NOMS DE LIEUX DE SUISSE ROMANDE, SAVOIE ET ENVIRONS

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Ta Tc Te Th Ti To Tr Ts Tu Ty Tz


Tabac
Prés du Tabac, hameau de la commune d´Evilard (District de Bienne, Berne), de l´espagnol tabaco emprunté aux Indiens de Cuba et Haïti.

Tabeillon
Le Tabeillon, cours d´eau affluent de la Sorne, aussi appelé Ruisseau de Glovelier, Combe Tabeillon, lieu-dit, et Ferme de Combe Tabeillon, ferme isolée, commune de Glovelier (District de Delémont, Jura), probablement un diminutif avec les suffixes -eille et -on d´un dérivé du latin tabula, « planche, tablette », ou une variante du français tabellion, « notaire dans une juridiction subalterne ».

Tablards, Tablars
Petites terrasses aménagées pour la culture, voir le mot régional tablard.
Les Tablards, lieu-dit (Sembrancher, district d´Entremont, Valais) ;
Les Tablars, lieu-dit (Savagnier, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel).

Table, Table au Chantre, Table Ronde, Tables, Tablettes
Surface plane, par métaphore du mot français table, du latin tabula, « planche, tablette ».
La Table, hameau (Bure, district de Porrentruy, Jura) ;
Table au Chantre, lieu-dit, nommé ainsi en l´honneur de Marc-Théodore Bourrit (1739 - 1819), chantre de la cathédrale de Genève, peintre et auteur de plusieurs tentatives infructueuses pour la première ascension du Mont Blanc, qui aimait venir là pour contempler ce sommet [Boyer] (Massif du Buet, Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Table Ronde, lieu-dit (Doussard, Pays de Faverges, Haute-Savoie) ;
Creux des Tables, lieu-dit en forêt (Châtel-Saint-Denis, district de la Veveyse, Fribourg) ;
Grandes Tables, lieu-dit (Port-Valais, district de Monthey, Valais).

Diminutif avec le suffixe -ette :
Tablettes, lieu-dit (Rochefort, district de Boudry, Neuchâtel).


Tabor
Le Tabor, sommet (2389m) des communes de Saint-Honoré et Lavaldens (Matheysine, Isère), soit de l´ancien français tabor, « bruit, tapage, vacarme », soit du nom du Mont Tabor en Galilée.

Taboret, Tabouret, Tabourets, Tabourette, Tabourettes
Patronymes Taboret, Tabouret, joueur de tambour ou personne bruyante, de l´ancien français tabour, « tambour », tabor, taborie, « bruit, tapage, vacarme », taborer, « battre du tambour ; faire grand bruit », avec le suffixe diminutif -et.
Taboret, Tabouret sur la Carte de Cassini, maisons isolées (Satigny, Genève) ;
Mas Tabouret, hameau, et Moulin Tabouret, maisons isolées (Treffort-Cuisiat, Revermont, Ain) ;
Moulin de Tabouret, maisons isolées, et Etang de Tabouret (Porcieu-Amblagnieu, L´Isle-Crémieu, Isère), et Bois de Tabouret, petite forêt voisine (Montalieu-Vercieu, L´Isle-Crémieu, Isère) ;
Les Tabourets, hameau (Treffort-Cuisiat, Revermont, Ain).

Par féminisation :
Tabourette, hameau (Estrablin, Pays viennois, Isère) ;
Les Tabourettes, lieu-dit (Beynost, Dombes, Ain).


Taborna
Du patois tabornei, « tambour », propriété d´un joueur de tambour, ou dérivé du latin tabernae, voir Tavernes.
La Taborna, maisons isolées (Savigny, district de Lavaux, Vaud).

Tabousset
Lieu où l´on cause, du patois taboussâ, « babiller, faire du bruit » [Bridel], et vieux français tabus, « tapage ».
Tabousset, lieu-dit (Echallens, Vaud) ;
Le Tabousset, alpage (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Taboutes
Les Taboutes et Les Petites Taboutes, maisons isolées de la commune de Lent (Bresse, Ain), probablement par féminisation d´un patronyme rare Tabout, de ancien français tabout, « cercueil », surnom d´un fabricant de cercueils.

Taburdet
Maison isolée de la commune de Fey, district d´Echallens (Vaud), probablement un patronyme *Taburdet, variante de Tabordet, attesté en France.

Tache, Tâche, Taches, Tâches
Rocher escarpé, peut-être de même origine que le mot régional tache, ancien français estache, « pieu », francique *stakka, germanique *stekan, stakan, « perche, pieu ».
Le Tache, forêt déclive (Châtelat, district de Moutier, Jura bernois) ;
Le Tâche, sommet rocheux, 1693m (Tanay, Vouvry, district de Monthey, Valais) ;
Les Taches, hameau (Les Bioux, Vallée de Joux, Vaud) ;
Les Tâches, lieu-dit du vignoble (Fully, district de Martigny, Valais).

Tachenières, Tachonnières, Taissonnière, Taissonnières, Taschonieren,
Tassenaire, Tassenière, Tassonaire, Tassonière, Tassonnaire,
Tassonneyre, Tassonnière, Tassonnières, Tassons, Tassony,
Tessonnière, Tessonnières, Teyssonière
Mots régionaux tachon, taisson, tasson, ancien français taisson, « blaireau », bas latin taxo, taxonis emprunté au gaulois *taxo, « blaireau ».
Combe aux Tassons, lieu-dit, dépression (Arzier, district de Nyon, Vaud).

Noms collectifs : ancien français taissoniere, tasseniere, « lieu où il y a beaucoup de blaireaux », latin médiéval taxonaria, « locus ubi crescunt taxi », latin vulgaire *taxônâria, même sens :

Noms formés avec les suffixes collectifs -aire, -eyre, -ière :
Les Tachenières, lieu-dit en forêt (La Vernaz, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
Les Tachonnières, maison isolée (Montvalezan, Tarentaise, Savoie) ;
La Taissonnière, En Taysonere en 1355, lieu-dit (Sault-Brénaz, Bugey, Ain) ;
Les Taissonnières, lieu-dit (Bellecombe-en-Bauges, Bauges, Savoie) ;
La Tassenaire ou Tassonnaire, hameau (Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
Sous la Tassenière, forêt déclive (Plateau d´Andey, Bonneville, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Tassonaire, lieu-dit (Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
La Tassonière, peut-être Taconay en 1262Teysel, Tacunay en 1263, pâturage (Viuz-en-Sallaz, Vallée Verte, Chablais, Haute-Savoie) ;
Tassonnaire, forêt (Leysin, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Tassonneyres, hameau (Chardonne, district de Vevey, Vaud) ;
La Tassonnière, lieu-dit en forêt (Saint-Jean-d´Aulps, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
Tassonnières, Es Tassonnaires en 1798, hameau en haut des vignes (Fully, district de Martigny, Valais) ;
Bois des Tassonnières, forêt (Giez, district de Grandson, Vaud) ;
Grange de la Tessonnière, maison isolée en clairière (Sainte-Reine, Bauges, Savoie) ;
Tessonnières, lieu-dit en forêt (Arbignieu, Bugey, Ain) ;
Teyssonière, lieu-dit (Aranc, Bugey, Ain) ;
La Teyssonière, Teisoneres en 1236, La maison forte de la Teyssonière en 1317, Teyssoneria en 1378, La Tessoniere en 1567, La Tessonière en 1734, château et hameau (Buellas, Bresse, Ain) ;
Ruisseau de la Teyssonière (Clelles, Trièves, Isère).

Avec le suffixe collectif -y :
Tassony, Tassonier en 1798, lieu-dit du vignoble (Fully, district de Martigny, Valais).

Forme alémanisée au XVème siècle :
Taschonieren, hameau (Varonne, district de Loèche, Valais).


Tacon
Parcelle de terrain, voir le mot régional tacon.
Le Tacon, maison isolée (La Chaux-du-Milieu, district du Locle, Neuchâtel) ;
Clos du Tacon, lieu-dit (Perrefitte, district de Moutier, Jura bernois).

De même origine ou du patronyme Tacon :
Tacon, Tascon au XIIIème siècle, Taconnis en 1390, Tacon en 1622, maisons isolées, Communal de Tacon, lieu-dit en forêt, et Viaducs du Tacon, sur Le Tacon, cours d´eau affluent de la Semine (Châtillon-en-Michaille, Haut-Bugey, Ain).

Voir aussi Villard-Tacon.


Taconnaz, Taconnet
Taconet ou taconnet, un des noms vernaculaires du tussilage (Tussilago farfara), voir le mot régional Taconnet. Ce sont aussi des patronymes, peut-être de l´ancien français taconier, « savetier, rapiéceur ».
Le Taconnet, maisons isolées (Le Mouret, district de la Sarine, Fribourg) ;
Crêt Taconnet, rue (Neuchâtel).

De même origine selon Boyer :
Taconnaz, Tacuney en 1326, Taconay au XIXème siècle, hameau, et Montagne de Taconnaz, forêt déclive, Torrent de Taconnaz, affluent de l´Arve issu du Glacier de Taconnaz (Les Houches, vallée de Chamonix, Haute-Savoie).


Taconnerie, Taconnière
Nom de métier ancien français taconier, taconnier, « savetier ou rapiéceur », voir le mot régional tacon.

Taconnerie, « atelier d´un savetier ou rapiéceur » :
Place de la Taconnerie, avec le suffixe d´action -erie (Ville de Genève).

Par féminisation d´un patronyme Taconnier, nom de métier :
La Taconnière, ruines (Saint-Julien-sur-Reyssouze, Bresse, Ain).


Tacul
Mont Blanc du Tacul, 4187m, Epaule du Mont Blanc du Tacul, 4028m, Aiguillette du Tacul, 3913m, Pyramide du Tacul, 3468m, nom qui serait monté d´un lieu-dit, du patois tacul, « lieu retiré, à l´écart, cul de sac » [Bessat 2007].

Taffon
Nant Taffon, petit cours d´eau de la commune de Morillon (Faucigny, Haute-Savoie), avec un patronyme Taffon.

Tagnière, Tanière, Tanières, Tannière, Tannières
Tanière, vieux français tannière, ancien français tanier, taisniere, « tanière », issu par syncope de taissoniere, « lieu où il y a beaucoup de blaireaux », voir Tachenières.
Syr Tagnière, lieu-dit (Cudrefin, district d´Avenches, Vaud) ;
Tanière à l´Ours, lieu-dit en forêt (Yvorne, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Grandes Tanières, forêt déclive (Yvorne, district d´Aigle, Vaud) ;
Tannière, lieu-dit en forêt (Collombey-Muraz, district de Monthey, Valais) ;
Tannières, lieu-dit (Ferlens, district d´Oron, Vaud).

Tagny
Hameau de la commune de Desingy (Genevois, Haute-Savoie), Tagniez en 1295, puis Tagnier, Tagniez et Thagny, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Taniacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Tan[n]ius.

Tague
Hameau de la commune de Saint-Gervais-les-Bains (Val Montjoie, Haute-Savoie), d´un patronyme Tague, du franco-provençal taque, « morceau, pièce ».

Taiche
La Taiche, maison isolée en clairière de la commune de Saint-Brais (District des Franches-Montagnes, Jura), peut-être une syncope du lieu dit voisin Tariche.

Tailla, Taillat, Taillay, Taillaz, Taille,
Taillée, Taillées, Taillemau, Taillères, Tailles,
Taillet, Taillets, Taillinces, Taillis, Taillisse,
Taillus
Bois taillis, bois taillé régulièrement pour en exploiter les repousses ; clairière. Ancien français bois de tail, « bois de coupe », français tailler, probablement du bas latin taliare, « élaguer, couper », dérivé du latin classique talea, « rejeton, bouture ». Pour Bossard, c´est « une coupe importante en forêt ».
La Taille de la Marquise, forêt aux Voirons (Cranves-Sales, Annemasse, Haute-Savoie) ;
Les Tailles, lieu-dit (Ménières, district de la Broye, Fribourg).

Formes patoises :
La Tailla, lieu-dit (Morgins, Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
Bois de la Tailla (Orzens, district d´Yverdon, Vaud) ;
La Taillaz Rossaz, avec un patronyme Rossaz, maisons isolées (Bellevaux, Chablais, Haute-Savoie).

Dérivés avec les suffixes collectifs -at, -ay, -et :
La Taillat, forêt (Corpataux-Magnedens, district de la Sarine, Fribourg) ;
Taillay, lieu-dit en lisière de forêt (Mayens-de-Riddes, Riddes, district de Martigny, Valais) ;
Col du Grand Taillet, 1041m (Chevenoz et la Forclaz, Val d´Abondance, Haute-Savoie) ;
Les Taillets, lieu-dit en forêt (Giez, Pays de Faverges, Haute-Savoie).

