NOMS DE LIEUX DE SUISSE ROMANDE, SAVOIE ET ENVIRONS

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Aa Ab Ac Ad Ae Af Ag Ai Aj Al Am An Ao Ap Ar As At Au Av Ay Az

Arabon, Arare, Ararié, Arrablets
Lieu qui a été labouré et cultivé, ancien français airer, arer, « labourer », aré, « terrain labouré », arée, « terre labourée, terre de labour, sillon », airure, areure, arure, « labour, labourage, culture d´un champ, d´un jardin », du latin arabilis, « propre à être labouré », aratus, « labouré », participe passé de arare, « labourer, cultiver », racine indo-européenne *ara-, « labourer ».
N.B. : Il y a aussi un Arare au-dessus d´Avoriaz (Morzine, Chablais, Haute-Savoie), mais il ne peut s´agir d´un lieu cultivé.
Arabon, lieu-dit (Vullierens, district de Morges, Vaud) ;
Arare, Arares en 1374, hameau (Plan-les-Ouates, Genève) ;
Ararié, maison isolée en clairière (Vérossaz, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Les Arrablets, lieu-dit (Onnens, district de Grandson, Vaud).

Arâches, Arachon, Arêches, Aresches
Lieu défriché, patois savoyard arachi, « arracher, essarter, défricher », français arracher, ancien français esrachier, « arracher », du bas latin exradicare, altération du latin eradicare, « déraciner, détruire », avec le préfixe latin e, ex et de radix, radicis, « racine ». Pour Nègre 1990, Arâches est un équivalent franco-provençal de l´ancien français arage, « terre labourable ».
Arâches, Arachia en 1204, Arachi en 1272, puis Arache, commune jusqu´en 1973, village de la commune d´Arâches-la-Frasse (Cluses, arrondissement de Bonneville, Haute-Savoie) ; toutefois, selon Ch. Marteaux cité par [Boyer], une forme ancienne Arasca indiquerait une origine ligure.

Avec le suffixe diminutif -on :
L´Arachon, lieu-dit (Bonne, Annemasse, Haute-Savoie).

Selon Gros, Arêches et Aresches viendraient d´un patronyme Aretius, ou mieux Arescius :
Arêches, Aresche en 1597, Haresche en 1679, Capella succursalis Arechiae en 1789, ancienne commune et village du Beaufortain (Beaufort-sur-Doron, Savoie) ;
Aresches, potestas Arecii en 943, Areschi en 1160, Areschy en 1199, Aresche en 1246, commune et village (Canton de Salins-les-Bains, Jura).


Araignée, Araignées, Arena, Aréna, Arêna,
Arenays, Arenaz, Arène, Areney, Areneys,
Arenier, Arénier, Arénières, Areniers, Arenis,
Arennu, Arianeys, Arnière, Arnières, Arniers
Dérivés de l´ancien français araine, areine, arigne, « sable », du latin arena, « sable, gravier ».

Terrain sablonneux, cours d´eau sablonneux ou carrière de sable, avec les suffixes collectifs -a, -ay, -az, -ey, -y :
L´Arena, lieu-dit (Echichens, district de Morges, Vaud) ;
L´Arena, cours d´eau affluent de la Venoge (District de Morges, Vaud) ;
Cros d´Aréna, lieu-dit en montagne, et Glacier d´Aréna (Massif du Soreiller, Saint-Christophe-en-Oisans, Oisans, Isère) ;
L´Arêna, maison isolée (Gruyères, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Arenays, lieu-dit (Saint-Livres, district d´Aubonne, Vaud) ;
L´Arenaz, lieu-dit (Boulens, district de Moudon, Vaud) ;
L´Arène ou la Renave, cours d´eau affluent du Furans (Bresse, Ain) ;
Les Arènes, crête rocheuse (Saint-Sorlin-d´Arves, Arvan, Savoie, et Besse, Oisans, Isère) ;
L´Areney, lieu-dit (Treytorrens, district de Payerne, Vaud) ;
Les Areneys, maisons isolées (Goumoëns-la-Ville, district d´Echallens, Vaud) ;
Les Arenis, lieu-dit (Founex, district de Nyon, Vaud) ;
L´Arennu, lieu-dit (Essertines-sur-Yverdon, district d´Echallens, Vaud) ;
Creux des Arianeys, lieu-dit (Vallon de Van, Salvan, district de Saint-Maurice, Valais).

Endroit d´où l´on tirait le sable, vieux français arenière, ancien français areniere, « sablonnière », latin arenarium, arenaria, « carrière de sable, sablière », avec les suffixes collectifs -ier, -ière :
L´Arenier, hameau (Saint-Franc, vallée du Guiers, Savoie) ;
L´Arénier, lieu-dit en forêt (Saint-Jean-d´Hérans, Trièves, Isère) ;
Carrière de l´Arénier, mansus crucis Areneriis au XIVème siècle, lieu-dit au bord de l´Isère (Barraux, Grésivaudan, Isère) ;
Grotte des Aréniers, grotte (Villard-de-Lans, Vercors, Isère) ;
Quai des Arénières (Genève) ;
Les Areniers, Les Arenis en 1846, lieu-dit (Gex, Pays de Gex, Ain).

Par syncope de Arénier, ou plus probablement d´un patronyme Arnier :
Les Arniers, lieu-dit (Engollon, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel).

Par syncope de Arénière ou par féminisation du patronyme Arnier :
Sur l´Arnière, lieu-dit en forêt (Condamine, Haut-Bugey, Ain) ;
Arnières, lieu-dit (Léaz, Pays de Gex, Ain).

Par remotivation de Arénier :
L´Araignée, Larignier en 1725, Areignée sur la Carte IGN, hameau (Mercury, Combe de Savoie, Savoie) ;
Les Araignées, lieu-dit en forêt (Villes, Michaille, Ain).

Voir aussi Arnad, Laraignée, Larines, Reine.


Araignys, Aregny, Argny
Probables dérivés du mot local et ancien français araigne, « araignée », pour des lieux où ce bêtes abondent. Il est toutefois difficile de d´exclure une dérivation de l´ancien français araine, areine, arigne, « sable », voir Araignée.

Avec le suffixe collectif -y :
Les Araignys, marais (Sainte-Croix, district de Grandson, Vaud) ;
L´Aregny, lieu-dit (Lovatens, district de Moudon, Vaud) ;
L´Argny, maison isolée (Trient, district de Martigny, Valais).


Aral, Arales, Aralles, Arella, Arelles,
Arlettes, Arrales
Mot régional aralle, « pin sylvestre » (Pinus sylvestris), de même origine qu´arolle. Aussi : aralle, « chataignier » (Castanea sativa).
L´Aral, alpage (Le Bouchet, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Les Arales, hameau (Loisin, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Les Arales, hameau (Saint-Cergues, la Côte en Chablais, Haute-Savoie) ;
Les Aralles, lieu-dit (Allinges, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Bois des Arrales, forêt (Veigy-Foncenex, Bas-Chablais, Haute-Savoie).

Soit de même origine, soit de l´ancien français arele, arelle, « partie de la charrue, la charrue elle-même », et « instrument à couper du bois », probablement par synecdoque :
L´Arella, maison isolée (Valloire, Maurienne, Savoie) ;
Les Arelles, hameau (Cranves-Sales, Annemasse, Haute-Savoie).

Diminutif avec le suffixe -ette :
Bois des Arlettes, Irlettes à la fin du XVIIIème siècle, forêt (Ormont-Dessous, district d´Aigle, Vaud).


Aran
Becca d´Aran, 2950m, sommet sur la commune de Valtournenche (Vallée d´Aoste), nom probablement issu d´une racine pré-indo-européenne (méditerranéenne) RAN, RANC, « rocher escarpé ».

Aran, Aranc, Arens
Noms d´origine burgonde, dériveraient d´un primitif *Aringos, « chez les Aringi », dérivé du nom propre Aro, ancien haut allemand aro, germanique *aran, « aigle ».
Aran, Villa Erans en 1142, vineas de Arins en 1198, Arant en 1210, Arans en 1261, hameau (Villette, district de Lavaux, Vaud) ;
Aranc, Arenc en 1284, Arens en 1350, De Aranco en 1495, Aran en 1650, commune et village du Bugey (Hauteville-Lompnes, arrondissement de Belley, Ain) ;
Arens, Arinis en 1011, Arins et Aryns en 1177, Areins en 1191, Arens, Arin, etc. aux XIIIème et XIVème siècles, ancien nom du village de Saint-Blaise jusqu´au XIIIème siècle, puis de la partie haute du village seulement (Neuchâtel).

Arandas
Commune et village du Bugey (Saint-Rambert-en-Bugey, arrondissement de Belley, Ain), In Arandato au VIIème siècle, villa de Arandato en 1141, 1199, 1270 et 1385, Ecclesia Sancti Petri de Aranda en 1191, Arandas en 1245, Arandaz en 1380, probablement une Villa Arandatis, dérivé avec le suffixe d´appartenance -atis du patronyme Arandus. On peut aussi y voir un nom de même origine qu´Arandon, avec le suffixe gaulois *-ate, « villa ».

