NOMS DE LIEUX DE SUISSE ROMANDE, SAVOIE ET ENVIRONS

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Ca Ce Ch Ci Cl Co Cp Cr Cy


Coberthoud
Hameau de la commune de Dommartin (Bâgé-le-Châtel, Bresse, Ain), ancienne seigneurie avec poipe et maison forte, Domus fortis de Corbertoud et Poypia fortis de Corbertoud en 1272, Corbertout en 1283, Corbertoud en 1401, Cobertout en 1439 , nom composé de curtis et de l´anthroponyme germanique Berthold, voir Berthoud.

Cocagne, Cocogne, Cocognes
Probablement une terre de bon rapport, allusion au « pays de cocagne », ou de l´ancien français cocaigne, « profit, avantage ».
La Cocagne, quartier de la station de Montana (Montana, district de Sierre, Valais).

De même origine selon Jaccard, mais pas pour le GPSR :
Cocogne, maisons forestières (Le Petit-Bornand-les-Glières, Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Cocogne, lieu-dit en forêt (Les Bayards, district du Val-de-Travers, Neuchâtel) ;
Les Cocognes, es Cocagnes en 1906, hameau du vignoble (Mont-sur-Rolle, district de Rolle, Vaud).

Voir aussi Cocogne.


Coche, Cocheret, Coches, Cochet, Cochetta,
Cochette, Cochettes
Du français coche, « encoche, entaille », dans le sens de brèche en montagne, passage ou col, ou encore dépression de terrain.
La Coche, alpage (Les Bioux, Vallée de Joux, Vaud) ;
La Coche, hameau (Boëge, Vallée Verte, Haute-Savoie) ;
Col de la Coche, lieu-dit (Fontaine-le-Puits, Tarentaise, Savoie) ;
Forêt de la Coche et Forêt de Coche Cabane, forêts (Talloires, Bornes, Haute-Savoie) ;
Mont de la Coche, sommet, 2070m (Bauges, Savoie) ;
Les Coches, alpages (Bessans, Haute-Maurienne, Savoie).

Avec les suffixes diminutifs -et, -etta, -ette :
Le Cocheret, lieu-dit en montagne, 1076m (Albiez-le-Jeune, Maurienne, Savoie) ;
Le Cochet, sommet, 1483m (Sainte-Croix, district de Grandson, Vaud) ;
La Cochetta, vigne (Sion, Valais) ;
Cochette, hameau, et Col de Cochette, 587m (La Trinité, Val Gelon, Savoie) ;
La Cochette, lieu-dit (Poncin, Haut-Bugey, Ain) ;
Col de la Cochette, 1298m (Duingt et Saint-Eustache, Annecy, Haute-Savoie) ;
Col de la Cochette, 1317m, et Granges de la Cochette, maisons isolées (Arith, Bauges, Savoie) ;
Cime de la Cochette, sommet, 1618m (Chartreuse, Isère) ;
Brèche de la Cochette, 3171m Cimes de la Cochette, 3238m, Dôme de la Cochette, 3041m, et Glacier de la Cochette (Saint-Sorlin-d´Arves, Arvan, Savoie, et Vaujany, Oisans, Isère) ;
Les Cochettes, lieu-dit en forêt (Saint-Pierre-d'Entremont, Chartreuse, Isère).


Cochenières, Cochon, Cochonnière, Cochons
Probablement allusion au cochon sauvage ou sanglier.
Sentier des Cochons, sentier (Les Bois, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Tanne aux Cochons, gouffres (Aillon-le-Jeune, Bauges, Haute-Savoie).

Patronyme Cochon, sobriquet :
Le Cochon, hameau (Coublevie, Pays voironnais, Isère) ;
Cascade de Teppes Cochon, sur le Ruisseau des Granges (Sainte-Marie-du-Mont, Grésivaudan, Isère).

Par féminisation d´un patronyme Cochonnier, nom de métier, ou du patronyme Cochon, avec le suffixe de propriété -ière :
Cochenières, Cochonnières en 1676, Cochinière en 1935, maisons isolées (Montgellafrey, Basse-Maurienne, Savoie) ;
La Cochonnière, Cuchoneria et Cochoneria en 1475, maison isolée et ancien hameau (Orelle, Maurienne, Savoie).


Cochère
La Cochère, hameau de la commune de La Tranclière (Bresse, Ain), La Cocheri vers 1341, La Cochiri vers 1440, apud Cocheriam en 1495, féminin du français cocher, « conducteur d´une voiture attelée » ou « porte assez large pour permettre aux voitures de pénétrer dans la cour ».

Cochet, Cochets, Cochettes, Coq
Du français coq, ou variante de Coche.
Col du Coq, 1434m (Saint-Pierre-de-Chartreuse et Saint-Pancrasse, Chartreuse, Isère).

Avec le patronyme Cochet, sobriquet, diminutif de coq, « homme vaniteux » :
Champ Cochet, lieu-dit (Condeissiat, Dombes, Ain) ;
Chez Cochet, hameau (Marigny-Saint-Marcel, Albanais, Haute-Savoie) ;
Grange Cochet, maisons isolées (Pérouges, Dombes, Ain) ;
Les Cochets, hameau (Viviers-du-Lac, Aix-les-Bains, Savoie).

Par féminisation du patronyme Cochet :
Les Cochettes, hameau (Bassens, Chambéry, Savoie).


Cochin
Patronyme Cochin, sobriquet, d´un mot d´ancien français cochet, « petit coq ».
Pré Cochin, maison isolée (Mannens, Montagny, district de la Broye, Fribourg).

Cocieu, Cossieux
Dun nom de domaine d´origine gallo-romaine *Cociacus, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Cocius.
Cocieu, Cocie en 1219, Coce en 1233, Coceu en 1247, Coceus vers 1250, Cossieu vers 1734, lieu-dit (Sainte-Croix, Dombes, Ain) ;
Cossieux, Cocieu en 1605, Cocieux en 1758, hameau (Jujurieux, Haut-Bugey, Ain) ;
Cossieux, Coceu en 1247, hameau (Montluel, Dombes, Ain).

Cocogne
Hameau de la commune de Saint-Genis-sur-Menthon (Pont-de-Veyle, Bresse, Ain), in agro Cosconiaco en 928-936, Cosconacum et In potestate Cosconaci vers 930, in fine Cosconacense en 954-962, Quoquonyes en 1443, Coquognies en 1494, Apud Cocognes en 1533, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine Cosconiacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Cosconius.

Cocoua, Cocu, Cocuaz, Cocuey, Coucou,
Cucaz, Cucu, Cucule, Cuculet
Lieu, en général une forêt, où l´on entend des coucous (Cuculus canorus), ou bien lieu où croissent des plantes comme la primevères officinales (Primavera officinalis).

Français coucou, « oiseau grimpeur et insectivore, au plumage cendré rayé de noir ; nom usuel de la primevère officinale et du narcisse des bois à fleurs jaunes, appelés aussi jonquille » :
Le Coucou, lieu-dit (Epiquerez, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Planches du Coucou, lieu-dit (Villorsonnens, district de La Glâne, Fribourg) ;
Chalet Coucou, maison isolée (Bottens, district d´Echallens, Vaud).

Latin cuculus, « oiseau grimpeur » :
La Cucule, maison isolée (Le Sépey, Les Ormonts-Dessous, district d´Aigle, Vaud).
Cucule, lieu-dit en montagne (Saint-Christophe-en-Oisans, Oisans, Isère).

Avec le suffixe diminutif -et :
Cuculet, ruines (Saint-Christophe-en-Oisans, Oisans, Isère) ;
Cuculet, lieu-dit en forêt (Le Monestier-du-Percy, Trièves, Isère) ;
Cuculet, hameau (Mont-de-Lans, Oisans, Isère).

Ancien français cocu, « coucou », du latin cuculus, même sens, et patois savoyard cocu, « coucou (oiseau) ; primevère officinale » (le sens de « mari trompé » est attesté seulement depuis le XVème siècle) :
Le Cocu, maisons isolées (Queige, Beaufortain, Savoie) ;
Sur Cocu, lieu-dit en forêt (Saint-Jeoire, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Pra Cucu, maison isolée (Semsales, district de la Veveyse, Fribourg).

Patois savoyard cocoua, « berce brancursine » (Heracleum sphondylium), cocuha, « se dit de toutes les ombellifères à tiges creuses, cannelées, telles que berce, carotte, cerfeuil, angélique, etc. » [Constantin] :
Le Cocoua, lieu-dit en forêt (Lullin, Chablais, Haute-Savoie) ;
A la Cocuaz, lieu-dit (Vandoeuvre, Genève) ;
Cucaz, alpage (Ayas, vallée d´Aoste).

Avec le suffixe collectif -ey :
Le Cocuey, lieu-dit en forêt (La Baume, vallée de la Dranse, Haute-Savoie).


Cocuara
La Cocuara, lieu-dit em forêt de la commune d´Arbin (Montmélian, Combe de Savoie, Savoie), du patois cocouare, « hanneton » [Constantin].

Codoz
Peut-être une forme patoise dérivée du latin cauda, « queue », pour désigner une extrémité de terrain, de territoire, voir aussi Caudon.
Codoz, alpage (Mayens de Conthey, Conthey, Valais) ;
Chemin des Codoz (Saint-Sulpice, district de Morges, Vaud).

Coeubles
Les Coeubles, forêt déclive de la commune de Boveresse (District du Val-de-Travers, Neuchâtel), forme jurassienne de couble, probablement de l´ancien français couble, couple, synonymes de « coupe ».

Coëugnon, Cogna, Cogne, Cognet, Coin,
Coinat, Coing, Coins, Couennasse, Couennet,
Cougne, Cougnon, Cougnonis, Cougnou, Cueigne,
Cuénix, Cugnet, Cugnets, Cugnieux, Cugnon,
Cugnonnet, Cugnons, Cuignon, Cunay, Cunéaz
Lieu, terrain en pointe s´enfonçant comme un coin soit en lisière de forêt, soit dans un méandre, soit au fond d´un vallon, sommet pointu. Roman cunh, conh, cong, « coin, angle aigü », latin cuneus, « coin ». Pourrait aussi, dans certains cas, venir directement d´un celtique correspondant *conion, pluriel *conia, attesté dans Viroconium, Ariconium [Jean Franville, in litt., mais cette hypothèse est contestée par certains celtisants]. Voir aussi le terme régional cougner, « coincer, serrer ».

Français coin, ancien français coin, coing :
Le Coin, hameau (Collonges-sous-Salève, Genevois, Haute-Savoie) ;
Les Coins, lieu-dit (Morlon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Coins, alpage, et Ruisseau des Coins des Lanches, affluent du Nant Rouge (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
Les Coins des Français, lieu-dit en montagne (Saint-Jean-d´Arves, Arvan, Savoie) ;
Le Coing, hameau (Montaud, Vercors, Isère) ;
Maison Coing, bergerie (Mizoën, Oisans, Isère).

Ancien français coin, « sommet » :
Le Coin, sommet pointu (Massif des Diablerets, district d´Aigle, Vaud) ;
Mont Coin, 2539m, et Col du Coin, 2398m (Beaufort-sur-Doron, Beaufortain, et Granier, Tarentaise, Savoie).

Ancien français coigne, cogne, « coin » :
Cogna, commune et village (Clairvaux-les-Lacs, arrondissement de Lons-le-Saunier, Jura) ;
La Cogne, lieu-dit en forêt (Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais) ;
La Cougne, petit sommet (Lourtier, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Le Cueigne, chalets (Bonneval-sur-Arc, Haute-Maurienne, Savoie) ;
Cuénix, maison isolée en clairière (Leysin, district d´Aigle, Vaud).

Avec le suffixe -ou :
Cougnou, hameau (Bellevaux, Chablais, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif -et, ancien français coignet, coignete, cugnet, « petit coin, petit espace, lieu retiré », et patronyme Cugnet :
Le Cognet, hameau (Ayze, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Couennet, pâturage (Sanetsch, Conthey, Valais) ;
Cugnet, lieu-dit (Vuissens, district de la Broye, Fribourg) ;
Le Cugnet, lieu-dit en forêt (Montmin, Bornes, Haute-Savoie) ;
Les Cugnets, maison isolée (Boudevilliers, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel) ;
Les Cugnets, hameau (Sallanches, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).

Occitan cougnet, « petit coin, coin » :
Cognet, Cognetum et parrochia Coygnetum au XIIIème siècle, commune et village de la Matheysine (La Mure, arrondissement de Grenoble, Isère).

Par féminisation du patronyme Cugnet :
La Cugnette, lieu-dit (Ugine, Val d´Arly, Savoie) ;
Ruisseau des Cugnettes, affluent du Ruisseau d´Ambin (Bramans, Haute-Maurienne, Savoie).

Avec le suffixe péjoratif -asse :
Pointe de la Couennasse, 1980m (Le Praz de Lys, Taninges, Faucigny, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif jurassien -at :
Coinat, hameau (Rocourt, district de Porrentruy, Jura).

Avec le suffixe diminutif -on, ancien français coignon, « petit coin » ; certains de ces noms sont aussi des patronymes :
Le Coëugnon, lieu-dit (Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
Le Cugnon, le Cognon en 1289 et 1638, le Cugnon en 1467, le Cugnion en 1599, le Conion en 1730, hameau (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
Les Cougnonis, alpage (Chanrion, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Les Cugnons, lieu-dit (Val d´Arpette, Orsières, district d´Entremont, Valais) ;
Cuignon, hameau (Saint-Denis, vallée d´Aoste) ;
Cuignon, alpage (Brusson, vallée d´Aoste).

Peuvent aussi être issus d´un patronyme Cougnon, « bucheron » ou « homme brutal », de cogner, latin cuneare, « serrer avec un coin » :
Cougnon, forêt déclive en pointe (Salvan, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Les Cougnons, maison isolée (Ormont-Dessous, district d´Aigle, Vaud).

Diminutif de Cugnon avec le suffixe -et : Le Cugnonnet, Le Cognonet en 1638 (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie).

Avec le suffixe -eux :
Cugnieux, maison isolée (Corcelles-le-Jorat, district d´Oron, Vaud).

Du latin cuneus, « coin » :
Grand Cunay, sommet, 1603m, Petit Cunay, lieu-dit, alpage et sommet, 1548m, Creux d´Enfer du Petit Cunay, lieu-dit (Bière, district d´Aubonne, Vaud).

Par féminisation du latin cuneus, « coin » :
Cunéaz, hameau, et Torrent de Cunéaz, affluent de l´Evançon (Ayas, vallée d´Aoste).

Voir aussi Coire, Quignet.


Coeur
Nom désignant un col, issu de la confusion du patois chioeu, kieu, « col », avec son homonyme kieu, « coeur » [Jaccard].
Le Coeur, lieu-dit (Ardon, district de Conthey, Valais) ;
Le Coeur, alpage, et Sex du Coeur, chaînon rocheux, dont le sommet (2019m), à la frontière franco-suisse, est nommé en France Pointe d´Arvouin (Vouvry, district de Monthey, Valais) ;
Chalets de Coeur, alpage, et Torrent de Coeur, affluent de la Sallanches (Sallanches, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Croix de Coeur, col entre Verbier et les Mayens de Riddes, 2174m (Verbier, Bagnes, district d´Entremont, et Mayens-de-Riddes, Riddes, district de Martigny, Valais) ;
Sur le Coeur, lieu-dit (Collonges, district de Saint-Maurice, Valais).

Coeur, Coeurie, Cors, Corsant, Cort,
Cortelan, Corterin, Cortery, Cortes, Cortey,
Cortio, Corzent, Cour, Cours, Court,
Cure, Curtaz
Latin médiéval cortis.

Avec une possible influence sémantique de curia :
Grand-Coeur, village et ancienne commune, Petit-Coeur, anciennement Saint-Eusèbe, Saint-Eusèbe-de-Coeur, village et commune, tous deux Ecclesia de Cors en 1170, Ecclesia grandis curie en 1485 (Moûtiers, Tarentaise, Savoie) ;
Grand Coeurie et Petit Coeurie, peut-être de même sens, alpages (Rochefort, district de Boudry, Neuchâtel) ;
La Cure, hameau (Saint-Cergue, district de Nyon, Vaud).

Ancien français cort, cour, court, cuert, « ferme, exploitation agricole » :
Cort, alpage (Chamois, vallée d´Aoste) ;
Cort, hameau (Verrayes, vallée d´Aoste) ;
Vers Cort, hameau (Corbeyrier, district d´Aigle, Chablais vaudois) ;
Les Cortes ou Les Cortets, hameau (Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
En Cortio, forme patoise, lieu-dit (Courfaivre, district de Delémont, Jura) ;
La Cour, hameau (Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais) ;
Cour, anciennement Cors, quartier (Lausanne, Vaud) ;
Grand´Cour, hameau (Troinex, Genève) ;
Cour-et-Buis, Curtis villa au XIème siècle, Curz au XIIème siècle, commune et village de la Bièvre (Beaurepaire, arrondissement de Vienne, Isère) ;
Cours, villa que vocatur Curte en 971-977, in villa Curtis en 987-988, in Curti en 1031-1061, Cort en 1401, Court en 1538, hameau (Bâgé-la-Ville, Bresse, Ain) ;
Cours, hameau (La Salle, vallée d´Aoste) ;
Les Cours, maison isolée, nom monté au Vanil des Cours, sommet, 1562m (Cerniat, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Court, Cort en 1148, Curt en 1179, nom actuel attesté en 1461, commune et village (District de Moutier, Jura bernois) ;
Droit des Rochers de Court et Envers des Rochers de Court, lieux-dits, et Gorges de Court, gorges de la Birse (Moutier, Jura bernois) ;
La Curtaz, forme patoise, hameau (Jarrier, Maurienne, Savoie).

Avec le suffixe -an :
Cortelan, hameau (Loisin, Bas-Chablais, Haute-Savoie).

Avec le suffixe collectif -in :
Corterin, hameau de Cormérod (Misery-Courtion, district du Lac, Fribourg).

Avec le suffixe collectif -ery :
Cortery, lieu-dit (Misery-Courtion, district du Lac, Fribourg).

Avec le suffixe collectif -ey :
Cortey, lieu-dit (Auvernier, district de Boudry, Neuchâtel).

Patois valdôtain cors, « cour », du roman cors :
Cors, hameau (Fénis, vallée d´Aoste) ;
Montagne des Cors, alpage de Valtournenche, Torrent des Cors, affluent du Torrent Marmore, nom monté à la Punta des Cors ou Punta Gastaldi, 3852m, et au Col des Cors, 3714m (Bionaz et Valtournenche, vallée d´Aoste).

Probablement de même origine :
Corsant, Corsan en 1248, Corzans en 1294, Corsant en 1492, château et hameau (Perrex, Bresse, Ain) ;
Corzent, faubourg (Thonon-les-Bains, Bas-Chablais, Haute-Savoie).

Voir aussi Ecours.


Coeur
Le Coeur, rocher au-dessus du Glacier Durand, probablement par métaphore.

Coeuvatte, Coeuve, Couvet, Couvette, Couvettes,
Covatières, Covats, Covaz, Covées, Coverays,
Coverie, Covet, Covetan, Covets, Covillet,
Covillets, Covos, Covy, Cuva, Cuvat,
Cuvaz, Cuves, Cuvette, Cuvettes, Cuvy
Site en forme d´entonnoir, de cuvette, endroit creux, nommé par métaphore, bas latin cupa, « barrique, cuvier », latin cupa, « grand vase en bois ».
Les Cuves ancien nom de La Tine attesté en 1271 (Rossinière, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Les Cuves, maison isolée en forêt (Les Clefs, Bornes, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif -ette, ancien français cuvete, « petite cuve » :
Bois de la Cuvette, forêt (Lullin, Chablais, Haute-Savoie) ;
Les Cuvettes, maison isolée (Hauteville, district de la Gruyère, Fribourg).

Formes patoises :
La Covaz, hameau, et Ruisseau de la Covaz (Saxel, la Côte en Chablais, Haute-Savoie) ;
Les Covaz, lieu-dit (Estavannens, Bas-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Covées, lieu-dit (Bonne, Annemasse, Haute-Savoie) ;
Les Covos, lieu-dit (Sonceboz-Sombeval, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Le Covy, hameau (Avry, district de la Sarine, Fribourg) ;
La Cuva, ferme isolée (Vuadens, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Cuvat, Capellenus de Covaz en 1275, commune et village du Genevois (Annecy-le-Vieux, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie) ;
Cuvaz, lieu-dit (Gruyères, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Cuvy, forêt déclive (Sédeilles, district de Payerne, Vaud).

Avec le double suffixe diminutif -illet :
Chalet du Covillet, alpage, nom monté au lieu-dit Les Covillets, lieu-dit (Mont de Grange, Abondance, Chablais, Haute-Savoie).

Dérivé avec le suffixe collectif -ay :
Les Coverays, hameau de Chamonix (Vallée de Chamonix, Haute-Savoie).

Avec le suffixe -erie :
La Coverie, alpage (La Clusaz, Bornes-Aravis, Haute-Savoie).

Diminutifs avec les suffixes -et, -ette :
Couvet, Covés en 1300, Coves en 1380, Covet en 1470, commune et village, et Mont de Couvet, hameau et lieu-dit (District du Val-de-Travers, Neuchâtel) ;
Couvette, hameau (Fillinges, Genevois, Haute-Savoie) ;
Les Couvettes, lieu-dit (La Biolle, district de Chambéry, Savoie) ;
Le Covet, hameau (Essertines-sur-Yverdon, district d´Echallens, Vaud) ;
Les Covets, hameau (Vuisternens-devant-Romont, district de la Glâne, Fribourg) ;
Les Covets, lieu-dit (Villeret, district de Courtelary, Jura bernois), et Pâturage des Covets, lieu-dit (Cormoret, district de Courtelary, Jura bernois).

Cas régime :
Covetan, alpage, Bois de Covetan, forêt (Hauteluce, Beaufortain, Savoie), et Forêt de Covetan (Notre-Dame-de-Bellecombe, Val d´Arly, Savoie).

Mot régional jurassien Coeuve :
Coeuve, Cova en 1136, Cuva en 1175, Coeuve en 1254, Cauva en 1410, anciens noms allemands Kuef, Kufen, et Kuff en 1906, commune et village (District de Porrentruy, Jura) ;
Combe de Coeuve, lieu-dit (Courtemaîche, district de Porrentruy, Jura).

Avec le suffixe diminutif jurassien -atte :
La Coeuvatte, affluent de l´Allaine qui prend sa source à Coeuve (District de Porrentruy, Jura).

Peut-être d´un patronyme Covat :
Les Covatières, La Vulpillière en 1431, In Covateria seu in Vulpilleria en 1517, hameau (Saint-François-Longchamp, Maurienne, Savoie) ;
Les Covats, lieu-dit en forêt (Saint-Légier-La-Chiésaz, district de Vevey, Vaud).

Voir aussi Couvaloux, Couvet, Covatanne.


Coffette, Coffy
Peut-être un endroit particulièrement sale, du terme régional coffe, « sale ».
Lac Coffy, étang, mais Coffy est aussi un patronyme (Bettens, district de Cossonay, Vaud).

Avec le suffixe diminutif -ette :
Coffette, lieu-dit (Goumoëns-le-Jux, district d´Echallens, Vaud).


Coffrane
Commune et village neuchâtelois du district du Val-de-Ruz, Cusfrano en 1092, Corfrano en 1220, Corfranon en 1264, Corfragne en 1270, Corfraigno en 1370, Confrano en 1401, Courfrasne en 1453, et Petit Coffrane, hameau de Coffrane, nom probablement composé de cortis et d´un anthroponyme germanique comme *Frano (les noms formés avec des dérivés de cortis sont toujours suivis d´un anthroponyme, ce qui exclut l´interprétation de frano, « frêne »).

Cogne
Commune et village du Val de Cogne, vallée latérale de la vallée d´Aoste, Conia en 1151 et 1184, Cognie en 1183, dérivé d´un nom de personne romain Acconius ou Conius féminisé, comme par exemple [villa] *Conia.

Cognin, Cognin-les-Gorges
Noms formés avec le suffixe -anum sur le nom d´homme gaulois *Cotonius [Nègre 1990].
Cognin, Ecclesia de Cohonnino vers 1100, Cognis en 1232, Cognins en 1238, de Cognino en 1340, Capellanus de Cogniaco au XIVème siècle, Cogninum en 1488, Cugny près Chambéry en 1554, canton, commune et village de l´arrondissement de Chambéry (Savoie) ;
Cognin, hameau (Saint-Christophe-sur-Guiers, Chartreuse, Isère) ;
Cognin-les-Gorges, Ecclesia de Cohonino au XIème siècle, villa de Cognins au XIIIème siècle, parrochia Cogninum au XIVème siècle, Cognin jusqu´en 1937, commune et village du Sud du Grésivaudan (Vinay, arrondissement de Grenoble, Isère).

Cohendets, Cohendier, Cohendy
Patronymes Cohendet, Cohendier, Cohendy, probablement du franco-provençal coindi, « joli, agréable », latin cognitus, « connu » [Tosti].
Les Cohendets, alpages (Montgellafrey, Basse-Maurienne, Savoie) ;
Château de Cohendier (Saint-Pierre-en-Faucigny, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Cohendy, maison isolée (Combloux, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).

Cohennoz, Couénat, Couénets, Cuénet, Cuenin,
Cuennat, Cuénoud
Patronymes dérivés de l´anthroponyme germanique *Kuno, « brave », francisé en Conon [Gros].
Cohennoz, Cuennoz au XVIème siècle, Coënnoz en 1793, commune et village du Val d´Arly (Ugine, arrondissement d´Albertville, Savoie) ;
Champ Cuenin, maisons isolées (Chevenez, district de Porrentruy, Jura) ;
Plan Cuénoud, lieu-dit (Châtel-Saint-Denis, district de la Veveyse, Fribourg).

Avec le suffixe diminutif -et :
Les Couénets, maisons isolées (Montmelon, district de Porrentruy, Jura) ;
Cuénet, lieu-dit en forêt (Penthéréaz, district d´Echallens, Vaud).

Diminutifs formés avec le suffixe jurassien -at :
Le Couénat, maisons isolées (Le Noirmont, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Roche Cuennat, lieu-dit (Bussy-sur-Moudon, district de Moudon, Vaud).


Coillonet
Colline de la commune de Courlevon, district du Lac (Fribourg), ancien français coillonnet, diminutif de coillon, « couillon, testicule », bas latin coleonem, accusatif de coleo, coleonis, « testicule », peut-être par métaphore en raison de sa forme arrondie.

