Grandson, Vaud) ;
Lac de la Gittaz, Plan de Gittaz, hameau, et Torrent de la Gittaz, cours d´eau affluent du Doron (Beaufort-sur-Doron, Beaufortain, Savoie) ;
La Gitte, hameau, et Pont de la Gitte (La Côte-d´Aime, Tarentaise, Savoie) ;
La Gitte, hameau, nom monté au Col de la Gitte, 2384m et à la Crête des Gittes, 2538m (Beaufort-sur-Doron, Beaufortain, Savoie) ;
Les Gittes, hameau (Vulbens, Genevois, Haute-Savoie).

Voir aussi Gittamelon.


Gitzi
Maison isolée de la commune de Rebeuvelier, district de Delémont (Jura), du dialecte alémanique Gitzi, « chevreau », peut-être par un sobriquet.

Givisiez
Commune et village fribourgeois du district de la Sarine, Juuinsie en 1142, Juuisei en 1143, Juuensiei en 1162, Juvinsie en 1228, Juvisye en 1285, Juvisié en 1317, Juvisier en 1357, Juuisiez en 1431, Juuisie en 1445, Jyvisié en 1456, Juvisie en 1530, Giuisie en 1668, Gevisier en 1805, puis Gevisiez, Jevisiez, Juvisier, enfin Givisiez ; nom allemand actuel Siebenzach, ziuizach, en 1497, Ziffizachenn en 1555, Ziffizachen en 1577 et 1578, Sibenzach en 1755. Selon Stadelmann ce nom serait un ancien Jubindiacum, dérivé avec le suffixe -acum d´un anthroponyme peut-être celtique (helvète) Jubindius, mais selon Aebischer ce nom viendrait d´un gentilice Juventius, dérivé de juventus, « le jeune homme qui porte les armes », ou de Gavisius, dérivé de gavisus, « celui qui se réjouit intérieurement ».

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