Arande, Arrondine
Hydronymes, d´une racine celtique *ar-, liée à l´eau vive, hybridé avec le latin unda, « eau agitée ».
L´Arande ou L´Aranda, aqua dicta Aronda en 1305, Nant d´Arandaz en 1541, L´Armande et L´Arande en 1810, cours d´eau affluent de l´Aire, à la frontière franco-suisse, peut-être de même origine que Arandas (Bardonnex, Genève, et Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie) ;
L´Arrondine ou l´Arondine, diminutif, cours d´eau issu des Aravis, affluent de l´Arly (La Giettaz, Val d´Arly, Savoie).

Arandelières, Arandellys, Arandier, Arandoz
Du vieux français arendel, variante de arondelle, diminutif de aronde, « hirondelle », avec le suffixe collectif -ier, -ière [Gros]. Boyer cite un patois arandelar, « aller en zig-zag », qu´il explique par le vol sinueux de l´hirondelle.
Pointe des Arandelières, 3178m (Bourg-Saint-Maurice, Peisey-Nancroix et Villaroger, Haute-Tarentaise, Savoie) ;
Les Arandellys, pâturage (Les Houches, vallée de Chamonix, Haute-Savoie) ;
Arandier, in Aranderio en 1475, ruines de chalets (Valmeinier, Maurienne, Savoie).

Probablement de même origine :
Arandoz, Arandos sur la Carte de Cassini, Arrandoz en 1847, hameau (Chalamont, Dombes, Ain).


Arandon, Arandons
Noms qui dériveraient du gaulois *areranda, « près de la frontière », gaulois are-, « devant, près de », et *randa, « limite entre deux pagi ». Ils pourraient aussi être issus du latin arandus, « labourable », du verbe arare, « labourer ». Pour Nègre 1990, c´est une combinaison hybride d´un terme préceltique *aran, « vallée, cours d´eau », et du gaulois dunum, « enceinte fortifiée », avec un o accentué épenthétique, *aran-ó-dunum étant traité comme *arandónum, « enceinte fortifiée de la vallée ».
Arandon, in villa de Arandun en 1214, apud Arandonem en 1355, Arandon en 1429, hameau, et Rochers d´Arandon, lieu-dit (Groslée, Bugey, Ain) ;
Arandon, Arandon au XIIIème siècle, Arandus au XIVème siècle, commune et village de L´Isle-Crémieu, et Lac d´Arandon (Morestel, arrondissement de la Tour-du-Pin, Isère) ;
Arandons, hameau (Saint-Félix, Albanais, Haute-Savoie) ;
Les Arandons, lieu-dit (Novalaise, Avant-Pays savoyard, Savoie).

Voir aussi Arandas.


Aravis
Les Aravis d´en bas et Les Aravis d´en haut, alpages de la commune de la Clusaz (Bornes-Aravis, Haute-Savoie), sur la route du Col des Aravis, 1486m, nom passé à l´Adroit des Aravis et à l´Envers des Aravis, pâturages de part et d´autre du col, et monté à la Pointe des Aravis, 2325m, à la Porte des Aravis, passage, 2380m, et de là probablement à toute la Chaîne des Aravis, chaîne de montagne des Préalpes de Haute-Savoie et Savoie, Locus qui dicitur Aravis en 1315, In monte Aravis en 1334, Mont d´Aravix au XVIème siècle. Peut-être des racines pré-indo-européennes AL / AR, « hauteur, endroit élevé », et IS / VIS, « rivière ».

Arbalays, Arbalesse, Arbalète, Arbalétier, Arbaley,
Arballettes, Arbarand, Arbaray, Arbarétan, Arbaretaz,
Arbarête, Arbarette, Arbarey, Arbarie, Arbaron,
Arbats, Arbelay, Arbelot, Arbérès, Arberettes,
Arblay, Aubarète, Auberrax
Lieux où poussent des arbres à écorce blanche, par exemple des saules blancs (Salix alba), des peupliers blancs (Populus alba) ou des trembles (Populus tremula), du vieux français albère, ancien français abel, aubeau, aubel, aubeil, aubiel, « peuplier blanc », bas latin albarus, « tremble, peuplier blanc ».
Les Arbats, lieu-dit en forêt (Evionnaz, district de Saint-Maurice, Valais).

Noms collectifs : ancien français aubarede, aubaree, auberade, auberaie, auberaye, auberee, auberet, aubergire, auberoi, auberoie, auberoy, auberoye, aubraie, aubroie, « lieu planté de peupliers blancs », du bas latin albareta, « lieu planté d´aubiers ; lieu planté d´arbres », Pour Jaccard, ces noms pourraient venir du bas latin arborea, arboretum, « lieu planté d´arbres, verger » :

Dérivés par rhotacisme, avec les suffixes collectifs -ay, -ey, etc. :
Les Arbalays, lieu-dit en forêt (Orsières, district d´Entremont, Valais) ;
L´Arbalesse, maison isolée (Bex, district d´Aigle, Vaud) ;
L´Arbalète, maison isolée (L´Orient, district de la Vallée, Vaud) ;
Les Arbalètes, hameau (Collonges, Pays de Gex, Ain) ;
L´Arbalétier, En alebalestrier en 1541, En l´arballetier et aux arbatteliers en 1730, aux Arbatteliers en 1810, lieu-dit (Bardonnex, Genève) ;
L´Arbaley, lieu-dit en forêt (Vouvry, district de Monthey, Valais) ;
Les Arballettes, lieu-dit (Val Ferret, Orsières, district d´Entremont, Valais) ;
Arbarand, maisons isolées en clairière (Beaufort-sur-Doron, Beaufortain, Savoie) ;
L´Arbaray, forêt déclive (Sarreyer, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Arbaretaz, maison isolée (Hotonnes, Valromey, Ain) ;
Chalets d´Arbarétan, anciennement Arbarétang, Herbaretan en 1855, alpage, nom monté au Col d´Arbarétan, 1860m (Saint-Alban-des-Hurtières, Basse-Maurienne, Savoie) ;
L´Arbarête, alpage (Manigod, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Arbarette, petit cours d´eau (Saint-Ondras, La Tour-du-Pin, Isère) ;
L´Arbarey, forêt (Martigny-Combe, district de Martigny, Valais) ;
Arbarie, forêt (Chamoson, district de Conthey, Valais) ;
L´Arbelay, hameau (Le Grand-Bornand, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
L´Arbelot, maisons isolées (Le Bouchet, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Les Arbérès, alpage (Bonneval-sur-Arc, Haute-Maurienne, Savoie) ;
L´Arblay, maisons isolées (Manigod, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
L´Arblay, La Reblais sur la Carte IGN, hameau (Le Biot, vallée de la Dranse, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif -on :
L´Arbaron, pâturage, nom monté à la Pointe de l´Arbaron, 1953m (Arâches-la-Frasse, Faucigny, Haute-Savoie).

Dérivés par vocalisation avec des suffixes collectifs :
L´Aubarète, hameau (Lajoux, Valserine, Jura) ;
L´Auberrax, forêt déclive (La Chapelle-d´Abondance, Val d´Abondance, Haute-Savoie).

Par féminisation d´un patronyme Arberet de même origine :
Les Arberettes, lieu-dit (Versailleux, Dombes, Ain).

Voir aussi Abel.


Arbase
Patois valaisan, pré contenant des graminées de qualité secondaire. Dérivé de herbe avec une terminaison péjorative [Bossard].
Arbase, pâturage (Martigny-Combe, district de Martigny, Valais).

Arbaz, Arbey, Arbeyat, Arbiche
Dérivés de Arp, « alpe, alpage », par sonorisation du [p] en [b], cf. le patois savoyard arbé, « chalet d´alpage » [Constantin], ou du gaulois albos ou latin albus, « blanc ».
Arbaz, Alba vers 1185, Arba en 1338, commune et village, et Mayens d´Arbaz, hameau dans la même commune (District de Sion, Valais) ;
Arbaz ou Arbà, hameau, nom monté au Mont d´Arbaz, 1647m (Challand-Saint-Anselme, vallée d´Aoste) ;
Arbey, Albes vers 1280, Arbes en 1290, pâturage et chalets d´alpage, et Lac d´Arbey (Evolène, district d´Hérens, Valais) ;
L´Arbeyat, lieu-dit (Saint-Légier-La-Chiésaz, district de Vevey, Vaud) ;
L´Arbiche, maison isolée en clairière (Mollens, district de Sierre, Valais).

Arbenes, Arbenne
Arbenne, nom savoyard de la perdrix blanche, voir le mot régional arbenne.
Pointe d´Arbenes, 2478m, un des sommets de la chaîne des Aravis (Faucigny, Haute-Savoie), souvent confondu avec la Pointe d´Areu, 2462m, sommet voisin plus difficilement accessible ;
Pointe de l´Arbenne, 2446m (Montsapey, Basse-Maurienne, Savoie).

Voir aussi Arbine.


Arbépin, Arbépins, Aubépin, Aubépins
Ancien français masculin albespin, aubepin, « aubépine » (Crataegus oxyacantha), appelée aussi « épineuse », du latin médiéval albus spinus, latin vulgaire *albispinus, latin classique alba spina, « épine blanche ».

Dérivé par rhotacisme :
Arbépin, forêt (Saint-Germain-les-Paroisses, Bugey, Ain) ;
L´Arbépin, forêt (Vieu-d´Izenave, Haut-Bugey, Ain) ;
Les Arbépins, lieu-dit (Saxon, district de Martigny, Valais).

Dérivé par vocalisation :
L´Aubépin, hameau (Chaveyriat, Dombes, Ain) ;
Les Aubépins, es Obépins en 1906, hameau (La Verrerie, district de la Veveyse, Fribourg).