Coinchat, Coinchette, Coinchiez, Coinchonna
Du francoprovençal concher, conchier, « salir, souiller », [Michaud].
Bois Coinchiez, en Conchié Bussom en 1342, au Coinchiez Bosson en 1545, Bois Conchié et Boz Coinchié en 1596, Bois Coincher en 1703, Bois Coinchié en 1734, petite forêt (Bôle, district de Boudry, Neuchâtel) ;
Coinchonna, vigne (Bôle, district de Boudry, Neuchâtel).

Peut-être de même origine :
Coinchat, lieu-dit (Veigy-Foncenex, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Fontaine de la Coinchette, source en forêt, et Collet de la Coinchette, lieu-dit (Corrençon-en-Vercors, Vercors, Isère).


Coindet, Coindre
Patronymes issus de coinde, variante de l´adjectif ancien français cointe, « prudent, sage ; habile ; brave, vaillant ; joli, gentil, agréable, aimable », ou du substantif cointe, « un beau, un galant tout plein de lui-même », du latin cognitus, « connu » [Tosti].

Patronyme Coindet, diminutif de coinde :
Le Coindet, maison isolée (Allondaz, Combe de Savoie, Savoie).

Patronyme Coindre :
Coindre, maison isolée (Bouligneux, Dombes, Ain) ;
Le Coindre, lieu-dit (Saint-Chef, Les Balmes Dauphinoises, Isère).


Coinsin, Coinsins
Noms d´origine burgonde, dériveraient d´un primitif *Cunsingos, « chez les Cunsingi », dérivé du nom propre Cunso, variante de Gunzo, « combat ».
Coinsin, hameau (Lussy-sur-Morges, district de Morges, Vaud) ;
Coinsins, Quinsins en 1212, Quincins en 1215, Quintins en 1238, Cuynsins en 1296, Cuinchins en 1303, Cuinsins en 1306, commune et village (District de Nyon, Vaud).

Cointier, Cointières
D´un patronyme Cointier, nom de métier, de l´ancien français cointier, « parer, orner ».
Le Cointier, Le Cointy en 1847, quartier (Guéreins, Dombes, Ain).

Par féminisation :
Les Grandes Cointières et Les Petites Cointières, hameaux (Dompierre-sur-Veyle, Bresse, Ain).


Cointrin
Quartier s´étendant sur les communes de Meyrin, Vernier, Grand-Saconnex, Bellevue (Genève), Cuintrins en 1215, Quintrins et de Quintrino en 1224, Quintrinsex en 1299, Cuytrins en 1306, nom d´origine burgonde, qui pourrait dériver d´un primitif *Cundharingos, « chez les Cundharingi », où le c initial représenterait un plus ancien g, dérivé du nom propre Gundhari [Jaccard], voir Gonty.

Coiny
Les Coiny, lieu-dit de la commune de Lully (La Côte en Chablais, Haute-Savoie), patronyme probablement issu de l´ancien haut allemand kuoni, « brave, hardi ».

Coiratte, Coire, Coires
Terrain en pointe, du patois jurassien câre, « angle, coin » [Prongué].
Coire, lieu-dit (Chevenez, district de Porrentruy, Jura) ;
Les Coires, lieu-dit (Boncourt, district de Porrentruy, Jura).

Avec le suffixe diminutif jurassien -atte :
La Coiratte, lieu-dit (Chevenez, district de Porrentruy, Jura).


Coise, Coises, Coisetan, Coisia, Coisin,
Coison
Noms dérivés du nom de domaine Cosia [villa] d´un gallo-romain du gentilice Cosius [Gros].
Coise, Vallis que dicitur Cosia en 1036, Coysie en 1093, Domus Cosie en 1162, de Coysia en 1279, village (Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier, Val Gelon, Savoie) ;
Les Coises, maison isolée en clairière (Villard-sur-Doron, Beaufortain, Savoie) ;
Coisetan, Coyseta au XIIIème siècle, Coisetanum au XIVème siècle, cours d´eau affluent du lac de Sainte-Hélène (Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier, Val Gelon, Savoie) ;
Coisia, commune et village (Arinthod, Jura) ;
Coisin, Aqua Coisini en 1433, cours d´eau affluent du lac de Sainte-Hélène (Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier, Val Gelon, Savoie) ;
Coison, peut-être de même origine, lieu-dit en forêt (Baulmes, district d´Orbe, Vaud).

Cojonnex
Cojonnex, quartier de Blonay (District de Vevey, Vaud), nom actuel attesté en 1161, nom de domaine d´origine gallo-romaine *Coionacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice *Coionius.
Cojonnex, hameau du Chalet-à-Gobet (Lausanne, Vaud), Cojenay vers 1160, Cogionai vers 1250, Cojonay au XVIème siècle, par transfert, d´une famille noble vaudoise qui a porté le nom de Cojonnex du XIIème au XVIème siècle [Bossard].

Col, Collet, Collu, Cou, Coux,
Couz
Variantes de col, « passage de montagne », latin collum, « col, cime ».
Le Col, hameau (Lullin, Chablais, Haute-Savoie) ;
Sur Cou, sommet, 1809 (Saint-Laurent et le Petit-Bornand, Faucigny, Haute-Savoie), Nant de Cou, cours d´eau affluent du Flan, nom issu du col de Cou, devenu par redondance Col de Sur Cou, 1600m ;
Sur Cou, hameau (Champéry, district de Monthey, Valais) ;
Col de Cou, 2529m (Mase, district d´Hérens, Valais) ;
Col du Cou, 1601m (Flaine, Magland, Faucigny, Haute-Savoie) ; Plan de Cou, pâturage (Champéry, district de Monthey, Valais) ;
Col de Coux ou Col de Cou, montem qui dicitur Col en 1188, montem de Cul en 1209, Coul en 1233, Coux et Couz en 1906, col entre la Suisse et la France, 1920m (Champéry, district de Monthey, Valais, et Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie), et
Sur le Coux, hameau (Thyez, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Col de Couz, 626m, entre Chambéry et Les Echelles, qui a donné son nom à Saint-Jean-de-Couz, commune et village, et à Saint-Thibaud-de-Couz, Capella de Coho et Ecclesia de Co vers 1100, Cou en 1202, Cohu et Coulz en 1232, Cols et Cou en 1340, Ecclesia de Couz en 1497, commune et village de la vallée du Guiers (Les Echelles, arrondissement de Chambéry, Savoie) ;
Le Col des Roches, 919m, à la frontière franco-suisse, était autrefois Le Cul des Roches, en raison de la reculée qui le précède (Le Locle, Neuchâtel).

Petit col, ancien français colet, collet, « col, cou », avec le suffixe diminutif -et :
Le Collet, In molario de Colleto en 1421, hameau proche du col d´Arves (Saint-Jean-d´Arves, Arvan, Savoie) ;
Collet d´Anterne, 1816m (Sixt-Fer-à-Cheval, Faucigny, Haute-Savoie).

Diminutif patois :
Le Collu, lieu-dit (Samoëns et Verchaix, Faucigny, Haute-Savoie).

Voir aussi Coeur, Cormet.


Colaire, Colans, Colatel, Colatels, Colère,
Colerin, Coleu, Coleuse, Colice, Colieu,
Coliore, Colisses, Colle, Collères, Collières,
Colliez, Collioret, Colliou, Collioud, Colliouroé,
Colluère, Collure, Coloc, Colou, Colous,
Coluaire, Coula, Coulanne, Coulat, Coulats,
Coulau, Coulay, Coulayes, Coulaytes, Coulaz,
Coule, Coulé, Coulée, Coulées, Coules,
Coulet, Coulette, Coulisse, Coullaux, Coullayes,
Couloir, Couloirs, Couloud, Couloureuses, Coulours,
Couluire, Couluirette, Culerey, Cullayes, Culliairy
Coulée de terrain, terrain favorable aux éboulements, endroit où l´eau filtre, couloir (en montagne), pente rapide par laquelle on dévale le bois des hauteurs, mot régional colaz, « ravin en pente », coulière, « pièce de terre où coule un ruisseau », [Pégorier], patois coulâ, « couler », ancien français colais, coleis, colleis, couleis, coulis, coulleis, coullis, « coulant, qui coule, qui glisse », ancien français couleïce, « qui glisse », bas latin colorium, latin colare, « couler, filtrer ».
La Colle, peut-être aussi un sobriquet, alpage (Chézard-Saint-Martin, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel) ;
La Coule, lieu-dit (Saint-Gervais-les-Bains, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Coulé, hameau (Bonne, Annemasse, Haute-Savoie) ;
Les Coules, lieu-dit (Brenles, district de Moudon, Vaud) ;
La Coulée, forêt déclive (La Léchère, Tarentaise, Savoie) ;
Les Coulées, lieu-dit (La Sagne, district de la Chaux-de-Fonds, Neuchâtel).

Peut-être un participe présent :
Colans, maison isolée (Lovatens, district de Moudon, Vaud), et lieu-dit (Curtilles, district de Moudon, Vaud).

Avec les suffixes -eu, -euse, -ou :
Coleu, lieu-dit en forêt (Chesières, Ollon, district d´Aigle, Vaud) ;
Coleu du Fin, couloir en montagne (Lourtier, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Sur la Coleuse, lieu-dit (Lajoux, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Le Colieu, lieu-dit en forêt (Bovernier, district de Martigny, Valais) ;
Colliou du Loton, couloir rocheux (Saint-Luc, Val d´Anniviers, Valais) ;
Le Colou, hameau (Perrefitte, district de Moutier, Jura bernois) ;
Les Colous, lieu-dit (Malleray, district de Moutier, Jura bernois) ;
Le Couloud, alpage (Beaufort-sur-Doron, Beaufortain, Savoie).

De même sens ou d´un patronyme Collioud de même origine que Colliard :
Le Collioud, lieu-dit en forêt (La Balme-de-Thuy, Bornes, Haute-Savoie) ;
Bois Collioud, forêt de la commune de Versoix (Genève).

Avec les suffixes collectif patois -a, -at, -az :
La Coula, lieu-dit et ruisseau affluent de la Broye (Payerne, Vaud) ;
Le Coula, maison isolée (Lessoc, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
La Coulat, lieu-dit (Delley-Portalban, district de la Broye, Fribourg) ;
Le Coulat, maison isolée (Estavannens, Bas-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Coulats, alpage (Ormont-Dessous, district d´Aigle, Vaud) ;
La Coulaz, hameau (Nangy, Genevois, Haute-Savoie) ;
La Coulaz, pâturage (Mieussy, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Le Coulaz, lieu-dit (Les Gets, Faucigny, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif -el :
Colatel, clairière avec maison isolée (Lavey-Morcles, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Colatels, hameau (Bex, district d´Aigle, Vaud).

Français couloir, « passage étroit, encaissé et abrupt » :
Le Grand Couloir, renommé pour ses chutes de pierres (Aiguille du Goûter, vallée de Chamonix, Haute-Savoie) ;
Les Grands Couloirs, couloir raide et glaciaire (La Grande Casse, Vanoise, Savoie).

Dérivé avec les suffixes collectifs -aire, -ère, -ière, -ire, -ore, -ure, etc., ancien français couloire, « passage » :
Colaire, hameau (Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
La Coliore, hameau (Vex, district d´Hérens, Valais) ;
Collères, hameau (Gignod, vallée d´Aoste) ;
Collières, lieu-dit (Granier, Tarentaise, Savoie) ;
Les Collières, lieu-dit (La Chaux, Sainte-Croix, district de Grandson, Vaud) ;
Colliouroé, lieu-dit (Pralognan-la-Vanoise, Vanoise, Savoie) ;
Colluère Janire, lieu-dit (Ayent, district d´Hérens, Valais) ;
Collure, Collueres en 1454, Collures en 1906, forêt déclive (Leysin, district d´Aigle, Vaud) ;
Coluaire, Coluery de Chesières en 1353, Collueyres en 1906, lieu-dit (Ollon, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Coulours, lieu-dit (Petit Mont Cenis, Bramans, Haute-Maurienne, Savoie) ;
Couluire, lieu-dit (Savièse, district de Sion, Valais) ;
Culliairy, peut-être de même origine, hameau (Sainte-Croix, district de Grandson, Vaud).

Probablement de même origine, par attraction paronymique du français colère :
Colère, lieu-dit en forêt (Maxilly-sur-Léman, Chablais, Haute-Savoie).

Avec les suffixes diminutifs -et, -ette :
Le Collioret, lieu-dit (La Chaux, Sainte-Croix, district de Grandson, Vaud) ;
La Couluirette, lieu-dit (Granois, Savièse, district de Sion, Valais).

Diminutifs avec le suffixe -in, cf. le mot régional coleron, « goulet, couloir par où passe l´eau » [Pégorier] :
Dent du Colerin, sommet, 3333m, Glacier du Colerin, Passage du Colerin, 3207m, et Pointe du Colerin, sommet, 3475m, nom monté (Bessans, Haute-Maurienne, Savoie).

Avec le suffixe -euse :
Pointe des Couloureuses, 2678m (Montvalezan, Tarentaise, Savoie).

Avec le suffixe collectif -is :
Chemin de la Colice (Crissier, district de Lausanne, Vaud) ;
Les Colisses du Bas et Les Colisses du Haut, Les Collisses en 1906, fermes isolées (Nods, district de la Neuveville, Jura bernois) ;
La Coulisse, maison isolée (Echallens, Vaud).

Dérivés avec les suffixes collectifs -ay, -aye, -et, -ey, -ez, participe passé latin colatum :
Le Colliez, lieu-dit en pente raide (Aigle, Vaud) ;
Coulay, in Codolada en 991-1025, ancien hameau (Cranves-Sales, Annemasse, Haute-Savoie) ;
Les Coulayes, hameau (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Les Coulaytes, alpage, et Ruisseau des Coulaytes, cours d´eau sous-affluent de la Sarine (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Les Coullayes ou Les Coulayes, hameau (Les Moulins, Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Le Culerey, lieu-dit (Trient, district de Martigny, Valais) ;
Les Cullayes, Culaes en 1359, nom patois Les Ecoulayés, commune et village (District d´Oron, Vaud).

Avec les suffixes diminutifs -et, -ette :
Coulet, lieu-dit (Saint-Prex, district de Morges, Vaud) ;
La Coulette, peut-être par féminisation d´un patronyme Coulet, maisons isolées (Belmont-sur-Lausanne, district de Lausanne, Vaud).

Avec le suffixe diminutif -au :
Coulau, lieu-dit (Ardon, district de Conthey, Valais) ;
Les Coullaux, lieu-dit (Chessel, district d´Aigle, Vaud).

Avec le suffixe -anne :
La Coulanne, hameau, pourrait avoir la même origine (Villeneuve, district de la Broye, Fribourg).

Forme patoise valaisanne en -oc :
Le Coloc, lieu-dit (Salins, district de Sion, Valais).


Colard, Colarde, Colet, Colette, Collin,
Coulard, Coulin
Patronymes dérivés du prénom Nicolas, latin Nicolaus, grec Nikêlaos, « victoire du peuple ».

Patronymes Colard, Coulard, hypocoristique du prénom Nicolas :
Pré Colard, lieu-dit (Hauteville, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Rochers de Coulard, lieu-dit (Magland, Faucigny, Haute-Savoie).

Par féminisation du patronyme Colard :
La Colarde, maisons isolées (Gex, Pays de Gex, Ain).

Patronyme Colet, avec le suffixe diminutif -et, pourrait aussi désigner une coulée, voir Coulet :
Colet, hameau (Saint-Martin, district d´Hérens, Valais).

Par féminisation du patronyme Colet, ou directement du féminin Colette :
La Colette, alpage (Vallon de l´Hongrin, Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Patronymes Collin, Coulin, anciennes formes populaires du prénom Nicolas :
Collin, lieu-dit (Fétigny, district de la Broye, Fribourg) ;
Pra Coulin, maison isolée (La Verrerie, district de la Veveyse, Fribourg).


Colchide
La Colchide, maisons isolées de la commune de Bex, district d´Aigle (Vaud), par référence à l´ancienne contrée d´Asie mineure sur le littoral oriental de la Mer Noire, au sud du Caucase.

Colgrabe
La Colgrabe, lieu-dit de la commune de Delémont (Jura), par francisation de l´allemand Kohlgraben, « ravin du charbon », voir Grabe, ce lieu étant voisin de Kohlholz, « bois du charbon ».

Coligny, Collogny, Colognat, Cologny
Nom de domaine d´origine gallo-romaine Coloniacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Colonius, du latin colonus, « paysan, agriculteur ; fermier, métayer ; colon, habitant d'une colonie ».
Coligny, Apud castrum quod vocatur Coloniacum en 974, de Coloniaco en 1090, Coloniacus en 1188, Colonheu et Colonia en 1228, Colognie en 1246, Cologniacus et Coloigne en 1284, etc., canton, commune et village de la Bresse (Arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain) ;
Bois de Collogny ou Bois de Cologny, d´un ancien village Cologny mentionné sur la Carte de Cassini (Chevrier, Genevois, Haute-Savoie) ;
Moulin de Colognat, maison isolée (Aranc, Bugey, Ain) ;
Cologny, Coluniacum en 1190, Colognier en 1208, Coloigney en 1263, Colungnie en 1272, Cologni sur la Carte de Cassini, commune et village (Genève) ;
Cologny d´en Bas et Cologny d´en Haut, Colognie en 1295, hameaux (Seyssel, Genevois, Haute-Savoie).

Colinta
Becca Colinta ou Becca Colinte, sommet, 2814m (Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais), patois valaisan colinta, « coulante », pour désigner un sommet qui s´écroule [Guex].

Collège
Le Collège, hameau de la commune de Thônes (Bornes, Haute-Savoie), latin collegium, « association, confrérie ».

Colliard
Patronyme Colliard, patois coliâ, coliu, « mâle, bélier, taureau », vieux français couillard, couillaud, « homme viril, compagnon », ancien français couillard, « muni de testicules », de l´ancien français couiller, latin vulgaire *colea, latin coleus, « testicule ».
Colliard, lieu-dit (Courroux, district de Delémont, Jura) ;
Champ Colliard, lieu-dit (Chavannes-le-Veyron, district de Cossonay, Vaud) ;
Clos Colliard, maisons isolées (Attalens, district de la Veveyse, Fribourg) ;
Pâquier Colliard, lieu-dit (Payerne, Vaud).

Collièses
Les Collièses, lieu-dit de la commune de Bôle (District de Boudry, Neuchâtel), Cuilleysa en 1602, es Colleises en 1737, aux Colleyses en 1756, Coilleyses en 1771, Colaises en 1779, peut-être une variante patoise de coulisse, « canal, aqueduc, rigole » [Michaud], voir aussi Collières.

Colline
La Colline, cours d´eau affluent de la Promenthouse (District de Nyon, Vaud), Collana vers 1150, Collona au XIIème siècle, Colona en 1303, avec le suffixe hydronymique -ona.

Collomb, Collombet, Colomb, Colomban, Colombe,
Colombet, Colombets, Colombette, Colombettes
Patronyme Colomb, même origine que l´oiseau, voir Colomb, et patronymes dérivés Collomb, Collombet, Colombet.

Patronymes Collomb, Colomb, Colomban :
Le Collomb, hameau (Novalaise, Avant-Pays savoyard, Savoie) ;
Colomb, hameau (Combloux, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Auges Colomb, alpage (Provence, district de Grandson, Vaud) ;
Colomban et Colomban d´en Bas, alpages (Thônes, Bornes, Haute-Savoie).

Par féminisation du patronyme Colomb :
Colombe, alpage (Hauteluce, Beaufortain, Savoie) ;
La Colombe, lieu-dit (Echandens, district de Morges, Vaud).

Probablement des patronymes Collombet, Colombet :
Le Collombet, hameau (Epierre, Basse-Maurienne, Savoie) ;
Le Colombet, lieu-dit (La Chapelle, Basse-Maurienne, Savoie) ;
Les Colombets (Chens-sur-Léman, Bas-Chablais, Haute-Savoie).

Par féminisation du patronyme Colombet :
La Colombette, hameau (Saint-Michel-de-Maurienne, Savoie) ;
Les Colombettes, lieu-dit (Fey, district d´Echallens, Vaud) ;
Les Colombettes, maison isolée (Vuadens, district de la Gruyère, Fribourg).


Collomba, Collombey, Colombaires, Colombaz, Colombe,
Colombé, Colombes, Colombés, Colombier, Colombière,
Colombières, Colombin, Colombire
1. Lieu fréquenté par des colombes, ou bien où l´on élève des pigeons. Ancien français et patois colomb, colon, coulon, « pigeon, colombe », diminutif ancien français collombel, colombel, coulombel, « petit pigeon », latin columbus, columba, « pigeon, colombe ».

2. Ancienne nécropole romaine, cimetière, latin columbarium, « niche pour l´urne funéraire ».

3. Rocher dans lequel s´ouvrent des grottes évoquant les boulins d´un colombier.

4. Voir aussi Colondaires.

5. Certains de ces noms sont aussi des patronymes, voir Collomb.

Les noms suivants répondent à l´une ou l´autre de ces définitions :
Pré Collomba, lieu-dit (Forel, Vernay, district de la Broye, Fribourg) ;
Collombey, de Columberio en 1263, a Collombey le petit en 1696, village, et Collombey-le-Grand, a Village de Collombey le Grand en 1696, hameau (Collombey-Muraz, district de Monthey, Valais) ;
Colombaz, alpage (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
Colombe, ecclesia Columba au XIIIème siècle, commune et village de la Bièvre (Le Grand-Lemps, arrondissement de la Tour-du-Pin, Isère) ;
Colombé, lieu-dit dans les vignes (Premploz, Conthey, Valais) ;
Combe des Colombés, lieu-dit (Champéry, district de Monthey, Valais) ;
Colombes, Massus de Columba en 1357, Collombaz au XVIème siècle, habitat dispersé (Montgellafrey, Basse-Maurienne, Savoie) ;
Colombin, Chavannerie de Colombin en 1581, Apud Colombinum en 1594, hameau (Saint-Martin-sur-la-Chambre, Basse-Maurienne, Savoie).

Français colombier, « endroit où l'on élève les pigeons », dérivé de colombe avec le suffixe collectif -ier, latin columbarium, « pigeonnier, colombier » :
Les Colombaires, lieu-dit (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Colombier, Columbier en 1228, commune et village (District de Boudry, Neuchâtel) ;
Colombier, Columbarus en 937, Columbarium en 938, Colonberio en 987, Columberium en 1005, Columbie en 1228, aussi Collombier au XIXème siècle, commune et village (District de Morges, Vaud) ;
Le Grand Colombier, En Colombiers en 1643, sommet, 1534m (Bugey, Ain) ;
Colombier de Gex, Colomby de Gex en 1844, sommet, 1691m (Jura, Pays de Gex, Ain) ;
Colombier d´Aillon, Rupes montis Rossane que vocatur Colombarium en 1585, sommet, 2043m (Aillon-le-Vieux, Bauges, Savoie) ;
La Colombière, hameau (Allinges, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Chalet de la Colombière, alpage, et Col de la Colombière, 1613m (Le Reposoir, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Les Colombières, habitat dispersé (Beaufort-sur-Doron, Beaufortain, Savoie) ;
Colombire, pâturage, et
Cave de Colombire, maisons isolées (Mollens, district de Sierre, Valais).


Collon, Collons, Colon
Patronymes, soit d´un ancien colon, soit du vieux français et patois colon, « pigeon, colombe ».
Col Collon, 3082m, redondance, le nom étant ensuite monté du col aux Mont Collon, 3637m, et Petit Mont Collon, 3556m, et aussi au Col du Petit Mont Collon, 3292m, et Glacier du Petit Mont Collon (Bagnes, district d´Entremont, Arolla, Evolène, district d´Hérens, Valais, et Bionaz, vallée d´Aoste).
Les Collons, hameau (Vex, district d´Hérens, Valais) ;
Château de Colon, hameau (Rue, district de la Glâne, Fribourg).

Collondalles, Collondels, Colondaires, Colondaz Jeur, Colonnaz,
Colonne, Colonnes, Colonney
Français colonne, patois colonde, kolonda, « colonne », ancien français colombe, columne, columpne, « colonne », colenbel, colombel, colombele, « petite colonne », latin columna, « colonne », qui a donné le français colombage, « colonnes ou solives de bois dans une muraille », en ancien français « rangée de colonnes, poteau, appui ». Ces noms peuvent désigner en particulier des pièces de bois verticales, des pieux dans une clôture, une borne, un petit monument ou être utilisés dans un sens métaphorique pour un lieu très élevé, comme perché sur une colonne [Aebischer, Gros], ou proche d´un pilier rocheux. Voir aussi Colomb.

Français colonne, « pilier de forme cylindrique » :
Chemin des Colonnes, allusion aux colonnes du temple d´lsarnodurum (Izernore, Haut-Bugey, Ain).

Français colonne, « lieu élevé », par métaphore :
La Colonne, Malarium de Calumpna en 1393, hameau (Montaimont, La Chambre, Maurienne, Savoie) ;
La Colonne, ad Columpnam en 1414, hameau (Albiez-le-Vieux, Maurienne, Savoie) ;
Aux Colonnes, lieu-dit (Saint-Jean-d´Arves, Arvan, Savoie) ;
Les Colonnes, Paganus de Columpnis en 1397, hameau élevé, et Bois des Colonnes, forêt (Saint-Pancrace, Maurienne, Savoie) ;
Rocher des Trois Colonnes, rocher (Matafelon-Granges, Haut-Bugey, Ain).

Forme patoise :
La Colonnaz ou La Colonne, hameau (Magland, Faucigny, Haute-Savoie).

Diminutifs du patois colonde, kolonda, avec dissimilation de [nn] en [nd], et avec les suffixes -alle, -el :
Les Collondalles, ancien lieu-dit et rue (Montreux, district de Vevey, Vaud) ;
Les Collondels, hameau (Villeneuve, district de la Broye, Fribourg) ;
Colondaz Jeur, hameau (Vallon de l´Hongrin, Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Dérivé avec le suffixe collectif -aire :
Les Colondaires alpage (Villeneuve, district d´Aigle, Vaud).

Dérivés avec le suffixe -ey :
Tête du Colonney, sommet, 2692m et Col du Colonney, 2364m, (Flaine, Grand Massif, Faucigny, Haute-Savoie), aussi Tête du Colonné selon Boyer, qui explique ce nom par la présence d´un cairn dressé par les Sardes au début du XIXème siècle.


Colmet, Cormat, Cormet
Désigne un sommet en Valais et Vallée d´Aoste. Il dérive du bas latin culmus, *culmetum, latin culmen, culminis, « point culminant, sommet ».
Mont Colmet, 3024m (Vallée d´Aoste).

Dérivés par rhotacisme :
Cormat, lieu-dit (Val Ferret, Orsières, district d´Entremont, Valais) ;
Mont Cormet, 2476m (Courmayeur et Morgex, vallée d´Aoste) ;
Pointe Cormet, 2388m, nom descendu au Col Cormet, 2357m, et au Lac Cormet voisin (Ollomont, vallée d´Aoste).