Avec le suffixe collectif -ée :
Taillée des Bioles, lieu-dit en forêt (L´Isle, district de Cossonay, Vaud) ;
Les Taillées, forêt (Saint-Thomas, Larringes, Chablais, Haute-Savoie).

Avec le suffixe collectif -ière, ancien français taillier, « taillis » :
Les Taillères, la chaux de Estaleres en 1304, Etalières en 1624, hameau, et Lac des Taillères (La Brévine, district du Locle, Jura).

Avec le suffixe collectif patois -u :
Le Taillus, forêt déclive (Saint-Martin-de-Belleville, Tarentaise, Savoie).

Avec le suffixe -ince :
Les Taillinces, hameau (Noréaz, district de la Sarine, Fribourg).

Français taillis, « petit bois ou partie d´un bois ou d´une forêt, composé(e) d´arbres de petit diamètre que l´on coupe périodiquement, et qui croissent à partir des anciennes souches, par des rejets ou drageons », ancien français tailleis, « taillé » :
Le Taillis, maisons isolées (Entremont, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Taillis, lieu-dit en forêt (Arith, Bauges, Savoie) ;
Bois des Taillis, forêt (Arthaz-Pont-Notre-Dame, Annemasse, Haute-Savoie).

Forme féminine de « taillis » :
En Taillisse, lieu-dit (Payerne, Vaud).

Autre dérivé :
Taillemau, avec un deuxième élément mau, « mauvais », maison isolée (Bulle, district de la Gruyère, Fribourg).

Voir aussi Etaillers.


Taillanderie, Taillanderies
Fabrique d´outils aratoires et taillants, utilisant un marteau mû par l´eau, le martinet. On nomme taillanderie l´ensemble de ces outils, la quincaillerie et les pièces pour les moulins et la charpente. Les taillanderies ont succédé aux martinettes.
Taillanderie, maisons isolées (Coublevie, Pays voironnais, Isère) ;
La Taillanderie, maisons isolées, ancienne forge (Montagnieu, La Tour-du-Pin, Isère) ;
Les Taillanderies, anciennes forges (Tullins, Pays voironnais, Isère).

Taillefer, Taille-Fer
Ce nom peut être un sobriquet désignant soit un forgeron, soit peut-être un valeureux combattant, adjectif ancien français taillefer, « qui tranche le fer [de l´armure] ». Il désigne aussi un lieu d´où l´on extrayait le fer.
Taillefer, lieu-dit en forêt (Sciez, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Taillefer, lieu-dit (Malafretaz, Bresse, Ain) ;
Le Taillefer, chaînon de montagne des Bauges près du lac d´Annecy (Duingt et Entrevernes, Annecy, Haute-Savoie) ;
Le Taillefer, sommet, 2857m, et Le Petit Taillefer, sommet, 2696m (Lavaldens, Valbonnais, Isère) ;
Pont de Taillefer (Charrat, district de Martigny, Valais) ;
Ruisseau de Taillefer, affluent de la Romanche (Livet-et-Gavet, Oisans, Isère) ;
Taille-Fer, Mansum dictum mansum Tally fer en 1296, Charriére ou chemin appelé Taille-Fert en 1612, ancien mas, maintenant un lieu-dit (Cruzilles-lès-Mépillat, Bresse, Ain).

Taillemard
Bois de Taillemard, forêt de la commune de Viuz-en-Sallaz (Faucigny, Haute-Savoie), d´un ancien patronyme Taillemard, peut-être un nom de métier.

Tailleur, Taillour
Nom de métier ou sobriquet, français tailleur, « celui qui taille (des pierres, des vêtements) ».
Le Tailleur, maison isolée (Saint-Cergues, la Côte en Chablais, Haute-Savoie).

Vieux français taillour, ancien français tailleor, « celui qui coupe, qui taille en général » :
Pra du Taillour, ruines en clairière (Icogne, district de Sierre, Valais).


Tairèche, Tariche
D´un mot patois jurassien signifiant « lierre » [Prongué].
Tairèche, forêt déclive (Delémont, Jura) ;
Tariche, forêt déclive (Saint-Brais, district des Franches-Montagnes, Jura).

Talau
La Talau, lieu-dit déclive de la commune de Saxon (District de Martigny, Valais), nom qui pourrait être de même origine que le français talus, ancien français talud, talut, latin impérial talutium, « terrain en pente, versant », du gaulois *talo.

Talent
Le Talent, cours d´eau du district de Lausanne, anciennement Thela, dont il semble que Talent dérive du cas régime.

Talissieu
Commune et village du Valromey (Champagne-en-Valromey, arrondissement de Belley, Ain), Talussiacus en 1144, Ecclesia Taluise en 1198, Taluisieu en 1212, Thaluisiacus en 1265, Prior de Tallussiou vers 1344, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine Talussiacus, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Talussius.

Talloires
Commune et village des Bornes (Annecy-le-Vieux, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie), probablement Talgurium en 867, cellam quae vocatur Talgeria en 879, Talgariam en 916, Tallueriis villa en 1016-1018, Talueriis en 1031-1032, ecclesia Sanctae Mariae Tallueriis en 1107, prior Tallueriarum vers 1344, nom d´origine inconnue.

Talon
Moille Talon, alpage de la commune de Châtel-Saint-Denis (District de la Veveyse, Fribourg), avec un patronyme Talon, de l´anthroponyme germanique *Talo, ancien haut allemand tal, germanique *dala, « vallée ».

Taluse
La Taluse, maison isolée en clairière de la commune de Veytaux (District de Vevey, Vaud), peut-être par féminisation du français talus, voir Talau.

Tamié
Abbaye de Tamié, in monte Stamedei en 1132, Ecclesia Stansmedii en 1134, abbas Tamisii en 1153, monachus Stamedeii en 1188, abbas de Tamedio en 1192, Stamedis abbas sans date, Domus Stamedii en 1216, abbas Tamidii vers 1250, Thamedium et Thamidium en 1260, Tamedei en 1263, Ecclesia de Tamicis en 1264, Ordo Stamedei en 1325, Abbas Tamedi en 1291, Thamedium et Stamedium sans date, puis Thamyé en 1478, etc., abbaye cistercienne fondée en 1132. Selon Gros, la forme Stamedium est une remotivation de lettré basée sur le latin medium, « milieu », comme l´atteste la citation Stamedium, quasi stans medium vers 1183, « Stamedium, soit se trouvant au milieu », Tamié étant à la limite des comtés de Savoie et du Genevois. De plus, Stamedium serait devenu logiquement **Estamié, et non Tamié. Le primitif serait donc Tamedium ou Tamidium, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *[praedium] Tamidium, du nom d´un gallo-romain *Tamidius, variante des gentilices attestés Tamudius, Tamisius, Tamisius, Tamusius. D´autres auteurs font venir Tamié du grec tamieon, « cellier, aire de grange », ce qui n´est corroboré par aucune forme ancienne.
Col de Tamié, Col de Tamyés au XVème siècle, 907m, et Sous le Col de Tamié, maisons isolées (Plancherine, Combe de Savoie, Savoie) ;
Collet de Tamié, 958m (Mercury, Combe de Savoie, Savoie) ;
Ruisseau de Tamié, affluent du Ruisseau du Bard (Seythenex, Bauges, Haute-Savoie) ;
Forêt Domaniale de Tamié (Mercury, Combe de Savoie, Savoie) ;
Forêt Départementale de Tamié (Plancherine, Combe de Savoie, Savoie) ;
Fort de Tamié, anciennes fortifications (Mercury, Combe de Savoie, Savoie).

Probablement de même origine :
Tamié, Montagne de Tamied en 1695, Tamié en 1696, Thamied en 1697, ancien alpage (Cevins, Tarentaise, Savoie).


Tâna, Tâne, Tanna, Tannaz, Tanne,
Tanné, Tannes
Grotte, caverne, tanière. Patois danna, tanna, « caverne, grotte habitée ou habitable, profonde crevasse » [Constantin], celtique *tanna. Mots régionaux savoyards et suisses tanay, tanna, tannaz, tanne, tannet, tanny, tune, « grotte, tanière, trou, caverne » [Pégorier].
La Tâna, hameau (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
La Tâna, cours d´eau affluent de la Sarine (Grandvillard, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Tâne à Damon (Le Sappey, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Tanna à l´Oura, anciennement Fairtho d´Eygrin, avec le patois fairtho, « cave, cellier » (Rochers de Naye, Montreux, district de Vevey, Vaud) ;
Tanna de l´Ermoé, nom patois de la Grotte de l´Ermoy (Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Tannaz, alpage (Le Grand-Bornand, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Tanne aux Chues, patois chue, « chouca » (Rochers de Naye, Montreux, district de Vevey, Vaud) ;
Tanne au Diable, gouffre (Bargy, Cluses, vallée de l´Arve, Haute-Savoie) ;
Tanne Froide, gouffre (Aillon-le-Jeune, Bauges, Haute-Savoie) ;
Les Tannes, maison isolée (Bellevaux, Chablais, Haute-Savoie) ;
Sur le Tanné, lieu-dit (Les Pommerats, district des Franches-Montagnes, Jura).

Voir aussi Covatanne, Danna, Tanay, Tine.


Tanay, Tanée, Tanet, Tannay, Tanne,
Tannes, Tanney
Sapin, ancien haut allemand tanna, « sapin », germanique *danna, « forêt [de sapins] », ou plus probablement « forêt de chênes », du gaulois tanno-, « chêne », qui a donné le français tan, « poudre d´écorce de chêne utilisée pour tanner ». Voir aussi Tanne.
La Tanne, Teinnagia en 1181, probablement d´un tann-hagia, « enclos de sapins », voir Age [Perrenot] (Tramelan, district de Courtelary, Jura bernois) ;
La Tanne, habitat dispersé (Tavannes, district de Moutier, Jura bernois) ;
Les Tannes, lieu-dit (Lignières, Neuchâtel).

Noms collectifs : sapinière, bas latin tannetum :

Avec les suffixes collectifs -ay, -et, -ey :
Tanay, ou plus rarement Taney, hameau, Lac de Tanay, et Col de Tanay, 1440m (Vouvry, district de Monthey, Valais) ;
Tanay, lieu-dit (Clarafond, Genevois, Haute-Savoie) ;
Tanay, de Thaneio en 1182, de Tanayo au XIIIème siècle, Le Tanay en 1536, Taney en 1567, Tasney en 1662, hameau (Saint-Didier-de-Formans, Dombes, Ain) ;
Le Tanay, hameau (Birieux, Dombes, Ain) ;
Les Tanayes, lieu-dit (Saint-Jean-de-Niost, Bresse, Ain) ;
Tanet, maison isolée, Bois Tanet, Foret de Taney en 1699, et Maison de Bois Tanet, maison isolée (Saint-Georges-sur-Renon, Dombes, Ain) ;
Tannay, Taney en 1390, commune et village (District de Nyon, Vaud) ;
Tanney, lieu-dit (Vallon de l´Eau Froide, Chablais vaudois).

Avec le suffixe collectif -ée :
La Tanée, lieu-dit en forêt (Mont-la-Ville, district de Cossonay, Vaud).


Taninges
Canton, commune et village de la vallée du Giffre (Arrondissement de Bonneville, Haute-Savoie), Taningio ou Taningis en 1263, Tagningio en 1445, anciens noms de la commune : Taninge-Flairier et Fleirier près Taninges, voir Flérier. Selon Perrenot il s´agirait d´un ancien *Daningum, « chez les Daningi », dérivé de l´ethnonyme Dani, « les Danois ». Pour d´autres spécialistes, ce serait un ancien Tanniacum, mais il paraît difficile d´imaginer une évolution de ce nom en Taningio.

Tannerie, Tanneries
Endroit où l´on traite le cuir, de tan, « poudre d´écorce de chêne servant au tannage », du gaulois *tanno, « chêne ».
Tannerie, hameau (Massonnens, district de la Glâne, Fribourg) ;
Les Tanneries, maisons isolées en clairière (Le Petit-Bornand-les-Glières, Faucigny, Haute-Savoie).