Voir aussi Erbépines.


Arbessier
Du nom régional arbessier, « alisier blanc » (Sorbus aria).
L´Arbessier, lieu-dit (Champdor, Haut-Bugey, Ain) ;
L´Arbessier, lieu-dit en forêt (L´Abergement-de-Varey, Bugey, Ain).

Arbessieux
Hameau de la commune de Ruffieux (Chautagne, Savoie), Arbézieu en 1935, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Albiciacum ou *Albuciacum, dérivé avec le suffixe -acum du nom d´homme Albicius ou Albucius [Gros].

Arbettaz
D´un mot patois désignant un foin maigre [Bossard].

Dérivé de herbe avec le suffixe diminutif patois -ettaz :
L´Arbettaz, maisons isolées (Le Biot, vallée de la Dranse, Haute-Savoie).


Arbignon
Arbignon, ancienne localité valaisanne, près de Collonges, district de Saint-Maurice, desertum Alpinonis en 850, Albignon en 1200, Arbignyon en 1437, abandonnée par la suite, « petite alpe ». Le nom de l´alpage Au d´Arbignon s´est maintenu. Pour Guex ce nom dérive d´un gentilice romain Albinius, dérivé du cognomen Albinus.
Arbignon, hameau (Collombey-Muraz, district de Monthey, Valais) ;
Arbignon, alpage (Orsières, district d´Entremont, Valais) ;
Arbignon, nom français du village et commune valaisans d´Albinen (District de Loèche, Valais).

Arbillats
Les Arbillats, hameau de la commune de Pirajoux (Bresse, Ain), Les Arbillacs sur la Carte de Cassini, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine, probablement *Arbiliacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Arbilius.

Arbin
Commune et village de la Combe de Savoie (Montmélian, arrondissement de Chambéry, Savoie), Erbinus en 1010, de Arbinis vers 1100, Herbins en 1152, Herbini en 1238, Albini en 1298, Arbino en 1340, Albinum en 1488, nom primitif Albinus, du cognomen de Titus Pompeius Albinus trouvé sur une inscription.

Arbusigny
Commune et village du Genevois (Reignier, arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie), unum mansum situm in uilla abbusinniaci vers 1100, in villa Arbusinniaci, var. Albusiniaci en 1090-1107, par dissimilation, Arbusignier en 1235, Arbusignie au XIVème siècle, d´un nom de domaine d´origine gallo-romain *Albuciniacus dérivé avec le suffixe -acus du nom d´homme romain Albucinius formé sur Albucius [Nègre 1990].

Arbussin
Hameau de la commune de Grésy-sur-Aix (Aix-les-Bains, Savoie), Albussin en 1190, Apud Arbussinum en 1380, Arbussino en 1482, nom primitif Albutianum, nom formé sur les patronymes latins Albucius ou Albutius, avec le suffixe -anum [Gros].

Arc
Rivière de la Maurienne (Savoie), affluent de l´Isère, Supra ripam Arki au Xème siècle, Flumen quod dicitur Arcus au XIème siècle. Pourrait venir d´un adjectif celtique formé sur la racine *ar-, liée à l´eau vive.

Arc, Arcs
Nom de plusieurs chaînons de montagne, soit parce qu´elles sont en forme d´arc, latin arcus, « arc », racine indo-européenne *arqu-, « courbé », soit du latin arx, arcis, « hauteur, sommet, cime, faîte, montagne ».
Montagne de l´Arc, 2247m (Peisey-Nancroix, Tarentaise, Savoie) ;
Le Grand Arc, sommet, 2484m, Le Petit Arc, sommet, 2365m, et Ruisseau du Grand Arc, (Montsapey et Saint-Paul-sur-Isère, Massif de la Belledone, Savoie) ;
Les Arcs, maintenant une station de sports (Bourg-Saint-Maurice, Tarentaise, Savoie).

Peut-être en raison de la configuration locale du terrain :
Le Grand Arc, hameau (Saint-Vital, Combe de Savoie, Savoie).


Arcadie
L´Arcadie, lieu-dit de la commune du Chenit, district de la Vallée (Vaud), probablement par allusion à la région de ce nom au sud de la Grèce antique, archétype du paysage idyllique.

Arcalod
Sommet principal des Bauges (Savoie), 2217m. Composé de Ar, « alpe, alpage », et d´un dérivé de la racine indo-européenne *kar-, « dur ».

Arcanier, Arcanière
Peut-être du patois arcanna, « [couleur] ocre », occitan arcano, « craie rouge », ou du mot régional arcane, « fissure en terrain calcaire » [Pégorier]
L´Arcanier, sommet, 2576m (Entraigues et Valjouffrey, Valbonnais, Isère) ;
L´Arcanière, hameau (Notre-Dame-de-Bellecombe, Val d´Arly, Savoie).

Arcassière, Arcochons, Arcos, Arcossais, Arcossay,
Arcosse, Arcosses, Arcosset, Arcossets, Arcossey,
Arcouses
Du patois arcosse, « aulne vert de montagne » (Alnus viridis), variante arcasse.
L´Arcos, forêt déclive (Sainte-Marie-de-Cuines, Maurienne, Savoie) ;
L´Arcosse, lieu-dit (Saint-Jean-d´Arves, Maurienne, Savoie) ;
Les Arcosses, lieu-dit (Pers-Jussy, Genevois, Haute-Savoie) ;
Les Arcosses, lieu-dit (Bozel, Vanoise, Savoie) ;
Les Grandes Arcosses, lieu-dit avec broussailles, et Chalet des Grandes Arcosses, alpage (Méribel, Les Allues, Tarentaise, Savoie) ;
Les Arcouses, Les Arcousses en 1921, forêt déclive (Biviers, Pays grenoblois, Isère).

Diminutif avec le suffixe -on :
Les Arcochons, alpage (La Léchère, Tarentaise, Savoie).

Dérivé avec le suffixe collectif -ière :
L´Arcassière, lieu-dit (Villargondran, Maurienne, Savoie).

Dérivés avec les suffixes collectifs -ais, -ay, -et, -ey :
L´Arcossais, forêt déclive (Saint-Sorlin-d´Arves, Arvan, Savoie) ;
L´Arcossay, forêt (Montaimont, Maurienne, Savoie) ;
L´Arcossay, lieu-dit en forêt (Méribel, Les Allues, Tarentaise, Savoie) ;
L´Arcosset, lieu-dit (La Léchère, Tarentaise, Savoie) ;
Les Arcossets, alpage (Saint-Martin-de-Belleville, Tarentaise, Savoie) ;
Arcossey, Larcossey en 1385, lieu-dit (Ollon, district d´Aigle, Vaud).


Arce, Arcelin, Arcelle, Arcelles, Arces,
Arcets, Arcisses, Arges, Arsellaz, Arselle
Mot régional arce, « cabane, chalet de montagne, habitation des bergers ; maison où, dans le temps de l´inalpage, on fabrique les fromages », du bas latin arcia, latin arx, arcis, « hauteur, sommet, cime, faîte, montagne », au figuré « abri, refuge », ou variantes de Arse, « terre défrichée par brûlis ou forêt ayant subi un incendie ».
Arce, hameau (Chevenoz, Val d´Abondance, Haute-Savoie) ;
L´Arce, maison isolée (Montagne de l´Epine, Saint-Thibaud-de-Couz, Chambéry, Savoie) ;
Les Arces, maisons isolées en clairière (Abondance, Val d´Abondance, Haute-Savoie) ;
Les Arces d´en Bas et Les Arces d´en Haut, maisons isolées, nom monté au Col des Arces, 1163m (Habère-Poche, Vallée Verte, Haute-Savoie) ;
Roc des Arces, sommet, 1772m (Le Grand-Bornand, Bornes-Aravis, Haute-Savoie).

Mot régional de la Haute-Maurienne arcelle, diminutif avec le suffixe -elle :
L´Arcelle, alpage, nom monté au Glacier de l´Arcelle, au Col de l´Arcelle ou Col des Alpins, 3327m, et à la Pointe de l´Arcelle, 3493m (Bessans, Haute-Maurienne, Savoie) ; Lac de l´Arcelle, petit lac de montagne (Lanslevillard, Haute-Maurienne, Savoie) ;
L´Arcelle Neuve et L´Arcelle Neuve d´en Bas, alpages, Ruisseau de l´Arcelle Neuve, affluent de l´Arc, nom monté au Glacier de l´Arcelle Neuve (Lanslevillard, Haute-Maurienne, Savoie) ;
Plateau de l´Arcelle, lieu-dit (Belledone, Savoie) ;
Les Arcelles, alpage (Termignon, Haute-Maurienne, Savoie).

Les noms suivants peuvent aussi avoir le sens de « terre défrichée par brûlis ou forêt ayant subi un incendie », diminutifs de Arse, variante Arce avec le suffixe -elle :
L´Arcelle, lieu-dit en montagne (Oris-en-Rattier, Valbonnais, Isère) ;
Les Arcelles, forêt déclive (Eybens, Pays grenoblois, Isère) ;
Les Arcelles, Arcellis au XIVème siècle, lieu-dit (Lavaldens, Valbonnais, Isère) ;
Les Arcelles, ferme isolée, et Ruisseau des Arcelles,
L´Arselle, alpage, et Ruisseau de l´Arselle (Seyssinet-Pariset, Pays grenoblois, Isère) ; (Bonneval-sur-Arc, Haute-Maurienne, Savoie) ;
L´Arselle d´en Haut, ruines d´alpage, Plan de l´Arselle, alpage, nom monté à la Crête de l´Arselle, 2729m, au Col de l´Arselle, 3039m, et à la Pointe de l´Arselle, 3110m (Val d´Isère, Haute-Tarentaise, Savoie) ;
L´Arselle, pratum de Arcella au XIVème siècle, montagne de l´Arcelle au XVIIème siècle, clairière (Chamrousse, Belledonne, Isère), et Ruisseau de l´Arselle, affluent de la Romanche (Livet-et-Gavet, Oisans, Isère).