Dans le Beaufortain, cormet est un terme générique qui signifie « col » :
Cormet d´Arêches, col, 2109 m, Torrent du Cormet d´Arêches et Cormet de Roselend, col, 1968m (Beaufortain, Savoie) ;
Le Plat du Cormet, lieu-dit (Bionnassay, Saint-Gervais-les-Bains, Val Montjoie, Haute-Savoie).

Voir aussi Comagne.


Colomieu
Commune et village du Bugey (Arrondissement de Belley, Ain), Villa de Colomiaco et Colomiou en 1354, Colomeu en 1359, Capellanus do Colomiaco vers 1365, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Colomiacum, dérivé avec le suffixe -acum d´un gentilice comme *Colomius.

Colosses
Les Colosses, lieu-dit de la commune de Mâcot-la-Plagne (Tarentaise, Savoie), remotivation d´un patois *kolyo orse, « couloir de l´ours » [G. Tuaillon, Nouvelles du Centre d´Études Francoprovençales « René Willien », no 27, 1993].

Colovray, Colovrex
Probablements issus de noms de domaines d´origine gallo-romaine *Colubracum, dérivés avec le suffixe -acum du cognomen Coluber.
Colovray, anciennement Collovray, aussi Colovrai au XIIIème siècle, ancienne maladrerie, Colovrex sur la Carte Nationale (Nyon, Vaud) ;
Colovrex, de Colovraco en 1186, Colovray en 1257, Collovrex sur la Carte de Cassini, hameau (Bellevue, Genève).

Colovron, Couleuvre, Couleuvres, Couleuvrey, Coulouvre,
Coulouvrenière, Coulouvreuse, Coulouvrier, Coulouvrière, Coulouvrières
Lieu envahi de couleuvres. Patois colouvra, roman colobra, colobre, colobri, « couleuvre, serpent », latin vulgaire *colobra, latin classique coluber, colubra, « couleuvre, couleuvre femelle », colubrosus, « de serpent ».
La Couleuvre, lieu-dit (Thoiry, Bauges, Savoie) ;
Les Couleuvres, lieu-dit (Lugnez, district de Porrentruy, Jura) ;
Coulouvre, hameau (Crenans, Moirans-en-Montagne, arrondissement de Saint-Claude, Jura).

Diminutif avec le suffixe -on :
Colovron, anciennement Coulouvron, hameau (Châteauneuf, Chamoux-sur-Gelon, Val Gelon, Savoie) ;
Le Colovron, cours d´eau (Détrier, Val Gelon, Savoie).

Avec le suffixes collectif -ey :
Le Couleuvrey, forêt déclive (Albiez-le-Jeune, Maurienne, Savoie).

Avec les suffixes collectifs -ier, -ière :
Coulouvrier, lieu-dit, clairière (Morillon, Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Coulouvrière, lieu-dit (Chancy, Genève) ;
En Coulouvrières, lieu-dit (Courmangoux, Revermont, Ain).

Avec le suffixe d´abondance -euse :
Coulouvreuse, lieu-dit (Albiez-Montrond, Maurienne, Savoie).

Endroit où l´on tirait à la coulevrine, canon à tube long et mince [Bossard], du français couleuvrine, coulevrine, « ancienne pièce d´artillerie plus longue que les canons employés alors », en vieux français « dépendance, protection » [Trévoux], ancien français couleuvre, « coulevrine », avec le suffixe collectif -ière :
La Coulouvrenière, quartier (Ville de Genève).


Coma, Comb, Comba, Combache, Combachires,
Combaie, Combassales, Combasse, Combasseran, Combasses,
Combasson, Combatte, Combattes, Combaz, Combe,
Combelin, Combelles, Combère, Comberette, Combes,
Combeta, Combets, Combetta, Combettaz, Combette,
Combettes, Combi, Combilloles, Combioula, Combioz,
Combire, Comboles, Combotte
1. Vallée sèche en flanc de montagne, généralement située au-dessus des sources. Vieux français combe, « petite vallée, pli de terrain, lieu entouré de collines », combriere, « combe, vallée », diminutif ancien français combele, combelle, « petite vallée, vallon », gaulois et bas latin cumba, « creux, vallée, vallonnement », diminutif cumbilia, racine indo-européenne *kum-bh-, kum-b-, même sens.
Combe des Juments, lieu-dit (Chaîne des Aravis, Haute-Savoie) ;
Première Combe, Deuxième Combe et Troisième Combe, lieux-dits en forêt (Porrentruy, Jura) ;
Les Combes, maisons isolées (Farvagny, district de la Sarine, Fribourg) ;
Les Combes Dessous, Les Combes Dessus et Les Combes du Milieu, alpages (Gruyères, district de la Gruyère, Fribourg).

Avec les suffixes diminutifs -et, -ette :
Les Combets, hameau (Cohennoz, Val d´Arly, Savoie) ;
La Combette, hameau (Le Glèbe, district de la Sarine, Fribourg) ;
Pointe de Combette, 2762m, à la frontière italienne (Val Ferret, Orsières, district d´Entremont, Valais, et vallée d´Aoste) ;
Les Combettes, hameau (Le Landeron, Neuchâtel).

Avec le suffixe diminutif -elle :
Les Combelles, alpage (Beaufort-sur-Doron, Beaufortain, Savoie).

Avec le suffixe diminutif -ioule, -ole, forme patois -ioula :
Combioula, hameau (Hérémence, district d´Hérens, Valais) ;
Les Comboles, petites combes (Les Brenets, district du Locle, Neuchâtel).

Avec le suffixe diminutif -otte :
La Combotte, petite combe (Les Brenets, district du Locle, Neuchâtel), et Pré de la Combotte, lieu-dit (Le Locle, Neuchâtel).

Double diminutif avec les suffixes diminutifs -ille et -ole :
Les Combilloles, hameau (Sainte-Hélène-du-Lac, Montmélian, Combe de Savoie, Savoie).

Avec le suffixe diminutif -elin, qui pourrait être d´origine italienne :
Combelin, maisons isolées (Saint-Pierre, vallée d´Aoste).

Formes patoises comba, combaz, etc. :
Comba, sommet, 2561m (Saint-Rhémy-en-Bosses, vallée d´Aoste) ;
La Comba, maisons isolés (Nendaz, district de Conthey, Valais) ;
Comba Mornay, avec un patronyme Mornay, lieu-dit, et Col de Comba Mornay, 2374m (Champéry, district de Monthey, Valais) ;
Comba Plane, lieu-dit (Verbier, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
La Combaz, hameau (Ayer, Val d´Anniviers, Valais) ;
La Combaz, ruines, nom monté à la Tête de la Combaz, 2445m (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
Combi, alpage (Charmey, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Combioz, maisons isolées (Souboz, district de Moutier, Jura bernois).

Avec les suffixes diminutifs patois -eta, -etta, -ettaz :
La Combeta, maison isolée (Le Locle, Neuchâtel) ;
La Combetta, lieu-dit (Saint-Martin, district d´Hérens, Valais) ;
La Combettaz, maisons isolées (Dingy-Saint-Clair, Bornes, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif jurassien -atte :
La Combatte, petite combe, dans le Jura (Pleigne, district de Delémont, Jura) ;
Les Combattes, lieu-dit (Bourrignon, district de Delémont, Jura).

Avec syncope du b :
Coma, petite dépression (Nax, district d´Hérens, Valais).

Avec élision du e :
Comb´Arimbourg, probablement une ancienne *combe à Rimbourg, avec un patronyme variante de Raimbourg, dérivé de l´anthroponyme germanique *Raginburg, du germanique *ragina, « conseil », et burg, « lieu fortifié », lieu-dit (Lessoc, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg).

Avec le suffixe dépréciatif -ache :
Forêt de la Combache, forêt déclive (Chalais, district de Sierre, Valais).

Avec le suffixe dépréciatif -ache et le suffixe collectif -ire :
Les Combachires, maison isolée (Le Glèbe, district de la Sarine, Fribourg).

Avec le suffixe augmentatif ou dépréciatif -asse, « grande combe » ou « muvaise combe », mais pour Bossard c´est une comba arsa, « combe brûlée » :
Combasse, lieu-dit en forêt (Ardon, district de Conthey, Valais) ;
Les Combasses, lieu-dit en forêt (Vouvry, district de Monthey, Valais) ;
Tête des Combasses, petit sommet, 1654m (Vallorcine, vallée de l´Eau Noire, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif -ale :
Combassales, lieu-dit (Noréaz, district de la Sarine, Fribourg).

Avec le suffixe diminutif -on :
Combasson, lieu-dit (Bons-en-Chablais, la Côte en Chablais, Haute-Savoie) ;
Le Combasson, maison isolée en clairière (Les Verrières, district du Val-de-Travers, Neuchâtel).

Avec le suffixe -an :
Combasseran, hameau (Habère-Lullin, Vallée Verte, Haute-Savoie).

Dérivés avec les suffixes collectifs -ère, -ire :
Combère, lieu-dit (Sembrancher, district d´Entremont, Valais) ;
Pra Combère, hameau (Ayent, district d´Hérens, Valais) ;
La Combire, pâturage (Nendaz, district de Conthey, Valais).

Diminutif avec le suffixe -ette :
Comberette, maisons isolées en clairière (Nendaz, district de Conthey, Valais).

Avec le suffixe collectif -aie :
La Combaie, lieu-dit en forêt (Saint-Ursanne, district de Porrentruy, Jura).

Voir aussi Bellecombe, Combabelle, Combacervey, Combadané, Combafou, Combal, Comba Naire, Combarin, Comba Rossa, Combartseline, Combaure, Combautanna, Combe Fallet, Combe à l´Ours, Combottier, Commandraut, Kummenalp, Malacombe.

2. Par extension, dépression allongée entre deux montagnes.
Combe de Savoie, vallée de l´Isère près de Montmélian (Savoie).

Voir aussi Hautecombe.


Comagne
Tête de Comagne, 2099m, sommet à la limite des communes de Brusson et d´Emarèse (Vallée d´Aoste), du latin culmen magnum, « grand sommet ».

Comalire
La Comalire, pâturage déclive de la commune d´Icogne (District de Sierre, Valais), probablement le Croumaclire mentionné par Jaccard, qu´il dérive du bas latin cremacula, « crémaillère ». Cf. l´ancien français cromasle, « crémaillère ».

Combabelle
Ruisseau de Combabelle, affluent de la Sarine (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud), Composé de Comba et de belle.

Combabertan
Maison isolée en clairière de la commune d´Evionnaz (District de Saint-Maurice, Valais), conposé de Comba et d´un anthroponyme Bertan, de l´ancien haut allemand « beraht », germanique *berhta, « brillant, célèbre ».

Combacervey
Lieu-dit en forêt de Neuchâtel, composé de Comba et d´un terme *cervey probablement issu de Serve, forêt.

Combadané, Combadieu, Combadoux, Combarigny, Combarod,
Combarut, Combatraud, Combavert, Combazin, Combégée,
Combemby, Combernaud, Combernetse, Combertin, Combeymont,
Combloney, Combodon
Toponymes formés de Comba et d´un suffixe indéterminé, dans certains cas un anthroponyme.
Combadané, lieu-dit (Vollèges, district d´Entremont, Valais) ;
Combadieu, maison isolée (Annecy-le-Vieux, Haute-Savoie) ;
Combadoux, alpage (Bionaz, vallée d´Aoste) ;
Combarigny, alpage en clairière (Martigny-Combe, district de Martigny, Valais) ;
Combarod, lieu-dit (Corminboeuf, district de la Sarine, Fribourg) ;
Combarut, maisons isolées (Saint-Eustache, Annecy, Haute-Savoie) ;
Combatraud, alpage (Beaufort-sur-Doron, Beaufortain, Savoie) ;
Pigne de Combavert, sommet, 2871m, et Lac de Combavert (Saint-Luc, val d´Anniviers, Valais) ;
Combazin, maisons isolées (Le Landeron, Neuchâtel) ;
Combégée, couloir en forêt (Saint-Gingolph, district de Monthey, Valais) ;
Combemby, alpage, (Pré-Saint-Didier, vallée d´Aoste) ;
Combernaud, lieu-dit en forêt (Neuchâtel) ;
Combernetse, lieu-dit (Rossens, district de la Sarine, Fribourg) ;
Combertin, lieu-dit en forêt (La Brillaz, district de la Sarine, Fribourg) ;
Combeymont, maisons isolées (Attalens, district de la Veveyse, Fribourg) ;
Combloney, lieu-dit (Romont, district de la Glâne, Fribourg) ;
Combodon, lieu-dit (Cheyres, district de la Broye, Fribourg).

Combafort, Combafou, Combafour, Combafoux, Combaz Fau,
Combefolle, Combefort
La « combe du hêtre », composé de Comba et de Fou, etc., nom populaire du hêtre.
Combafort, alpage (Demi-Quartier, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Combafou et La Villiaz de Combafou, maisons isolées (La Côte d´Arbroz, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Bois de Combafou, lieu-dit en forêt (Les Gets, Faucigny, Haute-Savoie) ;
En Combafoux, lieu-dit (Savigny, district de Lavaux, Vaud) ;
Combaz Fau, anciennement Comba-Faux, ruines isolées (Epierre, Basse-Maurienne, Savoie) ;
Combefolle, anciennement Combefol, Combefou, hameau (Saint-Jean-de-la-Porte, Combe de Savoie, Savoie) ;
Combefort, anciennement Combafol, lieu-dit (Saint-Pierre-de-Soucy, Combe de Savoie, Savoie).

Peut-être de même origine :
Combafour, maison isolée en clairière (Sallanches, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).


Combal, Combalats, Combales, Comballaz, Comballe,
Comballes, Combaly
Ces noms, du bas latin comballis, de même origine que Combe, ont habituellement le sens de ruisseau coulant dans une combe.
Combal, alpage, Lac de Combal, nom monté à l´Aiguillette de Combal, 2839m (Val Veny, vallée d´Aoste) ;
Les Combales, lieu-dit (Pussy, La Léchère, canton de Moûtiers, Tarentaise, Savoie) ;
La Comballaz, habitat dispersé (Les Mosses, Ormont-Dessous, district d´Aigle, Vaud) ;
Le Comballe, pâturage, et Lacs de Comballe (Val Ferret, vallée d´Aoste) ;
Les Comballes, maison isolée (Vaulruz, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Combaly, pâturage (Hérémence, district d´Hérens, Valais).

Diminutif formé avec le suffixe jurassien -at :
Les Combalats, lieu-dit (Bure, district de Porrentruy, Jura).


Combaloc, Comba Louva, Combe au Loup, Combe du Loup, Combeloup,
Combe Louve, Combelouvière
La combe aux loups, la combe du loup.
Ferme de Combeloup, ferme isolée, nom monté à la Forêt Domaniale de Combeloup, lieu-dit (Murianette, Pays grenoblois, Isère) ;
Combe au Loup, ferme isolée (Soyhières, district de Delémont, Jura) ;
Combe du Loup, lieu-dit (Montaimont, La Chambre, Maurienne, Savoie) ;
Combe Louve, maison isolée (Planay, Vanoise, Savoie).

Forme patoise :
Comba Louva, lieu-dit en forêt (Evolène, district d´Hérens, Valais).

Avec le suffixe collectif -ière :
Combelouvière, hameau (La Léchère, Tarentaise, Savoie).

Avec le suffixe patois valaisan -oc [Bossard] :
Combaloc, lieu-dit sur la Derotchia (Grône, district de Sierre, Valais).


Comba Naire, Comba Neira, Combaneire, Comba Neire, Combe Neire,
Combe Noire
La combe noire, voir Comba et Naire.
Comba Naire, qui devient plus bas Combe Neire, lieu-dit (Ardon, district de Conthey, Valais) ;
Combaneire, lieu-dit (Grône, district de Sierre, Valais) ;
Comba Neira, lieu-dit (Sembrancher, district d´Entremont, Valais) ;
Comba Neire, lieu-dit (Val Ferret, Orsières, district d´Entremont, Valais) ;
Chalet de Combe Noire, Forêt de Combe Noire et Montagne de Combe Noire (Le Lieu, Vallée de Joux, Vaud).

Comba Niva
Forêt déclive de la commune de Bex, district d´Aigle (Vaud), aussi Combaniva, et Combanivaz en 1906 orientée au Nord, de Comba et Niva.

Combarémont
Lieu-dit de la commune de Sion (Valais), composé de Comba, et d´un dérivé patois du patronyme Raymond, Reymond, voir Raimond.

Combarin
Alpage de la commune de Rossinière (Pays-d´Enhaut, Vaud), composé de Comba et de Arin, donc une combe où les avalanches sont fréquentes.

Comba Rossa, Combarosse
Combe rouge ou rousse, voir rosse.
Comba Rossa, lieu-dit (Val de Moiry, Grimentz, district de Sierre, Valais) ;
Comba Rossa, lieu-dit (Salvan, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Combarosse, lieu-dit en forêt (Veytaux, district de Vevey, Vaud).

Combartseline
Alpage de la commune de Nendaz, district de Conthey (Valais), Cumba Acclini en 1250, Combarzeline sur la carte Siegfried, Combazeline en 1906, nom composé de Comba et d´un anthroponyme Acelin, Azelin attesté dans la région dès le XIIIème siècle [Jaccard].

Combaure
La Combaure, lieu-dit de la commune de Chavannes-le-Chêne (District d´Yverdon, Vaud), peut-être de comba aurea, « combe dorée ».

Combautanna
Alpage élevé situé dans une combe où le bétail monte au mois d´août, voir Comba et Autannes.
Combautanna, alpage (Zinal, Val d´Anniviers, Valais).

Combe
Patronyme Combe, nom donné à un habitant d´une Combe.
Vers chez Combe, hameau (Massongex, district de Saint-Maurice, Valais).

Combe à l´Ours, Combe de l´Ours, Combe de l´Oursaresse, Combe de l´Ourson, Combe Orcière,
Combe Orsière, Combe Ourcière, Combe Oursière, Comborce, Comborcheries,
Comborcière, Comborse, Comborsier, Comborsière, Comboursière,
Comburce
La « combe à l´ours » ou « combe aux ours », latin ursus, ursa, « ours, ourse ».
Combe à l´Ours, lieu-dit (Chézery-Forens, Pays de Gex, Ain) ;
Combe à l´Ours, lieu-dit (Thônes, Bornes, Haute-Savoie) ;
Combe de l´Ours et Combe de l´Ourson, lieux-dits (Villard-de-Lans, Vercors, Isère) ;
Combe de l´Oursaresse, lieu-dit en montagne (Valjouffrey, Valbonnais, Isère) ;
La Combe Orsière, ruines d´un alpage (Valmeinier, Maurienne, Savoie) ;
Combe Oursière, lieu-dit en montagne (Valjouffrey, Valbonnais, Isère) ;
Col de Combe Oursière, 2446m (Lavaldens, Valbonnais, Isère) ;
Comborse, alpage (Le Petit-Bornand-les-Glières, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Pointe de Comborsier, 2534m, dans le Chaînon de Comborsier (Cevins, Tarentaise, Savoie) ;
Comborsière, habitat dispersé (Fontcouverte-la-Toussuire, Arvan, Savoie) ;
Comboursière, hameau (Saint-Honoré, Matheysine, Isère).

Avec mutation du [s] en [c], ou, peu probable, la « combe aux cochons », voir Orcier :
Combe Orcière, lieu-dit en forêt (Cevins, Tarentaise, Savoie) ;
Comborce ou Comborse (Bargy, Bornes, Haute-Savoie) ;
Comborcheries, lieu-dit en forêt (Leysin, district d´Aigle, Vaud) ;
Comborcière, lieu-dit (Fontcouverte-La Toussuire, Arvan, Savoie) ;
Combe Ourcière, lieu-dit (Paladru, Valdaine, Isère) ;
Comburce et Les Plans de Comburce, hameaux (Manigod, Bornes-Aravis, Haute-Savoie).

Voir aussi Comborsin.


Combe-de-Lancey
Commune et village de Belledone (Domène, arrondissement de Grenoble, Isère), Comba Lanceu au XIIIème siècle, Comba Lanciaci au XVIème siècle, voir Combe et Lancey.

Combe Fallet
Hameau de la commune de Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), anciennement Comba-Fallet et Vinea de Comba Falleti en 1297, in comba Folleti en 1489, soit d´un patronyme Fallet, soit plus probablement du bas latin folletus, « feuillé, feuillu ».

Combert, Cousimbert
Le Cousimbert, sommet, 1633m, Le Cousimbert à Remy, Gros Cousimbert, Petit Cousimbert et Cousimbert des Particuliers, alpages, Joux sous le Cousimbert, forêt (La Roche, district de la Gruyère, Fribourg), selon Jaccard, qui écrit Cousinbert, par francisation du nom allemand du sommet Käsenberg, « montagne des fromages », ou plus vraisemblablement à l´origine *Gaissenberg, « montagne des chèvres ». Par analogie, Le Combert, sommet boisé dans la même commune et la commune de Treyvaux (District de la Sarine, Fribourg), 1082m, pourrait être la *Kühenberg « montagne des vaches », mais c´est douteux.

Comblémine, Condamine, Condamines, Condemène, Condemènes,
Condemennes, Condemine, Condémine, Condemines, Condémines,
Condeminettes, Contamine, Contamines, Contamine-Sarzin, Contamines-Montjoie,
Contamine-sur-Arve, Contamnâ
Terre indivise appartenant à deux seigneurs ou à un seigneur et un prélat (condominium), puis terre que le seigneur n´a pas attribuée à un particulier et cultivée directement par ses soins, ou terre appartenant au seigneur et exploitée par la communauté rurale, puis terre cultivée en commun, désignant plus tard des champs fertiles, faciles à cultiver, situés près des habitations. Bas latin condamina, condominia, composé du latin cum, « avec », et dominium, « propriété, droit de propriété, possession complète d´un bien ».
Condamine, Condamina en 1222, Condamina de la Doys en 1222, Condamine de la Doys en 1296, Contamina en 1433, Condamine-la-Doye en 1911, commune et village du Haut-Bugey (Brénod, arrondissement de Nantua, Ain) ;
Les Condamines, hameau (Revonnas, Revermont, Ain).

Avec assourdissement de [d] en [t], forme savoyarde :
La Contamine, hameau (Nâves-Parmelan, Bornes, Haute-Savoie) ;
La Contamine, anciennement La Contamine-en-Verse, La Contamine inverse au XVIIIème siècle, hameau (Saint-Marcel, Moûtiers, Tarentaise, Savoie) ;
Les Contamines, lieu-dit (Châtel, Val d´Abondance, Haute-Savoie) ;
Les Contamines, anciennement Les Contaminées par remotivation, lieu-dit (Lanslebourg-Mont-Cenis, Haute-Maurienne, Savoie) ;
Contamine-Sarzin, Cura de Contamina vers 1344, puis Contamine avant 1749, Contamines-en-Genevois en 1780, Contamine-sous-Marlioz en 1801, Contamine de 1815 à 1913, commune et village du Val des Usses (Frangy, arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie) ;
Les Contamines-Montjoie, Contamina en 1277, Les Contamines en 1730, commune et village du Haut-Faucigny (Saint-Gervais-les-Bains, arrondissement de Bonneville, Haute-Savoie) ;
Contamine-sur-Arve, Condominium en 1119, Contamina en 1227, Contamine avant 1749, commune et village du Faucigny (Canton et arrondissement de Bonneville, Haute-Savoie).

Forme patoise :
La Contamnâ, lieu-dit (Mont-Saxonnex, Faucigny, Haute-Savoie).

Suisse romand et vieux français condémine :
La Condemine, lieu-dit (Roche, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Condemines, lieu-dit (Cronay, district d´Yverdon, Vaud) ;
Condémine, Condeminassy en 1396 (Choëx, Monthey, Valais) ;
La Condémine, rue (Bulle, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Condémines, lieu-dit (Saxon, district de Martigny, Valais).

Diminutif avec le suffixe -ette :
Condeminettes, lieu-dit (Mathod, district d´Yverdon, Vaud).

Formes jurassienne :
La Condemène, En lai Condaimene en 1347 (Courgenay, district de Porrentruy, Jura) ;
Les Condemènes vers Develier et Condemènes Lajus, le second avec un patronyme Lajus, lieux-dits (Courfaivre, district de Delémont, Jura) ;
Les Condemennes, lieu-dit (Courtemaîche, district de Porrentruy, Jura).

Par attraction paronymique avec comble émine, l´émine étant une mesure pour les grains [Bossard] :
Rue de la Comblémine (Môtiers, district du Val-de-Travers, Neuchâtel).


Combloux
Commune et village du Haut-Faucigny (Sallanches, arrondissement de Bonneville, Haute-Savoie), Comblo au XIIIème siècle, Cura de Comblou vers 1344, probablement de même origine que l´ancien français comble, « faîte, sommet, partie supérieure », du latin cumulus, « amas, surplus », sous la forme cumulosus, avec influence sémantique du latin culmen, culminis, « point culminant, sommet ».
Haut Combloux, alpage (Combloux, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).

Comborsin
Comborsin, alpage, Plan de Comborsin, lieu-dit, Ruisseau de Comborsin, affluent de la Sarine sous le nom de Chalberhönibach, et Gour de Comborsin, étang (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud), nom composé de Combe et d´un patronyme Orsin, Ursin.

Combottier
Alpage de la commune de Séez, canton de Bourg-Saint-Maurice (Tarentaise, Savoie), anciennement Combautier, composé de Combe et du patronyme Autier dérivé de l´anthroponyme germanique Aldhari, « noble guerrier », composé du germanique *aþala, « [noble] lignée », et *harja, « guerrier ».

Combre, Combrette, Combron, Combroz
Ancien français combre, « bois, pieu, batardeau, barrage, plantation ; engin fixe, dans le lit des rivières, destiné à arrêter et retenir le poisson, à protéger les rives, à fixer les alluvions ; tas, encombrement de pierres, de terre », latin médiéval combrus, « barrage [sur une rivière] », du gaulois comberos, littéralement « qui transporte ensemble », préfixe gaulois com-, adverbe indo-européen *kom, « avec », et gaulois boros, racine indo-européenne *bher-, « porter ».
Combre, alpage (Le Flon, Vouvry, district de Monthey, Valais) ;
Champ Combre, alpage (Nus, vallée d´Aoste).

Avec le suffixe patois -oz :
Combroz, alpage (Sarre, vallée d´Aoste).

Diminutif avec le suffixe -ette :
Sur Combrette, pâturage (Le Flon, Vouvry, district de Monthey, Valais).

Avec le suffixe diminutif -on :
Le Combron, cours d´eau affluent du Talent (District d´Echallens, Vaud).