Taouna, Thônes, Thonon, Thonon-les-Bains, Tonna,
Tonnaz
Noms d´origine gauloise, dérivés de dunon, « place fortifiée ».
La Taouna ou La Thaouna, La Tonnaz en 1419, Thonne et Tauna en 1861, cours d´eau affluent de la Sarine (Grandvillard, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Thônes, ecclesia Taunii vers 1121, de Thono en 1274, anciennement Thoune ou Toune, canton, commune et village des Bornes (Arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie) ;
Thonon-les-Bains, vicus romain Tunonium, peut-être villa donona en 930, Thonuns en 1191, puis Tonon, Prior de Thonons vers 1344, pourrait signifier « la colline au-dessus de l´eau », dunon ayant ici le sens de colline, hauteur, avec le suffixe -on relatif à l´eau ; chef-lieu d´arrondissement, canton, commune et ville du Chablais (Haute-Savoie) ;
Forêt de Thonon (Armoy, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
La Tonna, hameau (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
La Tonnaz, anciennement Thona, hameau, localité la plus ancienne (Praz-sur-Arly, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).

Tapée, Tapiaz, Tappes, Tèpe, Tépiaz,
Teppe, Teppes, Teppet
Côte gazonnée, hauteur gazonnée, du patois alpin teppa, « terre, hauteur », celtique *tippa, « motte », ou selon Boyer du patois tepa, « terrain en friche, parfois gazonné, souvent caillouteux », patois savoyard tèpa, « terre inculte, improductive, sauvage, pauvre, ne produisant rien ; lande, friche » [Viret]. Dans le passé, Teppe aurait aussi désigné des terres donnant un excellent foin.
La Tapée, alpage (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
La Tapiaz, lieu-dit dans une zône de moraines (Plan de l´Aiguille, vallée de Chamonix, Haute-Savoie) ;
Les Tappes, alpage (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
Grande Tèpe, maison isolée, Petite Tèpe, lieu-dit (Le Lieu, district de la Vallée, Vaud) ;
Pointe de la Tépiaz, 2694m (Vallée des Glaciers, Les Chapieux, Savoie) ;
La Teppe, Teppa d´Ay alias d´Espinoux en 1439, hameau (Replonges, Bresse, Ain) ;
Grand Teppe, alpage (Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Teppe de l´Aire, La Teppe de l´Air en 1911, hameau (Foissiat, Bresse, Ain) ;
Les Teppes et Les Grandes Teppes, forêts déclives (Serraval, Bornes, Haute-Savoie) ;
Teppes Basses, lieu-dit (Hermance, Genève) ;
Les Teppes Bellecour, hameau (Saint-Etienne-sur-Reyssouze, Bresse, Ain) ;
Les Teppes d´Allemagne, hameau (Saint-Etienne-sur-Reyssouze, Bresse, Ain) ;
Teppes de Biches, Teppe de Biche sur la Carte de Cassini, hameau (Bâgé-la-Ville, Bresse, Ain) ;
Teppes Vertes, pâturage déclive (Derborence, Conthey, Valais).

Avec le suffixe diminutif -et :
Le Teppet, forêt déclive (Grand Naves, La Léchère, canton de Moûtiers, Tarentaise, Savoie).


Tarascon
Maison isolée en clairière de la commune de Faverges (Haute-Savoie), probablement par transfert du nom de la ville de Provence.

Tardif, Tardis, Tardiva, Tardive, Tardives
Se dit d´un pâturage brouté ou fauché tardivement dans l´année, où la végétation est tardive, du latin populaire *tardivus, « lent, tardif ». Il peut aussi s´agir du patronyme ou sobriquet Tardif attesté.
Champ Tardif, pâturage, nom passé au Lac du Champ Tardif, étang (Manigod, Bornes-Aravis, Haute-Savoie).

Patronyme Tardy de même origine :
Les Tardis ou Les Tardys, Les Tardy en 1443, lieu-dit (Massongex, district de Saint-Maurice, Valais).

Par féminisation :
La Tardive, maison isolée en forêt de la commune de (Monthey, Valais), exposée au nord, peut-être parce que la végétation y est tardive ;
Les Tardives, lieu-dit (Pollieu, Bugey, Ain).

Patois valdôtain féminin tardiva, « tardive » :
Tardiva, alpage, nom monté au Col de Tardiva, 2410m, et à la Crête de Tardiva, 2880m (Gignod, vallée d´Aoste).


Tarentaise
Haute vallée de l´Isère, en Savoie, Tharantaise en 1320, dont le nom vient de Darantasia, Tarantasiae en 450, Tharentasia en 1324, noms romains de la ville de Moûtiers.

Tartarin, Tartarins
Patronyme Tartarin, de l´ancien français tartarin, « de Tartarie ; martin-pêcheur » soit par allusion aux Tartars pour quelqu´un qui est brun de peau ou qui est sauvage, brutal, soit un marchend de tissu, ancien français tartarin, « drap de Tartarie ».
Le Tartarin, hameau (Monthieux, Dombes, Ain) ;
Les Tartarins, hameau (Les Echelles, Chambéry, Savoie).

Tartegnin
Commune et village vaudois du district de Rolle, villa Tritiniaco au XIème siècle, Tertignie au Xème siècle, Tritigniaco en 1018, de Tertinniis en 1205, Tertinins en 1214, Tertinnins en 1220, Tertignins en 1252, Tertygnens en 1265, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Tritiniacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Tritinius, peut-être de Tritus, « usé, harassé » [Jaccard].

Tartels
Les Tartels, maisons isolées de la commune des Brenets (District du Locle, Neuchâtel), probablement d´un patronyme Tartel rare mais attesté en France.

Tataz, Tate, Tates, Tattes
Terrain maigre ou en friche, mot régional tatte, patois romand tacta, tacte, tatta ; patois savoyard tata, « terre inculte, improductive, sauvage, pauvre, ne produisant rien ; lande, friche, teppe » [Viret].
La Tate, maison isolée (Poliez-le-Grand, district d´Echallens, Vaud) ;
Les Tates et sur les Tates, hameaux (Lovagny, Annecy, Haute-Savoie) ;
Les Tattes, lieu-dit (Vernier, Genève) ;
Les Tattes, hameau (Fillinges, Genevois, Haute-Savoie) ;
Bois des Tattes (Burdignin, Vallée Verte, Haute-Savoie) ;
Chemin des Tattes-Brûlées (Saint-Georges, Petit-Lancy, Genève) ;
Chemin de Tattes-Fontaine (Vandoeuvres, Genève) ;
Les Tattes d´Oies, quartier (Nyon, Vaud) ;
Nant des Tattes, cours d´eau affluent du Rhône (Onex, Genève).

Forme patoise :
La Tataz, hameau (Verchaix, Faucigny, Haute-Savoie).


Tatrel, Tatroz
Tatroz, hameau de la commune d´Attalens (District de la Veveyse, Fribourg), Tartro en 1223, Tartrout vers 1230, Tartraud en 1456, Tartraux et Tatrox en 1573, Tatrau en 1668, Tatraux en 1715, puis Tattraux, nom d´origine inconnue ;
Le Tatrel, cours d´eau affluent de la Broye qui arrose Tatroz (District de la Veveyse, Fribourg).

Tattets, Tattettes
Du patronyme Tattet, soit du vieux français taster, latin tastare, « tâter », soit plus probablement de tatte, « terrain maigre ou en friche », avec le suffixe diminutif -et, -ette.
Les Tattets, maisons isolées (La Côte-aux-Fées, district du Val-de-Travers, Neuchâtel) ;
Les Tattettes, maisons isolées (Burtigny, district de Rolle, Vaud).

Taules, Taulet, Thol, Thollon-les-Mémises, Thoules,
Tola, Tolards, Tolas, Toleure, Tollères,
Tollettes, Toula, Toulars, Toule, Toules,
Toulet
Soit un replat, une terrasse, voire un pré rectangulaire, une bande de gazon, une planche de jardin, une terrasse de vigne, patois toula, du latin tabula, « planche, tablette » ; soit une montagne, une colline, bas latin tullum, prélatin *toul, « colline », gaulois *tullos, même sens.
Thol, Apud Tol en 1436, de Tollo vers 1450, Tour de Thol, vestige d´un château sur une petite colline, Le chasteau et maison forte de Tol en 1563, et Bois de Thol, forêt (Neuville-sur-Ain, Bresse, Ain).

Patois valdôtain thoule :
Thoules, hameau (Valpelline, vallée d´Aoste) ;
Thoules, alpage, Lacs des Thoules (Ollomont, vallée d´Aoste), et
Thoules, alpage, Comba des Thoules, vallon parcouru par le Torrent des Thoules (Saint-Rhémy-en-Bosses, vallée d´Aoste).

Patronyme Thoule, de même origine :
Chez les Thoules, hameau, nom passé au Ruisseau des Thoules, sous-affluent de la Dranse (La Chapelle-d´Abondance, Val d´Abondance, Haute-Savoie).

Patois taula, taule, tola, toula, toule, « pré de forme rectangulaire dont le plus grand côté est perpendiculaire à la pente » :
Les Taules, alpage (Mollens, district de Sierre, Valais) ;
Tola, alpage (Valtournenche, vallée d´Aoste) ;
Bella Tola, « belle table », sommet, 3025m, et Lac de la Bella Tola, lieu-dit (Saint-Luc, Val d´Anniviers, Valais) ;
Les Tolas, ferme isolée (Le Châtelard, district de la Glâne, Fribourg) ;
La Toula (Montana, district de Sierre, Valais) ;
Aiguille de Toule, 3534m, Col Occidental de Toule, 3444m, Col Oriental de Toule, 3411m, Glacier de Toule (Massif du Mont-Blanc, vallée d´Aoste) ;
Toules, alpage (Conthey, Valais) ;
Toules, pâturage déclive, nom monté à la Pointe des Toules, sommet, 2727m (Liddes, district d´Entremont, Valais).
Fin des Toules, lieu-dit (Grandvillard, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Lac des Toules (Bourg-Saint-Pierre, Val d´Entremont, Valais) ;
Le Toulet, pâturage (Le Petit-Bornand-les-Glières, Faucigny, Haute-Savoie).

Avec le suffixe collectif -ère :
Les Tollères, Les Téleires sur la Carte Nationale, maison isolée (Sâles, district de la Gruyère, Fribourg).

Avec les suffixes -ar, -ard :
Les Tolards, lieu-dit (Prévondavaux, district de la Broye, Fribourg) ;
Les Toulars, lieu-dit dans les falaises des Diablerets (Bex, district d´Aigle, Vaud).

Avec le suffixe -eure :
Le Toleure, Tolere en 1597, cours d´eau affluent de l´Aubonne (District d´Aubonne, Vaud).

Avec le suffixe -on probablement de l´ancien français tolon, « colline, éminence » :
Thollon-les-Mémises, duas partes Tholonaei en 1017, de Tolhono en 1250, Tholons en 1246, nommé aussi Thollon, commune et village du Pays de Gavot (Arrondissement de Thonon-les-Bains, Haute-Savoie) ;
Le Crêt Thollon, lieu-dit (Saint-Paul-en-Chablais, Pays de Gavot, Haute-Savoie).

Avec les suffixes diminutifs -et, -ette :
Le Taulet, lieu-dit (Randogne, district de Sierre, Valais) ;
Les Tollettes, lieu-dit (Blonay, district de Vevey, Vaud).

Voir aussi Thoulasèche.


Taupe, Taupinière
La Taupe, maison isolée de la commune de Saint-Aubin-Sauges (District de Boudry, Neuchâtel), probablement d´un sobriquet.

Par féminisation d´un patronyme Taupin, sobriquet d´une personne de teint foncé :
Taupinière, maison isolée (Saint-Georges-sur-Renon, Dombes, Ain).


Tauré, Toré
Du patois jurassien toré, ancien français tor, « taureau », désigne probablement un pâturage réservé à ce bovin [Prongué].
Tauré, lieu-dit (Réclère, district de Porrentruy, Jura) ;
Le Toré, lieu-dit (Pleigne, district de Delémont, Jura) ;
Le Toré, lieu-dit, peut-être de même origine (Burtigny, district de Rolle, Vaud).

Taureau, Taureaux, Torin
Français taureau, « bête à cornes qui est le mâle de la vache », ancien français taur, latin taurus.
Corne au Taureau, sommet, 2630m, et Pas au Taureau, col, 2479m (Samoëns et Sixt, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Taureaux, pâturage (Sixt-Fer-à-Cheval, Faucigny, Haute-Savoie).

De l´adjectif latin taurinus, « de taureau, de boeuf » :
Torin, hameau (Pontey, vallée d´Aoste).