Avec le suffixe collectif -isse :
Les Arcisses, lieu-dit déclive (Valjouffrey, Valbonnais, Isère).

Forme patoise :
L´Arsellaz, maison isolée en clairière (Fontcouverte-la-Toussuire, Maurienne, Savoie).

Diminutifs d´Arcelle avec le suffixe -in :
L´Arcelin, alpage, et Combe de l´Arcelin, lieu-dit (Orelle, Maurienne, Savoie) ;
Chalet Inférieur de l´Arcelin, ruines d´alpage, sur le Ruisseau de l´Arcelin, affluent du Nant de la Crépéna, nom monté au Glacier de l´Arcelin, au Col de l´Arcelin, 2736m, à la Grande Aiguille de l´Arcelin, 2761m, et à la Petite Aiguille de l´Arcelin, 2649m (Pralognan-la-Vanoise, Vanoise, Savoie).
Ouillon des Arcellins, sommet, 2666m, nom monté d´un ancien alpage, in monte Arcelinis en 1530 (Lanslebourg-Mont-Cenis et Lanslevillard, Haute-Maurienne, Savoie).

Diminutif avec le suffixe -et :
Les Arcets, alpage (Cordon, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).

Variante de Arces [Künzi 1997] :
Les Arges, lieu-dit en forêt (Ballaison, Bas-Chablais, Haute-Savoie).

Voir aussi Arcelles, Arselle, Orcelle.


Arce, Arciat, Arcieux, Arcine, Arzier,
Arzière, Arzy
D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine dérivé du gentilice Arcius ou Arsius, ou du nom d´homme gaulois Artius.
La Tour d´Arce, loco qui dicitur Arcis au XIème siècle, in Arces villa au XIIème siècle, domus de Arciis au XIVème siècle, ruine (Saint-Ismier, Pays grenoblois, Isère).

Nom de domaine *[praedium] Arciacum, dérivé avec le suffixe -acum :
Arciat, de Arciaco en 1007-1037, Portus qui dicitur Arciacus vers 1080, hameau (Cormoranche-sur-Saône, Bresse, Ain) ;
Arciat, hameau (Buellas, Bresse, Ain) ;
Le Grand Arcieux, Arceu en 1299-1369, Arcieu en 1567, hameau (Saint-Jean-de-Thurigneux, Dombes, Ain) ;
Le Petit Arcieux, hameau (Rancé, Dombes, Ain).

D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Arsiacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Arsius [Jaccard] :
Arzier, Argie et Argier en 1306, Arsie en 1328, Arsier en 1386, commune et village (District de Nyon, Vaud).

Par adjectivisation :
L´Arzière, alpage (Arzier, district de Nyon, Vaud).

D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine Artiacus, dérivé avec le suffixe -acus du gentilice Artius :
Arzy, hameau (Sillingy, Annecy, Haute-Savoie).

Nom de domaine [villa] Arcina, dérivé avec le suffixe -ana, ou, peu probable, du provençal arsina, « incendie » :
Arcine, Arsena en 1275, Arcina en 1344, Arciannaz, Arsinne, et Arcines sur la Carte de Cassini, hameau et ancienne commune (Clarafond, Genevois, Haute-Savoie).


Archamps, Archens
Bois d´Archens, forêt de la commune de Lausanne (Vaud), nom attesté en 1142 d´origine burgonde, dériverait d´un primitif *Arichingos, « chez les Arichingi », dérivé du nom propre *Aricho [Jaccard].

Probablement de même origine :
Archamps, Herchant en 1275, Erchant en 1538, commune et village du Genevois (Arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie).


Archat, Archaz, Arche, Archers, Arches,
Archet, Archets, Archette, Archettes, Artses
Vieux français arche, « grenier, grange, étable, bergerie » [Gros], ancien français arche, « sommet », ou français arche, patois artzé, « croupes plus ou moins arrondies en arc et en pente rapide séparées par des couloirs » [Jaccard], ou variantes de Arse. Dans certains cas, l´ancien français arche, « coffre ; pétrin » a pu être utilisé par métaphore au sens de « creux de terrain ».
Crête de l´Archat, sommet, 2007m, et Ruisseau de l´Archat, Ruisseau de Larchat sur la Carte IGN (Lalley et Saint-Maurice-en-Trièves, Trièves, Isère) ;
L´Archaz, hameau (Valloire, Maurienne, Savoie) ;
Arche, lieu-dit (Morgins, Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
L´Arche, forêt (Albeuve), nom monté au Vanil de l´Arche, sommet, 1561m (Albeuve et Neirivue, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
L´Arche, maisons isolées en forêt, et Combe de ´Arche ou Ruisseau de Pomaray, affluent de l´Arc (Saint-Rémy-de-Maurienne, Basse-Maurienne, Savoie) ;
Arche de la Tornette, sommet, 1939m (Grandvillard, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Bois d´Arche, lieu-dit en forêt (Sonnay, Pays viennois, Isère) ;
L´Etang d´Arche (Cessieu, La Tour-du-Pin, Isère) ;
Pas de l´Arche, passage délicat (Monestier-d´Ambel, Beaumont, Isère) ;
Plan de l´Arche, maisons isolées en clairière (Le Verneil, Val Gelon, Savoie) ;
Le Plan des Archers, forêt déclive (Valezan, Aime, Tarentaise, Savoie) ;
Les Arches, hameau (Peisey-Nancroix, Tarentaise, Savoie) ;
Bois des Arches, lieu-dit en forêt, et Ruisseau des Arches, affluent du Ruisseau de Charbonnier (Chichilianne, Trièves, Isère) ;
Côte des Arches, lieu-dit en forêt (Glovelier, district de Delémont, Jura).

Diminutifs avec les suffixes -et, -ette :
L´Archet, hameau (Saint-Cergues, la Côte en Chablais, Haute-Savoie) ;
Mont des Archets, 2437m (Notre-Dame-du-Pré, Tarentaise, Savoie) ;
L´Archette, lieu-dit (Saint-Cergue, district de Nyon, Vaud) ;
Les Archettes, maison isolée en clairière (Clelles, Trièves, Isère) ;
Combe des Archettes, lieu-dit, nom monté au Col des Archettes, 2510m (Bramans et Sollières, Haute-Maurienne, Savoie).

Forme patoise avec mutation du son [ch] en [ts] :
Vanil des Artses, sommet, 1993m (Montbovon, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg).


Arche, Arches
Français arche, « partie d´un pont sous la voûte entre deux piles ; voûte en forme d´arc ».
Grotte de l´Arche, sans doute en raison d´une entrée en arche (Chaley, Bugey, Ain) ;
Pont des Quatre Arches, pont du chemin de fer sur le Saône (Grièges, Bresse, Ain).

Archeboc
Glacier d´Archeboc et Pointe d´Archeboc, 3272m, à la frontière italienne (Sainte-Foy-Tarentaise, Tarentaise, Savoie), nom composé d´Arche, « sommet » ou « creux », et du patois Boc, « bouc ».

Archésaz
Hameau de la commune de Brusson (Vallée d´Aoste), nom patois Artséza, probablement une combinaison de Ar, « alpe, alpage », et d´un terme de même origine que Chiésaz, ancien français chese, chiese, « maison, habitation ».

Archessus
Hameau de la commune de Bevaix (District de Boudry, Neuchâtel), probablement « Arche dessus ».

Archevêcal
L´Archevêcal, lieu-dit de la commune de Betton-Bettonet (Combe de Savoie, Savoie), probablement dérivé de archevêque, peut-être un sobriquet.

Arcisse
Hameau de la commune de Saint-Chef (Les Balmes Dauphinoises, Isère), villa Arsitia et Assicia au IXème siècle, capellanus de Arsessas au XIVème siècle, par féminisation du nom d´homme Arsitius.

Arclosan, Arclusaz
Alpe close, alpage encaissé, formé dans un synclinal. Composé de Ar, « alpe, alpage », et d´un dérivé de l´adjectif latin clusa, clausa, « fermé, clos », voir Clusaz.
Chalets d´Arclosan, alpage, et Rocher d´Arclosan, 1176m (Saint-Ferréol, Bornes, Haute-Savoie) ;
Prés d´Arclusaz, Ad Alpem Clusam au XIème siècle, Alpis de alta clusa en 1251, granges, Ruisseau d´Arclusaz, affluent du Chéran, nom monté au Col d´Arclusaz, 1770m, et à la Dent d´Arclusaz, 2041m (Ecole, Bauges, Savoie), et redescendu à la Forêt Domaniale de l´Arclusaz (Saint-Pierre-d´Albigny, Combe de Savoie, Savoie).

Arcojeux
D´un mot patois désignant l´argousier (Hippophae rhamnoides) ou d´autres espèces comme l´églantier ou l´épine blanche [Guex].
L´Arcojeux, pâturage (Collombey-Muraz, district de Monthey, Valais).