Combremont, Combremont-le-Grand, Combremont-le-Petit
De l´ancien français combre, voir Combron, et du latin mons.
Le Combremont, hameau au confluent de la Mérine et de la Broye (Moudon, Vaud) ;
Combremont-le-Grand et Combremont-le-Petit, Francomero en 881, Combramo et Cumbromo en 911, Cumbremont en 1142, Combremont en 1184, Cumbremunt en 1225, Conbremont en 1233 (District de Payerne, Vaud).

Cômes
Fin des Cômes, lieu-dit de la commune de Movelier, district de Delémont (Jura), du patois jurassien côma, romand coma, « chevelure épaisse, crinière de cheval », [Prongué], ancien français come, « chevelure », du latin coma, même sens.

Commanderie
Terres et maison forte possédées par un ordre militaire au Moyen Age, en particulier l´ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Du français commanderie, « bénéfice ou dignité conféré dans certains ordres militaires », de commander, latin vulgaire commandare, latin commendare, même sens.
La Commanderie, ancienne commanderie de l´ordre de Saint-Jean de Jérusalem (Villarsel-sur-Marly, district de la Sarine, Fribourg) ;
La Commanderie, lieu-dit à l´emplacement d´une ancienne commanderie de l´ordre de Saint-Jean de Jérusalem, mentionnée en 1277, dont les terres furent rattachées par la suite à la Commanderie de Compesière (Cornier, Faucigny, Haute-Savoie).

Commandraut
Le Commandraut, chalets ruinés de la commune de Valloire (Maurienne, Savoie), Comandron, Commandron et Comandron en 1564, composé de combe de Mandron [Gros].

Commelinges
Hameau de la commune des Allinges (Bas-Chablais, Haute-Savoie), Commelinges en 1540, nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Gumolingum (Gumoldingum), « chez les Gumoldingum », dérivé du nom propre Gumold (Gumwald), « celui qui règne virilement », du gothique guma, « homme », germanique *guman, « homme (au sens d´espèce humaine) », et *valdan, « celui qui règne » [Perrenot].

Commelle
Commune et village de la Plaine de Bièvre (La Côte-Saint-André, arrondissement de Vienne, Isère), Comella au XIIème siècle, soit par altération du latin columna, « colonne », soit du diminutif cumbilia de cumba, « creux, vallée, vallonnement », voir Combe, par assimilation.

Commiers
Région qui recouvre les communes de Saint-Georges-de-Commiers et Notre-Dame-de-Commiers, de Comeriis au XIème siècle, de Comerio au XIIème siècle, probablement du nom d´homme gaulois *Comerius variante de Comarius.
La Presqu´île de Commiers, lieu-dit (Notre-Dame-de-Commiers, Pays grenoblois, Isère) ;
Replat de Commiers, lieu-dit en forêt (Notre-Dame-de-Commiers, Pays grenoblois, Isère) ;
Ruisseau des Commiers, affluent du Drac (Notre-Dame-de-Commiers, Pays grenoblois, Isère).

Voir aussi Notre-Dame-de-Commiers, Saint-Georges-de-Commiers, Saint-Pierre-de-Commiers.


Commounaille, Commous, Commun, Communaille, Communailles,
Communal, Communance, Communances, Communau, Communaux,
Commune, Communence, Communes, Communet, Communette,
Communs, Comogne, Comonau, Comoun, Comunau
Bois, champ ou pâturages possédés et exploités collectivement par une ou plusieurs communautés villageoises. Patois coumun, de commun, « assemblée communale », bas latin communia, « groupe qui gère des intérêts communs », adjectif latin communis, « commun ».
Le Commun, maison isolée (Cerniat, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Commune et les Praz de Commune, alpages, Montagne de Commune, pâturage, nom monté au Grenier de Commune, sommet, 2775m (Sixt-Fer-à-Cheval, vallée du Giffre, Haute-Savoie) ;
Tsa de la Commune, ruine d´alpage (Ollomont, vallée d´Aoste) ;
Les Communes, maisons isolées (Loisin, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Les Communs, maisons isolées (Neirivue, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Bois Communs, lieu-dit en forêt (Nods, district de la Neuveville, Jura bernois) ;
Les Grands Communs, forêt (Saxel, la Côte en Chablais, Haute-Savoie).

Avec les suffixes diminutifs -et, -ette :
Le Communet, alpage (La Sagne, district de la Chaux-de-Fonds, Neuchâtel) ;
La Communette, lieu-dit en forêt (Queige, Beaufortain, Savoie).

Mot régional suisse romand communal, « terres communales, pâturages communaux », ancien français communal, « propriété communale », adjectif communal, comonal, comunal, conmunal, coumunal, « commun, qui est à tous » :
Le Communal de la Sagne, bois et pâturages (La Sagne, district de la Chaux-de-Fonds, Neuchâtel) ;
Pré du Communau et Pré Comunau, lieux-dits (Siviriez, district de la Glâne, Fribourg) ;
Les Communaux, forêt (La Roche-sur-Foron, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Hauts Communaux, lieu-dit (Vérossaz, district de Saint-Maurice, Valais).

Patois coumun, « commun » :
Comogne, lieu-dit (Randogne, district de Sierre, Valais) ;
Pointe de Comonau, sommet, 2450m, peut-être un nom monté d´un pâturage commun (Chamoson, district de Conthey, Valais) ;
Pra Comoun, maison isolée (Nendaz, district de Conthey, Valais).

Ancien français communaille, comunaille, coumunaille, « pâturage commun », avec le suffixe collectif -aille :
La Commounaille, forêt (Thierrens, district de Moudon, Vaud) ;
Tsidjiore des Commous, alpage (Nendaz, district de Conthey, Valais) ;
La Communaille, maisons isolées (Le Grand-Bornand, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Les Communailles, lieu-dit (Dardagny, Genève).

Avec les suffixes -ance, -ence :
La Communance, lieu-dit (Develier, district de Delémont, Jura) ;
Les Communances Dessous et Les Communances Dessus, hameaux (Le Bémont, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
La Communence maisons isolées (Estavannens, Bas-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg).

Voir aussi Ecommunailles, Maucommun, Quemounaille.


Commugnin
Maison forte et hameau de la commune de Yenne (Avant-Pays savoyard, Savoie), Cummugninum en 1438, Comignin au XVIIIème siècle (Carte de Cassini), Cumignin en 1935, d´un primitif *Cum[m]igninum, dérivé de *Cuminianum, domaine d´un gallo-romain Cuminius, avec le suffixe -anum [Gros].

Commugny
Commune et village vaudois (District de Nyon), [curtis] Communiacum en 516, Cuminie en 1216, Communie en 1217, Commugnie en 1235, Commagny en 1712, Commugni en 1778, Communier sur la Carte de Cassini, nom de domaine d´origine gallo-romaine Communiacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Communius, du cognomen Communis, « aimable, affable, bienveillant ».

Compengiez
Ancien nom de Villeneuve (District d´Aigle, Vaud), in villa Compendiaco en 1005, Compengie en 1166, Compengiacum en 1207, que olim dicebatur Compesie en 1248, Compendie en 1250, Ecclesia de Compegie que nunc appellatur Villenove en 1256, nom de domaine d´origine gallo-romaine Compendiacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Compendius.

Compesières
Hameau de la commune de Bardonnex (Genève), Compeisires en 1170, Conpeseres en 1227, Compesseres en 1339, Cura de Compeseres vers 1344, Compesieres en 1739, peut-être de même origine que Compois, avec un suffixe collectif -ère.

Compois
Hameau de la commune de Meinier (Genève), de Compisio en 1078-1120, Compeis en 1204, Compesio en 1220, Conpeis en 1225, Compeys en 1318, peut-être de l´ancien français compos, compost, compois, compoix, « arrangement, ensemble, état, situation ; cadastre des biens immeubles d´une juridiction ou d´une communauté, registre qui contient un état des fonds sujets à la taille, redevance payée par plusieurs personnes pour l´utilisation en commun d´un bien, par exemple pour faire paître du bétail », et aussi « engrais, mélange de bonnes terres, de fumiers, d´amendements quelconques ».

Compôte
La Compôte ou Compôte-en-Bauges, commune et village des Bauges (Le Châtelard, arrondissement de Chambéry, Savoie), Composta vers 1090, Composte en 1432, du latin compositus, compostus, « bien rangé, bien orné », pourrait être un patronyme de même sens ; ou de l´ancien français compost, voir Compois.

Comte
Chemin de la Planche au Comte, à Montblesson (Lausanne, Vaud), d´un ancien patronyme Contoz, famille de Chailly qui y avait des terres au XVème siècle [Bossard].

Comtesse
La Comtesse, maison isolée de la commune d´Evilard (District de Bienne, Berne), pray de la Comtesse au XVIème siècle, La Comptesse sur la Carte Nationale, féminin de comte, du latin comitis, « compagnon », devenu un titre de noblesse.

Conand
Commune et village du Bugey (Saint-Rambert-en-Bugey, arrondissement de Belley, Ain), Ab aquilone [Portarum] Calnantum en 1141, Quaunant en 1229, De Cano Monte en 1230, Illi de Cauno Monte en 1242, De Caunanto en 1244, Chaunant en 1289, Conan en 1385, nom probablement d´origine gauloise.

Conche, Conches, Conchette, Conchettes
Cuvette, vallon, dépression, aussi mot local conche, « bassin de fontaine en forme de conque, fontaine peu abondante », ancien français conche, roman comcha, conca, concha, conchas, latin concha, « conque, coquille », diminutif concula.
Conche, alpage (Collombey-Muraz, district de Monthey, Valais) ;
La Conche, hameau (Talloires, Bornes, Haute-Savoie) ;
Grande Conche, Pauvre Conche et Sur Grande Conche, pâturages (Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais) ;
Conches, Conche sur la Carte de Cassini, hameau (Chêne-Bougeries, Genève) ;
Conches, vallée et district valaisans, ce nom désigne d´abord le village de Münster : a Forcla de Conches inferius en 1269, puis toute la vallée dès le XVème siècle, voir le nom allemand Goms.

Avec le suffixe diminutif -ette :
Conchette, lieu-dit (Les Crosets, Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais) ;
Les Conchettes, lieu-dit (Bessans, Haute-Maurienne, Savoie).


Concis, Concise, Concises
Coupe, forêt coupée, ancien français concis, concise, du latin concisa [silva], « [forêt] coupée, taillée », participe passé de concidere, formé de de cum, préposition collective, et caedere, « couper, tailler ».
Concis, lieu-dit (Ovronnaz, Leytron, district de Martigny, Valais) ;
Concise, Concisa en 1179, commune et village (District de Grandson, Vaud) ;
Concise, Concisa en 1250, village (Thonon-les-Bains, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Les Concises, lieu-dit (Bâgé-le-Châtel, Bresse, Ain).

Condat, Condate
Du mot gaulois condate, « confluent », d´origine préceltique.
Condat, au confluent de la Bienne et du Tacon, devenue Saint-Oyend-de-Joux en 510, et Saint-Claude vers le XIIèmesiècle (Département du Jura) ;
Condate, ancien nom de la ville de Seyssel (Arrondissement de Belley, Ain, et arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie), au confluent du Fier et du Rhône.

Condeissiat
Commune et village de la Dombes (Châtillon-sur-Chalaronne, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain), In Condesceaco villa, lire In Condosceaco villa en 917, Condoiseu en 1092, Condosseu en 1157, Condossyacus, Conduxia et Conduxiacus en 1245, Condoysiacus en 1285, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine comme *Condosciacum, dérivé avec le suffixe -acum d´un patronyme probablement gaulois *Condoscius.

Condeminachaux
Lieu-dit de la commune de Boussens, district de Cossonay (Vaud), composé de Condemine et Chaux.

Condon
Ancien village qui fait partie de d´Andert-et-Condon, chef-lieu de la commune du même nom, (Belley, Bugey, Ain), Apud Condons en 1359, Ecclesia de Condon vers 1400, Apud Condonem en 1433, de l´anthroponyme *Kondo, « sage », d´une racine signifiant « intelligence, raison ».

Conduites
Ancien français conduite, « route, chemin ; conduit, canal ».
Les Conduites, hameau (Rances, district d´Orbe, Vaud).

Voir aussi Pra Conduit.


Confanon
Lieu-dit du vignoble de la commune de Venthône (District de Sierre, Valais), ancien français confanon, variante de gonfanon, « étendard, bannière ».

Confessionnal
Le Confessionnal, lieu-dit en forêt de la commune de Viuz-la-Chiésaz (Albanais, Haute-Savoie), français confessionnal, « isoloir où le prêtre entend les pénitents en confession », mais la justification de ce nom en cet endroit n´est pas connue.

Confignon
Commune et village du canton de Genève, Cofiniaco en 1153, Confinium en 1190, Confinum, Cufinun, Confignom en 1220, Cufinnum en 1224, Confignon en 1231, de Cuffiniaco en 1250, Confignyons en 1302, Cura de Confignion vers 1344, Cuffignion en 1426, nom de domaine d´origine gallo-romaine Cofiniacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice *Cofinius. Les noms anciens comme Confinium, etc. sont probablement dus à une attraction paronymique avec le latin confinium, voir Confin.

Confin, Confins, Coufin
Ancien français confin, « situation limitrophe, voisinage, proximité », du latin confinium, « voisinage, proximité, limite, frontière, confins » ou latin pluriel confines, « confin, extrémité de territoire, limite, fin d´une propriété ».
Confin des Praz, lieu-dit (Semsales, district de la Veveyse, Fribourg) ;
Les Confins, alpage, et Lac des Confins (La Clusaz, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Coufin, alpage, et Bois de Coufin (Bretaye, Ollon, district d´Aigle, Vaud).

Conflan, Conflans, Conflens
Situé à un confluent. Ancien français conflans, conflant, « confluent », du latin confluens, ad confluentes.
Sous Conflan, lieu-dit au confluent de l´Annaz et du Rhône (Pougny, Pays de Gex, Ain) ;
Conflans, Conflenz en 1015, Decimas Confluenti en 1139, Conflens en 1189, Ecclesia de Confleto en 1267, Ecclesia de Conflento en 1286, Cofflens en 1391, Conflentz en 1638, section d´Albertville au confluent de l´Arly et de l´Isère (Albertville, Combe de Savoie, Savoie) ;
Conflans, Garda de Conflens en 1299-1369, Conflans sur la Carte de Cassini, Conflens en 1911, hameau au confluent du Sançon et de l´Ain (Corveissiat, Revermont, Ain) ;
Conflens, lieu-dit à un confluent du Menthon (Saint-Cyr-Sur-Menthon, Bresse, Ain) ;
Tine de Conflens, au confluent du Veyron et de la Venoge (La Sarraz, district de Cossonay, Vaud).

Confort
Lieu fortifié, offrant une protection. Ancien français confort, « aide, secours », latin confortare, « renforcer, réconforter, secourir ».
Confort, Castra Balonis et Grandisconfort en 1337, Confort en 1553, Grand-Confort en 1650, commune et village de la Valserine (Collonges, arrondissement de Gex, Ain).

Confrairie, Confraric, Confrary, Confrérie
Possession d´une communauté de laïcs accomplissant des oeuvres de piété et de charité, puis d´une association portant le nom de Confrérie. Du latin médiéval confratria, « confrérie, guilde ». Selon Aebischer, « compagnie de personnes associées pour quelque exercice de piété ». « Chaque paroisse, ou à peu près, avait au moins une confrérie, qui s´appelait d´habitude la confrérie de la bonne mort ».
La Confrérie, lieu-dit (Villeneuve, district d´Aigle, Vaud).

Vieux français confrairie :
La Confrairie, hameau (Semsales, district de la Veveyse, Fribourg).

Ancien français confrarie :
La Confrary, vignoble (Chardonne, district de Vevey, Vaud).

Forme patoise valaisanne en -ic :
La Confraric, lieu-dit (Evolène, district d´Hérens, Valais).


Confranchesse, Confranchette, Confrançon
Confrançon, commune et village de la Bresse (Montrevel-en-Bresse, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain), in villam Curti francionis vers 930, Curte Francione en 997-1031, Corfrancione en 999-1032, Villa Corte Francionis au Xème siècle, Corfrançon en 1250, Confranson en 1563, d´un primitif *Curti Francionis, avec un anthroponyme germanique Francio dérivé de l´ethnonyme Franci, « les Francs ».

Probablement de même origine :
Confranchesse, Confrancheschi en 1287, Confrancechi en 1345, Confranchechy vers 1495, hameau (Saint-Martin-Le-Châtel, Bresse, Ain) ;
Confranchette d´en Bas et Confranchette d´en Haut, Confrancheschat vers 1341, Confranchetes vers 1350, hameaux (Saint-Martin-du-Mont, Bresse, Ain).


Conjux
Commune et village de Chautagne (Ruffieux, arrondissement de Chambéry, Savoie), Congiacum en 1481, Conjeu en 1723, Congieux en 1729, d´un cognomen Congius, avec le suffixe -acum [Gros].

Connet, Counesse
Peut-être du patois counet, counelet, « lapin », vieux français connil, latin cuniculus, même sens, ou diminutif de Coin. Ancien français connet, latin cunnus, « sexe de la femme ».
Le Connet, petite élévation, 601 m (Moiry, district de Cossonay, Vaud) ;
La Counesse, alpage (Château-d´Oex, district du Pays-d´Enhaut, Vaud).

Conrardes
Les Conrardes-Dessous et Les Conrardes-Dessus, lieux-dits de la commune de Boudry (Neuchâtel), par féminisation d´un patronyme Conrard attesté dans la région dès le XVème siècle.

Conriéry, Correrie, Courrerie
La conriérie ou corriérie est l´économat d´un couvent, du nom de conrier, corrier donné au moine ou laïque proposé à cet office. Le mot dérive d´un terme bas latin qui désigne tout de qui est nécessaire à l´entretien du moine.
La Conriéry, anciennement Conriérie ou Corriérie, où se trouvait l´économat de l´ancienne chartreuse d´Oujon [Martignier], maison isolée (Arzier, district de Nyon, Vaud) ;
La Correrie, anciennement Conriérie, maison basse, c´est-à-dire monastère des frères. A la Correrie étaient hébergés les étrangers de passage et les familiers, pour que soit protégée la solitude des moines (Saint-Pierre-de-Chartreuse, Chartreuse, Isère) ;
La Correrie, ancienne dépendance de la Chartreuse d´Aillon (Aillon-le-Jeune, Bauges, Haute-Savoie) ;
La Correrie, ancienne dépendance de la Chartreuse de Saint-Hugon (Arvillard, Val Gelon, Savoie) ;
La Correrie, ancienne dépendance de la Chartreuse Sainte-Marie-des-Portes (Bénonces, Bugey, Ain) ;
La Courrerie, lieu-dit, où se trouvait la dépendance de la Chartreuse de Meyriat (Vieu-d´Izenave, Haut-Bugey, Ain) ;
La Courrerie, hameau, où se trouvait la dépendance de la Chartreuse de la Sylve-Bénite (Le Pin, Pays voironnais, Isère).

Cons, Cons-Sainte-Colombe
Du bas latin *cumba, « combe », par déformations successives, par exemple *Combs, *Comps, *Coms, Cons, ou, selon Gros, forme romane du latin comes, « compagnon », qui a donné le français « comte » au cas régime.
Cons, hameau, et sur Cons, maisons isolées (Le Bouchet, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Cons-Sainte-Colombe, Cons jusqu´en 1858, commune et village du Pays de Faverges (Faverges, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie), nom monté à la Dent de Cons, sommet, 2064m.

Constantine
Commune et village vaudois du district d´Avenches, Costantina en 1228, dérivé du cognomen romain Constantinus ou Constantius, du latin constantia, « constance, fermeté ».

Contens, Content, Contentenette
Patronymes Contens, Content, du français content, vieux français contens, latin contentus, « satisfait ».
Bois Contens, lieu-dit (Commugny, district de Nyon, Vaud) ;
Les Contens, forêt (Cheiry, district de la Broye, Fribourg) ;
Le Content, hameau (Sciez, Bas-Chablais, Haute-Savoie).

Diminutif avec le suffixe -ette :
Ruisseau de la Contentenette, affluent du lac de neuchâtel (Delley-Portalban, district de la Broye, Fribourg).


Conthey, Contheysanne
Commune et district valaisans, avec les villages de Conthey-Place, Conthey-Bourg et Plan Conthey, et les Mayens de Conthey, pâturages avec maisons isolées, [curtis] Contextis en 516, Contiez à la fin du XIème siècle, Conteiz vers 1100, ecclesiam de Plano Contesio en 1146, Contey en 1168, Contez en 1179, Conteiz en 1212, Conthey en 1217, Conteyz vers 1230, Contesio en 1284, Contiouz en 1294, puis presque toujours Contegium, nom allemand Gundis. Latin contextus, « construit, serré, compact ».

Avec le suffixe -anne :
La Contheysanne, torrent affluent de la Morge, à la limite de Conthey (Valais).


Contigny
Ancien hameau de la commune de Lausanne (Vaud), Quintignie en 1182, Quintinie en 1202, Contigniez en 1475, ancien domaine gallo-romain *Quintiniacum, formé avec le suffixe -acum à partir du cognomen Quintinius, du latin quintus, « cinquième ». Une rue et un parc de Lausanne portent encore ce nom.

Contin
Le Contin, maison isolée de la commune de Charmey (District de la Gruyère, Fribourg), patronyme Contin, du patois contâre, « conteur » ou « compteur », du latin computare, « compter, conter ».

Contor, Contornet, Contour, Contours
Virage, tournant d´une route, voir le mot régional Contour. Pour Bossard ces termes peuvent aussi désigner l´extrémité d´un champ.
Le Contour, faubourg de Rueyres-Saint-Laurent (Le Glèbe, district de la Sarine, Fribourg) ;
Contour des Mosses, lieu-dit (Le Sépey, Ormont-Dessous, district d´Aigle, Vaud) ;
Sentier des 14 Contours (Noiraigue, district du Val-de-Travers, Neuchâtel).

Forme patoise :
Le Contor, hameau (Icogne, district de Sierre, Valais).

Avec le suffixe diminutif -et :
En Contornet, quartier (Baulmes, district d´Orbe, Vaud).


Contramont
Lieu-dit de la commune de Villarvolard (District de la Gruyère, Fribourg), composé du mot régional contre et de Amont, « vers le haut ».

Contrebandiers
Col des Contrebandiers, 1054m, lieu-dit de la commune de Veyrier-du-Lac (Bornes, Haute-Savoie), français contrebandier, « personne qui se livre à la contrebande », de l´italien contrabbando, « fait contre le ban, contre la loi » et, comme substantif, « action illicite ». L´expression chemin de contrebandiers désigne un « chemin abrupt et difficile comme celui qu'empruntent les contrebandiers pour éviter les douaniers ».

Contrevoz
Commune et village du Bugey (Virieu-le-Grand, arrondissement de Belley, Ain), De Contreivo en 1141, Contrevos et Apud Contrevo en 1354, Ecclesia de Contrevoz vers 1400.

Convers, Converses, Converts
Lieu touffu, repaire de bêtes sauvages, ancien français convers, « retraite, abri, repaire », ou d´un patronyme Convers, Convert, « celui qui est converti au christianisme » ou « personne qui se consacre aux travaux serviles dans un monastère. »
Convers, hameau (Bursinel, district de Rolle, Vaud) ;
Les Convers, hameau et alpage, et Droit des Convers, Envers des Convers et Sur l´Envers des Convers, lieux-dits et pâturages (Renan, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Les Convers, hameau (Argonay, Annecy, Haute-Savoie) ;
Les Converses, hameau (La Clusaz, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Les Converts, hameau (Pirajoux, Bresse, Ain).

Conversion, Conversions
Endroit où la route change de direction. Ancien français conversion, « action de tourner, tour », du latin conversio, « mouvement circulaire, changement », de convertere, « tourner, se changer ».
La Conversion, quartier(Lutry, district de Lavaux, Vaud) ;
Les Conversions, alpage avec habitat dispersé (Saint-Légier-La-Chiésaz, district de Vevey, Vaud).

Conzier, Conzieu, Conzy
D´un nom de domaine gallo-romain *Conciacus ou *Contiacus formé avec le suffixe -acus sur un patronyme latin Contius dérivé de contus, « pique longue, épieu », ou gaulois Concius.
Château de Conzier, Consiaco en 1140, Conzie en 1323, (Bloye, Albanais, Haute-Savoie) ;
Conzieu, Conzeu en 1272, Consiacus vers 1365, Conziacus et Conziou en 1385, Consieu en 1356, commune et village du Bugey (Arrondissement de Belley, Ain) ;
Conzy, hameau (Ruffieux, Chautagne, Savoie).

Conzor
Hameau de la commune de Mollens (District de Sierre, Valais), Conjor en 1250, Conjour en 1347, aussi Consor en 1906, « [hameau] près de la forêt », latin cum, et zor, forme patoise de Jeur [Jaccard].

Copa, Coperie, Coperies, Copet, Copettes,
Coppe, Coppel, Coppet, Coppettes, Coppex,
Coppi, Coppiers, Coppoz, Coppy, Copy,
Coupe, Coupées
Bois-taillis, où l´on coupe le bois. Pâturage créé par une coupe faite dans une forêt, du patois kopa, français coupe. Ancien français copee, copeie, « action de couper », copeis, coupeis, coupier, couppeis, couppier, « bois, taillis », copeure, « action de couper les arbres ».

Français coupe, « action d´abattre des arbres dans une forêt en exploitation », et par métonymie « la partie de la forêt que l´on exploite » :
La Coupe, maisons isolées (Dagneux, Dombes, Ain) ;
Coupe derrière les Bois, forêt (Coeuve, district de Porrentruy, Jura).

Français coupée, « forêt coupée, clairière ». C´est aussi une mesure de superficie :
Les Coupées, hameau (Foissiat, Bresse, Ain).

Patois kopa, de même sens :
Le Copa, clairière (Vernamiège, district d´Hérens, Valais) ;
La Coppe, lieu-dit en lisière de forêt (Ovronnaz, Leytron, district de Martigny, Valais).

Dérivés avec les suffixes collectifs -erie, -ier :
La Coperie, maison isolée en clairière (Saint-Ursanne, district de Porrentruy, Jura) ;
La Neuve Coperie et La Vieille Coperie, maisons isolées en clairière (Saint-Brais, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Les Coperies, lieu-dit en forêt (Boécourt, district de Delémont, Jura) ;
Les Coppiers, hameau (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie).