Tauredunum
Montagne ou fort situé sur une montagne, nommé Tauredunum, Tauretunum, « Mont Taurus », colline du taureau, du gaulois tauro- autre forme de taruos, « taureau », racine indo-européenne *tauros, et dunum, du gaulois dunon. En 563, une partie de cette montagne s´effondra, causant la destruction de plusieurs village sur les bords du Léman, comme Bret, Glérolles, Rivaz et Pennelucos, et causant des dégats jusqu´à Genève. Selon Marius, évêque d´Avenches : « Hoc anno, (...) mons validus Tauretunensis, in territorio Vallensi (...) », traduction « (...) la grande montagne du Tauretunum, dans le territoire du Valais, tomba si subitement, qu´elle couvrit un château (castrum) dont elle était voisine et des villages avec tous leurs habitants ; elle agita tellement le lac (...) que, sorti de ses deux rives, il détruisit de très anciens villages avec hommes et troupeaux (...). Il entraîna avec furie le pont de Genève, les moulins et les hommes, et étant entré dans la cité de Genève, il y fit périr plusieurs personnes. » On identifie le Tauredunum avec le Grammont, et le lieu de l´effondrement avec le lieu-dit Dérochiaz, où des traces d´éboulement sont encore visibles. Toutefois, selon un autre écrivain contemporain, Grégoire de Tours, la chute du Tauredunum écrase un castrum et obstrue le lit du Rhône, créant un barrage qui retient les eaux du fleuve. Ce barrage finit par céder, causant un raz de marée qui provoque les dégats décrits par Marius. Si l´on suit cet auteur, la catastrophe ne peut pas se situer près du lac, mais dans un défilé en amont de Saint-Maurice. Comme l´abbaye d´Agaune n´a pas été détruite, cette hypothèse ne tient pas. Il y a peut-être eu confusion avec la catastrophe qui détruisit Evionnaz, probablement due à un éboulement causé par le torrent de Saint-Barthélémy, dont le cône de déjection a formé le Bois Noir.

Tavaillon
Endroit où l´on fabriquait les tavaillons ou endroit où l´on coupait du bois servant à la fabrication des tavaillons.
Le Tavaillon, maisons isolées, et Ruisseau du Tavaillon, affluent du ruisseau de la Duche (Grand-Bornand, Bornes, Haute-Savoie).

Tavan
Lieu-dit de la commune de Saint-Jorioz (Annecy, Haute-Savoie), patronyme emprunté au patois tavan, « taon », latin tabanus, même sens.

Tavaneuse
Chalets de Tavaneuse, alpage, Ruisseau de Tavaneuse, émissaire du Lac de Tavaneuse, nom monté au Roc de Tavaneuse, sommet, 2156m, et au Col de Tavaneuse, 1997m (Abondance, Val d´Abondance, Haute-Savoie), peut-être du patois tavan, « taon », latin tabanus ou du patois tavi, tavé, voir Tavé, et celtique *vanno, « pente », voir Van, ou encore du celtique *tavan, « tronc d´arbre », avec le suffixe -euse.

Tavannes
Commune et village du district de Moutier (Jura bernois), nom allemand Dachsfelden, « aux champs des blaireaux », Theisvenna en 866, Tehisvenna en 884, Tasvenne et Thesvenna en 967, Tasveno en 1147, Tasuenna vers 1181, Tasevenna en 1241, Tasvanne en 1258, Tavannes en 1258, Tavennes en 1301, Tavagnes en 1364, aussi Thasvanne, Taffennas et Tasueno, etc, d´un nom primitif *Þahs-winja, ancien haut allemand dahs, germanique *þahsu, « blaireau », et gothique vinja, germanique *venjô, « pâturage » [Perrenot].
Tavannes, lieu-dit (Bofflens, district d´Orbe, Vaud).

Tavanny

En Tavanny ou Tavannay, lieu-dit de la commune de Bossonnens (District de la Veveyse, Fribourg), lieu envahi de taons, du patois tavan, « taon », latin tabanus, même sens, avec le suffixe collectif -y [Bossard].

Tavé, Taves
1. Patois tava, « pacages en terrasses où les génisses se reposent », patois tavé, tavi, « planche, plateau, table, dalle de rocher », du bas latin tavellum, latin tabella, « planchette ». En patois valaisan, le mot tavé signifie « moule à beurre, planchette dont on recouvre le fromage dans la presse ».
Taves du Dolent, lieu-dit (Val Ferret, Orsières, district d´Entremont, Valais) ; 2. Sommet caractérisé par des dalles de rocher, même origine.
Le Grand Tavé, sommet, 3158, et Le Tavé des Chasseurs, sommet, 3165 (Fionnay, Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Voir aussi Tavaneuse, Tavel.


Tavel
Du latin tabernae, voir Tavernes.
Tavel, Tabernae vers 1150, Tavels en 1228, Tabernis en 1255, nom allemand Tafers, commune et village (District de la Singine, Fribourg) ;
Tavel, Tavelz en 1250, quartier (Clarens, Montreux, district de Vevey, Vaud).

Voir aussi Orbe, Tabernae en 1190.


Taverne, Tavernes, Tavernettes
Du latin tabernae, qui peut désigner une taverne de voyageurs, un relais, une étape, mais aussi des maisons en bois ou des habitations de paysans.
Taverne, alpage (Nus, vallée d´Aoste) ;
Les Tavernes, nom primitif Frigida villa en 1343, Froydevillaz en 1592, puis emplacement d´une ancienne auberge édifiée en face de l´abbaye de Hautcrêt, Tabernae, puis in taverna en 1463, le nom actuel datant de 1650-1670 (District d´Oron, Vaud) ;
Es Tavernes, lieu-dit (Moudon, Vaud).

Avec le suffixe diminutif -ette :
Les Tavernettes, maisons isolées (Charvonnex, Vallée de la Filière, Haute-Savoie).

Voir aussi Maltaverne, Orbe, Tavel.


Tavernost
Château de Tavernost, Taverno en 1299-1369, Tavernost en 1567 et 1675, Tavernos en 1650, château de la commune de Francheleins (Dombes, Ain), et Bois de Tavernost, forêt voisine (Chaneins, Dombes, Ain), probablement d´un cognomen *Tabernus, latin taberna, « cabane, hutte, barraque, chaumière ; auberge, taverne ; boutique, échope ; magasin ».

Taverole
Hameau de la commune de Vacheresse (Val d´Abondance, Haute-Savoie), peut-être un diminutif avec le suffixe -ole de Tavé.

Taveyanne
Hameau de la commune de Gryon, district d´Aigle (Vaud), Taviglianaz au XVIIIème siècle, soit de même origine que Taves, soit du mot régional tavillon, « bardeau ».

Tchâfouè
Le Tchâfouè, lieu-dit de la commune de Courtedoux, district de Porrentruy (Jura), patois jurassien pour Chaufour [Prongué].

Tchaibez
Patois jurassien tchaibié, « défriché, essarté », voir Chaibiat.
Tchaibez, lieu-dit (Souboz, district de Moutier, Jura bernois) ;
Ruisseau de Tchaibez, affluent de la Sorne (Souboz, district de Moutier, Jura bernois).

Tchaimps Montaints, Tchaimps Tainais
Patois jurassien tchaimps, « champs », avec un nom de personne [Prongué] ou un qualificatif.
Les Tchaimps Montaints, patois pour Champs Montants, hameau (Courtedoux, district de Porrentruy, Jura) ;
Les Tchaimps Tainais, probablement avec un diminutif patois du nom Etienne, lieu-dit (Courtedoux, district de Porrentruy, Jura).

Tcheminat
Le Tcheminat, hameau de la commune de Glovelier (District de Delémont, Jura), forme patoise de cheminat, « petit chemin », avec le suffixe jurassien -at, éventuellement par un patronyme attesté Cheminat.

Tchenets
Les Tchenets, lieu-dit de la commune de Courtepin (District du Lac, Fribourg), forme patoise fribourgeoise de Chenet, « chênaie ».

Tchertau
Lieu-dit de la commune de Bure, district de Porrentruy (Jura), pourrait être un diminutif patois de Essert [Prongué].

Tchété
Derrie le Tchété, maison isolée de la commune de Pleigne, district de Delémont (Jura), « derrière le château », nom allemand Hinterschloss, même sens, patois jurassien tchété, « château », allusion au château aujourd´hui ruiné de Löwenburg.

Tchiésey, Thiésaz
Variantes patoises de Chiésaz, Chiésey.
Tchiésey, Tschiesaz en 1906, hameau (Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
Thiésaz, maisons isolées (Troistorrents, district de Monthey, Valais).

Tchivra
La Pouta Tchivra, alpage de la commune de Cerniat (District de La Gruyère, Fribourg), « la chèvre sale », avec le patois tchivra, « chèvre ».

Tcholeire, Thiolay, Thiole, Thioleyres, Thiolière,
Thiollaz, Thiollet, Thuile, Thuilette, Tilèrie,
Tiolay, Tiole, Tioleire, Tiolères, Tioleyre,
Tioleyres, Tiollière, Tuilerie, Tuileries, Tuilière,
Tuilières
Endroit où l´on extrait l´argile, ou bien où l´on fabrique les tuiles, tuilerie, ou parfois lieu où l´on a retrouvé des tuiles pouvant dater de l´époque romaine. Du bas latin tiola, latin tegula, « tuile », *teguletum, « tuilerie ».

Vieux français thuille, « tuile » :
La Thuile, Cura de Tuellia vers 1344, Tullia en 1488, La Thuille au XIXème siècle, commune et village de la Combe de Savoie (Saint-Pierre-d´Albigny, arrondissement de Chambéry, Savoie) ;
La Thuile, commune et village, Ariolica sur la Table de Peutinger, nom composé de ario-lica, « [lieu] devant la falaise », latinisé en Ariolicum au IIIème siècle, Tuelia et Tullia au XIIIème siècle, La Tuille en 1652, mais selon Berton, cité par Boyer, thuile signifierait « raccard » en patois valdôtain (Vallée d´Aoste).

Avec le suffixe diminutif -ette :
La Thuilette, maisons isolées (Montsapey, Basse-Maurienne, Savoie).

Mots régionaux thiole, tiole, « tuile » :
Le Thiolay, Le Tiolay sur la Carte IGN, Le Thiolet en 1911, maison isolée (Joyeux, Bresse, Ain) ;
Thiole, Thiola en 1844, hameau (Simandre-sur-Suran, Revermont, Ain) ;
Sous Tiolay, lieu-dit (Serrières-de-Briord, Bugey, Ain) ;
La Tiole, alpage (Lignerolle, district d´Orbe, Vaud).

Avec le suffixe collectif patois -az :
Les Thiollaz, lieu-dit (Nangy, Genevois, Haute-Savoie).

Avec le suffixe collectif -et :
Thiollet, hameau (Montmerle-sur-Saône et Francheleins, Dombes, Ain).

Français tuilerie, « lieu où l´on fait de la tuile » :
La Tuilerie, maison isolée (Courfaivre, district de Delémont, Jura) ;
Les Tuileries, Thuillerie au XVIIIème siècle (Carte de Cassini), hameau (Bellevue, Genève).

Français régional tuilière, ancien français tuilliere, « tuilerie, four à tuiles » :
La Tuilière, maison isolée (Bulle, district de la Gruyère, Fribourg) ;
La Tuilière, La Thuillière en 1764, maisons isolées (Champvent, district d´Yverdon, Vaud) ;
La Tuilière, loco dicto in Thioleria en 1497, localité disparue (Cessy, Pays de Gex, Ain) ;
Les Tuilières, hameau (Bernex, Genève) ;
Les Tuilières, la Tioleri en 1308, lieu-dit (Saint-Benoît, Bugey, Ain).

Patois thiolere, tiolaire, « tuilerie » :
Les Thioleyres, à la Thiolere en 1266, tuilerie en activité jusque vers 1860, commune et village (District d´Oron, Vaud) ;
La Thiolière, La Tiollière sur la Carte IGN, hameau (Cognin, Chambéry, Savoie) ;
La Thiolière, hameau (Toussieux, Dombes, Ain) ;
Tioleire, maisons isolées (Corcelles-le-Jorat, district d´Oron, Vaud) ;
Tioleire, colline boisée (Bavois, district d´Orbe, Vaud) ;
Les Tiolères, lieu-dit à proximité de La Tuilerie (Fétigny, district de la Broye, Fribourg) ;
La Tioleyre, maison isolée (Cully, district de Lavaux, Vaud) ;
Les Tioleyres, lieu-dit (Lussy-sur-Morges, district de Morges, Vaud) ;
La Tiollière, hameau (Saint-Cassin, Chambéry, Savoie).

Forme patoise valaisanne :
Plan de Tcholeire, lieu-dit où ont été trouvées des tuiles et des briques d´un aqueduc romain (Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais), nom monté à l´Arête de Tcholeire, en limite de la vallée d´Aoste, qui culmine à la Pointe de Barasson, 2963m.

Autre dérivé :
Tilèrie, maison isolée en clairière (Eclépens, district de Cossonay, Vaud).

Voir aussi Lathuile.