Arcolière
Hameau de la commune d´Yenne (Avant-Pays savoyard, Savoie), par féminisation d´un patronyme Arcolier, du latin arcularius, « fabricant d´arcs ».

Arconciel, Arconcier
Noms dérivés de *[fundus] Archontiacus, domaine d´un gallo-romain Archontius, Archontus, Arcontius, formé avec le suffixe -acus. [Stadelmann].
Arconciel, castrum Arconciacum en 1082, Arcuncie et Arcunciei en 1146-1173, Arcuncie en 1228, Arguncie en 1251, Arcontie en 1264, Arconcye, Arkontie en 1270, Alconcie en 1286, Arconcier en 1368, Arconciez en 1445, Arcanciel en 1755, nom allemand Erchunzacho et Erchunzach en 1236, Ergenzach en 1578 ; la forme française actuelle est due à une remotivation avec arc-en-ciel, cf. le nom latin Arca Coeli donné à cette paroisse en 1665, commune et village (District de la Sarine, Fribourg) ;
Arconcier, hameau (Russy, district de la Broye, Fribourg).

Arculinge, Arculinges
nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Arcoldingum, « chez les Arcoldingi », dérivé du nom propre Arcold, dérivé de Argwald, du burgonde *args, germanique *arga, « méchant », et *valdan, « celui qui règne » [Perrenot].
Arculinge, Petrus d´Arcullingo en 1201, Arculingis en 1302, Arquilinges en 1730, hameau (Reignier, Genevois, Haute-Savoie).

Probablement par transfert :
Les Arculinges, hameau (Amancy, Faucigny, Haute-Savoie).


Ardenchet, Ardens, Ardent, Ardra, Ardre,
Arje, Ars, Arsat, Arsattes, Arse,
Arsé, Arseis, Arses, Arsets, Arsines,
Arsy
Terre défrichée par brûlis ou forêt ayant subi un incendie, patois arsé, vieux français arsin, « forêt abimée par le feu ». Ancien français ardeis, arseis, arsis, « incendie », arser, « brûler, incendier ». Moyen français ardoir, ardre, « brûler », ancien français ardeir, ardeoir, ardoir, erdoir, hardoir, « brûler, consumer », participe passé ars, arse, « brûlé, consumé », bas latin arsina, « incendie ; sol défriché par la feu », latin ardens, « brûlant », et arsus, « brûlé », respectivement participe présent et participe passé du verbe ardere, « brûler ».

Du verbe moyen français ardoir, ardre :
L´Ardra, colline boisée (Vuarmarens, district de la Glâne, Fribourg) ;
Ardre, lieu-dit (Chevilly, district de Cossonay, Vaud) ;
Place d´Arje, lieu-dit en forêt, Plan di Arje, alpage, peut-être de même origine (Nendaz, district de Conthey, Valais).

Dérivés du participe présent de ardre, latin ardens, « brûlant » :
Ardens, pâturage, Chalets d´Ardens, alpage, nom monté à la Pointe d´Ardens, 1959m, aux Pirons d´Ardens, sommet, 1875m, et à la Fenêtre d´Ardens, 1894m (Massif de Tavaneuse, Abondance, Chablais, Haute-Savoie) ;
Ardent, hameau (Vallon de Montriond, Chablais, Haute-Savoie).

Avec le suffixe diminutif -et :
Ardenchet, pâturage (Vallon de Montriond, Chablais, Haute-Savoie).

Dérivés du participe passé ars, arse, « brûlé, consumé », de ardre :
Les Ars, maison isolée (Leysin, district d´Aigle, Vaud) ;
Bois de l´Ars, forêt déclive (Saint-Jean-de-Sixt, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Bois de l´Arsé, forêt déclive (Brizon, Faucigny, Haute-Savoie) ;
L´Arse, lieu-dit en forêt (Thorens-Glières, Bornes, Haute-Savoie) ;
L´Arse, lieu-dit (Le Noyer, Bauges, Savoie) ;
Bois de l´Arse, forêt (Brizon, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Arses, hameau (Charmey, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Combe des Arses, ravin en forêt (Tramelan, district de Courtelary, Jura bernois).

Avec le suffixe diminutif jurassien -atte :
Aux Arsattes, hameau (Moutier, Jura bernois).

Avec le suffixe diminutif -ine, bas latin arsinum, « cendre de plantes brûlées » :
Arsines, alpage, nom monté à la Pointe des Arsines, 2413m (Ollomont et Valpelline, vallée d´Aoste).

Avec les suffixes collectifs -at, -eis, -at, -y :
L´Arsat et Communs de l´Arsat, alpages (Les Mosses, Ormont-Dessous, district d´Aigle, Vaud) ;
L´Arseis, forêt déclive (Bessans, Haute-Maurienne, Savoie) ;
Les Arsets, hameau (Gryon, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Arsets, ruines (Tignes, Haute-Tarentaise, Savoie) ;
Alpe d´Arsy, alpage (Etroubles, vallée d´Aoste).

Voir aussi Affe, Arsajeur, Coutarse, Dozerce, Poutarse.


Ardève
L´Ardève, sommet, 1474m, Ardevaz en 1906 (Chamoson, district de Conthey, et Leytron, district de Martigny, Valais), et Mayens de l´Ardève, commune de Chamoson (District de Conthey, Valais), latin arduum, voir Ardille.

Ardille
Haut, élevé, difficile d´accès. Vieux français ardilye, « endroit escarpé, chemin raide », latin arduum, « lieu escarpé, difficile à gravir, lieu abrupt, hauteur, montagne, escarpement », du gaulois *arduo-, « haut », racine indo-européenne *erd-, erdh-, « haut, pousser ».
L´Ardille, lieu-dit, et Vanil de l´Ardille, chaînon, 1975m (Charmey, district de la Gruyère, Fribourg).

Ardoisières
Lieu où l´on extrayait des ardoises, du latin vulgaire *ardesia, avec le suffixe collectif -ière.
Vallée des Ardoisières, vallon où se trouvaient des ardoisières près de la Turche (Morzine, Chablais, Haute-Savoie).

Ardon
Nom dérivé de *Aredunum, qui signifie « devant la forteresse » ou « fortifié par devant », du gaulois are-, « devant, près de », racine indo-européenne *per-, « au-dessus », et dunum, « forteresse ».
Ardon, Ardunum à la fin du XIème siècle, site occupé à l´époque de La Tène, devenu Ardun en 1179, anciens noms allemands Arde et Arden, commune et village (District de Conthey, Valais) ;
Ardon, Ardunum en 1146, Usque at Ardunum oppidum en 1169, Prior de Ardone vers 1344, Ardon en Michaille en 1414, hameau (Châtillon-en-Michaille, Michaille, Ain).

Ardzintaire, Argence, Argent, Argentenas, Argentier,
Argentière, Argentières, Argentine
1. Qui brille comme de l´argent, blanc éclatant. Latin argenteus, « blanc comme l´argent, argenté », gaulois *arganto, « blanc, blanc comme de l´argent », d´une racine indo-européenne *arg-, ar(e)g-, « blanc, brillant ».
Champ Argent, lieu-dit (Bévilard, district de Moutier, Jura bernois) ;
Chemin du Nant-d´Argent (Cologny, Genève) ;
Cul d´Argent, lieu-dit en forêt (Arzier, district de Nyon, Vaud).

Ce nom peut être dû à la présence d´un glacier :
Argentière, village de la commune de Chamonix, nom monté aux Col d´Argentière, 3552m, au Passage d´Argentière, passage difficile, 3620m, au Glacier d´Argentière, à l´Aiguille d´Argentière, 3901m, à l´Aiguillette d´Argentière, 1893m, cette dernière située dans les Aiguilles Rouges (Chamonix-Mont-Blanc, Vallée de Chamonix, Haute-Savoie).

Ou aussi de roches particulièrement brillantes, adjectif ancien français féminin argentine, « d´argent » :
Les Argentières, lieu-dit, falaises (Servoz, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
L´Argentine, chaînon de montagnes qui culmine à la Haute Pointe, 2422m (Bex, district d´Aigle, Vaud) ;
Crête de l´Argentine, 2883m (Pralognan-la-Vanoise, Vanoise, Savoie).

Ou de paillettes de mica :
L´Argentine, cours d´eau affluent du Doron (Beaufort-sur-Doron, Beaufortain, Savoie).

Emplacement de mines métallifères réelles ou supposées, ancien français argentiere, « mine d´argent », du latin argentaria, de même sens, issu de argentum, « métal » :
L´Argentière, lieu-dit en forêt (Les Gets, Faucigny, Haute-Savoie) ;
L´Argentière, A parte Argenterie en 1317, lieu-dit, anciennes mines (Saint-Jean-de-Maurienne, Maurienne, Savoie) ;
L´Argentière, Argenteria au XIVème siècle, maisons isolées (Pinsot, Belledone, Isère) ;
L´Argentière, Argenteria au XIVème siècle, ruines (Vénosc, Oisans, Isère) ;
Pointe de l´Argentière, 3053m, Col de l´Argentière, 2875m, et Ancien Glacier de l´Argentière, où l´on a cru à l´existence de filons d´argent (Sainte-Foy-Tarentaise, Tarentaise, Savoie) ;
Aiguilles de l´Argentière, 2747m, Glacier de l´Argentière, Brèche de l´Argentière, 2698m, et Casse de l´Argentière, pierrier (Saint-Colomban-des-Villards, vallée des Villards, Maurienne, Savoie) ;
Combe Argentière, ravin (Valjouffrey, Valbonnais, Isère) ;
Croix d´Argentière, croix sur un sommet, 2382m (Hermillon, Maurienne, Savoie) ;
Aiguille d´Argentière, 3237m, et Crête d´Argentière (Valloire, Maurienne, Savoie).
Argentine, Ecclesia Argentine en 1129, Ecclesia de Argentina en 1184, Apud Argentinam en 1269, commune et village de Basse-Maurienne (Aiguebelle, arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne, Savoie).