Dérivés avec les suffixes collectifs -et, -ette, -ex, -y :
Moulin de Copet, maisons isolées (Rue, district de la Glâne, Fribourg) ;
Les Copettes, vignoble (Champvent, district d´Yverdon, Vaud) ;
Coppet, Copetum en 1191, Copet en 1347, commune et village (District de Nyon, Vaud) ;
Coppet, hameau, et Ruisseau de Coppet, affluent de l´Arbogne (Domdidier, district de la Broye, Fribourg) ;
Coppet, maison isolée en clairière (Conthey, Valais) ;
Les Coppettes, alpage (Arzier, district de Nyon, Vaud), et lieu-dit (Saint-Cergue, district de Nyon, Vaud) ;
Coppex, Coppet en 1304, aussi Coppey en 1906, alpage (Conthey, Valais) ;
Coppy, hameau, et Ruisseau de Coppy, affluent du Léman (Saint-Paul-en-Chablais, Chablais, Haute-Savoie) ;
Copy, maisons isolées en clairière, et Ruisseau de Copy, affluent de la Gérine (Ependes, district de la Sarine, Fribourg).

Avec le suffixe diminutif -el :
Plan Coppel, pâturage (Ovronnaz, Leytron, district de Martigny, Valais).

Avec les suffixes -i, -oz :
Coppi, lieu-dit (Pailly, district d´Echallens, Vaud) ;
Coppoz, hameau (Le Mont-sur-Lausanne, district de Lausanne, Vaud).


Coperé
Coupure du terrain, entaille, petit ravin provoqué par un cours d´eau [Aebischer].
Le Coperé, cours d´eau en forêt (Roche, district d´Aigle, Vaud).

Copponaz, Copponex
Vieux français copponnier, « terrain coupé en tranchée ».
Copponaz, maison isolée (Saint-Jeoire, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Copponex, Copponay en 1282, Coponay en 1289, Cupunay au XIVème siècle, Copunay en 1418, commune et village du Genevois (Cruseilles, arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie).

Coquagenoud
Maison isolée de la commune d´Attalens (District de la Veveyse, Fribourg), probablement composé de Coque et du patronyme Genoud.

Coque, Coquerellaz, Coques, Coquets
Cuvette, vallon, dépression, roman conca, latin concha, « conque, coquille », voir Conche.
La Coque, dépression (Trélex, district de Nyon, Vaud) ;
Les Coques, forêt déclive (La Chaux, Sainte-Croix, district de Grandson, Vaud) ;
Les Coques, alpage, Ruisseau des Coques, affluent du lac de l´Hongrin, Les Coquettes, pâturage des Coques (Vallon de l´Hongrin, Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Les Coquets, lieu-dit en forêt (Chens-sur-Léman, Bas-Chablais, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif patois -ellaz :
La Coquerellaz, quartier (Ecublens, district de Morges, Vaud).


Coquet
Patronyme Coquet, d´un sobriquet, « qui cherche à plaire, à attirer, à séduire », diminutif de coq.
Coquet, maisons isolées (Vionnaz, district de Monthey, Valais) ;
Vers chez Coquet, hameau (Massongex, district de Saint-Maurice, Valais).

Coquille
Montagne de la Coquille, pâturage de la commune de Chamonix (Vallée de la Diosaz, Haute-Savoie), peut-être par métaphore, voir Coque, ou en raison de la présence de fossiles.

Cor
Hameau de la commune de Nendaz (District de Conthey, Valais), soit de l´ancien français cort, cour, « ferme, exploitation agricole », voir cortis, soit de l´ancien français cor, « corne, coin, angle ».

Cor, Cors
Mot régional valaisan qui désigne une vigne en terrasse [Bossard].
Grand Cor, Grand Coor en 1906, pâturage avec une mare, nom monté à la Pointe du Grand Cor, sommet, 2836m, et Petit Cor, pâturage voisin, nom monté à la Tête du Petit Cor sommet, 2670m (Montagne de Fully, Fully, district de Martigny, et Collonges, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Les Cors, lieu-dit (Lens, district de Sierre, Valais).

Coraye
Ancien français coraille, « entrailles ». Pourrait désigner un bon terrain.
La Coraye et Moulin de la Coraye, maisons isolées (Puidoux, district de Lavaux, Vaud).

Corb, Corba, Corbarex, Corbaroche, Corbassière,
Corbassières, Corbassinde, Corbassires, Corbaz, Corbé,
Corbeau, Corbeaux, Corbel, Corbelet, Corbeley,
Corbelins, Corberasses, Corbéry, Corbes, Corbesses,
Corbessière, Corbessières, Corbets, Corbex, Corbier,
Corbière, Corbières, Corbignon, Corbions, Corbire,
Corps, Courbets
1. Colline ou montagne généralement calcaire, avec une végétation maigre de garrigue, friche. Racine pré-indo-européenne KORB, « lieu montagneux ».
Mont Corba, alpage (Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais).

Le terme corbiere, corbière est attesté dans des textes anciens, avec le sens probable de « montagne boisée » :
Corbéry, hameau (Ursy, district de la Glâne, Fribourg) ;
Corbier, hameau près d´une colline boisée (Chavanod, Annecy, Haute-Savoie) ;
Le Corbier, hameau, et Col du Corbier, 1237m (Le Biot, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
La Corbière, ancien château-fort, Castrum Corberie au XIIIème siècle, La Corberi en 1236, rasé en 1320 par le comte Amédée V de Savoie (Challex, Pays de Gex, Ain) ;
La Corbière, Corberie en 1080, Corberia en 1129, hameau et ancien prieuré (Saint-Pierre-de-Belleville, Aiguebelle, Basse-Maurienne, Savoie) ;
Corbières, latin Corbaria, Corberia et Corbere en 1115, Corbeire en 1140, Corberes en 1174, nom allemand Korbers, anciennement Corbers, commune et village (District de la Gruyère, Fribourg) ;
Corbire, Corberes en 1237, pâturage (Lens, district de Sierre, Valais).

Diminutif avec le suffixe -ignon :
Le Corbignon, maison isolée (Montmin, Bornes, Haute-Savoie).

Avec le suffixe -asse :
Les Corberasses, maisons isolées (Cerniat, district de la Gruyère, Fribourg).

2. Endroit fréquenté par des corbeaux ou des corneilles, patois corbâ, corbé, corbel, corbó, ancien français corbat, corbel, corbet, corbin, féminin corbe, courbe, latin corvus, « corbeau » ; en montagne il peut aussi s´agir de chocards.
Bec du Corbeau, sommet, 1992m, (Collombey-Muraz et Morgins, Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
Dent du Corbeau, sommet, 2286m (Notre-Dame-des-Millières, Combe de Savoie, et Saint-Paul-sur-Isère, Tarentaise, Savoie) ;
La Lanche du Corbeau, lieu-dit déclive (Entremont, Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Roche au Corbeau, lieu-dit en forêt (Lucinges, Annemasse, Haute-Savoie) ;
Rocher du Corbeau, petite falaise (Mégevette, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Pointe à Corbeaux, en patois La Bèque eu Corbé, sommet, 2687, et Col des Corbeaux, 2602m (Finhaut, district de Saint-Maurice, Valais, et Vallorcine, vallée de l´Eau Noire, Haute-Savoie) ;
Corbé, sommet, 1898m (Montbovon, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg, et Les Avants, Montreux, district de Vevey, Vaud) ;
Corbel, Ecclesia de Corbel vers 1100, Ecclesia de Corbello en 1414, Corbellum en 1488, commune et village de Chartreuse (Les Echelles, arrondissement de Chambéry, Savoie) ;
Les Corbes, lieu-dit (Bremblens, district de Morges, Vaud) ;
La Roche aux Corbets, lieu-dit (Roches, district de Moutier, Jura bernois) ;
Corps, Corb vers 1080, ecclesia de Corbo au XIVème siècle, de Corp en 1338, Corvus sans date canton, commune et village du Beaumont (Arrondissement de Grenoble, Isère) ;
Corps, Corb au XIIème siècle, hameau (Saint-Martin-d´Uriage, Belledonne, Isère) ;
Tête aux Courbets, lieu-dit (Vermes, district de Delémont, Jura).

Diminutif ancien français corbelet, bas latin corbellus :
Le Corbelet, lieu-dit (Leysin, district d´Aigle, Vaud) ;
Rocher du Corbeley, sommet, 1419m (Saint-Pierre-de-Chartreuse, Chartreuse, Isère).

Peut-être dérivé de corbel, « corbeau », avec le suffixe collectif -in :
Notre-Dame des Corbelins, chapelle (Chandolin, Savièse, district de Sion, Valais).

Du nom collectif patois corbasse « groupe de corbeaux », avec les suffixes collectifs -ière, -ire :
Corbassière, grand pâturage, Vers la Grenier de Corbassière, alpage, Dyure de Corbassière, torrent sous-affluent de la Dranse de Bagnes, nom monté à la Becca de Corbassière, sommet, 2890m, au Combin de Corbassière, sommet du Massif des Combins, 3715m, et au Glacier de Corbassière (Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Corbassière, lieu-dit du vignoble (Saillon, district de Martigny, Valais) ;
La Corbassière, colline, 1448m (Villard, Vallée Verte, Haute-Savoie) ;
Corbassières, lieu-dit du vignoble (Sion, Valais) ;
Les Corbassires, maisons isolées en clairière (Saint-Légier-La-Chiésaz, district de Vevey, Vaud) ;
La Corbaz, La Corbassieri en 1294, hameau, ancienne commune, et Bois de la Corbaz, forêt (La Sonnaz, district de la Sarine, Fribourg) ;
Les Corbesses, hameau (Poisy, Annecy, Haute-Savoie) ;
La Corbessière, maisons isolées (Forel, district de Lavaux, Vaud) ;
Les Corbessières, lieu-dit en forêt (Le Chalet-à-Gobet, Lausanne, Vaud).

Avec le suffixe -inde :
Corbassinde, lieu-dit (Gressy, district d´Yverdon, Vaud).

3. Certains toponymes contenant la racine Corb- peuvent dériver du mot local corbe, français « corme », fruit du corbier, français « cormier », nom commun du sorbier (Sorbus aucuparia), voir Cormand.

Les noms suivants répondent à l´une ou l´autre de ces définitions :
Corb, village disparu avant 1313, Corb en 1177, Corp en 1204, Cors en 1286 (probablement près de Noville, district d´Aigle, Vaud) ;
Corbarex, lieu-dit (Ferreyres, district de Cossonay, Vaud) ;
Corbaroche, lieu-dit (Villarsel-sur-Marly, district de la Sarine, Fribourg) ;
La Corbaz, Corbath en 1294, nom allemand Cordast, Curbdast en 1342, village et ancienne commune (Cormondes, district du Lac, Fribourg) ;
Dessus Corbex, lieu-dit (Leysin, district d´Aigle, Vaud) ;
Corbière, hameau (Saint-Pierre-en-Faucigny, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Corbions, hameau (Châtillon, district de Delémont, Jura).

Voir aussi Corbatière.


Corba, Corbaz, Corbe, Corberat, Corbéron,
Corbes, Corbés, Corbon, Courbe, Courbes,
Curbit
Adjectif patois féminin corba, « courbée », nom ancien français corbee, « courbe », corbeche, corbece, courbece, « qualité de ce qui est courbé », bas latin *corbu, curbus, curba, latin curvus, curva, « courbe, recourbé, recourbée ».
La Corba, a la Corba en 1554, lieu-dit dans les vignes (Boudry, Neuchâtel) ;
Corba Pièce, maison isolée (Mézières, district de la Glâne, Fribourg) ;
Corba Rua, lieu-dit, probablement un champ cultivé avec des sillons courbés pour suivre les lignes de niveau (Vuiteboeuf, district d´Orbe, Vaud) ;
Champs Corbes, lieu-dit (Lavigny, district de Morges, Vaud) ;
Courbe Croix, lieu-dit (Satigny, Genève) ;
Champ Courbe, maisons isolées (Pompaples, district de Cossonay, Vaud) ;
Le Nant Courbe, affluent du Marnot (Veigy-Foncenex, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Les Courbes, lieu-dit (Pampigny, district de Cossonay, Vaud) ;
Champs Courbes, lieu-dit (Montagny, district de la Broye, Fribourg).

Avec le suffixe diminutif -on :
Corbon, lieu-dit (Rebévelier, district de Moutier, Jura bernois).

Lieu situé dans un méandre d´un cours d´eau :
La Corba, quartier (Les Diablerets, district d´Aigle, Vaud) ;
La Corbaz, maisons isolées dans un méandre du Risse (Saint-Jeoire, Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Corbe, dans une courbe du Flon (Chesalles-sur-Oron, district d´Oron, Vaud) ;
Corberat, lieu-dit (Péron, Pays de Gex, Ain) ;
Les Corbes, hameau au bord du Flon (Le Flon, district de la Veveyse, Fribourg) ;
Les Corbés, hameau dans une courbe de la Sorne (Undervelier, district de Delémont, Jura).

Avec le suffixe diminutif -on :
Le Corbéron, Corbiron en 1134, cours d´eau affluent de la Biorde (Districts de Lavaux, Vaud, et de la Veveyse, Fribourg).

Cours d´eau sinueux ; selon le GPSR ce serait le « bief court » :
Le Curbit et Grand Curbit, Corbit en 1490, cours d´eau affluent de La Morges (Districts d´Aubonne et de Morges, Vaud).

Voir aussi Corbalanche, Corbaray, Corbété, Corboz, Courbevaux.


Corbalanche, Courbelanche
Terrain en pente courbé, composé de Corba et de Lanche.
Pointe de Corbalanche, 1945m (Arâches-la-Frasse, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Courbelanche, couloir herbeux (Bonnevaux, Val d´Abondance, Haute-Savoie).

Corban
Commune et village jurassiens du district de Delémont, Corpaon en 1240, Corbaon en 1347, Courbaon et Courbahon en 1435, Courban en 1461, nom allemand Battendorf et Bathendorf en 1184. Selon Perrenot c´est un nom d´origine burgonde, *Badonis curtis, dérivé du nom propre Bado, Bato, du burgonde *badus, germanique *badvô, « combat ».

Corbaray, Corbaraya, Corberaye, Courberaye
Composés du patois féminin corba, « courbée », et Raya, Raye
Corbaray, maisons isolées (Flumet, Val d´Arly, Savoie) ;
Corbaraya, lieu-dit (Chésopelloz, district de la Sarine, Fribourg) ;
Corberaye, lieu-dit (Villette, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Courberaye, lieu-dit (Auvernier, district de Boudry, Neuchâtel).

Corbatière, Courbatière
Endroit fréquenté par des corbeaux, ancien français corbat, « corbeau », avec le suffixe collectif -ière, ou, moins probable, d´un patronyme Corbat avec le suffixe de propriété -ière.
La Corbatière, habitat dispersé (La Sagne, district de la Chaux-de-Fonds, Neuchâtel) ;
Petite Corbatière, sommet, 1325m (Fontaines, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel) ;
La Courbatière, Iter publicum tendens de Corbateriam en 1416, hameau (Courmangoux, Revermont, Ain).

Corbavy
Lieu-dit de la commune de Douvaine (Bas-Chablais, Haute-Savoie), « chemin courbe », nom composé du patois féminin corba, « courbée », et Vy, « chemin ».

Corbeille
Hameau de la commune de Saint-Cergues (La Côte en Chablais, Haute-Savoie), pourrait désigner un site dont la forme évoque une corbeille, bas latin corbicula, diminutif du latin corbis, « panier léger ». C´est aussi un patronyme.

Corbelin
Commune et village de la Vallée du Guiers (Le Pont-de-Beauvoisin, arrondissement de la Tour-du-Pin, Isère), Corbelianum villa au XIème siècle, nom de domaine d´origine gallo-romaine *[praedium] Corbellianum, avec le nom d´homme romain Corbellianus [Nègre 1990], soit dérivé avec le suffixe -anum du nom d´homme romain Corbellius.

Corbet, Corbetta, Corboud, Corboz
Patronymes issus de sobriquets désignant une personne voûtée, patois korbo, latin curvus, « courbe, courbé, recourbé ».
Corbet, maisons isolées (Le Châtelard, district de la Glâne, Fribourg) ;
Corbet, hameau (Ayas, vallée d´Aoste) ;
Champ Corboud, lieu-dit (Surpierre, district de la Broye, Fribourg) ;
Au Clos Corboz, quartier (Oron-la-Ville, district d´Oron, Vaud) ;
Champ-Corboz, lieu-dit (Genolier, district de Nyon, Vaud).

Par féminisation du patronyme Corbet :
Corbetta, pâturage, petit sommet, 1400m, et Corbetta Derrey, alpage (Châtel-Saint-Denis, district de la Veveyse, Fribourg).


Corbété
Forêt de la commune de Coeuve, district de Porrentruy (Jura), composé de corbe hêté, « hêtre tordu », de Corbe et du patois jurassien hêté, « hêtre » [Prongué].

Corbeyrier
Commune et village vaudois du district d´Aigle, de Cubiriaco en 1261, Curbirie à la fin du XIIIème siècle, Corberier en 1577, aussi Corbery, Corbeyri et Curbyrie, en patois Crébéri, est un ancien *Cubiriacum, nom d´origine gallo-romaine formé avec le suffixe -acum.

Corbonod
Commune et village du Bugey (Seyssel, arrondissement de Belley, Ain), Cura de Corbonot vers 1344, Corbonou en 1365, Corbonot en 1400, Corbono en 1413, Corbonous en 1437, Courbonod en 1563, probablement de cortis et d´un anthroponyme germanique comme Bono [Förstemann]. Pour Nègre 1990 il peut s´agir d´un dérivé du nom de personne romain Corbo[n] avec le suffixe -oscus.

Corceillons, Corcelette, Corcelettes, Corcellane, Corcelle,
Corcelles, Corcelles-le-Jorat, Corcelles-près-Concise, Corcelles-près-Payerne, Corcelles-sur-Chavornay,
Corsale, Corsalettes, Corseaux, Cortiselles, Courcelles
Petit domaine, petite ferme, petite exploitation agricole, ou espace clos, ancien français courcele, courcelle, « petite cour, petit jardin », latin médiéval corsales, corsalis, du latin corticella, dérivé de cortis, avec le suffixe diminutif -elle.
Champ Corcelle, lieu-dit (Nuvilly, district de la Broye, Fribourg) ;
Corcelles, Corcellis en 1181, Corcelles en 1225, commune et village (District de Moutier, Jura bernois) ;
Corcelles, Curcellis en 1092, Curseles en 1185, Corsales en 1228, Corzales en 1236, village (Corcelles-Cormondrèche, district de Boudry, Neuchâtel) ;
Corcelles, Ecclesia [de] Corcelles en 1198, Villa que Corcelez noncupatur en 1217, Corceles et Corcelles en 1234, Vicarius de Corcellis en 1290, commune et village du Haut-Bugey (Brénod, arrondissement de Nantua, Ain) ;
Corcelles, in villa Cortocellas, lire in villa Corticellas en 886-927, in villa Corcellis en 954-986, hameau (Chavannes-sur-Reyssouze, Bresse, Ain) ;
Hautes Corcelles, hameau (Grièges, Bresse, Ain) ;
Corcelles-le-Jorat, anciennement Corcellis, puis Corceleys en 1140, Corselles près le Jorat aux XVIIème et XVIIIème siècles, Corselles és Jurats en 1772, Corselles le Jurat en 1776, le nom actuel apparaissant en 1803, commune et village (District d´Oron, Vaud) ;
Corcelles-près-Concise, Corceles en 885, Corcella en 888, commune et village (District de Grandson, Vaud) ;
Corcelles-près-Payerne, Corzales en 1228, Corsales en 1235, Corsales en 1340, commune et village (District de Payerne, Vaud) ;
Corcelles-sur-Chavornay, Corceles en 885, Corsales en 1177, Corzales en 1228, Courcelle en 1397, Courselles en 1433, commune et village (District d´Orbe, Vaud) ;
La Corsale, maisons isolées (Savigny, district de Lavaux, Vaud) ;
Corseaux, Corsial en 1147, de Corsal en 1179, Corsaul en 1270, Corsau en 1453, commune et village (District de Vevey, Vaud) ;
En Courcelles, hameau (Bourrignon, district de Delémont, Jura).

Avec le suffixe -ane :
La Corcellane, lieu-dit (Villars-Tiercelin, district d´Echallens, Vaud).

Avec un deuxième suffixe diminutif -ette, ancien français courcelete, « petite cour » :
Corcelette, Corcelletes en 1484, hameau (Vieu d´Izenave, Haut-Bugey, Ain) ;
Corcelettes, Corsalletes en 1342, hameau (Grandson, Vaud) ;
Corcelettes, Corcellettes en 1441, Corsallettes, Corsellettes en 1530, Corsalete en 1539, Corsallette en 1600, ancien lieu-dit (Bôle, district de Boudry, Neuchâtel) ;
Corsalettes, Corsaletes en 1275, village, ancienne commune du district du Lac (Grolley, district de la Sarine, Fribourg) ;
Les Corsalettes, petit bien communal (Corcelles-près-Payerne, district de Payerne, Vaud).

Avec un deuxième suffixe diminutif -on :
Les Corceillons, quartier (Ambilly, Annemasse, Haute-Savoie).

Du latin corticella :
Cortiselles, maison isolée en clairière (Chamois, vallée d´Aoste).


Corche
La Corche Blanche, lieu-dit en forêt de la commune de Morzine (Chablais, Haute-Savoie), peut-être par aphérèseécorche, « écorce » ; il pourrait s´agir d´un lieu où poussent des arbre à écorce blanche.

Corcier
Le Corcier, clairière de la commune de Seythenex (Bauges, Haute-Savoie), patronyme Corcier, variante de coursier, « messager ».

Corday, Corde, Cordérons, Cordex, Cordon,
Cordona, Cordonna, Corges, Corjon, Corjula,
Courge, Cuerdy
1. Patois écordza, « courroie, lanière, fouet », ancien français courgeoie, « courroie », escourgée, « fouet de lanières de cuir », et patois cordzon, « corde reliant les pieux d´une haie », ancien français cordel, cordele, cordete, « cordeau », corgie, courgie, curgiee, « courroie, lanière », latin corrigia, « lacet, courroie (de soulier) ; fouet ». Peut désigner un terrain étroit et allongé, une gorge ou un vallon étroit, au sens ancien de corde, « boyau, chose étroite », latin chorda, « corde ».
La Corde, lieu-dit, nom monté à la Haute Corde, sommet (Bex, district d´Aigle, Vaud).

Avec les suffixes collectifs -ay, -ex, -ez :
Le Corday, forêt (Fully, district de Martigny, Valais) ;
Ruisseau de Cordex, affluent de la Promenthouse, Grand Cordex, maisons isolées (Coinsins, district de Nyon, Vaud), Petit Cordex, maisons isolées (Genolier, district de Nyon, Vaud), Cerisier Cordez, lieu-dit (Saint-Cergue, district de Nyon, Vaud).

Avec le suffixe diminutif -on, mais aussi cordon, « rangée, bordure » :
Cordérons, lieu-dit (Aire-la-Ville, Genève) ;
Cordon, commune et village du Faucigny (Sallanches, arrondissement de Bonneville, Haute-Savoie) ;
Cordon, hameau, Mont de Cordon, colline boisée, 400m, et Brotteaux de Cordon, lieu-dit (Brégnier-Cordon, Bugey, Ain) ;
Cordona, Cordonam en 1203 (Mollens, district de Sierre, Valais) ;
Cordonna ou Cordonne, hameau (Valsorey, Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais).

Peuvent aussi dériver de l´ancien français courjon, « petite courge » :
Le Corjon, cours d´eau affluent de la Broye (Châtel-Saint-Denis, district de la Veveyse, Fribourg) ;
Corjon, Corjou en 1906, maison isolée (Sorens, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Corjon, hameau (Echallens, Vaud) ;
Corjon, alpage, nom monté à la Dent de Corjon, sommet, 1967m (Rossinière, Pays-d´Enhaut, Vaud).

2. Dérivés du latin cucurbita, « courge ».
Corges, hameau (Payerne, Vaud) ;
Courge, maison isolée (Mégevette, Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Corjula, maison isolée (Saint-Barthélemy, district d´Echallens, Vaud).

Du patois savoyard keurda, « courge » :
La Cuerdy, hameau (Saint-Bon-Tarentaise, Tarentaise, Savoie).


Cordéac
Commune et village du Trièves (Mens, arrondissement de Grenoble, Isère), Cordeiac au XIIIème siècle, Cordealium au XVème siècle, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Cordius.

Cordées
Les Cordées, alpage de la commune de Arâches-la-Frasse (Faucigny, Haute-Savoie), soit du français cordée, « quantité (de bois, etc.) qui peut être entourée par une corde », soit de l´ancien français cordeïs, « enceinte formée de cordes ».

Cordelières, Cordeliers
Les Cordeliers, lieu-dit de la commune de Moûtiers (Tarentaise, Savoie), où se trouvait un couvent de religieux de l´ordre mendiant des frères Mineurs Franciscains ou Cordeliers, dont le nom vient de la corde qu´ils portent à la ceinture.

Par féminisation du patronyme Cordelier, soit un membre de l´ordre des Cordeliers, soit un fabricant de cordes :
Les Cordelières, Les Cordelleres en 1285, hameau (Faramans, Bresse, Ain).


Cordelune
Lieu-dit de la commune de Saxon, district de Martigny (Valais), Cordolunaz en 1320, devenu Cour de Lune sur la carte Siegfried, Courdelune en 1906, probablement d´un patronyme comme Cordelo, attesté en 1218 dans la région.

Cordiers
Les Cordiers, hameau de la commune d´Attignat (Montrevel-en-Bresse, Bresse, Ain), patronyme Cordier, nom de métier, « fabricant de cordes ».

Cordieux
Village et commune associée à Montluel (Arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain), Ecclesia de Corzeu vers 1250, Corzeu in Bressia en 1271, Parrochia Corziaci villa en 1297, Corzeu et Corzieu en 1299-1369, Corzie en 1330, Cordiacus vers 1450, Corziacus villa vers 1550, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Cordiacum ou *Corgiacum, dérivé avec le suffixe -acum soit du gentilice Cordius, voir Corsier, soit du gentilice Corgius.

Cordon
Ancienne commune et village du Bugey (Brégnier-Cordon, arrondissement de Belley, Ain), Capella de Cordone en 1153, Cordun en 1269, Cordon en 1272, d´un anthroponyme comme Cordo.

Cordonniers
Français cordonnier, nom de métier, « personne qui fabrique ou qui vend des chaussures », remotivation sous l´influence de « cordon » de l´ancien français cordouanier, dérivé de l´adjectif cordouan, « [cuir] de Cordoue ».
Chemin des Cordonniers (Porrentruy, Jura) ;
Les Cordonniers, pourrait être un patronyme Cordonnier, lieu-dit en forêt (Nods, district de la Neuveville, Jura bernois).