Tchottons
Plan des Tchottons, pâturage de la commune de Bourg-Saint-Pierre (District d´Entremont, Valais), peut-être une forme patoise de Chottes, « abri d´alpage », avec le suffixe diminutif -on.

Tchoume, Tsaumette, Tseumette, Tsouma, Tsoume,
Tsoumiaux, Tzoumaz
Endroit plat où le bétail se repose et rumine. Patois tsaumo, tsouma, voir Choumes. D´après Fellay, tsé a la même signification.
Tête de Tchoume, 2352m (Saint-Oyen et Saint-Rhémy-en-Bosses, vallée d´Aoste) ;
Tsouma, hameau en clairière (Isérables, district de Conthey, Valais) ;
Tsoume des Boucs, en patois a tsoeuma di bo, « bouc » signifiant ici « chamois » (Chanrion, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Tzoumaz, hameau (Mayens-de-Riddes, Riddes, district de Martigny, Valais).

Avec le suffixe diminutif -ette :
Tsaumette, maisons isolées en clairière (Mâche, Hérémence, district d´Hérens, Valais) ;
La Tseumette, alpage (Mauvoisin, Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Avec le suffixe -aux :
Les Tsoumiaux, lieu-dit (Ormont-Dessous, district d´Aigle, Vaud).


Tchu
Patois jurassien chu, tchu, tschu, « sur, au-dessus ».
Tchu l´Otâ, lieu-dit (Ocourt, district de Porrentruy, Jura).

, Teck
Anciens fiefs des ducs de Teck au XIVème siècle. semble être la forme patoise de Teck.
Champ du Té, lieu-dit (Roche-d´Or, district de Porrentruy, Jura) ;
Sur le Té, lieu-dit (Porrentruy, Jura) ;
Fin du Teck, anciennement Finage du Teck, lieu-dit (Epauvillers, district des Franches-Montagnes, Jura).

, Tey, Thex, They, Theys,
Thil, Thoux, Thoys, Thyl, Til,
Tilenet, Tille, Tillerey, Tilleries, Tilles,
Tillet, Tillettes, Tilleul, Tilleuls, Tillex,
Tillot, Tilly
Tilleul (Tilia cordata) ; bosquet ou forêt de tilleuls.

Français tilleul, du diminutif latin populaire *tiliolus de *tilius :
Fin du Tilleul, lieu-dit (Tramelan, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Le Tilleul, hameau (Coligny, Bresse, Ain) ;
Chalets du Gros Tilleul, alpage (Faverges, Haute-Savoie) ;
Les Tilleuls, maisons isolées (Montluel, Dombes, Ain) ;
Combe des Tilleuls, lieu-dit (Crémines, district de Moutier, Jura bernois) ;
Pré des Tilleuls, lieu-dit (Villette-sur-Ain, Dombes, Ain) ;
Villa des Tilleuls, quartier (Treffort-Cuisiat, Revermont, Ain).

Tilleuls plantés par le Duc de Sully (1559-1641), ministre d´Henri IV, qui planta des milliers d´arbres en France :
Tilleul de Sully, arbre remarquable de Génissiat (Injoux-Génissiat, Michaille, Ain) ;
Tilleul de Sully, arbre remarquable (Villes, Michaille, Ain).

Ancien français til, bas latin tilium, latin tilia, « tilleul » :
Le Til, hameau (Miribel-les-Echelles, Chartreuse, Isère).

Par féminisation, et aussi ancien français tille, « écorce de tilleul, planche de tilleul » :
La Tille, lieu-dit (Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais), et Torrent de la Tille, affluent de la Vièze (Troistorrents et Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais) ;
Les Tilles, lieu-dit en forêt (Fully, district de Martigny, Valais) ;
Grange des Tilles, hameau (Rennaz, district d´Aigle, Vaud).

Dérivés avec les suffixes collectifs -et, -ette, -ex -y, ancien français tillaie, « lieu planté de tilleuls » :
Le Tillet, hameau (Curciat-Dongalon, Bresse, Ain) ;
Les Tillettes, maisons isolées (Le Lieu, Vallée de Joux, Vaud) ;
Bois du Tillex, forêt (Bonvillars, district de Grandson, Vaud) ;
Le Tilly, forêt déclive (Vernayaz, district de Saint-Maurice, Valais).

Avec les suffixes collectifs -eret, -erey, -erie :
Tilleret Bas, Tilleret Derrière et Tilleret Haut, Le Tillerey en 1911, maisons isolées en clairière (Chézery-Forens, Pays de Gex, Ain) ;
Le Tilleret, hameau (Saint-Alban-Leysse, Chambéry, Savoie) ;
Les Tillerets, lieu-dit en forêt (Saint-Georges-de-Commiers, Pays grenoblois, Isère) ;
Tillerey, lieu-dit en forêt (L´Abergement, district d´Orbe, Vaud) ;
Tillerey, hameau (Saint-Alban-de-Montbel, Avant-Pays savoyard, Savoie) ;
Bois du Tillerey, forêt, et Sur le Tillerey, lieu-dit (Germagnat, Revermont, Ain) ;
En Tilleries, vignes (Eclépens, district de Cossonay, Vaud).

Ancien français tillot, « tilleul » :
Le Tillot, hameau (Saint-Ursanne, district de Porrentruy, Jura).

Patois they, tey, etc., « tilleul ». Toutefois Aebischer rapproche tey du patois , « toit », du latin tectum :
Le Té, maison isolée (Le Glèbe, district de la Sarine, Fribourg) ;
Le Tey, hameau (Finhaut, district de Saint-Maurice, Valais) ;
En Tey, alpage (Alpages de Monthey, Val d´Illiez, district de Monthey, Valais) ;
Les Teys, maison isolée (Grandvillard, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Forêt des Teys (Torgon, Vionnaz, district de Monthey, Valais) ;
Bas Thex, hameau, et Haut Thex, maison isolée (Le Biot, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
Le They (Morgins, Val d´Illiez, district de Monthey, Valais) ;
Theys, Tesum et Theis au XIIème siècle, Tesium, Teseum, Tes et vallis de Teys, de Thesio et Theysium au XIIIème siècle, commune et village de Belledonne (Goncelin, arrondissement de Grenoble, Isère) ;
Thil, Til en 1214, Thil en 1258, Apud Tyl en 1285, Thil en 1790, commune et village de la Dombes (Miribel, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain) ;
Le Thoux, hameau (Taninges, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Thoys, Thuey en 1444, Thoy en 1498, Thuy en 1579, hameau (Arbignieu, Bugey, Ain) ;
Le Thyl et Le Thyl dessous, hameaux, et Chalets du Thyl, alpage (Valmeinier, Maurienne, Savoie).

Peut-être de même origine, diminutif en -et d´un nom collectif :
Tilenet, forêt (Bretonnières, district d´Orbe, Vaud).

Voir aussi Feurtille.


Têche
Commune et village du Chambaran (Saint-Marcellin, arrondissement de Grenoble, Isère), ecclesia de Tescha au XIème siècle, ecclesia de Techis au XIIIème siècle, ecclesia de Teschi au XIVème siècle, peut-être du latin tesca, « contrées sauvages, lieux déserts ».

Tèches
Les Tèches, hameau de la commune de Lavey (District d´Aigle, Vaud), du mot régional vaudois tèche, patois tètsé, « tas, pile de bois » [Jaccard].

Teile, Toile
Lieux-dits situés au bord de la Thielle, dont les noms reprennent l´une des anciennes dénominations de ce cours d´eau.
Sur Teile, lieu-dit (Yverdon-les-Bains, district d´Yverdon, Vaud) ;
Sur Toile, lieu-dit (Mathod et Suscévaz, district d´Yverdon, Vaud).

Teillères
Les Teillères, hameau de la commune de Cormaranche-en-Bugey (Bugey, Ain), Puteus de Teleria en 1140, Locus de Tellières au XIVème siècle, Les Teillières en 1911, latin médiéval teleria, « officina ubi tela texitur (atelier où l´on tisse la toile) » [du Cange].

Teinda, Tenda, Tendieu, Tendues, Thendia,
Tinda, Tinde
Dérivé de L´Attenda avec déglutination de l´article, lieu où l´on attend le gibier, poste d´affut pour la chasse au chamois ou au renard [Guex], ou plus souvent dérivé du participe passé féminin patois de « tendre » pour désigner un terrain en pente.
La Tenda, maison isolée (Vallon d´Emaney, Le Trétien, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Le Tendieu, hameau (La Clusaz, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Les Tendues, alpage (Praz-sur-Arly, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Tinda, lieu-dit déclive (Ayer, Val d´Anniviers, Valais) ;
La Teinda, forêt déclive (Saint-Jean, Val d´Anniviers, Valais) ;
Glacier de la Thendia, nom probablement monté d´un lieu-dit (Aiguilles de Chamonix, massif du Mont-Blanc, Haute-Savoie) ;
La Tinde, anciennement La Tinda, hameau, et Forêt de la Tinde (Evolène, district d´Hérens, Valais).

Teinture
Emplacement d´une teinturerie, souvent associée à une filature.
La Teinture, maisons isolées (Yens, district de Morges, Vaud).

Teisa, Teise, Teisé, Teises, Tensoz,
Tésailles, Téset, Toise
Ces noms de lieux qui signifient « étendu, vaste » sont issus du patois teija, dérivé du latin vulgaire *tensa, « étendue », participe passé féminin de tendere, « tendre » [Guex].
Teisa, hameau (Isérables, district de Conthey, Valais) ;
Lui Teise, alpage (Montagne de Fully, district de Martigny, Valais) ;
Grand Teisé, alpage (Dorénaz, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Les Lués Teises, pâturage déclive (Nendaz, district de Conthey, Valais) ;
Le Téset, lieu-dit en forêt (Collombey-Muraz, district de Monthey, Valais) ;
Les Toises, lieu-dit (Saxon, district de Martigny, Valais) ;
Longues Toises, lieu-dit (Courfaivre, district de Delémont, Jura).

Peut-être de même origine :
Tensoz, anciennement Teinso et Tensioz, hameau (Saint-Vincent, vallée d´Aoste).

Avec le suffixe collectif ou péjoratif -aille :
Les Tésailles, alpage (L´Etivaz, Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Voir aussi Teisejeurs, Teysachaux.


Teisejeurs, Teise-Joux, Toise à Jeur
Ces noms composés signifient « forêt(s) étendue(s) », voir Teise, « étendu, vaste », et Joux, Jeur, « forêt de montagne ».
Les Teisejeurs, hameau d´alpage (L´Etivaz, Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Teise-Joux, forêt (Gryon, district d´Aigle, Vaud) ;
Toise à Jeur, alpage (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Téjere
Lieu-dit de la commune de Liddes, district d´Entremont (Valais), peut-être d´un mot patois teija, « étendue », voir Teise.

Telliers
Monts Telliers, deux sommets en limite de Bourg-Saint-Pierre et du val Ferret, district d´Entremont (Valais), 2949 et 2951m, selon Guex c´est une déglutination de Montelliets, « petit monts », voir Monteiller.

Temela, Temelet, Temeley, Témelin, Teumelet,
Thimel, Thumel, Thymelay, Thymelets, Timalets,
Tomelet, Tomeley, Toumalay, Tumelay, Tumet
Thymier ou sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia), nom local timier, nom patois temala, temé [Guex].
Le Temela, maison isolée (Morgins, Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
Le Plan Thimel, forêt déclive (Montricher-Albanne, Maurienne, Savoie) ;
Thumel, hameau (Rhêmes-Notre-Dame, vallée d´Aoste).

Lieu où croît le thymier, noms dérivés avec les suffixes collectifs -ay, -et, -ey :
Le Temelet, maison forestière (Les Marécottes, Salvan, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Le Temeley, alpage (Leysin, district d´Aigle, Vaud) ;
Témelin, alpage (Sallanches, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Le Teumelet, lieu-dit (Valmeinier, Maurienne, Savoie) ;
Le Thymelay, maison isolée (Saint-Guérin, Beaufort, Savoie) ;
Les Thymelets, ruines (Valloire, Maurienne, Savoie) ;
Les Timalets, maison isolée (Arâches-la-Frasse, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Le Tomelet, lieu-dit (Liddes, district d´Entremont, Valais) ;
Le Tomeley, Themaley en 1469, maison isolée, Bois du Tomeley (La Forclaz, Ormont-Dessous, district d´Aigle, Vaud) ;
Toumalay, alpage, nom monté aux Rayes de Toumalay, falaise creusée de nombreuses rigoles (L´Etivaz, Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Tumelay, forêt, et Ruisseau de Tumelay (Chanay, Bugey, Ain) ;
Le Tumet, Le Tumex en 1911, maisons isolées (Billiat et Injoux-Génissiat, Michaille, Ain).