De même origine ou plus probablement avec le patronyme Argentier :
Roche d´Argentier, peut-être d´un patronyme, sommet (Haute-Maurienne, Savoie).

Forme patoise :
Bay d´Ardzintaire, forme patoise valaisanne, torrent affluent du lac de Mauvoisin, où furent recherchées des mines d´argent et de cuivre au XIXème siècle [Fellay] (Mauvoisin, Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Probablement de même origine :
Argentenas, Argentaldum au XIIème siècle, de Argentalco, Argentan, de Argentione et mansus Arguent au XIIIème siècle, Argentina au XVIème siècle, Argentent au XVIIIème siècle, Argentaine en 1921, hameau (Murinais, Chambaran, Isère).

Peut-être de même origine :
Argence, hameau (Habère-Poche, Vallée Verte, Haute-Savoie).


Areine, Arin
Endroit où se produisent des petites avalanches de neige poudreuse, du patois arein, « petite avalanche de neige poudreuse » [Jaccard]. Dérivés de l´ancien français araine, areine, arigne, « sable », du latin arena, « sable, gravier », par métaphore.
Plan d´Areine, alpage (Rochers de Nayes, Villeneuve, district d´Aigle, Vaud) ;
L´Arin, lieu-dit déclive (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Arenthon
Commune et village du Faucigny (La Roche-sur-Foron, arrondissement de Bonneville, Haute-Savoie), Artin en 1275, Arenthon en 1344, Arantone au XIVème siècle.

Areuse
Areuse, Orousa avant le IXème siècle, Oruse en 1178, Orousa en 1264, Arosa en 1268, Arousa et Aurusa en 1311, Aurosa en 1318, Arouse en 1320, Areuse en 1346, Creuse en 1356, Ourouse en 1361, Crouse en 1367, Creusa en 1441, hameau et ancienne commune (Boudry, Neuchâtel), Prés d´Areuse, plusieurs lieux-dits et domaine, et L´Areuse, anciennement Reuza et Orose en 1107, Arosa en 1280, La Reuse en 1595, cours d´eau du Val-de-Travers, affluent du lac de Neuchâtel, Vieille Areuse, ancien cours de l´Areuse, du patois neuchâtelois reuse, « ruisseau », qui dérive soit du vieux français russel, latin vulgaire rivuscellus, diminutif du latin rivus, « ruisseau », racine indo-européenne *rei-, « couler, s´écouler », soit du germanique *rausa, rauza, « roseau, jonc », avec agglutination de l´article. Les formes en Creuse, etc. seraient dues à une confusion avec un lieu voisin [Michaud].

Probablement dérivé de Reuse :
Les Areuses, maisons isolées (Valsorey, Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais).

Voir aussi Orausa, Raus.


Arevassey
Dérivés de *arvasse, « arole rabougri », avec le suffixe péjoratif -asse et le suffixe collectif -ey du gaulois *arwa, « pin, conifère », voir arolles [Guex].
L´Arevassey ou L´Arvassey, lieu-dit (Finhaut, district de Saint-Maurice, Valais).

Voir aussi Lavarsay.


Arfontaine
Hameau de la commune de Samognat (Izernore, Haut-Bugey, Ain), Orfontana en 1299-1369, Orfontanes en 1500, Arfontannaz en 1670, nom composé de Fontaine et d´un premier terme pouvant dériver du patois ors, « ours », voir Or, ou ore, « bord, lisière », voir Oré, ou encore d´une autre origine.

Argil, Argile, Argiliays, Argilière, Argilieys,
Argillat, Argilleuse, Argillières, Argis, Arzel,
Arzelier, Arzelly, Arzille, Arzillier, Arzillière,
Arzilly
Argile, terre blanchâtre composée principalement de silice et d´alumine, utilisée en poterie.

Patois ardzilla, arzille, français dialectal argille, latin argilla, grec argillos, « argile, terre de potier » :
Argil, La terre d´Argil en 1532, hameau (Reyrieux, Dombes, Ain) ;
Argile, lieu-dit (Auvernier, district de Boudry, Neuchâtel) ;
Argis, Argil en 1242, De Argillo en 1385, Argit en 1650, Argy en 1734, commune et village du Bugey (Saint-Rambert-en-Bugey, arrondissement de Belley, Ain).

Formes patoises avec mutation du son [j] en [z] :
Chênes d´Arzel, lieu-dit (Montricher, district de Cossonay, Vaud) ;
En Arzille (Praz-en-Vully, district du Lac, Fribourg).

Avec le suffixe -euse :
L´Argilleuse, chemin (Corcelles-près-Concise, district de Grandson, Vaud).

Argilière, pré argileux, ancien français ardelere, ardilliere, argilerie, argiliere, argillerie, argilliere, arzilliere, « mine d´argile » :

Avec les suffixes collectifs -ier, -ière :
Chemin de l´Argilière (Vessy, Veyrier, Genève) ;
Argillières, ad Argillerias en 1169, ad Argilleras et Argilleires en 1213, hameau (Boyeux-Saint-Jerôme, Haut-Bugey, Ain) ;
Argillières, Arzilieres et Arzilliars au XVIème siècle, hameau (Parmilieu, L´Isle-Crémieu, Isère) ;
Les Argillières, lieu-dit (La Sonnaz, district de la Sarine, Fribourg).

Formes patoises avec mutation du son [g] en [z] :
L´Arzelier, lieu-dit (Mont-la-Ville, district de Cossonay, Vaud) ;
L´Arzelier, villa de Arselerio au XIVème siècle, Arsilata et Arsilere au XVème siècle, Arselleres sans date, maison isolée (Le Gua, Pays grenoblois, Isère) ;
Les Arzeliers, lieu-dit déclive, et Col de l´Arzelier, station de sport (Château-Bernard, Trièves, Isère) ;
Arzillier, lieu-dit (Penthaz, district de Cossonay, Vaud) ;
Les Arzilliers ou Les Arziliers, maison isolée (Vaulruz, district de la Gruyère, Fribourg) ;
L´Arzillière, lieu-dit (Diesse, district de La Neuveville, Jura bernois) ;
Les Arzillières, hameau (Coppet, district de Nyon, Vaud).

Avec les suffixes collectifs -at, -ay, -ey, -y :
Chemin de l´Argillat (Le Locle, Neuchâtel) ;
L´Argiliays, ancien lieu-dit (Oyonnax, Haut-Bugey, Ain) ;
L´Argilieys, ancien lieu-dit (Cerdon, Haut-Bugey, Ain).

Formes patoises avec mutation du son [g] en [z] :
L´Arzelly, lieu-dit (Thierrens, district de Moudon, Vaud) ;
Arzilly, lieu-dit (Saint-Livres, district d´Aubonne, Vaud) ;
L´Arzilly, Arsilier en 1226, lieu-dit (Granges-près-Marnand, district de Payerne, Vaud).


Argnaule, Argnaules
Nom d´origine inconnue.
Argnaule, Herniola en 1242, Hernyola en 1247, alpage (Corbeyrier, district d´Aigle, Vaud) ;
Argnaules, Argniolaz en 1906, alpage, Col d´Argnaules, 1815m (Bretaye, Ollon, district d´Aigle, Vaud).

Voir aussi Erniaule.


Argnoud
Argnoud d´en Bas et Argnoud d´en Haut, aussi écrit Argnou, hameaux de la commune d´Ayent (District d´Hérens, Valais), Arnoch en 1100, Arniosc en 1282, Arnioux en 1906, dérivé de Arnius, voir Arnex, avec le suffixe -oscus [Jaccard].

Argonay
Commune et village (Annecy-le-Vieux, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie), Arconay en 1206, Argonay en 1275, Argonnay en 1393, Argunay au XIVème siècle, Argonnex avant 1971, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine, peut-être *Arconiacus, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Arconius.

Argoud, Argouds
Patronyme Argoud, de l´anthroponyme germanique Argwald, germanique *arga, « méchant », et *valdan, « celui qui règne ».
Chez Argoud, hameau (Saint-Jean-de-Bournay, Pays viennois, Isère) ;
Etang Argoud, étang en forêt (Commelle, Bièvre, Isère) ;
Les Argouds, hameau (Arzay, Bièvre, Isère).

Arignon
L´Arignon, affluent de la Petite-Glâne (District de la Broye, Fribourg), Glarignyon en 1424, Glarignon en 1702, selon Aebischer c´est un ancien *Glaninione, double diminutif de Glâne.

Aringe
Hameau de la commune de Saint-Cyr-Sur-Menthon (Bresse, Ain), Ariangas au Xème siècle, Aringas en 1004-1019, Aringes en 1266, nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Ariingas, pour *Adricingas, « chez les Adericingi », dérivé du nom propre Aderic, « le noble roi » [Perrenot], dérivé de Adalric, germanique aþala, « [noble] lignée », et *rîka, rîkia, « puissant, celui qui règne ».