Corenc
Commune et village du Grésivaudan (Meylan, arrondissement de Grenoble, Isère), Correnum en 732, ecclesia de Corenes au XIème siècle, puis Coren, Corentz et Courenc, d´une racine pré-indo-européenne (méditerranéenne) KOR, « rocher, hauteur », avec un suffixe gaulois *-ennum.

Corfontaine
Lieu-dit de la commune de Soulce (District de Delémont, Jura), composé d´une racine cor- dérivée de cortis, et de fontaine.

Corgémont
Commune et village du district de Courtelary (Jura bernois), mentionné au VIIIème siècle comme Curisgimund, Corjamont ou Coriamunt en 1178, Corgemunt en 1179, Cortgemunt vers 1181, Corteimunt en 1228, Coriemont en 1326, curia du Germain Gismund. Pour Perrenot qui ignore la mention Curisgimund, c´est un nom d´origine burgonde, *Curtis Gibamund, du nom propre Gibamund, Giamund, « le protecteur généreux », burgonde *giba, « cadeau », germanique *geban, « donner », et burgonde *munds, « abri, protection », germanique *mundi, « protection ».
Bise de Corgémont, maison isolée (Corgémont, district de Courtelary, Jura bernois).

Corgenon
Le Grand Corgenon et Le Petit Corgenon, hameaux de la commune de Buellas (Viriat, Bresse, Ain), ancienne seigneurie, Curte Genono en 994, Capella de castro Corgenonis en 1119, Corgenon en 1212, etc., composé de curtis er d´un patronyme Genon assez courant, hypocoristique de Eugène, du grec eugenios, « de noble race ».

Corgentin
Hameau de la commune de Saint-Etienne-sur-Reyssouze (Pont-de-Vaux, Bresse, Ain), in villa Curte Vientine en 1031-1062, Corgenteyn en 1402, Corgentein en 1533, composé de curtis et d´un patronyme Vientin attesté mais rare.

Corin
Corin de la Crête, Corin d´en Bas et Corin d´en Haut, hameaux de la commune de Montana (District de Sierre, Valais), Corens en 1100 et 1449, Coreins en 1233, aussi Corin au XIXème siècle, nom d´origine germanique.

Corjolens
Hameau de la commune d´Avry (District de la Sarine, Fribourg), Coriolens en 1173, Coriolains et Coriolans en 1223, Corjollens en 1445, Corjolin en 1555, Coriolin en 1577, Corjollin en 1668, nom d´origine burgonde, composé de cortis et d´un anthroponyme tel que Jolinus, Joslinus [Aebischer].

Corlier, Corly
D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Corliacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Corlius.
Corlier, Corler en 1213, Corliers, Apud Corlier et De Corlerio en 1299-1369, Corlieu en 1330, De Corliaco en 1394, commune et village du Bugey (Hauteville-Lompnes, arrondissement de Belley, Ain) ;
Corly, Corlier en 1203, hameau (Vétraz-Monthoux, Annemasse, Haute-Savoie).

Cormagens
Hameau de la commune de la Sonnaz (District de la Sarine, Fribourg), ancienne commune, Cormagin en 1148, Cormargin en 1294, Cormargens en 1445, Cormagens en 1668, ancien nom allemand Cormasing, d´origine burgonde, composé de cortis et d´un anthroponyme germanique indéterminé.

Cormand, Cormoz
Ces noms de lieux peuvent être issus du latin vulgaire *corma, d´origine gauloise, ancien français corme, « fruit du cormier », cormier étant l´ancien nom commun du sorbier (Sorbus aucuparia). Ils peuvent aussi venir du latin cormus, grec kormos, « tige, tronc », ou de l´adjectif dérivé cormosus. Plus probablement il s´agit de noms d´origine patronymique.
Cormand, hameau, et Bois de Cormand, forêt (Marignier, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Cormand et Granges de Cormand, hameaux (Saint-Jeoire, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Cormoz, Parrochiatus de Cormo en 1307, Cormoz vers 1325, Cormouz vers 1350, Cormo vers 1365, Cormosius en 1439, Cormos en 1506, commune et village de la Bresse (Saint-Trivier-de-Courtes, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain) ;
Cormoz, Illi de Cormou en 1289, Cormoz en 1344, hameau (Château-Gaillard, Bugey, Ain).

Cormanon
Village fribourgeois de la commune de Villars-sur-Glâne, district de la Sarine. Selon Perrenot c´est un nom d´origine burgonde, *Curtis Mannonis, d´un nom propre Manno, du germanique *mana, manna, « homme ».

Cormaranche-en-Bugey
Hameau de la commune de Hauteville-Lompnès (Bugey, Ain), in villa quae dicitur Cormarinca en 1055, Cormarenchi en 1142, Cormarenchia vers 1146, nom d´origine burgonde, serait un ancien *Curtis Marinca [Perrenot].

Cormassine
Hameau de la commune de Curtafond (Montrevel-en-Bresse, Bresse, Ain), in villa qui dicitur Cormaciono en 926, Cormacuina en 1345, Cormaczuinaz en 1496, Cormaczuyna en 1496, nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Curtis Macionis, cacographie de Matjon, du germanique *maitan, « couper » [Perrenot].

Cormérod
Village fribourgeois de la commune de Misery-Courtion, district du Lac, Cormoral en 1142, Cormoraul en 1369, Cormeraul en 1483, Cormeraud en 1560, nom allemand Kormerat, emplacement d´une villa importante. Selon Perrenot c´est un nom d´origine burgonde, *Curtis Moraldi, d´un nom propre Mauroald, Maurwald, composé hybride du latin Maurus, « Maure, Africain », et du burgonde *waldan, « régner, gouverner », germanique *valdan, « celui qui règne ».

Corminboeuf
Commune et village fribourgeois du district de la Sarine, ancien nom Saint-Georges, en allemand Sankt Jörg, devenu Cormenbo en 1142, Corminbou en 1173, Corminbo et Cormembu au XIIème siècle, Cormenbou en 1445, Karmanbow en 1449, Cormenbouf en 1470, Cormimbau en 1665, Cormenbeuf en 1668, où la finale beuf apparaît par métraduction du patois bau, « boeuf ». C´est un nom d´origine burgonde, selon Stadelmann un ancien cort Maimbod, forme réduite de l´anthroponyme germanique Maganbod. Selon Perrenot, le nom primitif serait *Curtis Menbaldi, dérivé du nom propre Maginbald, « l´homme hardi entre tous », préfixe *magin-, « principal », et germanique *balda, « fort, audacieux ».

Cormonble
Hameau de la commune de Boissey (Pont-de-Vaux, Bresse, Ain), e Corimmanblo, lire de Cortimomblo en 1107-1124, Cormombloz en 1401, nom composé de Curtis et d´un anthroponyme comme Momblus.

Cormondes
Commune et village fribourgeois du district du Lac, Cormulnes en 1186, Cormunt en 1228, Cormugnes en 1242, Cormones et Curmmonnes en 1363, Cormondes en 1453. Nom composé de Curtis et d´un second terme probablement dérivé d´un anthroponyme germanique, qui serait Munda d´après Stadelmann, du germanique *mundi, « protection ». Le nom allemand, Gurmels attesté en 1250, Gurmols en 1240, Gurmurs en 1246, aurait la même origine.

Cormondrèche
Commune et village neuchâtelois du district de Boudry, Cormundresge en 1178, Cormundresche en 1215, Cormondrechy et Cormundrehchi en 1231, Cormondresche en 1263. Selon Perrenot c´est un nom d´origine burgonde, *Curtis Munderici, d´un nom propre Munderic, gothique *Munda-reiks, « le puissant protecteur », du burgonde *munds, « abri, protection », germanique *mundi, « protection », et burgonde *riks, « riche, puissant », gothique reiks « puissant, premier », du germanique *rîka, rîkia, « puissant, celui qui règne ».

Cormoranche-sur-Saône
Village et commune de la Bresse (Pont-De-Veyle, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain), In Cormolingias villa en 968-971, Villa Cormarenchia vers 1023, Cormarenc en 1173, nom d´origine burgonde, serait un ancien *Curtis Molingas selon le nom le plus ancien [Perrenot].

Cormorand
Hameau de la commune de Villereversure (Revermont, Ain), De Cormoranco en 1505, Cormoran en 1655, nom composé de Curtis et d´un anthroponyme comme Morancus.

Cormoret
Commune et village du district de Courtelary (Jura bernois), Cormoret en 1178, Cormorel en 1228, nom composé de Curtis et d´un anthroponyme Morel, Moret ;
Bergerie de Cormoret, maison isolée (Courtelary, Jura bernois).

Corna, Cornan, Cornat, Cornau, Cornaux,
Cornaz, Corne, Cornée, Cornées, Cornereux,
Cornes, Cornet, Cornets, Cornette, Cornettes,
Corniat, Cornier, Cornière, Cornières, Corniers,
Cornillon, Corniolaz, Cornions, Corno, Cournau,
Curnaux, Curnilles
1. Pointe rocheuse, ou terrain en pointe s´enfonçant comme un coin, terrain de forme allongée. Du latin vulgaire *corna, « corne », latin cornua, pluriel neutre pris comme féminin singulier de cornu, « corne », aussi « cime, sommet ; pointe de terre ; bout, extrémité, pointe (d´un objet), côté, coin ».

2. Certain de ces toponymes peuvent dériver de cornier, nom commun du cornouiller sauvage (Cornus mas), vieux français corne, latin cornus, « cornouiller », arbre de la famille des Cornacées, ou de noms collectifs : du latin cornetum, « lieu planté de cornouillers ».

Français corne, « pointe, angle saillant » :
Cornat le Lièvre, Cornat la Lièvre en 1906, cacographie de *Corne à la Lièvre selon Jaccard, maison isolée (Courtételle, district de Delémont, Jura) ;
Châble de la Corne, couloir en forêt (Dorénaz, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Pic de la Corne, 2084m (Abondance et Saint-Jean-d´Aulps, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
La Corne, alpage, nom monté à la Pointe de la Corne, 1931m (Morillon, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Corne du Bois, maison isolée (Montalchez, district de Boudry, Neuchâtel) ;
Les Cornes, a la Corna en 1597, es Cornes en 1823, lieu-dit (Boudry, Neuchâtel) ;
Cornes du Chamois, sommets, 2562m, par métaphore (Sixt-Fer-à-Cheval, Faucigny, Haute-Savoie).

Diminutifs avec les suffixes -et, -ette :
Mont Cornet, Mont Curnil au XIVème siècle, 837m (Les Neyrolles, Haut-Bugey, Ain) ;
La Cornette, petit sommet, 1494m (Villeret, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Les Cornettes, lieu-dit (Morens, district de la Broye, Fribourg) ;
Les Cornettes de Bise, sommet, 2432m (Chablais, Haute-Savoie et Valais).

Ancien français cornal, cornau, cornaul, « coin, angle, quartier » :
Cornau, lieu-dit (Autigny, district de la Sarine, Fribourg) ;
Cornaux, Ecclesia Corneoliensis, abbat. Corneili en 1143, Cornaulx vers 1150, Curnaul en 1212, Curnal en 1215, Curnau en 1255, ancien nom allemand Curnau, commune et village (Neuchâtel) ;
Cournau, hameau (Mont-Pèlerin, Chardonne, district de Vevey, Vaud) ;
Les Curnaux, maisons isolées (Huémoz, Ollon, district d´Aigle, Vaud).

Ancien français cornee, « coin », latin corneus, « en forme de corne » :
La Cornée, lieu-dit (Rebévelier, district de Moutier, Jura bernois) ;
Bois de la Cornée, forêt (La Brévine, district du Locle, Neuchâtel) ;
Les Cornées, lieu-dit en forêt (Les Bayards, district du Val-de-Travers, Neuchâtel).

Ancien français cornet, « coin, recoin, encoignure, pointe », peut être aussi un patronyme Cornet :
Cornet, lieu-dit, et Roc de Cornet, élévation rocheuse, 1465m (Liddes, district d´Entremont, Valais) ;
Cornet, hameau (Dingy-Saint-Clair, Bornes, Haute-Savoie) ;
Cornet, de Corneto en 1396 (Les Avanchers-Valmorel, Tarentaise, Savoie) ;
Pra Cornet et Siernes de Pra Cornet, alpages (L´Etivaz, Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Les Cornets, pâturage (Hérémence, district d´Hérens, Valais).

Ancien français cornier, « coin, qui fait le coin », ou avec un patronyme Cornier :
Cornier, hameau (Moudon, Vaud) ;
Cornier, Cornie en 1275, commune et village du Faucigny (La Roche-sur-Foron, arrondissement de Bonneville, Haute-Savoie) ;
Grand Cornier, sommet, 3962m (Ferpècle, Evolène, district d´Hérens, et Zinal, Val d´Anniviers, Valais), et Glacier du Grand Cornier (Zinal, Val d´Anniviers, Valais) ;
Les Corniers, alpage (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie).

Avec le suffixe -eux ; selon Bossard ce terme désigne le prunier de sainte Lucie (Prunus mahaleb), mais celà semble douteux :
Le Cornereux, lieu-dit (Coffrane, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel).

Ancien français courniere, corgniere, cornere, corniere, cosniere, « corne, coin, angle » :
Cornière, hameau (Puplinge, Genève) ;
Cornières, Cormière sur la Carte de Cassini, hameau jouxtant Cornière (Ville-la-Grand, Annemasse, Haute-Savoie).

Patois corna, etc. :
Corna Tacheron, lieu-dit, probablement avec un sobriquet Tacheron (Vuissens, district de la Broye, Fribourg) ;
La Cornan, pourrait être un nom de personne, lieu-dit (Montsevelier, district de Delémont, Jura) ;
A la Cornaz, lieu-dit (Les Cullayes, district d´Oron, Vaud) ;
La Corniat, maisons isolées (Lutry, district de Lavaux, Vaud).

Avec le suffixe diminutif -ille, latin corniculum, « petite corne » :
Les Curnilles, hameau, (Chardonne, district de Vevey, Vaud).

Double diminutif avec le suffixe -illon :
Cornillon, hameau (Châtel, Val d´Abondance, Chablais, Haute-Savoie) ;
Cornillon, petits sommets rocheux (Vionnaz, district de Monthey, Valais) ;
Cornillon, Cornilione au XIIème siècle, hameau (Fontanil-Cornillon, Chartreuse, Isère) ;
Château de Cornillon, Castrum quod dicitur Curnillionis et Cornilons en 1196, Castrum quod dicitur Cornillions en 1293, Castrum quod dicitur Curnillions en 1465, démantelé en 1595, et dont il reste des ruines (Saint-Rambert-en-Bugey, Bugey, Ain).

Avec le suffixe diminutif patois -oz :
Les Cornions, anciennement Les Cornioz, alpage (Valmeinier, Maurienne, Savoie).

Avec le suffixe diminutif patois -iolaz :
Corniolaz, alpage (Chamois, vallée d´Aoste) ;
Corniolaz, ruisseau (Grésy-sur-Isère, Combe de Savoie, Savoie).

Italien corno, « corne » :
Corno Vitello, 3057m, « corne de veau » (Ayas, vallée d´Aoste).

Voir aussi Cornebois, Cornecul, Entre deux Cornets, Cornol.


Cornache, Cornaches, Cornalette, Cornalle, Cornatse,
Corneilles, Cornellaz, Cornelle
Du nom de la corneille noire (corvus corone), du latin vulgaire *cornicula, diminutif de cornix, « corneille ».

Français Corneille, peut-être par un patronyme. Ce nom peut aussi être l´ancien français corneille, « cornouille, fruit du cornouiller » :
Les Corneilles, alpage (Valezan, Tarentaise, Savoie).

Du patois cornache, « corneille » :
Cornache, lieu-dit (Messery, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
La Cornache, lieu-dit (Valleiry, Genevois, Haute-Savoie) ;
Ruisseau de la Cornache, affluent de l´Arve (Sallanches, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Cornaches, lieu-dit (Satigny, Genève) ;
Les Cornaches, lieu-dit (Cranves-Sales, Annemasse, Haute-Savoie) ;
Lac des Cornaches, petit lac de montagne (Cevins, Combe de Savoie, Savoie).

Forme patoise avec mutation du son [ch] en [ts] :
Cornatse, maisons isolées (Esserts, district du Lac, Fribourg).

Du patois cornelle, « corneille », ou de l´ancien français cornelle, « fruit du cornouiller » :
La Cornalle, maison isolée (Epesses, district de Lavaux, Vaud) ;
Cornellaz, maisons isolées (Marin, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Cornelle, hameau, Cornelia et Cornella en 1299-1369, Corneille en 1655, Cornelle en l´an XII (Boyeux-Saint-Jérôme, Haut-Bugey, Ain) ;
La Cornelle, lieu-dit (Hauteville-Lompnes, Bugey, Ain) ;
Source de la Cornelle (Maillat, Haut-Bugey, Ain) ;
Cornelles, lieu-dit (Corlier, Bugey, Ain) ;
Les Cornelles, lieu-dit (Aranc, Bugey, Ain).

Diminutif avec le suffixe -ette :
Cornalette, lieu-dit (Baulmes, district d´Orbe, Vaud).


Cornacu, Cornecul
Terrain en coin et en cul-de-sac, composé de Corne et de Cul.
Cornecul, maisons isolées (Champoz, district de Moutier, Jura bernois).

Forme patoise :
Le Bouton de Cornacu, rocher caractéristique (Sallanches, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).


Cornard
Bois Cornard, forêt de la commune de Hauterive (District de la Sarine, Fribourg), probablement d´un sobriquet cornard, « mari trompé ».

Corne à Bouc
Bois de Corne à Bouc, forêt déclive (Argentière, vallée de Chamonix, Haute-Savoie).

Cornebois
Le « coin du bois », voir Corne.
Cornebois, sommet, 2203m (Alpages de Monthey, Val d´Illiez, district de Monthey, Valais, et Châtel, Chablais, Haute-Savoie).

Cornellier
Le Cornellier, lieu-dit de la commune de Faverges (Haute-Savoie), patronyme Cornellier, ou variante de cornouiller, ancien français cornelle, « fruit du cornouiller ».

Corneloup
Moulin Corneloup, maison isolée de la commune de Villereversure (Revermont, Ain), Corneloux en 1466, Cornaloup en 1563, du patronyme Corneloup, variante Corneloux, attesté surtout en Saône-et-Loire ; il désigne celui qui corne au loup, du verbe corner, « sonner du cor ; crier », donc celui qui mène la chasse au loup [Tosti].

Cornes de Cerf
Village de la commune de Forel (District de Lavaux, Vaud), nom attesté au début du XVIIème siècle, probablement dû à la présence d´un trophée de cerf dans une pinte du lieu, selon la tradition locale.

Corniche
La Corniche, alpage de la commune des Contamines-Montjoie (Val Montjoie, Haute-Savoie), français corniche, « escarpement de roches disposé en bandeau horizontal et formant un surplomb », ici dans le sens de replat élevé.

Corniens
Chalets de Corniens, alpage, nom monté à la Pointe de Corniens, 1680m, et au Col de Corniens, 1426m (Thollon-les-Mémises, Chablais, Haute-Savoie), soit de même origine que Corna, soit un nom d´origine burgonde, mais dans le Chablais ces noms sont plutôt en -inge.

Cornillon-en-Trièves
Commune et village du Trièves (Mens, arrondissement de Grenoble, Isère), anciennement parrochia Sancti Petri de Cruce Cornillionis, nom dérivé avec le suffixe -onem du gentilice Cornel[l]ius.

Cornin
Mont Cornin, petite éminence en forêt (1106m) de la commune de Saint-Gingolph (District de Monthey, Valais), avec un patronyme Cornin.

Cornol
Commune et village jurassiens du district de Porrentruy, mentionné pour la première fois en 1136 comme Coronotum, nommé Coronolt en 1139, Coronot en 1236, et Correnol en 1343. Le nom allemand Gundelsdorf, Gundolstorf en 1245, dérive de l´anthroponyme germanique Gundolt « celui qui règne dans le combat », du germanique *gunþiô, « combat », et *valdan, « celui qui règne », avec le vieil haut allemand dorf, « village ». Le nom français Coronolt serait une corruption de *cortis Gundolt [Jaccard].

Cornu
D´un patronyme ou sobriquet Cornu.
Cornu, hameau, et Arête de Cornu, colline boisée (La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel) ;
Cornu, hameau (Ayas, vallée d´Aoste).

Cornu
Lac Cornu, probablement en raison de sa forme, et Torrent du lac Cornu, affluent de la Diosaz, nom monté au Col du Lac Cornu, 2414m (Aiguilles Rouges, Chamonix, Haute-Savoie).

Coron
Hameau de la commune de Belley (Bugey, Ain), Coronae villa en 861, Corons en 1343, Villa de Corone, Castellanus Coronis et Coron en 1361, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine, avec le gentilice Coronus.

Coronelle
Grande Coronelle et Petite Coronelle, maisons isolées de la commune de Sonvilier (District de Courtelary, Jura bernois), par féminisation de Coronel, ancienne forme de colonel, titre militaire ou sobriquet.

Corpataux
Village de la commune de Corpataux-Magnedens (District de la Sarine, Fribourg), ancienne commune, Corpastur en 1142, Corpastor en 1163, Corpatour en 1380, Corpastour au XIVème siècle, du latin Cortis pastoris, « ferme du berger, du pâtre », ou selon Aebischer *Cortis Pastoris, d´un cognomen ayant le même sens.

Corps de Garde
Le Corps de Garde, lieu-dit de la commune des Verrières (District du Val-de-Travers, Neuchâtel), proche de la frontière.

Corraterie, Corratière
De l´ancien français corraterie, correterie, couratrie, etc., « courtage », verbe correter, courrater, « faire le métier de courtier », nom de métier corratier, courratier, « courtier, intermédiaire, maquignon », désigne le lieu où s´exerçait cette activité.
La Corraterie, anciennement Courraterie, et Carreria corrateriae equorum, « cours du courtage de chevaux » au XVème siècle, bas latin corrateria, corretaria, « office de courtier, courtage », avec le suffixe d´action -erie, autrefois tout le faubourg entre la ville et la Jonction, maintenant une rue (Ville de Genève) ;
La Corraterie, pâturage, nom probalement inspiré du précédent (Salève, Collonges-sous-Salève, Genevois, Haute-Savoie).

Peut-être par féminisation d´un surnom Corratier :
La Corratière, hameau (Saint-Maurice-de-Gourdans, Dombes, Ain).


Corrayette
Endroit où l´on travaillait le cuir, du verbe corroyer, « apprêter le cuir ».
La Corrayette avec le suffixe diminutif -ette, lieu-dit (Goumoëns-la-Ville, district d´Echallens, Vaud).

Corrençon
Hameau de la commune de Saint-Cierges, district de Moudon (Vaud), peut-être Conestum en 1147, Conostum en 1154, plus probablement Corenzoni en 1190, Connenczon en 1522, qui indiqueraient un origine comme curtis Renzoni, de l´anthroponyme germanique Renzo, composé de Reginzo, « conseiller », du germanique *ragina, « conseil ».

Corrençon-en-Vercors
Commune et village du Vercors (Villard-de-Lans, arrondissement de Grenoble, Isère), Corensonum, Corranczonum et de Correnzone au XIVème siècle, Corrençon jusqu´en 1952, nom dérivé avec le suffixe -onem du gentilice Currentius.

Correntine
La Correntine, alpage et lieu-dit de la commune de Bière (District d´Aubonne, Vaud), par féminisation d´un patronyme Correntin rare, autrefois un prénom.

Correvon
Commune et village vaudois du district de Moudon, Corevont en 1166, Corevone en 1169, Corevunt et Correvolt en 1182, Corevont en 1228, Corovont en 1247, Correvont en 1453. Selon Perrenot c´est un nom d´origine burgonde, *Curtis Reudeboldi, du nom propre Reudebold, du burgonde *rauds, germanique reuda, « rouge », et burgonde *balþs, « audacieux », germanique *balda, « audacieux, fort ».

Voir aussi Gorrevod.


Corria, Corrua, Corrues
Mot régional corru, « terrain entraîné parm l´eau » [Pégorier].
La Corria, lieu-dit (Thénésol, Combe de Savoie, Savoie) ;
La Corrua, pâturage et forêt déclives sous la Flégère (Vallée de Chamonix, Haute-Savoie) ;
Les Corrues ou Les Corrües, hameau (Ugine, Val d´Arly, Savoie).

Corridor
Passage étroit, par métaphore du français corridor, « galerie couverte, plus ou moins étroite, qui sert de passage pour aller à plusieurs appartements, à plusieurs pièces ».
Le Corridor hameau (Bâgé-la-Ville, Bresse, Ain) ;
Le Corridor, passage resserré dans les séracs sur la voie d´ascension du Grand Combin, nom récent (Massif des Combins, Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Corrobert
Nom d´origine burgonde composé de curtis et du patronyme Rubert, de l´anthroponyme germanique *[H]rodhebert, « célèbre par la gloire », germanique *hrôþi, « gloire », et germanique *berhta, « brillant, célèbre ».
Corrobert, Mansus quod nominatur Curtriberto, corrigé Curtroberto en 993-1048, in villa Curt Ruberti vers 1000, Corobert en 1272, hameau (Chanoz-Châtenay, Dombes, Ain) ;
Corrobert, hameau (Mézériat, Dombes, Ain).

Corserey
Commune et village fribourgeois du district de la Sarine, Corserei en 1157-1162, Corserer en 1302, aussi Corseray. D´après Jaccard c´est un nom dérivé de *Curtiacum, domaine d´un Curtius, voir Corsier, mais pour Aebischer une telle dérivation est impossible. Peut-être faut-il y voir un *Corseriacum dérivé d´un nom Corserius.

Corsier, Corsy, Curciat, Curtieux, Curtioux
Localités dont le nom vient d´un nom de domaine gallo-romain Curtiacum, dérivé avec le suffixe -acum d´un gentilice Curtius, de Curtus, « court » ; ou d´un nom de domaine gallo-romain Cordiacum, du gentilice Cordius, du latin cordis, « coeur ».
Corsier, Corsiacum en 1297, Corsie en 1344, commune et village (Genève) ;
Corsier-sur-Vevey, Corise, lire Corsie en 1079, Corsiey en 1147, Corsiacum en 1179, Corgie vers 1180, Corsie en 1228, Corsiez en 1453, commune et village (District de Vevey, Vaud) ;
Monts de Corsier, Le Mont et Leschaulx en 1550, lieu-dit (Corsier-sur-Vevey, district de Vevey, Vaud) ;
Corsy, Corciacum en 908, Corsiacum en 1275, quartier (Lutry, district de Lavaux, Vaud) ;
Curciat, in villa Curtiaco et In Curciaco en 950, Cursia en 1325, Ecclesia de Curtia vers 1350, Curciaz en 1563, Curtiat en 1656, ancien village qui fait maintenant partie de Curciat-Dongalon, chef-lieu de la commune du même nom, Curtiat Domgallon en 1790, nom actuel dès 1898, commune de la Bresse (Saint-Trivier-de-Courtes, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain) ;
Les Curtieux, lieu-dit (Murs-et-Gélignieux, Bugey, Ain).