Tempêteries
Les Tempêteries, lieu-dit de la commune de Bullet, district de Grandson (Vaud), nom collectif de tempête avec le suffixe -erie, du latin vulgaire *tempesta, « temps (bon ou mauvais) ».

Temple, Temples
Français temple, « édifice public consacré au culte de la divinité ». En particulier, « lieu où demeuraient, en certaines villes, les chevaliers nommés Chevaliers du Temple ou Templiers ». Du latin templum, « espace consacré ».
Le Temple, lieu-dit (Balan, Dombes, Ain) ;
Le Temple, Domus Templi de Molisola en 1232, al Trenplo et Li Maisons de Maillisola vers 1341, Le temple de Molissole en 1555, Le Temple de Mollissole sur la Carte de Cassini, maisons isolées, ancienne Commanderie de l´ordre des Templiers, puis de l´ordre de Saint-Jean de Jérusalem, et Pré du Temple, Terre du Temple, lieux-dits, voir aussi Molissole (Druillat, Bresse, Ain) ;
Le Temple, hameau, et Pont du Temple, sur le Bief de l´Etang (Montrevel-en-Bresse, Bresse, Ain) ;
Le Temple, hameau (Reyssouze, Bresse, Ain) ;
Le Temple de Vaulx, in domo Templi de Vallibus ultra Lugdunum lors du Procès des Templiers en 1310, maisons isolées (Vaulx-Milieu, La Tour-du-Pin, Isère) ;
Les Temples, lieu-dit (Sandrans, Dombes, Ain).

Tempriva
Maison isolée en clairière de la commune d´Attalens, district de la Veveyse (Fribourg), du latin temporiva, « printanier », pour un terrain probablement bien ensoleillé [Aebischer].

Tena, Téna, Tenailles, Tenalles, Tenasses,
Tenaz, Ténaz, Tène, Tenette, Tennes,
Tine, Tines, Tinnaz, Tyné
Dépression en forme de cuvette creusée par l´érosion torrentielle, élargissement local dans une cluse étroite. En Savoie, ces termes désignent une caverne, voir Tanne. Patois tena, latin tina, « cuve ».
La Tena, hameau (Haute Nendaz, district de Conthey, Valais) ;
Clos Tena, maison isolée (Broc, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Pont de la Téna, pont romain (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
Arête de la Tenaz, 1969m, et Col de la Tenaz, 1921m (Grand Massif, Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Torrent de la Ténaz, affluent de la Dranse de la Manche (Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Tène, lieu-dit au bord du lac, pourrait venir d´un adjectif féminin local tène, « peu profonde », du latin tenuis, « mince, fin, ténu, léger » [Jaccard] (Marin-Epagnier, Neuchâtel) ;
Combe es Tennes, peut-être de même origine, lieu-dit (Fontenais, district de Porrentruy, Jura) ;
La Tine, nom allemand Bochten (District de la Gruyère, Fribourg) ;
La Tine, la Tina et Tinaz en 1256, la Tyna en 1294, hameau (Rossinière, district du Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
La Tine, hameau, Gorge de la Tine, lieu-dit (Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
Trou de la Tine, grotte (Salève, Haute-Savoie) ;
Les Tines des Fonds, gorges du Giffre des Fonds (Sixt-Fer-à-Cheval, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Chalets de Tinnaz, alpage (Le Petit-Bornand-les-Glières, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Le Tyné, lieu-dit (Grône, district de Sierre, Valais).

Diminutif de Tena avec le suffixe -alle [Aebischer] :
Les Tenailles, ou Les Tenalles, maison isolée (Ecublens, district de la Glâne, Fribourg) ;
Les Tenalles, cours d´eau affluent du Nant de Gillon (Bassin du Fier, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif -ette :
La Tenette, cours d´eau affluent de la Mérine (District de Moudon, Vaud).

Avec le suffixe péjoratif -asse :
Les Tenasses, alpage (Saint-Légier-La-Chiésaz, district de Vevey, Vaud) ;
Ruisseau des Tenasses, cours d´eau sous-affluent de la Sarine (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud).


Tenade
Lieu où l´on rassemble le troupeau pour le repos du milieu du jour, du français tenir [Guex].
La Tenade, lieu-dit (Val Ferret, Orsières, district d´Entremont, Valais).

Tenay
Commune et village du Bugey (Saint-Rambert-en-Bugey, arrondissement de Belley, Ain), Super Tinnaium vers 1130, Ecclesia Sancti Andreae de Tenayo en 1191, Tynnay en 1253, Tignay en 1339, Supra Tygnayum en 1385, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Attieniacum, dérivé avec le suffixe -acum du nom d´homme romain Attienus [Nègre 1990].

Tencin
Commune et village du Grésivaudan (Goncelin, arrondissement de Grenoble, Isère), de Tencino et Tencins en 1090, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine dérivé du nom d´homme gaulois Tancinus [Nègre 1990] ou Tincius [Bocquet], et rivus de Tencinum au XIIIème siècle, rivus magnus Tensinum au XVème siècle, cours d´eau qui traverse la commune.

Teni
Crêt Teni, petit sommet de la commune de Montalchez (District de Boudry, Neuchâtel), peut-être « crêt ténu », vieux français tenve, latin tenuis, « mince, ténu, petit, chétif ».

Tenie, Tènnements
Vieux français ténement, tennement, terme de jurisprudence féodale : métairie dépendante d´une seigneurie, aussi terres que quelqu´un possède, tenure, bien-fonds concédé autrefois en bail héréditaire.
La Tenie, diminutif, maisons isolées (Bure, district de Porrentruy, Jura) ;
Es Tènnements, maison isolée (Lajoux, district des Franches-Montagnes, Jura).

Tenneverge
Pic de Tenneverge ou Tanneverge, 2985m, Ténevérge en 1417 Col de Tenneverge, 2484m, nom probablement monté du Vallon de Tenneverge, nom d´origine inconnue (Le Fer à Cheval, Haut-Giffre, Haute-Savoie).

Tenou
Lieu-dit de la commune de Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont (Valais), viendrait de l´adjectif latin tenuis, « petit, maigre », pour désigner un terrain couvert de maigres gazons [Guex]. Nom monté à la Pointe de Tenou, sommet, 2785m.

Ter
Lac Ter, petit lac de la commune du Lieu, district de la Vallée (Vaud), Laytel au XIVème siècle, diminutif avec le suffixe -el de layt, syncope de layet, diminutif avec le suffixe -et de lac ; Laytel est devenu *layter, puis Lac Ter, d´où la fausse dérivation par remotivation en lacus Tertius, car c´est aussi le troisième lac en importance de la vallée de Joux.

Teraula
Teraula d´Amont, Teraula d´Avau et Teraula du Milieu, maisons isolées d´Albeuve, commune du Haut-Intyamon, district de la Gruyère (Fribourg), ancien Tirola, diminutif de terra, « terre » ; c´est aussi un patronyme.

Terche, Torche, Torchère, Torches, Torchet,
Torchon, Tortson, Tourche, Tourches, Tourste,
Tourtse, Treu, Treutse, Treutses, Trot,
Trots, Troutse, Truc, Truchaud, Truche,
Truchet, Turche, Turches, Turchet, Turchon
Hauteur rocheuse, rocher escarpé avec un sommet aplati. Franco-provençal tourtse, truche, patois valaisan treutse, du latin truncum, « mutilé, tronqué », celtique *truccos, « tronqué », racine pré-indo-européenne (ouralo-altaïque) TRUC, « mont arrondi », ou mieux racine indo-européenne *trenk-, « pousser ». Cf. l´ancien français troche, truche, trouche, « assemblage, faisceau », torche, tourche, tourse, « paquet, botte ».
La Grande Terche, petit sommet, 1731m (Saint-Jean d´Aulps, Chablais, Haute-Savoie) ;
La Torche, maisons isolées (Le Day, Vallorbe, district d´Orbe, Vaud) ;
La Torche, hameau (Brizon, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Torches, lieu-dit (Massongy, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
La Tourche, lieu-dit (Lavey-Morcles, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Tourches, lieu-dit (Tré les Eaux, Vallorcine, Haute-Savoie) ;
La Tourste, alpage (La Giettaz, Val d´Arly, Savoie) ;
La Tourtse, pâturage (Dorénaz, district de Saint-Maurice, Valais) ;
La Treutse, pâturage (Lourtier, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Les Treutses, sommets, 2035m (Derborence, Conthey, Valais) ;
Chalets du Trot, alpage (Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Trots, lieu-dit (Mieussy, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Trots, forêt déclive (Vallorcine, vallée de l´Eau Noire, Haute-Savoie) ;
Les Trots, forêt déclive (Thônes, Bornes, Haute-Savoie) ;
Les Troutses, alpage (Val de Nendaz, district de Conthey, Valais) ;
Mont Truc, petit sommet, 1811m, nom passé aux Chalets du Truc, alpage, Sous le Truc, pâturage, Envers du Truc, pâturage déclive (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
Truc Blanc, sommet, 3405m (Valgrisenche, vallée d´Aoste) ;
La Truche, petit sommet (Bretaye, Ollon, district d´Aigle, Vaud).

Avec le suffixe diminutif -et :
Le Torchet, lieu-dit en forêt (Seytroux, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
Le Truchet, colline boisée (Pleigne, district de Delémont, Jura).

Avec le suffixe diminutif -on :
Le Torchon, alpage (Bellevaux, Chablais, Haute-Savoie) ;
Tortson, petit sommet, 1329m (Riddes, district de Martigny, Valais).

Avec le suffixe -aud :
Le Truchaud, épaule (Vers-l´Eglise, Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud).

Avec apocope :
Le Treu, sommet, 1835m (Saint-Nicolas-la-Chapelle, Val d´Arly, Savoie).

Avec métathèse :
La Turche, alpage, nom monté à la Pointe de la Turche, 1607m, et à la Turche Noire, sommet voisin, 1636m (Les Gets, Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Turche Derrière, alpage, et La Turche Devant, ruines d´alpage (Saint-Gervais-les-Bains, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Bois de la Turche, colline boisée, 1314m (Lullin, Chablais, Haute-Savoie) ;
Char de la Turche, sommet, 2010m (Montsapey et Randens, Basse-Maurienne, Savoie) ;
Les Turches, alpage (Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif -et :
Le Turchet, alpage (Bellevaux, Chablais, Haute-Savoie) ;
Le Turchet, forêt déclive (Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie).

Avec un patronyme Turchet :
Les Prés Turchet, forêt déclive (Les Gets, Faucigny, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif -on :
Le Turchon, petite colline (Saint-Jeoire, Faucigny, Haute-Savoie).

Par attraction paronymique avec le français torchère, « sorte de flambeau grossier » :
La Grande Torchère, sommet, 2481m, la Petite Torchère, sommet, 2091m (Chaîne des Aravis, Haute-Savoie), et Combe de la Torchère, lieu-dit (La Clusaz, Bornes-Aravis, Haute-Savoie).


Tercier
Hameau de la commune de Blonay (District de Vevey, Vaud), Estercie en 1250, voir Etercy.

Tercinod
Hameau de la commune de Gignod (Vallée d´Aoste), du patronyme Tercinod attesté dans la région.

Tercy
Hameau de la commune de Saint-Denis (Vallée d´Aoste), probablement d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine Terciacum, dérivé avec le suffixe -acum du nom romain Tercius.

Terde
Mot francoprovençal terdo, « tertre ».
Terde, lieu-dit (Croy, district d´Orbe, Vaud).

Terdevi
Ferme isolée de la commune de Hauteville (District de la Gruyère, Fribourg), d´un sobriquet Tardivel, diminutif avec le suffixe -el de tardif [Aebischer].

Termant, Termen, Termenno, Termeno, Terment,
Terments, Termin, Termine
Situé à la limite entre deux territoires, ou à l´extrémité d´un territoire, latin terminus, « borne, limite, ligne de démarcation ».

Ancien français termeine, termine, « borne, limite » :
Termant, hameau à la limite de la commune de Charvieu-Chavagneux, près de la Bourbre (L´Isle-Crémieu, Isère) ;
Le Termant, ruines, et Combe du Termant, lieu-dit en forêt, à la limite de la commune d´Evosges, canton de Saint-Rambert-en-Bugey, et de la commune et canton d´Hauteville-Lompnes (Bugey, Ain) ;
Terment, Termans en 1911 (Villars-les-Dombes, Dombes, Ain) ;
Le Terment, lieu-dit, et Croix des Terments, croix à un carrefour, à la limite des communes de Hotonnes, canton de Brénod, Valromey, et d´Injoux-Génissiat, canton de Bellegarde-sur-Valserine, Michaille (Ain) ;
Grange du Terment, maisons isolées, à la limite de Chevillard, canton de Brénod, et de Saint-Martin-du-Frêne, canton de Nantua (Haut-Bugey, Ain) ;
Termine, hameau (Le Petit-Bornand-les-Glières, Faucigny, Haute-Savoie).