Ariondaz, Arrondaz
Dérivés de la Rionda par provection [Gros].
Ariondaz, pâturage, Ruisseau d´Ariondaz, Chalets d´Ariondaz, alpage, nom monté au Signal d´Ariondaz, 2292m (Courchevel, Saint-Bon-Tarentaise, Tarentaise, Savoie) ;
Chalets d´Arrondaz, alpage, cacographieArondaz en 1935, Arionde en 1628, La montagne de la Rionde en 1700, Ruisseau d´Arrondaz, affluent du Ruisseau du Charmaix, nom monté à la Pointe d´Arrondaz, 2753m, et au Col d´Arrondaz, 2633m, (Modane, Maurienne, Savoie).

Arissinge
Hameau détruit de la commune de Saint-Cergues (La Côte en Chablais, Haute-Savoie), Nandarissinjuz en 1256, probablement par agglutination de la préposition en, nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Aricingos, « chez les Aricingi », dérivé du nom propre burgonde Aricus, de la racine germanique *ar-, « aigle », avec le suffixe -ika.

Arith
Commune et village des Bauges (Le Châtelard, arrondissement de Chambéry, Savoie), Derit en 1275, Cura de Arit ou Aric vers 1344, Parocchia de Arico et Apud Aricum en 1356, Dominus Arici en 1400, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *[fundus] Ar[r]ici, avec un anthroponyme Ar[r]icus d´origine germanique [Gros] ;
Pont d´Arith, hameau et pont sur le Ruisseau de Saint-François, dans la même commune.

Arlaches
Les Arlaches, hameau du Val Ferret (Orsières, district d´Entremont, Valais), d´un patois valdôtain arla, « porcherie », peut-être d´un diminutif *harula du latin hara, « porcherie » [Boyer].

Arlandaz
L´Arlandaz, hameau de la commune d´Albertville (Combe de Savoie, Savoie), probablement d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *villa Arlanda, par féminisation d´un anthroponyme germanique Arlandus.

Arlevé
Le Désert d´Arlevé, lieu-dit, plateau de lapiaz de la commune de Chamonix (Aiguilles Rouges, Haute-Savoie), et Chalets d´Arlevé, ruines d´alpage, Torrent d´Arlevé, affluent de la Diosaz, Pont d´Arlevé, sur la Diosaz. Ce nom pourrait être un composé de Ar, « alpe, alpage », et d´un patois savoyard lêvé, « loin » [Boyer], ce qui paraît satisfaisant ; toutefois, cet auteur cite un ancien Arleveyron, qui s´il est avéré et qu´il ne s´agit pas d´une variante du Carlaveyron voisin, pourrait être soit une aphérèse de celui-ci, soit un composé de Ar avec le même second terme.

Arlian, Arlier, Arlod, Arly
Noms issus d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine formé sur un gentilice Arellius ou un patronyme gaulois Arilus.

Nom issu directement de Arilus :
Arlod, Ecclesia de Arlos en 1198, castrum de Arlo en 1277, Arloz en 1622, Arlod en 1734, village et commune jusqu´en 1970 (Bellegarde-sur-Valserine, Michaille, Ain).

D´un nom de domaine *Villa Arellia ou *Villa Arilia [Gros] :
L´Arly, hameau (Mieussy, Faucigny, Haute-Savoie) ;
L´Arly, cours d´eau affluent de l´Isère, Aqua Arlie et Versus Arliam en 1307, Pons Arlie en 1365, Arlia en 1526 (Haute-Savoie et Savoie).

D´un nom de domaine *Arellianum ou *Arilianum, dérivé avec le suffixe -anum :
Arlian, hameau (Nus, vallée d´Aoste).

D´un nom de domaine *Arelliacum ou *Ariliacum, dérivé avec le suffixe -acum :
Arlier ou Arly, hameau, et Torrent d´Arly, affluent de la Doire Baltée (Chambave, vallée d´Aoste).

D´un nom de domaine Arlicana, dérivé avec le suffixe -anus :
Chaux d´Arlier, Calme Arlicana en 943, Chalme de Arli en 1160, Chalme de Arly en 1199, Chalme de Ally en 1260, plateau situé entre Frasne et Pontarlier (Doubs).

Avec le suffixe valdôtain -od :
Arlod, hameau (Nus, vallée d´Aoste).


Armaille, Armailler, Armeillon, Armillières
Mot de patois romand signifiant troupeau de bovins, dont dérive le célèbre armailli. Ancien français armaille, etc., « bêtes à cornes », du latin armentalis, « qui concerne le gros bétail », dérivé de armentum, « troupeau de gros bétail ».
Six Armaille, sommet, 2427m (Ovronnaz, Leytron, district de Martigny, Valais) ;
Ruisseau d´Armaille, issu de la Source d´Armaille et affluent du Furans, et Lac d´Armaille (Saint-Germain-les-Paroisses, Bugey, Ain).

Avec le suffixe collectif -ier :
L´Armailler, L´Armallier en 1921, lieu-dit (Le Périer, Valbonnais, Isère) ;
Armillières, Amilleriis au XIVème siècle, Armillieres au XIXème siècle, maison isolée (Mens, Trièves, Isère).

Diminutif avec le suffixe -on :
Armeillon, Armillon en 1906, pâturage (Ayent, district d´Hérens, Valais).


Armancette
Chalets d´Armancette, alpage de la commune des Contamines-Montjoie (Val Montjoie, Haute-Savoie), Lac d´Armancette, étang, Nant d´Armancette, affluent du Bon Nant, nom monté à la Combe d´Armancette, lieu-dit, à la Tête d´Armancette, 2070m, et au Glacier d´Armancette, diminutif avec le suffixe -ette du prénom féminin Armance, forme féminisée d´Armand, ancien haut allemand hart, « dur, fort », et man, « homme ».

Armanière
L´Armanière, alpage de la commune de Cohennoz (Val d´Arly, Savoie), par féminisation d´un patronyme Armanier rare.

Armary
L´Armary, Armari en 1430, cours d´eau affluent de l´Aubonne (Aubonne et Montherod, district d´Aubonne, Vaud), racine celtique *ar-, liée à l´eau vive, et suffixe d´origine inconnue.

Armélaz
L´Armélaz, 1838m, sommet sur la commune de Pontamafrey-Montpascal (Maurienne, Savoie), Usque ad Hermelan en 1392, En larmelaz en 1393, L´Armelan en 1935, pourrait venir de l´occitan armel, « anneau de branches tordues », ancien français armeille, armille, latin armilla, «  bracelet, anneau  », par métaphore.

Armentier
Armentier le Bas et Armentier le Haut, hameaux de la commune de La Garde (Oisans, Isère), Aramenterium et villa de Aramenterio au XIVème siècle, in Aramenteriis au XVème siècle, Bas Armentières et Haut Armentières au XVIIIème siècle, Armantier au XIXème siècle et sur la Carte IGN, lieu ou paissent les troupeaux, du latin [pascua] armentaria, « [pâturage] pour le gros bétail », latin armentum, « troupeau de gros bétail », et Rochers d´Armentier, falaise dans la même commune.

Armix
Commune et village du Bugey (Virieu-le-Grand, arrondissement de Belley, Ain), Armeis en 1130, Armies vers 1145, Ecclesia de Hermes en 1192, Armieis en 1292, Armex en 1318, de Armisio en 1359, peut-être d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine [fundus] Armisius, du nom d´homme Armisius.

Armont
Composé de Ar, « alpe, alpage », ou selon Jaccard de ars, « brûlé », et mont, soit « montagne de l´alpage » ou « mont brûlé ».
L´Armont de Bise et L´Armont de Vent, aussi L´Harmont en 1906, hameaux, et Forêt de l´Armont (La Brévine, district du Locle, Neuchâtel) ;
L´Armont, Molare d´Armont en 1361, colline (Saint-Champ, Bugey, Ain) ;
L´Armont, Almont en 1386, hameau (Faramans, Bresse, Ain) ;
Grange d´Armont, lieu-dit, ancienne ferme (Saint-Eloi, Bresse, Ain).

Armoy
Commune et village du Bas-Chablais (Thonon, arrondissement de Thonon-les-Bains, Haute-Savoie), Annone en 1275, Armoy vers 1344, Armury au XIVème siècle, peut-être d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *[villa] Annonia* d´un nom d´homme Annonius.

Arnad
Commune et village de la vallée d´Aoste, Arnaz jusqu´en 1976, pourrait venir d´un dérivé du latin arena, « sable, gravier ». Certains auteurs y voient plutôt un nom d´origine pré-indo-européenne (ligure) en -ascus.

Arnand
Hameau de la commune de Doussard (Pays de Faverges, Haute-Savoie), patronyme.

Arnans
Hameau de la commune de Corveissiat (Revermont, Ain), Arnans vers 1250, Apud Arnenc en 1276, Arnanc vers 1365, Arnens en 1536, nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Arnoldingos, « chez les Arnoldingi », dérivé du nom propre Arnold [Perrenot].

Arnaud, Arnold
D´un anthroponyme germanique Arnewald, « celui qui règne comme l´aigle », ancien haut allemand aro, arn, germanique *aran, « aigle », et germanique *valdan, « celui qui règne ».