Probablement d´un patronyme issu de Curtius :
Curtioux, Curtious en 1378, Curtioux en 1417, Curtieulx en 1447, hameau (Montracol, Bresse, Ain).

Voir aussi Saint-André-de-Corcy.


Corsinge, Cursinges, Cursins
Noms d´origine burgonde, où le C initial serait apparu par sonorisation d´un plus ancien G, avec métathèse de Grus- en Curs. Ce nom dériverait alors d´un primitif *Grûsingum, « chez les Grûsingi », dérivé du nom propre Gruso, d´un radical grius-, grus-, graus-, « être hideux, être horrible, être effrayant », cf. allemand grausam, « cruel, terrible » [Perrenot].
Corsinge, Corsingium en 1307 et 1373, Cursingium en 1316, hameau (Meinier, Genève) ;
Cursinges, Crusingio en 1299, hameau (Draillant, la Côte en Chablais, Haute-Savoie) ;
Cursins, mentionné en 1467, localité disparue (Segny, Pays de Gex, Ain).

Corsuet
Composé des mots du patois savoisien cruè, cruet, « petit, chétif, mauvais », et suel, latin solium, « montagne se terminant par un plateau » [Gros].
Corsuet, Culsuel en 1304, Crusuel en 1688, Cursoit en 1716, Grusuelle au XIXème siècle, montagne dominant le lac du Bourget (Aix-les-Bains, Savoie).

Cortagier
Village savoyard, dont le nom est composé du latin médiéval cortis, et du patois âdze, « haie, enclos [entouré d´une haie] », voir Adze.

Cortaillod
Cortaillod, commune et village neuchâtelois du district de Boudry, Cortaillaut en 1180, Cortaillot en 1311, Cortallyot en 1337, et Petit Cortaillod, hameau de la même commune. Selon Perrenot c´est un nom d´origine burgonde, *Curtis Agilaldi, du nom propre Agilald dérivé de Agilwald « celui qui règne par la crainte [qu´il inspire], redoutable », où agil- est un élargissement du germanique *agis-a, « crainte », avec *valdan, « celui qui règne ».

Cortébert
Commune et village du district de Courtelary (Jura bernois), Cortaibert en 1178, Corteber en 1330. Selon Perrenot c´est un nom d´origine burgonde, *Curtis Aiberti, voir Agibert
Bise de Cortébert, maison isolée (Cortébert, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Prés de Cortébert, lieu-dit (Cortébert, district de Courtelary, Jura bernois).

Cortenaz, Corteneaux, Cortenet, Cortinaz, Courtenaud,
Courtenaux, Courtenaz, Courtine, Courtines, Curtenay,
Curtin, Curtine
1. Petite cour, place de ferme, abritant généralement le tas de fumier, du diminutif bas latin curtina, « petite propriété rurale », voir curtis. Dans le Chablais et en Valais, c´est un hameau ou une partie du village.
La Courtine, hameau (Pleigne, district de Delémont, Jura) ;
Les Courtines, alpage (Conthey, Valais) ;
Les Courtines, anciennement Les Curtines, lieu-dit (Planaise, Montmélian, Combe de Savoie, Savoie) ;
Les Curtines, hameau (Juvigny, Annemasse, Haute-Savoie).

Patois savoyard kortnà, kourtena, kourtina, kourtnà, « cour de maison ou de ferme (fermée ou non) ; petite cour ; enclos qui entoure la maison » [Viret], franco-provençal curtina, « muraille fortifiée » :
Cortenaz, hameau (Lucinges, Annemasse, Haute-Savoie) ;
Cortenet, lieu-dit (Viry, Genevois, Haute-Savoie) ;
Les Corteneaux, quartier (Peseux, district de Boudry, Neuchâtel) ;
Cortinaz, alpage (Valtournenche, vallée d´Aoste) ;
Courtenaud, hameau (Céligny, Genève) ;
Les Courtenaux, lieu-dit (Riddes, district de Martigny, Valais) ;
Courtenaz, maisons isolées en clairière (Conthey, Valais) ;
Curtenay, hameau (Maxilly-sur-Léman, Chablais, Haute-Savoie) ;
Curtin, Cortina et Curtina au XIIème siècle, Curtuyn au XIVème siècle, hameau (Vézeronce-Curtin, L´Isle-Crémieu, Isère).

2. Une courtine est aussi un mur d´enceinte qui relie deux tours d´un château, une muraille fortifiée, mais cette origine est peu probable pour des toponymes.


Coruz
Le Coruz, cours d´eau affluent de la Mentue (Dommartin, district d´Echallens, Vaud), de cum et Ruz, « ruisseau » [Jaccard].

Corvangel
Hameau de la commune de Saint-Martin-le-Châtel (Montrevel-en-Bresse, Bresse, Ain), De Corvandelo en 1238, in villa de Corvandello en 1277, De Curvanduolo en 1314, Corvandellos en 1675, Corvangelos sur la Carte de Cassini, Corvangel en 1847, nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Curtis Vandilonis, dérivé du nom propre Wandila, de l´ethnonyme Wendel, « Vandale » [Perrenot].

Corvées, Curias, Curiaz, Curienne
Français corvée, « redevance sous forme de travail gratuit », ancien français corovee, corvee, du bas latin corrogata [opera], « travail demandé », substantivé en corrogata, corroata, corrovata, corvata.
Les Corvées, hameau (Pontcharra, Grésivaudan, Isère).

D´une variante latine corra, corrua :
Curias, lieu-dit (Curienne, Bauges, Savoie) ;
La Curiaz, hameau (Thônes, Bornes, Haute-Savoie).

Avec le suffixe -ienne :
Curienne, Ecclesia de Coruanna vers 1100, Corvenna en 1215, Corvanna en 1217, Coroanna en 1340, Curienna en 1356, Curiana en 1488, commune et village (Saint-Alban-Leysse, arrondissement de Chambéry, Savoie).


Corveissiat
Commune et village du Revermont (Treffort-Cuisiat, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain), Curveysia en 1258, Corveyssia en 1299-1369, Courveissia en 1654-1655, Corvayssiat en 1670, probablement d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *[villa] Corvesia, par féminisation d´un gentilice Corvesius.

Corvets
Les Corvets, lieu-dit de la commune de Châtonnaye (District de la Glâne, Fribourg), probablement à rapprocher de l´ancien français corveté, « qualité de ce qui est courbe ou courbé », adjectif corve, « courbe ».

Cosandey
Bois Cosandey, forêt de la commune d´Yvonand (District d´Yverdon, Vaud), du patronyme Cosandey, patois romand cosandey, ancien français cosandeir, cosandier, nom de métier, « couturier ».

Cosengier
Cosengier ou Cosingier, anciennement Cusangiacus, puis Cusangici en 1306, cura de Cosengier en 1344, ancien nom de La Balme de Sillingy.

Cossaux, Cossette, Coste, Coster, Costerg,
Côt, Côtai, Côtaie, Côtaies, Cotaire,
Cotalet, Cotard, Cotards, Cotaron, Cotatte,
Côtattes, Cotayer, Côte, Côté, Coteau,
Côteau, Coteaux, Coteires, Côtel, Côtelette,
Coteniat, Cotentin, Coter, Coterd, Cotes,
Côtes, Côtette, Côtettes, Côtière, Cottard,
Cottards, Cotta Rossa, Cottelet, Cotter, Cotterd,
Cotterg, Cottier, Cottière, Côty, Couta,
Coûta, Coutalays, Coutard, Coutasses, Coutaz,
Couteau, Coutelet, Coutelle, Couterre, Coutes,
Coutet, Coutettaz, Coutettes, Coutille, Coutire,
Coutta, Couttaz, Couttetaz, Couty
Terrain en pente à flanc de montagne, ou dominé par une côte, pente ensoleillée, place bien exposée, par métonymie la forêt qui occupe souvent les côtes. Dans la chaîne du Jura le terme générique côte désigne des pentes boisées et des forêts de montagne déclives.

Français côte, « le versant qui descend vers la vallée », vieux français et ancien français coste, « côte », roman costa, « à côté de, côte », du latin costa, « côte », puis « flanc, côté, partie en relief d´un objet » :
La Croix de Coste, sommet, 1874m, maic ce peut être un patronyme (Queige, Beaufortain, Savoie) ;
La Côt, alpage (Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
La Côte, régio entre Jura et Léman (Vaud) ;
Côte de Pin, maisons isolées (Riex, district de Lavaux, Vaud) ;
Le Côté, hameau (Crémines, district de Moutier, Jura bernois) ;
Les Cotes, lieu-dit (Avrieux, Haute-Maurienne, Savoie) ;
Les Côtes, lieu-dit (Champagny-en-Vanoise, Vanoise, Savoie).

Diminutifs avec le suffixe -ette :
La Côtette, forêt déclive (Longirod, district d´Aubonne, Vaud) ;
Les Côtettes, forêt déclive (Donatyre, district d´Avenches, Vaud).

Diminutifs avec les suffixes jurassiens -at, -atte :
La Cotatte, petite forêt (Moutier, Jura bernois) ;
La Cotatte, lieu-dit en forêt déclive (Courtemaîche, district de Porrentruy, Jura) ;
Les Côtattes, lieu-dit en forêt déclive (Delémont, Jura) ;
Le Coteniat, colline boisée, 900m (Châtelat, district de Moutier, Jura bernois).

Ancien français costiere, coustiere, « côte, coteau, flanc », adjectif costier, coustier, « montueux », latin costarium, « pente ensoleillée, place bien exposée », ou de couder, couter, cotter, « pâturage commun », du gaulois *coterico [Bessat 2007] :
Grand Bel Coster et Petit Bel Coster, alpages (Lignerolle, district d´Orbe, Vaud) ;
Montagne de Costerg, lieu-dit (Saint-François-Longchamp, Maurienne, Savoie) ;
La Cotaire, lieu-dit (Saint-Cierges, district de Moudon, Vaud) ;
Les Coteires, forêt (Ballens, district d´Aubonne, Vaud) ;
Le Coter, hameau (Montsapey, Basse-Maurienne, Savoie) ;
Coterd, lieu-dit (Bussy-sur-Moudon, district de Moudon, Vaud) ;
La Côtière, forêt déclive (Les Bayards et les Verrières, district du Val-de-Travers, Neuchâtel) ;
Cotterd, Costel en 1368, Cotter[d] en 1550, sur un balcon dominant le lac de Morat (Bellerive, district d´Avenches, Vaud) ;
Cotter, hameau, Le Cotter, alpage, et Mayens de Cotter, maisons d´alpage (Evolène, district d´Hérens, Valais) ;
Cotterd, Costerg en 1402, quartier (Bex, district d´Aigle, Vaud) ;
Le Cotterd, Coster de Oulum en 1211, Cotter d´Ollon en 1371, quartier (Ollon, district d´Aigle, Vaud) ;
Cotterg, village (Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Cottier, hameau, est aussi un patronyme (Zinal, Val d´Anniviers, Valais) ;
Petite Cottière et Les Cottières, maisons isolées, peut aussi être une féminisation du patronyme Cottier (Longirod, district d´Aubonne, Vaud) ;
Couterre, alpage (Sallanches, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Croix de la Coutire, sommet, 2047m (Epierre, Basse-Maurienne, Savoie).

Dérivés avec les suffixes collectifs -ai, -aie, -y :
Peut Côtai, lieu-dit en forêt (Rocourt, district de Porrentruy, Jura) ;
Le Côtaie, lieu-dit (Montignez, district de Porrentruy, Jura) ;
Les Côtaies, forêt déclive (Damphreux, district de Porrentruy, Jura) ;
Le Côty, Couty en 1794, alpage, et Forêt du Côty, forêt déclive (Chézard-Saint-Martin et Le Pâquier, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel).

Patois cotair, cotâr, « coteau », ou dérivés avec le suffixe -ard, mais il s´agit ici très probablement des patronymes Cotard, Cottard, Coutard, tous attestés :
Le Cotard, Du Cotel en 1443, ferme isolée (Montcet, Bresse, Ain) ;
Le Bas du Cotard, alpage (La Brévine, district du Locle, Neuchâtel) ;
Les Cotards, maisons isolées sur une côte prononcée (Le Locle, Neuchâtel) ;
Le Cottard Dessous et Le Cottard Dessus, alpages (Rossinière, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Les Cottards, Les Cottards Dessous, Les Cottards Dessus, Les Cottards de Bise et Les Cottards de Vent, pâturages avec maisons isolées (La Brévine, district du Locle, Neuchâtel) ;
Bois des Cottards (Rossinière, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Le Coutard, lieu-dit (Taninges, Faucigny, Haute-Savoie).

Diminutif avec le suffixe -on :
Cotaron ou Costa-Ruz, terrains aujourd´hui détruits par l'Arve et qui se trouvaient au pied des falaises de Champel, et où l´on cultivait la vigne (Genève).

Mot régional coutaz, « colline, côte », [Pégorier], formes patoises cotta, couta, « côte » :
Cotta Rossa, maison isolée (Saint-Julien-Montdenis, Maurienne, Savoie) ;
La Couta, maison isolée (Sottens, district de Moudon, Vaud) ;
Uf der Couta, « sur la côte », lieu-dit (Charmey, district du Lac, Fribourg) ;
Mayen de la Coutaz, chalets (Arolla, district d´Hérens, Valais) ;
Les Coutaz, lieu-dit déclive (Verchaix, Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Coûta et Le Tsalè de la Coûta, alpages (Evolène, district d´Hérens, Valais) ;
Les Coutes, forêt déclive (Commeire, Orsières, district d´Entremont, Valais) ;
Coutta, alpage (Saint-Luc, Val d´Anniviers, Valais) ;
La Couttaz, lieu-dit en forêt déclive (Le Biot, vallée de la Dranse, Haute-Savoie).

Diminutifs avec les suffixes -et, -ette, -y :
Le Coutet, hameau (Etoy, district de Morges, Vaud) ;
Les Coutettes, lieu-dit (Bullet, district de Grandson, Vaud) ;
Couty, hameau (Machilly, la Côte en Chablais, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif patois -ettaz :
La Coutettaz, faubourg (Morzine, Chablais, Haute-Savoie) ;
La Couttetaz, pâturage (Bernex, Chablais, Haute-Savoie).

Diminutif avec le suffixe -ille :
Plan de la Coutille, lieu-dit (Sembrancher, district d´Entremont, Valais).

Avec le suffixe péjoratif -asse :
Les Coutasses, maisons isolées (Combloux, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).

Français coteau, « côte peu élevée au-dessus d´une plaine, d´une vallée », vieux français costel, « coteau », ancien français costal, costel, cotal, « coteau », mot régional coutelle, « petite côte », [Pégorier] ancien français costele, coustelle, coutelle, « petite colline » :
Coteau, lieu-dit (Pomy, district d´Yverdon, Vaud) ;
Col du Coteau du Fond, 2681m (Oyace, vallée d´Aoste) ;
Le Côteau, alpage (Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
Les Coteaux, habitat dispersé (Saint-George, district d´Aubonne, Vaud) ;
Côtel, lotissement (Corgémont, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Le Couteau, forêt déclive (Vacheresse, Val d´Abondance, Haute-Savoie) ;
Pointe du Couteau, 1759m (Seytroux, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
La Coutelle, hameau (Esserts-Blay, Combe de Savoie, Savoie).

Ancien français costalet, costelet, cotelet, coutelet, « petit coteau », diminutif latin costareta, avec le suffixe -et :
Le Cotalet, lieu-dit (Tartegnin, district de Rolle, Vaud) ;
La Côtelette, maison isolée en clairière (Baulmes, district d´Orbe, Vaud) ;
Le Cottelet, lieu-dit en forêt déclive (Meillerie, Chablais, Haute-Savoie) ;
Le Coutelet, forêt déclive (Abondance, Val d´Abondance, Haute-Savoie) ;
Chemin du Coutelet (Prangins, district de Nyon, Vaud).

Avec le suffixe -ay :
Les Coutalays, pâturage déclive (Morzine, Chablais, Haute-Savoie).

Forme patoise où le [ss] est censé rendre le son patois [th] :
Cossaux, hameau (Chamblon, district d´Yverdon, Vaud) ;
Chemin de la Cossette (Arconciel, district de la Sarine, Fribourg).

Autres dérivés :
Cotayer, hameau (Isérables, district de Martigny, Valais) ;
Le Cotentin, lieu-dit en forêt déclive (Martigny, Valais).

Voir aussi Cotagne, Côte-aux-Fées, Cotérieux, Côte-Saint-André, Coutaches, Coutarse.


Cossonay
Village, commune et district vaudois, Cochoniacum en 1096, Coconiacum au XIIème siècle, Consonai en 1147, Cosonai en 1164, de Cosciniaco vers 1200, Cosonay en 1202, Cossonai en 1228, nom de domaine d´origine gallo-romaine, probablement *Cossiniacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Cossinius [Jaccard].

Cotagne
Dérivé d´un ancien latin costanea [terra], « terre sise sur une côte », de costa, « flanc, paroi » [Gros].
Cotagne, forêt déclive (Le Grand-Bornand, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Chalet de Cotagne, maison isolée en clairière, nom monté à la Montagne de Cotagne, 1917m (Les Clefs et Thônes, Bornes, Haute-Savoie).

Côte-aux-Fées
La Côte-aux-Fées, commune et village neuchâtelois du district du Val-de-Travers, La Costa des Faies ou Costa des Fayes en 1337, Coste es faes en 1354, Coste es Fayes en 1658, sur la cloche du temple, « la côte des brebis », voir Fées.

Côte-d´Aime
La Côte-d´Aime, commune et village de la Tarentaise (Aime, arrondissement d´Albertville, Savoie), nom composé de côte et Aime.

Côte d´Hyot
La Côte d´Hyot, hameau dispersé de la commune de Bonneville (Faucigny, Haute-Savoie), mentionné dès 1012, serait selon Guichonnet nommé Le Bois-Dieu au Moyen-Age, Saint-Etienne de bosco dei au IXème siècle, de Bosco dyoz en 1012-1019, puis St-Etienne Bois Dio, de Sancte Stéphane de bosco dei, devenu par la suite La Côte-Dieu, en latin, et enfin La Côte d´Hyot par barbarisme.

Coterêche
Maisons isolées en clairière de la commune d´Evolène (District d´Hérens, Valais), probablement par composé de Côte et de Rêche.

Cotérieux
Alpage de la commune de Valmeinier (Maurienne, Savoie), nom patois Coua-rieu, composé de Côte et de Rieu [Gros].

Côte-Saint-André
La Côte-Saint-André, canton, commune et village de la Plaine de Bièvre (Arrondissement de Vienne, Isère), Costa Sancti Andree et Sanctus Andreas de Costa au XIIème siècle, puis Sancti Andréa da Costa au Moyen Age, voir Côte et Saint-André.

Côtes-d´Arey
Les Côtes-d´Arey, commune et village du Pays viennois (Vienne-Sud, arrondissement de Vienne, Isère), nom composé de Côte et de l´ancien nom Arey, villa Arelis et Arelia au Xème siècle, Areil au XIème siècle, Arel au XIIIème siècle, avec un nom d´homme *Arelus.

Côtes-de-Corps
Les Côtes-de-Corps, commune et village du Beaumont (Corps, arrondissement de Grenoble, Isère), Terra de Costis en 1398, Tercia de Costi au XVème siècle, voir Côte et Corps.

Coteyssart
Chalets de Coteyssart, maisons isolées en clairière de la commune d´Allemond (Oisans, Isère), cavannaria de Gautessart, Gautesartz, Gauteysarcz et Gautessarda au XIIIème siècle, situées dans le Bois de Coteyssart, et Ruisseau de Coteyssart, affluent du Lac de Verney, dans la même commune, cacographie de Gaudissart, peut-être avec l´influence de Côte.

Cottens
Dérive d´un primitif *Cotingos, du germanique *kuta, « petite cabanne » [Perrenot], ou de l´ethnonyme Cott, nom d´une tribu burgonde, ou encore d´un nom germanique Cotto [Stadelmann].
Cottens, Chotens en 1041, Cotens en 1049, plus tard Coctens, commune et village (District de Cossonay, Vaud) ;
Cottens attesté en 1173, Cotens en 1142, Cottens en 1198, Cotains en 1223, Cotteins en 1252, Cottin en 1445, aussi Coctens, Chotens, Chottens, nom allemand Cottingen en 1577, commune et village (District de la Sarine, Fribourg) ;
Cottens, château ayant appartenu aux nobles Mestral, seigneurs de Cottens, qui furent coseigneurs de Begnins (Begnins, district de Nyon, Vaud) ;
Ruisseau de Cottens, affluent de La Glâne (Cottens, district de la Sarine, Fribourg).

Cotting
Schwand Cotting, maisons isolées en clairière de la commune du Mouret (District de la Sarine, Fribourg), avec un patronyme Cotting, voir Cottens.

Cotz
Patois cotz, « angle d´un bâtiment ou d´un champ, coin, lieu retiré » [Guex]. Selon Bossard, cotse est un quartier périphérique.
La Cotz ou La Cotse, hameau (Finhaut, district de Saint-Maurice, Valais).

Couard, Couaz, Coué, Cua, Cuâ,
Cuaz, Cue, Cues, Cuette
Extrémité de terrain, queue d´un champ, parfois en lisière de forêt ou à la jonction de deux cours d´eau, patois coua, vieux français coue, latin cauda, « queue ».
La Coué, maisons isolées (Travers, district du Val-de-Travers, Neuchâtel) ;
La Cua, lieu-dit (Dompierre, district de la Broye, Fribourg) ;
Gros Cua et Petit Cua, alpages (Estavannens, Bas-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
La Cuâ, pâturage (Grandvillard, district de la Gruyère, Fribourg) ;
La Cuaz ou La Cua, maisons isolées dans une boucle de la Sarine (Arconciel, district de la Sarine, Fribourg) ;
Les Cuaz, maison isolée (Marsens, district de la Gruyère, Fribourg) ;
La Cue, lieu-dit (Yvonand, district d´Yverdon, Vaud) ;
Les Cues, lieu-dit (Ogens, district de Moudon, Vaud).

Diminutif avec le suffixe -ette :
La Cuette, clairière (Saint-Cierges, district de Moudon, Vaud).

Ces noms pourraient aussi venir d´un patois savoyard coua, « côte », par syncope :
Le Couard, hameau (La Côte d´Arbroz, Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Couaz, lieu-dit (Champagny-en-Vanoise, Vanoise, Savoie).

Voir aussi Queue.


Coublevie
Commune et village du Pays voironnais (Voiron, arrondissement de Grenoble, Isère), ecclesia de Scoblavio au XIème siècle, Scoblavif, Escoblavia, Escoblavici, Escoblevil, Excoblaviel, Coblavi et Coblavi au XIVème siècle, Escoblavi au XVème siècle, peut-être du latin scobilia, variante de scopilia, « balayures », et vicus [Nègre 1990].

Couca Bas
Lieu-dit de Thyon, commune des Agettes, district d´Hérens (Valais), signifie en patois « regarde en bas », donc un endroit d´où l´on a une vue plongeante [Guex].

Couchant
Dans la direction du Soleil couchant, vers l´ouest.
Le Couchant, alpage, et Bois du Couchant (Jura vaudois, Arzier, district de Nyon, Vaud).

Couchard
Le Couchard, maison isolée de Lessoc (Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg), sans doute d´un sobriquet.

Couchefatte
Nant de Couchefatte, affluent du Rhône (Avully, Genève), probablement par composé de deux termes redondants, Couche, variante de Coche, dans le sens de « dépression de terrain », et Fatte, « dépression, cuvette du terrain ».

Couchon
Soit d´un franco-provençal couchon, « tas de foin, meule de foin », soit d´un patronyme Couchon.
Le Couchon, quartier (Frasses, district de la Broye, Fribourg).

Coucy, Cousset, Coussy, Cuiset, Cuisiat,
Cusy, Cuzieu
Noms de domaines d´origine gallo-romaine Cuisiacum ou Cusiacum, dérivés du gentilice Cusius ou Cusius avec le suffixe -acum.
Cuiset, Cuysiac en 1564, hameau (Saint-André-sur-Vieux-Jonc, Bresse, Ain) ;
Cuisiat, Cuisiacus en 1250, Cuysiacos en 1299-1369, Cuysia vers 1325, Cuisiaz en 1563, Cuisia en 1670, Cuiziat en 1790, hameau, commune jusqu´en 1972 (Treffort-Cuisiat, Revermont, Ain) ;
Coucy, anciennement Coisy ou Cossy, hameau (Chilly, Genevois, Haute-Savoie) ;
Cousset, Cussey en 1343, village (Montagny, district de la Broye, Fribourg) ;
Le Coussy, Cucey en 1425, peut-être de même origine (La Forclaz, Ormont-Dessous, district d´Aigle, Vaud) ;
Cusy, Coisie vers 1160, Cusye en 1250, Cura de Cusier vers 1344, Cussiacum en 1443, et Sous Cusy, hameaux (Chens-sur-Léman, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Cusy, Cusei var. Cusea en 1022, de Cusyaco en 1250, Cura de Cusie vers 1344, Cusiacum au XIVème siècle, commune et village de l´Albanais (Alby-sur-Chéran, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie).
Cuzieu, Ecclesia de Cuisia en 1258, Cussieu en 1354, Ecclesia de Cusieu vers 1400, Cusiacus en 1439, Cuzieu sur la Carte de Cassini, commune et village du Bugey (Virieu-le-Grand, arrondissement de Belley, Ain).

Couèraie
Botchet Couèraie, forêt de la commune de Courtedoux (District de Porrentruy, Jura), probablement dérivé du patois jurassien câre, « angle, coin ».

Coufa, Couffa, Couffes
Probablement du vieux français coffe, « baquet », latin cophinus, « corbeille », en raison de sa position enfoncée.
Nant de la Coufa, cours d´eau affluent de l´Arrondine (La Giettaz, Val d´Arly, Savoie) ;
Le Couffa, lieu-dit (Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Couffes, alpage (La Giettaz, Val d´Arly, Savoie).

Couhaye
Lai Couhaye, lieu-dit de la commune de Lajoux (District des Franches-Montagnes, Jura), du nom d´une variété de poires autrefois très communes, nommée en patois jurassien coyaîe [Prongué].