Formes patoises, mot régional termouno, « borne, limite » [Pégorier], patois termena, « borne », ancien français termeyno, « borne, limite » :
Le Termenno, maison isolée en clairière (Chandolin, Val d´Anniviers, Valais) ;
Termeno Ro, pâturage (Hérémence, district d´Hérens, Valais) ;
Bec Termin, sommet à l´extrémité du chaînon Mont-Fort - Bec des Rosses, 3045m, et Col Termin, 2648m (Fionnay, Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Forme alémanisée au XVème siècle :
Termen, Terman en 1233, Thermen en 1906, commune et village (District de Brigue, Valais).

Voir aussi Visperterminen.


Ternant
Nom probablement d´origine burgonde.
Ternant, Ternans en 1911, hameau, et Ruisseau de Ternant, affluent de la Saône, Le Ternans en 1911, Ternant sur la Carte de Cassini (Feillens, Bresse, Ain) ;
Ternant, Ternans en 1911, hameau, Grand Champ Ternant, lieu-dit (Saint-Bénigne, Bresse, Ain), et Château de Ternant, à la limite de la commune de Pont-de-Vaux ;
Source de Ternant (Ambutrix, Bugey, Ain).

Ternay
Commune et village du Pays de l´Ozon (Saint-Symphorien-d´Ozon, Lyon, Rhône), Taberniacum, Tadernaco, Thaerniacensis et Ternaico au Xème siècle, dérivé avec le suffixe -acum de l´anthroponyme germanique Teudarnus [Nègre 1990].

Ternier, Ternière
Ternier, hameau, ancien château aujourd´hui ruiné et mandement. (Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie), de Terniaco en 1220, Ternier en 1222, Ternie en 1225, Ternye en 1288, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine Terniacum, dérivé avec le suffixe -acum d´un gentilice comme *Ternius ;
Ruisseau de Ternier, affluent de l´Aire (Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie).

Du patronyme Ternier, par transfert :
Ternier, hameau (Thyez, Faucigny, Haute-Savoie).

Par féminisation :
La Ternière, hameau (Faramans, Bresse, Ain).


Terrailles
Lieu-dit de la commune de Dompierre, district de la Broye (Fribourg), ancien français terraille, « amas de terre ».

Terraillet, Terraillon, Terraillonne
Vieux français terrail, « levée de terre, fossé de défense, terrassement », ancien français terrail, « terrain ; retranchement en terre ; digue ; amas de terre ». Du latin terra, « terre ».

Avec le suffixe diminutif -et :
Le Terraillet, maisons isolées (Bulle, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Passage du Terraillet (Ville de Genève).

Ancien français terraillon, « terrain », avec le suffixe diminutif -on, ou patronyme Terraillon, nom de métier au Moyen Age : « manoeuvre, terrassier » :
Terraillon, forêt (Grandcour, district de Payerne, Vaud) ;
Terraillon, hameau (La Chapelle-Blanche, Val Gelon, Savoie) ;
Le Terraillon, hameau (Crottet, Bresse, Ain).

Par féminisation du patronyme Terraillon attesté dans la région :
La Terraillonne, ferme isolée (Hauteville, district de la Gruyère, Fribourg).


Terramont
Terramont, hameau de la commune de Bellevaux, nom monté au Col de Terramont, 1092m, commune d´Habère-Poche (Chablais, Haute-Savoie), probablement « terre [d´] amont », de terre et Amont.

Terras
Les Grands Terras et Les Petits Terras, clairières de la commune de Vermes, district de Delémont (Jura), du patois jurassien terrâs, « fossé creusé de main d´homme » [Prongué].

Terrasse, Terrasses
Français terrasse, « terrain naturellement exhaussé et uni », de l´ancien provençal terrassa, « levée de terre, surface de terre, plateforme ». Pour Bossard, c´est une « terre exposée au soleil, terre sèche ».
La Terrasse, parrochia Sancti Apri au XIème siècle, La Terraci au XIIIème siècle, Sanctus Aper au XVème siècle, commune et village du Grésivaudan dont l´église est placée sous le vocable de Saint-Aupre, Ruisseau de la Terrasse et Forêt Domaniale de la Terrasse (Le Touvet, arrondissement de Grenoble, Isère) ;
La Grange Terrasse, lieu-dit (Loyettes, Bugey, Ain) ;
Pointe de la Terrasse, 2734m, et Col de la Terrasse, 2640m, à la frontière suisse (Vallorcine, vallée de l´Eau Noire, Haute-Savoie) ;
Pointe de la Terrasse, 2881m (Bourg-Saint-Maurice, Tarentaise, Savoie) ;
Les Terrasses, maisons isolées en clairière de la commune de Saint-Martin (District d´Hérens, Valais) ;
Les Terrasses, lieu-dit en montagne (Les Gets, Faucigny, Haute-Savoie).

Terrassière
Poterie, fabrique de pots de terre.
La Terrassière, quartier (Ville de Genève).

Terrau, Terraux, Terravet, Terreau, Terreaux,
Terrez, Terriau, Terroche, Terru
Lieu qui a été remblayé, digue, levée de terre. Ancien mot régional terrau, « fossé », plus spécialement, « terrain humide traversé d´un fossé ou d´un filet d´eau partiellement ou totalement comblé de terre et de pierres » [Prince]. Vieux français terrail, terreau, terrasse, « boue, terre de remblai, rempart de terre », ancien français terrail, « terrain ; retranchement en terre ; digue ; amas de terre », terral, terraul, « terrassement, rempart ; digue, fossé ; boue », et par synecdoque le ruisseau ainsi endigué. Patois et latin terra, « terre, terrain ».
Gros Terrau, lieu-dit (Estavayer-le-Lac, district de la Broye, Fribourg) ;
Terraux, lieu-dit du vignoble (Corsier-sur-Vevey, district de Vevey, Vaud) ;
Le Terravet, auberge, peut-être un diminutif (Veytaux, district de Vevey, Vaud) ;
Terreau, lieu-dit (Montpreveyres, district d´Oron, Vaud) ;
Le Terreau, lieu-dit (Brenthonne, la Côte en Chablais, Haute-Savoie) ;
Sous le Terreau, lieu-dit (Le Noirmont, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Les Terreaux, habitat dispersé (Ormont-Dessous, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Terreaux, lieu-dit (Saint-Jorioz, Annecy, Haute-Savoie) ;
Grands Terreaux, lieu-dit (Collombey-Muraz et Vouvry, district de Monthey, Valais) ;
Le Champ des Terreaux, lieu-dit (Margencel, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Monts Terreaux, forêt déclive (Les Clées, district d´Orbe, Vaud) ;
Bief du Terriau, canal (Tossiat, Bresse, Ain).

Ancien français terree, « terre, terrasse » :
Terrez, petite colline (Longirod, district d´Aubonne, Vaud) ;
La Terru, lieu-dit (Delley-Portalban, district de la Broye, Fribourg) ;
Le Terru, lieu-dit (Chevroux, district de Payerne, Vaud).

Avec un suffixe probablement dépréciatif -oche :
Terroche, maison isolée (Cerniat, district de la Gruyère, Fribourg).

Dans l´exemple suivant, terreaux a le sens de « fossé de fortification » :
Rue des Terreaux-du-Temple (Ville de Genève).


Terre, Terres
Français terre, « sol considéré par rapport à la culture, des diverses natures, des divers aspects qu'il peut avoir » ; en général suivi d´un qualificatif ou d´un nom de personne.
Terre à Jean, petite forêt (Sainte-Olive, Dombes, Ain) ;
Terre Blanche, lieu-dit en forêt (Novalaise, Avant-Pays savoyard, Savoie) ;
Terre d´Abraham, lieu-dit (Boissey, Bresse, Ain) ;
Terre de Cailloux, lieu-dit (Ambronay, Bugey, Ain) ;
Terre de la Forêt, lieu-dit (Saint-André-de-Bâgé, Bresse, Ain) ;
Terre du Champ, lieu-dit (Dompierre-sur-Veyle, Bresse, Ain) ;
Terre Froide (Villette-sur-Ain, Dombes, Ain) ;
Terre la Guerre, lieu-dit (Ambronay, Bugey, Ain) ;
Terre Merle, lieu-dit en forêt (Châtillon-la-Palud, Dombes, Ain) ;
Terre Neuve, hameau (Gilly-sur-Isère, Combe de Savoie, Savoie) ;
Terre Nue, hameau, et Canal de Terre Nue, affluent du lac du Bourget (Viviers-du-Lac, Aix-les-Bains, Savoie) ;
Terre Rouge, lieu-dit (Pringy, Haute-Savoie) ;
La Terre Sainte, hameau (Arvillard, Val Gelon, Savoie) ;
Crêt de la Terre, sommet, 3121m (Bessans, Haute-Maurienne, Savoie) ;
La Combe de Terre, alpage (Saint-Sorlin-d´Arves, Arvan, Savoie) ;
Grande Terre, lieu-dit (Chalamont, Dombes, Ain) ;
Grosse Terre, lieu-dit (Thônes, Bornes, Haute-Savoie) ;
Mont Terre, colline boisée, 299m (Pont-d´Ain, Bresse, Ain) ;
Terres, lieu-dit (Prémillieu, Bugey, Ain) ;
Les Terres, lieu-dit (Niévroz, Dombes, Ain) ;
Les Terres, lieu-dit (Villaz, Bornes, Haute-Savoie) ;
Terres Basses, lieu-dit (Boz, Bresse, Ain) ;
Terres Carrées, lieu-dit (Lagnieu, Bugey, Ain) ;
Les Terres Fortes, lieu-dit (Cormoz, Bresse, Ain) ;
Terres Franches, lieu-dit (Grièges, Bresse, Ain) ;
Terres Froides, lieu-dit (Sainte-Marie-d´Alvey, vallée du Guiers, Savoie) ;
Terres du Golet, lieu-dit (Ruffieux, Chautagne, Savoie) ;
Les Terres Grasses, lieu-dit en forêt (Le Poizat, Haut-Bugey, Ain) ;
Les Terres Jolies, hameau (Saint-Savin, La Tour-du-Pin, Isère) ;
Les Terres Maudites, lieu-dit en montagne (Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Terres Pourries, lieu-dit (Feillens, Bresse, Ain) ;
Les Terres Rouges, lieu-dit en montagne (Tignes, Haute-Tarentaise, Savoie) ;
Les Terres Rousses, lieu-dit (Villard-de-Lans, Vercors, Isère) ;
Terres Soldat, lieu-dit (Ambronay, Bugey, Ain) ;
Terres Tachables, lieu-dit (Chazey-sur-Ain, Bugey, Ain) ;
Terres Vieilles, lieu-dit en montagne (Valloire, Maurienne, Savoie) ;
Sur les Terres, lieu-dit (Anglefort, Bugey, Ain) ;
Bois des Terres, forêt, et Terres sous le Bois, lieu-dit (Blyes, Bugey, Ain) ;
Grandes Terres, lieu-dit (Druillat, Bresse, Ain) ;
Les Méchantes Terres, lieu-dit (Béréziat, Bresse, Ain).

Terré
Alpage de la commune de Gignod (Vallée d´Aoste), peut-être du français terrer, « mettre de la terre, de l´engrais ».

Terreauneuf
Lieu-dit de la commune de Vétroz (District de Conthey, Valais), composé de Terreau et neuf, sur le Canal du Milieu.

Terretenges
Lieu-dit de la commune de Saint-Sulpice (District de Morges, Vaud), ancien finage de Cheretenges, aussi Cheuretenges et Seretenges, noms d´origine burgonde, qui seraient l´appellation avant le VIIIème ou le IXème siècle du village de Saint-Sulpice.

Terriaux
Bois Terriaux, lieu-dit en forêt de la commune de Lompnas (Bugey, Ain), avec un patronyme Terriaux probablement d´un lieu-dit Terriau.

Terriers
Français terrier, « rempart, levée de terre », puis « trou, cavité dans la terre, où certains animaux se retirent », latin terrarium, « levée de terre ». Terrier est aussi un patronyme.
Les Terriers, hameau (Lathuile, Pays de Faverges, Haute-Savoie) ;
Pointe des Terriers, 2717m (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie).

Territet
Village vaudois de la commune de Montreux (des Planches jusqu´en 1961), district de Vevey, Tarritet en 1618, serait un diminutif du vieux français terris, « terrain ».