Couillarde
La Grande Couillarde et La Petite Couillarde, fermes isolées de la Valserine, commune de Gex (Pays de Gex, Ain), du nom d´un propriétaire Couillard, à l´origine un sobriquet, nom encore présent dans la commune, du vieux français couillard, « homme viril, compagnon », du latin vulgaire *colea, latin coleus, « testicule ».

Couilles
Col des Couilles, ancien nom local du col de Barasson, 2963m, commune de Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont (Valais), nom qui signifierait « col des contrebandiers » [Guex].

Coumatta
La Coumatta, sommet (2049m) au-dessus de l´Etivaz (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud), Coumattaz en 1906, par francisation de l´allemand Kuhmatte, « pâturage des vaches » [Jaccard].

Coumin
Coumin Dessous et Coumin Dessus, hameaux de la commune de Cheiry (District de la Broye, Fribourg), Cumyn en 1495, nom peut-être d´origine burgonde.

Coupalle, Coupeau
Colline, monticule, vieux français coupeau, ancien français coupeau, coupel, coupelle, etc., « cime, sommet en général ».
La Coupalle, hameau (Manigod, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Le Coupeau, hameau (Les Houches, vallée de Chamonix, Haute-Savoie).

Courbevaux
Courbevaux, maison isolée de la commune de Boncourt, district de Porrentruy (Jura), « vallée courbe », composé de Courbe et de Vaux.

Courcelon
Village jurassien du district de Delémont, commune de Courroux, curtem de Curzelun en 1139, Corcelun en 1175, curtem de Corcelon en 1181, Corselun en 1243, Corsolon en 1317, nom allemand Sollendorf, Solendorff en 1320, qui dériverait d´un anthroponyme germanique *Sawilo [Prongué]. Selon Perrenot c´est un nom d´origine burgonde, *Curtis Selonis, dérivé du nom propre Selon, du germanique *sêl(i)a, « bon, heureux ».

Courchapoix
Commune et village jurassiens du district de Delémont, Corchapu au XVème siècle, Curchappoix en 1435. Les noms allemands Gebsdorf et Gebstorf dériveraient d´un anthroponyme germanique Gebo, Gibo. Le nom français en serait une corruption.

Courchavon
Commune et village jurassiens du district de Porrentruy, Corchavon en 1279, autrefois Châtel Vouhay, nom allemand encore actuellement Vogtsburg, « château du bailli », avec l´allemand Vogt, « bailli, prévôt ». Le nom français actuel est composé du latin cortis, et d´un terme chavon probablement dérivé du latin médiéval scapinus, du francique *skapin, qui a donné en français échevin, « magistrat municipal », qui correspondrait bien à l´allemand Vogt, issu du latin advocatus qui a aussi le sens de « magistrat municipal » et qui aurait été francisé en Vouhay, suivant l´évolution qui mène à avoué [Jaccard]. Les avoués en question étaient les nobles de Vendlincourt. On remarquera que le nom allemand Vogt vient du latin, alors que le français échevin est lui d´origine germanique.

Voir aussi Châtel-Vouhay, Montvoie.


Courchevel
Station de ski de la commune de Saint-Bon-Tarentaise (Savoie), par aphérèse de *Ecourchevel, voir Escorchevel.

Courfaivre
Commune et village jurassiens du district de Delémont, Curtis fabrorum, « ferme des forgerons », latin faber, « fabricant, forgeron », Corfavro en 1146, Curfavro en 1147, Corfavre en 1148.

Courgenay
Commune et village jurassiens du district de Porrentruy, Corgennart en 1139, Curtgenart en 1173, Corguinart en 1181, Corgennay en 1327, puis Corginard, Corguinard, Corginnard, Corginay, Curgenard, Corgenne et Curgener, nom allemand Jennsdorf et Gennisdorf en 1291. Selon Perrenot c´est un nom d´origine burgonde, *Curtis Gennardi du nom propre Gennard, dérivé de Gin-hardus, « très hardi », burgonde *hardus, « strict, fort ».

Courgevaux
Commune et village fribourgeois du district du Lac, écrit aussi Courgevaud au début du XXème siècle, anciens noms Corgiuul en 1055, Curgivol en 1080, Curgevolt en 1142, Corgivolt en 1173, Gorgivolt et Gorgevolt en 1215, Curgivel en 1450, Corgevoulx en 1558, nom allemand Gurwolf et Curuuolf en 1578, Cur Wolff en 1668, nom d´origine burgonde, selon Stadelmann *cort Giwulf, avec l´anthroponyme germanique attestéGiwulf, ou selon Perrenot *Curtis Gibavuld, d´un nom signifiant « généreux, qui donne avec splendeur » dérivé du burgonde *giba, « cadeau », du germanique geban, « donner », et burgonde *wulþus, « gloire », germanique *vulþu, « splendeur ».

Courlevon
Commune et village fribourgeois du district du Lac, Curlivin en 1214, Curlevon en 1428, Corlevon en 1450, Courlevoz en 1560, de Curtis et d´un anthroponyme germanique, peut-être Livinus, dérivé de Libwin, « ami de la vie », de l´ancien haut allemand lîb, « vie », et wini, « ami ».

Courmangoux
Commune et village du Revermont (Treffort-Cuisiat, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain), Ecclesia de Cormangon en 1184, Cormangons vesr 1250, Cormangon vers 1350, Cormengoux en 1402, nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Curtis Mangoldi, avec l´anthroponyme germanique Mangold, issu de *Manigwald, voir Manigod.

Courmayeur
Commune et village de la Vallée d´Aoste, De Curia Majori, « siège épiscopal principal » au XIème siècle, latin major, « plus grand », Cor en 1237, Cormoyeu en 1652, mais il peut s´agir d´une métraduction.

Cournillens
Ancienne commune et village de la commune de Misery-Courtion (District du Lac, Fribourg), Corlingino en 1000/1031, Curlinin en 1228, Curnillin avec métathèse en 1252, Cornilins en 1312, Curnellin en 1340, Curnilliens en 1369, Curnillens en 1906. En se basant sur ces dernières formes, Aebischer y voit un dérivé de *Cornelianum, adjectif substantivé du gentilice Cornelius, mais il ignore les formes plus anciennes et le nom allemand actuel Kurlin et Curulin en 1449, qui suggèrent un nom d´origine burgonde comme *Corlingos.

Couronne, Couronnes
Cirque de montagnes dont la forme évoque une couronne.
Couronne, lieu-dit (Finhaut, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Grand Couronne, lieu-dit (Salvan, district de Saint-Maurice, Valais) ;
La Couronne, lieu-dit (Ardon, district de Conthey, Valais) ;
Couronne de Bréona, sommet, 3159m, Clocher de la Couronne, sommet, 3101m, et Col de la Couronne, 2987m (Evolène, district d´Hérens, et Grimentz, district de Sierre, Valais).
Les Couronnes, lieu-dit (Vernayaz, district de Saint-Maurice, Valais).

Couronnette
La Couronnette, maison isolée de la commune de Perroy, district de Rolle (Vaud), diminutif de couronne ou féminisation d´un patronyme Couronnet attesté en France, cf. clos Couronnet à Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir).

Courrendlin
Commune et village jurassiens du district de Delémont, Rendalana Corte en 866, Rendalana Curtem en 884 devenu Currandelinim en 1179, Randelincort en 1181, Corrandlain et Rellendorf en 1184, Rennendorf en 1285, Corrandelinim en 1438, Curraldin, Correndlin en 1461, puis Correndlin. Selon Perrenot c´est un nom d´origine burgonde, *Randilani Curtis, dérivé du nom propre féminin Randila, diminutif du burgonde *rands, germanique *rand, « bouclier ».

Courroux
Commune et village jurassiens du district de Delémont, Corolt en 1148, Corul en 1308. Le nom allemand actuel Lüttelsdorf, Lütoltesdorf en 1146, Lutolsdorf en 1906, vient de l´anthroponyme germanique Lutolt [Besse], « celui qui règne sur le peuple », de *leudi, « peuple, gens », et *valdan, « celui qui règne », avec l´ancien haut allemand dorf, « village ». Le nom français est très vraisemblablement une corruption Curtis Lutoldi.

Courset
Le Courset, Cursetum en 1280, Curset en 1281, cours d´eau affluent du Rhône, diminutif avec le suffixe -et du latin cursus, « cours [d´eau] » (District d´Aigle, Vaud).

Courson, Curson
De Curtio, dérivé du gentilice Curtius [Jaccard], ou dérivé de cortis « cour domaine rural » [Bossard].
Courson, lieu-dit (Begnins, district de Nyon, Vaud) ;
Curson, Corson et Curson en 1360, Courson en 1464, hameau (Grandvaux, district de Lavaux, Vaud).

Court, Courta, Courtaz, Courtes, Courtés,
Courtet, Courtieux, Courts
Du latin curtus, « écourté, tronqué, diminué », pour qualifier un terrain de petite dimension.
Court Champ, lieu-dit (Echallens, Vaud) ;
Champ Court, maisons isolées (Montherod, district d´Aubonne, Vaud) ;
Champ Court, lieu-dit (Montaubion-Chardonney, district de Moudon, Vaud) ;
Châble Court, couloir rocheux (Arbaz et Savièse, district de Sion, Valais) ;
Courtes Rayes, ferme isolée (Torny, district de la Glâne, Fribourg) ;
Courts Champs, lieu-dit (Villaz-Saint-Pierre, district de la Glâne, Fribourg).

Avec le suffixe -eux :
Les Courtieux, lieu-dit (Ugine, Val d´Arly, Savoie).

Formes patoises :
Courta Cheneau, maisons isolée (Ballaigues, district d´Orbe, Vaud) ;
La Courtaz, hameau (Salins, district de Sion, Valais) ;
Les Courtés ou Les Courtes, lieu-dit (Bas-Vully, district du Lac, Fribourg).

Probablement avec un patronyme Courtet, à l´orogine un sobriquet pour une personne de petite taille :
Le Courtet, maisons isolées (Thônes, Bornes, Haute-Savoie).


Courtaman
Ancienne commune et village (Courtepin, district du Lac, Fribourg), Cortemant et Curtemant en 1309, Curtis Amani, domaine d´Amanus [Jaccard] ou domaine d´Amandus [Aebischer].

Courtaney
Courtaney ou Courtanay, hameau de la commune d´Avry (District de la Sarine, Fribourg), Cortane vers 1180, Cortaner en 1283, Cortaneir en 1445, pourrait être un ancien nom de domaine *Curtiniacum dérivé du gentilice Curtinius avec le suffixe -acum [Aebischer].

Courtary
Village de la commune de Courgenay, district de Porrentruy, mentionné en 1333 et 1386, disparu probablement dans les mêmes circonstances que Courtemblin. De curtis et selon Prongué du même anthroponyme germanique *Tarri, Terri que l´on retrouve dans Mont Terri.

Courtavey
Maisons isolées en clairière de la commune de Randogne (District de Sierre, Valais), de curtis et patois vey, « vieux ».

Courte Cuisse
Lieu-dit de la commune de Coinsins (District de Nyon, Vaud). Peut-être un sobriquet. Ce nom désignait une personne qui avait une jambe plus courte que l´autre. Un évêque de Genève, Jean de Courte-cuisse, né dans le Maine vers le milieu du XIVème siècle, mort à Genève en 1422, porta ce nom, mais le rapport avec ce lieu-dit est probablement fortuit.

Courtedoux
Commune et village jurassiens du district de Porrentruy, Curtis Udulphi en 814, domaine du Germain Udulphus, « loup prospère », devenu Curtedul en 1139, Courtedou en 1310, Courtedoul en 1362, nom allemand Ludolfsdorf.

Courtelary
Village, commune et district du Jura bernois, Curtis Alerici en 962, Curte Aleri en 1173, cortaleri en 1178, Coralari en 1215, Courtalary en 1295, Curtalari en 1300, Cortalari en 1308. Selon Perrenot c´est un nom d´origine burgonde, *Curtis Alarici, dérivé du nom propre Alaric, voir Alery.

Courtemaîche
Commune et village jurassiens du district de Porrentruy, Cordomasge en 1139, Cordomasche en 1145, Cordomache en 1179, Cordemaische en 1251, Curdemache en 1353, Courdemaiche en 1349 ; composé du latin médiéval cortis et peut-être de l´anthroponyme germanique Mieto selon Prongué. Mais pour Jaccard ce nom se rapporte à Miécourt, Curtem Mietiam en 866, et l´anthroponyme à l´origine de Cordomasge, Cordomasche doit être Masco, Masgo, du radical germanique *masca, « masque », devenu Masch, Masche avec un préfixe devenu do, de.

Courtemautruy
Village de la commune de Courgenay (District de Porrentruy, Jura), Curthelmaltrut en 1146, Cortemaltrut en 1152, Curtemaltrut en 1180, aussi Cortematrui, Cortematrui. Selon Perrenot c´est un nom d´origine burgonde, *Curtis Maltrut, dérivé du nom propre féminin Madaltrud, Maltrut, Malatrut, « forte pour broyer », germanique *malan, « broyer ».

Courtemblin
Village de la commune de Courgenay, district de Porrentruy, disparu vers 1639 après le passage du duc de Weimar pendant la guerre de Trente Ans, apud Cortamblen en 1254, Curtemble en 1271, Courtamblin en 1304. Selon Perrenot c´est un nom d´origine burgonde, *Curtis Amblini, dérivé du nom propre Amalwinus, gothique *Amalawins, de Amal, nom de la lignée régnant sur le peuple gothique oriental des Amelungen, et gothique *wins, « ami ».

Courtemelon
Hameau de la commune de Courtételle, district de Delémont (Jura), aussi Courtemlon en 1906, de curtis et d´un anthroponyme germanique comme Melo [Prongué].

Courtenay
Commune et village de L´Isle-Crémieu (Morestel, arrondissement de la Tour-du-Pin, Isère), Cortennacum au IXème siècle, Cortenay au XIIIème siècle, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Curtinius traité comme Curtinus [Nègre 1990].

Courtepin
Commune et village fribourgeois du district du Lac, Courtipin en 1259, Curtipin en 1343, Curtilpin en 1390, Curtelpin en 1436, Courtépin en 1906, anciens noms allemands Curtepin, Curtepin et Curtepy. Selon Perrenot c´est un nom d´origine burgonde, *Curtis Hilpani, du nom propre Hilpan, « l´homme secourable », du burgonde *hilps, « aide », germanique *helpan, racine indo-européenne *kelb-, *kelp-, même sens. Pour Aebischer le nom germanique est Turpinus devenu Tulpin.

Courte Queue
Lieu-dit de la commune de Boécourt, district de Delémont (Jura), « petite extrémité de terrain », voir Courte, et Queue.

Courtes
Commune et village de la Bresse (Saint-Trivier-de-Courtes, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain), Cortos en 1255, Curtoz et Cortoz en 1272, Cortoux en 1359, Courtoux et Courtoz en 1416, Curtes en 1492, de cortis.

Courtételle
Commune et village Jurassiens du district de Delémont, Curtetele en 1178, Cortetele en 1184, Courtetelle en 1906, de curtis et probablement d´un anthroponyme germanique Þeudila, Þeutila, diminutif de Þeuda, du germanique *þeudô, « peuple ».

Courthoud
Patronyme Courthoud attesté dans vallée d´Aoste.
Courthoud, alpage, et Torrent de Courthoud (Ayas, allée d´Avoste) ;
Courthoud, alpage (Torgnon, vallée d´Aoste).

Courti
Crêt de Courti, sommet (1401m) de la commune des Geneveys-sur-Coffrane (District du Val-de-Ruz, Neuchâtel), probablement d´un patronyme Courti, forme patoise de Courtil, ou directement de ce mot.

Courtil, Courtille, Courtillet, Courtilloud, Curtelet,
Curtelets, Curtellet, Curtil, Curtillard, Curtille,
Curtilles, Curtillet, Curtillets, Curtillière, Curtillode,
Curtils, Curzille
Voir courtil.
Le Courtil, maison isolée (Avully, Genève) ;
Courtil Bonjean et Courtil Torin, maisons isolées, avec des patronymes (Saint-Jean-de-Sixt, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Courtille, lieu-dit, vignes (Dardagny, Genève) ;
Curtil Blanc, avec un patronyme Blanc, hameau (Sermoyer, Bresse, Ain) ;
Curtil Bourdon, avec un patronyme Bourdon, lieu-dit (Chavannes-sur-Reyssouze, Bresse, Ain) ;
Curtille, hameau (Saint-Pierre-de-Curtille, Chautagne, Savoie) ;
Curtilles, Curtilia en 861, Curtilli en 1144, Curtili en 1162, commune et village (District de Moudon, Vaud) ;
Les Curtils, maisons isolées (Cerniat, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Curtils, Village de Curtil en 1675, Village des Curtils en 1763, hameau (Montrevel-en-Bresse, Bresse, Ain).

Avec le suffixe collectif -ard :
Le Curtillard, hameau (La Ferrière, Belledonne, Isère).

Avec le suffixe collectif -ère :
Curtillière, Curtellieres en 1439, Les Curtillières en 1911, hameau (Servignat, Bresse, Ain) ;
La Curtillière, Villa de la Curtiliri en 1345, La Curtilliri et Curtelleria vers 1410, Curteliere en 1677, hameau (Montrevel-en-Bresse, Bresse, Ain).

Avec les suffixes -ode, -oud :
Courtilloud, bois (Fey, district d´Echallens, Vaud) ;
La Curtillode, maison isolée du vignoble (Bursins, district de Rolle, Vaud).

Diminutifs avec le suffixe -et :
Le Courtillet, maisons isolées (Pizy, district d´Aubonne, Vaud) ;
Curtelet, hameau (Saint-Germain-sur-Renon, Dombes, Ain) ;
Le Curtelet, hameau (Lépin-le-Lac, Avant-Pays savoyard, Savoie) ;
Les Curtelets, hameau (Chanoz-Châtenay, Dombes, Ain) ;
Curtellet, maison isolée (Valpelline, vallée d´Aoste) ;
Le Curtillet, lieu-dit (Baulmes, district d´Orbe, Vaud) ;
Les Curtillets, hameau (Beaufort-sur-Doron, Beaufortain, Savoie).

Peut-être de même origine :
Curzille, maisons isolées (Aubonne, Vaud).


Courtion
Ancienne commune et village (Misery-Courtion, district du Lac, Fribourg), nom allemand Curtion et Cortiun en 1138, Cortium en 1148, Cortion en 1285, Cortyon en 1453, Curtyon en 1483, serait un primitif *Curtis Teudonis au XIème siècle, du nom de personne germanique *Þeudo ou Teodo, du germanique *þeudô, « peuple ».

Courtouphle
Hameau de la commune de Matafelon-Granges (Izernore, Haut-Bugey, Ain), Corthoflo en 1306, Cortoflo en 1337, Cortofle en 1582, d´un primitif *Curtis Adolfi [Philipon], de l´anthroponyme germanique Adalwolf, Adalwulf, « loup noble », de l´ancien haut allemand adal, « [noble] lignée », et wolf, « [qui a le courage du] loup ».

Courtraits
Les Courtraits, lieu-dit de la commune de Bex, district d´Aigle (Vaud), pourrait être un composé de Court, et trait, du latin tractus, « quartier, coin de terre, endroit ».

Courvieux
Le Courvieux, lieu-dit de la commune de Martigny (Valais), pourrait être un composé de Court et vieux.

Coussiberlé
Hameau de la commune de Courlevon (District du Lac, Fribourg), ancienne commune Cursibellay en 1415, Corsibellay en 1425, Cursiberlex en 1558, noms allemands Cussiberle, Guschubürli, peut-être de cortis et d´un anthroponyme indéterminé.

Coutaches
Les Coutaches, chalets ruinés de la commune de Saint-Martin-de-Belleville, (Tarentaise, Savoie), cacographie de coutasses, « petites côtes », selon Gros.

Coutafaillat
Hameau de la commune de Beaufort-sur-Doron (Beaufortain, Savoie), nom composé de Couta, « côte », et d´un terme probablement de même origine que Failat, « hêtre ».

Coutarse
Coutarse, chalet isolé, et Forêt de Coutarse (Ecole, Bauges, Savoie), nom signifiant « côte brûlée [par le soleil] », voir Coûta et Arse.

Couteray, Couteron
Bonnes terres labourables, terres mises en culture. Latin cultura, « culture », cultus, « culture du sol, travail du laboureur, labour, labourage ». Peut-être aussi du vieux français coutre, latin culter, « couteau de charrue ».
Le Couteray, anciennement Coutaret et Couteret (Vallorcine, vallée de l´Eau Noire, Haute-Savoie) ; pour Boyer, c´est un dérivé du patois coutra, « coudrier », avec le suffixe collectif se rapportant à la flore -ay ;
Couteron, maisons isolées (Peney-le-Jorat, district d´Oron, Vaud).

Coutset
Sommet, petite éminence, voir le mot régional coutset.
Le Coutset, hameau (Nuvilly, district de la Broye, Fribourg).

Couture, Coutures, Culturaz, Cutres
Ancien français couture, cuture, « champ labouré, terre cultivée et ensemencée », latin cultura, « culture du sol ».
Couture Berthet, lieu-dit (Ordonnaz, Bugey, Ain) ;
Les Coutures, lieu-dit (Colombier, district de Boudry, Neuchâtel).

Forme patoise :
Chemin de la Culturaz (Lutry, district de Lavaux, Vaud).

Peut-être de même origine :
Les Cutres, vignoble (Bas-Vully, district du Lac, Fribourg).


Couturier
Arête Couturier, crête, et Crêt Couturier, sommet, 1551m (La Balme-de-Thuy, Bornes, Haute-Savoie), avec un patronyme Couturier, nom de métier.

Couvaloup, Couva Loup, Couvaloux, Covaleux
Déformation du latin cum vallem, cum *vallonem, « dans un vallon » [Jaccard]. Pour Bossard, c´est un endroit reserré où coulait souvent un ruisseau, nom d´origine inconnue.
Couvaloup, clausum Couvalou et Covalau en 1227, Couvalou en 1233, Convaloux en 1325, Covaloz en 1318, quartier de Lausanne (Vaud) ;
Couvaloup de Crans, usque in convallem de Balenda en 1202, alpage, et Bois de Couvaloup, forêt (Gingins, district de Nyon, Vaud) ;
Couvaloup de Saint-Cergue, maison d´alpage (Saint-Cergue, district de Nyon, Vaud) ;
Couva Loup, hameau (Messery, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Couvaloux, Couveloup en 1890, lieu-dit (Chêne-Bougeries, Genève) ;
Covaleux, hameau (Le Grand-Bornand, Bornes-Aravis, Haute-Savoie).

Couvent
Soit un bien ayant appartenu à un couvent, soit une dénomination ironique. Du latin ecclésiastique co[n]ventus, « communauté de religieux », latin classique conventus, « assemblée ».
Le Couvent, forêt (Tramelan, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Le Couvent, maison isolée (Provence, district de Grandson, Vaud).

Couvercle
Refuge du Couvercle, refuge du glacier de Trélatête, le refuge primitif étant abrité sous une grande dalle de granit, la Pierre du Couvercle ; nom monté à la Tête du Couvercle, sommet, 2735m.

Couvert
Dans la vallée de Joux, abri, souvent à proximité d´un point d´eau ou d´une citerne, ancien français couvert, « ce qui couvre, lieu couvert, toiture ».
Couvert de la Sèche de Gimel, maison isolée (Le Brassus, district de la Vallée, Vaud).

Covagne, Covagnes, Covagnet, Covagniers, Covagnin,
Covagny, Cuvigne, Cuvigné, Cuvignette
Mot régional covagné, « vieux sapin branchus », [Pégorier], patois covagné, « arbre, sapin creux, arbre renversé et pourri de vétusté » [Martignier], peut-être du latin cavus, « creux, creusé ».
La Covagne, ruines (Praz-sur-Arly, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Covagnes, alpage (Abondance, Val d´Abondance, Haute-Savoie) ;
Bois des Covagnes, forêt (Megève, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
La Cuvigne Dessous et La Cuvigne Dessus, maisons isolées en clairière (Gruyères, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Cuvigne Derrière et Cuvigne Devant, alpages (Montbovon, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg).

Diminutifs avec les suffixes -et, -ette :
Covagnet, hameau (Sallanches, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Le Covagnet, forêt, nom monté à la Pointe de Covagnet, 2681m, et au Glacier de Covagnet (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
La Cuvignette, lieu-dit près de Cuvigne Devant, maison isolée (Montbovon, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg).

Diminutif avec le suffixe -in :
Le Covagnin, alpage (Sixt-Fer-à-Cheval, Faucigny, Haute-Savoie).

Avec le suffixe collectif -ier :
Les Covagniers, lieu-dit en forêt (Le Petit-Bornand-les-Glières, Faucigny, Haute-Savoie).

Avec le suffixe collectif  :
Cuvigné, maison isolée (Albeuve, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg).

Avec le suffixe collectif -y :
Le Covagny, forêt déclive (Vallon de Montriond, Chablais, Haute-Savoie).

Voir aussi Treycovagnes.


Covasserie
La Covasserie, hameau de la commune d´Habère-Poche (Chablais, Haute-Savoie), dérivé avec le suffixe collectif -erie du patois covasses, « mottes de terre que l´on met en tas pour l´écobuage » [Künzi 1997], voir Fornache.

Covatannaz, Covatanne
Grotte dans un creux, voir Covaz, « creux », et Tanne, « grotte ».
Chemin de Covatannaz, du nom d´un cours d´eau encaissé, Covatana en 1357 (Romanel-sur-Lausanne, district de Lausanne, Vaud) ;
Covatanne, lieu-dit, carrières de tuf, et Gorge de Covatanne, aussi Covatannaz, creusée par l´Arnon (Sainte-Croix, district de Grandson, Vaud).

Covy
Grand Covy, lieu-dit en forêt de la commune d´Orsières (District d´Entremont, Valais), du patois valaisan covi, « sapin très conique, en général isolé, dont les branches basses s´étendent à ras du sol ».

Cozance
Nom dérivé avec le suffixe -ance d´une racine préceltique hydronymique *cosa- qu l´on rencontre dans de nombreux cours d´eau.
La Cozance, Rivus qui Cosantia nuncupatur en 1137, Quusanci et Cusancie en 1213, La Cousance en 1911, cours d´eau affluent du Seymard (Ambronay et Douvres, Bugey, Ain) ;
Cozance, peut-être en Cosancin en 1430, hameau (Douvres, Bugey, Ain) ;
Grand Cozance et Petit Cozance, hameaux (Trept, Les Balmes Dauphinoises, Isère).

CP
Passage du CP, passage délicat sur l´arête SSO du Grépon, vaincu par Pierre Charlet et Prosper Payot qui y peignirent leurs initiales en rouge en signe de victoire, et Terrasse du CP [Boyer] (Aiguilles de Chamonix, massif du Mont-Blanc, Haute-Savoie).

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