Tertre, Tertres, Thiêtres
Français tertre, « élévation de terrain, petite colline », du latin vulgaire *termitem, déformation de *terminem, tiré de termen, « borne ».
Le Tertre, maisons isolées près d´une colline boisée (Vallamand, district d´Avenches, Vaud) ;
Le Tertre, Terdo en 1339, au Tertre en 1545, es Tertres en 1600, lieu-dit (Bôle, district de Boudry, Neuchâtel) ;
Plain Tertre, lieu-dit (Bressaucourt, district de Porrentruy, Jura) ;
Les Tertres, lieu-dit (Marin-Epagnier, district de Neuchâtel, Neuchâtel).

Ancien français tiertre, « tertre, colline » :
Les Thiêtres, Les Tiertres en 1416, Le Tietroz en 1442, Les Thiettres sur la Carte de Cassini, Les Tiettres en 1845, Les Tiètres en 1911, hameau (Lescheroux, Bresse, Ain).


Tessela
Tessela ou Tesselaz, hameau de la commune de Verrayes (Vallée d´Aoste), peut-être du latin tessela, variante de tessera, « tessère, carreau, cube (de mosaïque) », endroit où l´on aurait trouvé de tels vestiges.

Tessens
Commune et village de la Tarentaise (Aime, arrondissement d´Albertville, Savoie) ; ce serait selon Perrenot un nom d´origine burgonde, qui dériverait d´un primitif *Tassingos, « chez les Tassingi », dérivé du nom propre Tassa, Tasso, de la racine germanique *das-, « paresseux, oisif ».

Tessy
Commune de Haute-Savoie, près d´Annecy, nom romain Tessiacum, d´un gentilice Tessius, mentionnée en 1392, formé avec le suffixe -acum.

Testa Grigia
Signifie en italien « Tête Grise ».
Testa Grigia, sommet, 3479m, nom allemand Grauhaupt, de même sens (Alpes Pennines, Zermatt, district de Viège, Valais, et Ayas, vallée d´Aoste) ;
Testa Grigia, sommet, 3315m, anciennement Lo Gréno, nom walser Groabhopt, de même sens (Ayas, vallée d´Aoste).

Têta, Têtaz, Tête, Têtes, Tita
Sommet, extrémité, français tête, du bas latin testa, « tête, crâne », par métaphore du latin classique testa, « pot, cruche ».
Tête à Pierre Grept, du nom d´un chasseur de chamois qui écuma la région, sommet, 2904m (Conthey, Valais, et Bex, district d´Aigle, Vaud) ;
Tête à Vincent, sommet, 2448m (Champéry, district de Monthey, Valais) ;
Tête du Lac, lieu-dit (Le Sentier, Vallée de Joux, Vaud) ;
Basse Tête, petit sommet, 2449m (Saint-Rhémy-en-Bosses, vallée d´Aoste) ;
Pra la Tête ou Praz la Tetaz, maison isolée (Les Cullayes, district d´Oron, Vaud) ;
Bois des Têtes, forêt déclive dominée par plusieurs sommets nommé Tête (Praz-sur-Arly, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Chalet des Têtes, alpage (Lavey-Morcles, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Têtes, hameau, et Jeur des Têtes, lieu-dit en forêt (Morgins, Troistorrents, district de Monthey, Valais).

Patois valaisan têta, tita, « tête » :
Pro Têta, alpage (Vouvry, district de Monthey, Valais) ;
Dzeu de la Tita, forêt déclive (Bruson, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Tita di Larzes, « tête des mélèzes », sommet, 2038m (Chamoson, district de Conthey, Valais) ;
Tita Naire, « tête noire », sommet, 2701m, et Glacier de Tita Naire (Chamoson et Conthey, district de Conthey, Valais) ;
Tita Neire, « tête noire », sommet, 3175m, et Col de Tita Neire, 3157m (Val Ferret, Orsières, district d´Entremont, Valais) ;
Tita Séri, sommet, 2851m (Fully, et Ovronnaz, Leytron, district de Martigny, Valais).

Patois savoyard têtaz, « tête » :
La Têtaz, épaule (Thônes, Bornes, Haute-Savoie).


Tête de Louis-Philippe
Petit sommet (1389m) de la commune de Magland (Faucigny, Haute-Savoie), dont la forme est censée évoquer la tête du roi Louis-Philippe.

Teur, Teurets, Teurion, Teurre, Teurs,
Theurre, Thoron, Tore, Tornette, Torraz,
Torret, Torretta, Torrettaz, Torrette, Torry,
Tour, Touret, Tourette, Tournalin, Tournelle,
Tournelon, Tournette, Tournon, Tours, Turet,
Turres
Sommet, colline, avant-sommet. Mots régionaux thure, turra, « lieu élevé » [Pégorier], ancien français torel, turel, tureau, thurel, turet, toron, diminutifs « petite tour », et par métaphore « tertre, colline, éminence », gaulois turno-, même sens, latin torus, prélatin *tur, « hauteur », celtique *tor, *torr, « hauteur terminée en pointe ».

Français tour, « sorte de bâtiment élevé, rond, carré ou polygonal, dont on fortifiait jadis l´enceinte des villes, des châteaux, etc., ou qui sert de clocher, de phare, etc » :
La Tour, petit sommet, 2210m (Salanfe, Evionnaz, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Le Tour Noir, sommet, 3837m, et Col du Tour Noir, 3535m (Massif du Mont-Blanc, Haute-Savoie) ;
La Tour Noire, hameau (Magland, Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Tour Ronde, sommet, 3737m (Massif du Mont-Blanc, Haute-Savoie) ;
Roc des Tours, sommet, 1994m, et Sur les Tours, lieu-dit (Bargy, Massif des Bornes, Haute-Savoie) ;
Rochers des Tours, chaînon culminant à la Tour de Dorénaz, 2260m (Charmey, district de la Gruyère, Fribourg, et Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Ancien français toret, touret, tourret, « petite tour » :
Chemin du Torret, lieu-dit en forêt (Saint-Blaise, Neuchâtel) ;
Plan Torrette, alpage (Breuil-Cervinia, vallée d´Aoste) ;
Le Touret, forêt déclive (Gilly, district de Rolle, Vaud) ;
La Tourette, 4741m, bosse entre le Mont Blanc et le Mont Blanc de Courmayeur (Mont Blanc, Haute-Savoie) ;
Le Turet, lieu-dit en forêt et ruines, et Forêt du Turet (Gex, Pays de Gex, Ain).

Forme patoise :
Mont Torretta, colline, 886m (Saint-Pierre, vallée d´Aoste) ;
Torrettaz, alpage (Challand-Saint-Anselme, vallée d´Aoste).

Ancien français tournelle, « petite tour, tourelle » :
La Tournelle, La Tournille en 1906, éminence (Verbier, Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Diminutif avec le suffixe -in :
Tournalin, alpage (Ayas, vallée d´Aoste), nom monté aux Grand Tournalin, sommet, 3379m, et Petit Tournalin, sommet, 3207m (Ayas et Valtournenche, vallée d´Aoste).

Avec le suffixe -on :
Tournelon Blanc, diminutif de Tournelle avec le suffixe -on, sommet, 3700m, et Col du Tournelon Blanc, 3538m (Massif des Combins, Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Avec le suffixe diminutif -ette :
La Tornette, sommet, 2540m (Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud) ;
La Tournette, sommet, 2351m (Massif des Bornes, Haute-Savoie).

Formes patoises :
Teur, hameau (Isérables, district de Martigny, Valais) ;
Les Teurets, alpage, sans doute avec un patronyme Teuret (Saint-Nicolas-la-Chapelle, Val d´Arly, Savoie) ;
La Teurre, hameau Pointe Teurre, sommet (Orelle, Maurienne, Savoie) ;
Le Teurre, sommet, 2364m (Les Menuires, Saint-Martin-de-Belleville, Tarentaise, Savoie) ;
Les Teurs, sommet (Bonneval, Tarentaise, Savoie) ;
La Theurre et La Petite Theurre, hameaux (Saignelégier, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Ravin du Tore, lieu-dit sous la Tête du Torraz (La Giettaz, Val d´Arly, Savoie) ;
Tête du Torraz, 1930m, et Tête du Petit Torraz, 1872m (La Giettaz, Val d´Arly, Savoie) ;
Les Turres, chaînon, et Chalet des Turres, alpage (Arith, Bauges, Savoie).

Avec le suffixe -on :
Le Thoron, colline boisée (Talloires, Bornes, Haute-Savoie) ;
Le Teurion, lieu-dit (Bure, district de Porrentruy, Jura) ;
Tournon, commune et village de la Combe de Savoie (Grésy-sur-Isère, arrondissement d´Albertville, Savoie).

Avec le suffixe diminutif -y :
Torry, Gros Torry, Torry d´Avau, alpages, (Cerniat, district de la Gruyère, Fribourg), et Torrygraben, avec l´allemand Graben, « fossé, tranchée », ravin où coule l´Aergera (Cerniat et La Roche, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Torry ou Tory, quartier de Fribourg, ancienne campagne, et
Petit Torry, ou Petit Tory, anciennement thorel en 1300 et 1322, torel en 1431, ancien domaine (Granges-Paccot, district de la Sarine, Fribourg).

Italien torrette, « tourelle, petite tour » :
Plan Torrette, alpage (Breuil, Valtournenche, vallée d´Aoste).

Voir aussi La Torbesse.


Teureux
Maisons isolées de la commune de Soubey, district des Franches-Montagnes (Jura), du français régional terrieu, « terrier, creux, tranchée où l´on s´approvisionne en terre ou en terreau » [Prongué].

Teurne, Tornerie, Tornières, Tourne, Tournerie,
Tourneries, Tournoire, Turne
Extrémité du champ où tourne la charrue, ou détour, tournant d´un chemin, du latin tornare, « tourner ». Aussi, mot régional tourne, « épi pour détoorner l´eau d´un torrent ou les neiges d´avalanche » [Pégorier].
La Tourne, hameau (Rochefort, district de Boudry, Neuchâtel) ;
Pont de la Tourne, sur le Risse (Onnion, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Sur la Tourne, lieu-dit (Dardagny, Genève) ;
Chalet du Tourne, ruine (Verchaix, Faucigny, Haute-Savoie).

Peut-être de même origine :
La Teurne, maison isolée en clairière (Saint-Gervais-les-Bains, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Turne, alpage (Hauteluce, Beaufortain, Savoie).

Ancien français tornerie, « action de tourner » :
La Tornerie, lieu-dit en forêt dans un virage de la route (Arvillard, Val Gelon, Savoie).

Tournerie, moulin sur un cours d´eau qui actionne une machine, avec le suffixe -erie, -ière :
La Tornerie, maisons isolées (Onnion, Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Tornerie, maison isolée sur le Ruisseau de la Tornerie, affluent du Brevon (Bellevaux, Chablais, Haute-Savoie) ;
Les Tornières, maison isolée (Vuisternens-devant-Romont, district de la Glâne, Fribourg) ;
La Tournerie, maisons isolées (Matafelon-Granges, Haut-Bugey, Ain) ;
La Tournerie, maisons isolées (Saint-Joseph-de-Rivière, Chartreuse, Isère) ;
Vers la Tournerie, maisons isolées (Saint-Germain-de-Joux, Michaille, Ain) ;
Tourneries de la Doye, maisons isolées (Condamine, Haut-Bugey, Ain).

Avec le suffixe désignant un instrument -oire :
La Tournoire, maisons isolées (Saint-Jeoire, Faucigny, Haute-Savoie).

Voir aussi Torneresse.


Tévenon
En Tévenon, lieu-dit de la commune de Villars-Burquin, district de Grandson (Vaud), probablement une autre forme du patronyme Thévenon dérivé de Etienne.

Teysachaux
Montagne de la commune de Châtel-Saint-Denis, district de la Veveyse (Fribourg), du participe passé féminin patois ancien taiza, « étendue », voir Teise, et Chaux [Aebischer].

Teyssonge
Lieu-dit en forêt de la commune de Viriat (Bresse, Ain), ancien nom du hameau voisin des Mangettes (Saint-Etienne-du-Bois, Revermont, Ain), où se trouvait une maison de l´ordre des Templiers, puis de l´ordre de Saint-Jean de Jérusalem, in villa Taxoniaci vers 1100, Villa Tessongiaci en 1186, Domus hospitalis Tayssongiis en 1268, de Tayssongia en 1272, Domus hospitalis Jerosolimitani de Teyssongia en 1292, Taxongia en 1310, etc., et Bois de Teyssonge, Nemus de Tessongia en 1266, forêts voisines dans les communes de Jasseron et de Meillonnas (Revermont, Ain) ; d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine Taxoniacum, dérivé avec le suffixe -acum du nom d´homme Taxonius.

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