Patronyme Arnaud :
Brèche Arnaud, lieu-dit de la Chamechaude (Le Sappey-en-Chartreuse, Chartreuse, Isère) ;
Clos Arnaud, lieu-dit en forêt (Valbonnais, Valbonnais, Isère) ;
Mont Arnaud, anciennement mansio Arnoldus, colline, 298m (Vienne, Pays viennois, Isère) ;
Pré Arnaud, lieu-dit déclive (Besse, Oisans, Isère) ;
Les Arnauds, hameau (Marcieu, Matheysine, Isère).

Par féminisation du patronyme Arnaud :
Les Arnaudes, quartier (Roussillon, Pays viennois, Isère) ;
Les Grandes Arnaudes, lieu-dit (Saint-Maurice-l´Exil, Pays viennois, Isère).

Patronyme et prénom Arnold : L´Arnold, maisons isolées (Vex, district d´Hérens, Valais).

Voir aussi Arnans.


Arnès
Ruisseau d´Arnès, affluent du Torrent de la Lombarde, nom monté au Lac du Glacier d´Arnès, au Glacier d´Arnès, au Col d´Arnès, 3012m, à la Pointe d´Arnès, 3210m, et au Colerin d´Arnès, lieu-dit, ces trois derniers à la frontière italienne, nom issus d´un ancien alpage, Alpes de Balmeta de Arnasio et Alpes de Arnaxio en 1224, Alpes Arnazii en 1291, Vallone d´Arnasio sur la carte d´Etat-Major italienne (sans date), du nom d´homme gallo-romain Arnasius (Bessans, Haute-Maurienne, Savoie).

Arnex-sur-Nyon, Arnex-sur-Orbe, Arney
Noms dérivé d´un nom de domaine gallo-romain Arniacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Arenus ou du cognomen latin Arnius, qui vient du grec arnios, « petit agneau », ou mieux du nom d´homme gaulois Arinus.
Arnex-sur-Nyon, Arnai en 1154, Arnay en 1164, commune et village (District de Nyon, Vaud) ;
Arnex-sur-Orbe, Villa Arniaco en 1009 (incertain), Arniacum en 1049, Arnei en 1228, Arnay en 1263, commune et village (District d´Orbe, Vaud) ;
Arney, lieu-dit (Saint-Livres, district d´Aubonne, Vaud).

Arnon
Nom de plusieurs cours d´eau, du gaulois isara « l´impétueuse, la rapide », voir Isère.
Arnon, cours d´eau affluent du lac d´Yverdon, Ysernum en 1177, plus tard Lyserne, puis Sernon en 1312, Lysernon en 1336, Lussernon en 1364 (District d´Yverdon, Vaud) ;
L´Arnon, lieu-dit et cours d´eau en forêt (Ollon, district d´Aigle, Vaud) ;
Fenêtre d´Arnon, passage, nom français correspondant à Arnen dans la région bernoise voisine (L´Etivaz, Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Voir aussi Lizerne.


Arole, Arolec, Aroleid, Aroles, Aroletta,
Arolette, Aroley, Arolla, Arollay, Arolle,
Arolles, Arolley
Mot régional arolle, « pin cembrot ».
L´Arole, lieu-dit en forêt (Conand, Bugey, Ain) ;
Basset de l´Arole, lieu-dit (L´Etivaz, Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Les Aroles, lieu-dit (Evires, Bornes, Haute-Savoie) ;
Les Aroles, Les Arolles en 1935, maisons isolées (Ecole, Bauges, Savoie) ;
Chalet des Aroles, alpage, et Ruisseau des Aroles (Granier, Tarentaise, Savoie) ;
Tête des Aroles, sommet, environ 2000m (Vallon de Van, Salvan, district de Saint-Maurice, Valais) ;
L´Arolle, lieu-dit (Pralognan-la-Vanoise, Vanoise, Savoie) ;
Plan d´Arolle, pâturage (Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Les Arolles, hameau (Boëge, Vallée Verte, Haute-Savoie).

Lieu où poussent des arolles, avec les suffixes collectifs -ay, -ette, -ey ou patois -a, -etta :
Aroletta Méridionale, sommet, 2996m, Aroletta Septentrionale, sommet, 3117m, Aiguille de l´Aroletta, 2732m, Col de l´Aroletta, 2993m, et Glacier de l´Aroletta (Bionaz, vallée d´Aoste) ;
L´Arolette, anciennement La Rolette, sommet, 2330m (Tête de Balme, vallée du Trient, Valais) ;
L´Aroley, forêt (Charrat, district de Martigny, Valais) ;
Arolla, Arolla en 1442, Arolaz en 1449, hameau, Montagne d´Arolla, pâturage, nom monté aux Bas Glacier d´Arolla et Haut Glacier d´Arolla (Evolène, district d´Hérens, Valais), et au Pigne d´Arolla, sommet, 3790m (Bagnes, district d´Entremont, et Arolla, Evolène, district d´Hérens, Valais) ;
Arolla, alpage (Gignod, vallée d´Aoste) ;
Tête de l´Arollay, sommet (Val d´Isère, Haute-Tarentaise, Savoie) ;
Bois d´Arolley, forêt (Saint-Rhémy-en-Bosses, vallée d´Aoste).

Avec le suffixe collectif patois valaisan -ec :
Arolec, alpage (Zinal, Val d´Anniviers, Valais).

Forme alémanisée :
Aroleid, anciennement Aroleit, forme alémanisée d´un ancien Aroley, région, et Aroleidwald, forêt (Zermatt, district de Viège, Valais).

Voir aussi Rollaz.


Aronde
Pas de l´Aronde, lieu-dit en montagne de la commune de Pommiers-la-Placette (Pays voironnais, Isère), ancien français aronde, latin hirundo, « hirondelle ».

Arpenaz
D´une racine celtique *ar-, liée à l´eau vive, et patois pena, « rocher », racine celtique *pen-, « tête ».
L´Arpenaz, cours d´eau affluent de l´Arve, et Cascade de l´Arpenaz (Sallanches, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).

Arpigny
Hameau de la commune de Fillinges (Genevois, Haute-Savoie), Alpiniaco en 1012-1019, nom de domaine d´origine gallo-romaine dérivé avec le suffixe -acum d´un gentilice comme Alpinius.

Arpochey
L´Arpochey, pâturage de la commune de Randogne (District de Sierre, Valais), composé de Ar et d´une variante de Pochet.

Arp Vieille, A Vieille
« Alpe vieille, alpage vieux », voir A, Arp.
Arp Vieille Damon et Arp Vieille Désot, alpages (Val Vény, vallée d´Aoste) ;
L´A Vieille, alpages de la commune de Mase, de celle de Saint-Martin et de la commune d´Evolène (District d´Hérens, Valais).

Arrangée
Travaillée, mise en exploitation.
Combe Arrangée, maisons isolées, vergers (Saxon, district de Martigny, Valais).

Arrêt
L´Arrêt, lieu-dit en forêt et refuge de la commune de Vulliens (District d´Oron, Vaud), de Larret avec déglutination de l´article, et remotivation.
Bois d´Arrêt, forêt, peut-être une remotivation de Bois Darray (Chens-sur-Léman, Bas-Chablais, Haute-Savoie).

Arrhes
Champ des Arrhes ou Les Champs d´Arrhes, lieu-dit de la commune de Choulex (Genève), toponyme récent (le mot « arrhes » ne s´est imposé qu´au XVIIIème siècle). Latin arr(h)a, grec arrhabon, « arrhes ».

Arrissoules
Commune et village vaudois du district d´Yverdon, Arresules ou Arresoles en 1142, Aressoles, Aresoles et Arisoles au XIIème siècle, Aresoules en 1235, serait selon Aebischer, cité par Bossard, un petit Larret, avec mécoupure, et avec le suffixe diminutif -oule.

Arruffens
Ecart de Romont et ancienne commune fribourgeoise du district de la Glâne, réunie à Romont en 1868, Arrufens en 1341, aruffens en 1346. Nom d´origine burgonde, selon Perrenot un ancien *Adrulfens, d´un primitif *Adrulfingos, « chez les Adrulfingi », dérivé du nom propre Adrulf, « loup (héros) rapide », burgonde *adrs, « rapide », et burgonde *wulfs, germanique *vulfa, « [qui a le courage du] loup » ou de Arulf, « aigle-loup », germanique *aran, gothique ara, « aigle ».
Arruffens, pâturage, ancienne propriéte des Mestral d´Arruffens [Jaccard] (Montricher, district de Cossonay, Vaud).

Arsajeur, Arsa Jor, Arsajoux, Assajor
Forêt qui a été défrichée par le feu ou qui a brûlé accidentellement, composé de Arsa et Jeur, Jor, Joux.
L´Arsajeur, lieu-dit (Tanay, Vouvry, district de Monthey, Valais) ;
L´Arsa Jor, probablement La Sajoeur en 1906, alpage (Rossinière, district du Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
L´Arsajoux, alpage (Charmey, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Assajor, forêt (Montreux, district de Vevey, Vaud).

Ars-sur-Formans
Commune et village de la Dombes (Reyrieux, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain), villam quam ad Artes vocant et In Artis villam en 969, Ars vers 1100, Ecclesia Artensis en 1106, Arts en 1186, du latin ars, artis, « manière d´agir, moyen, procédé », ou du gaulois *artos, « ours », voir Artas.

Artalle, Artillon
Ces noms pourraient être des dérivés de Arp, « alpe », avec mutation du son [p] en [t].

Dérivé de Arpalle :
Artalle, hameau (Rhêmes-Notre-Dame, vallée d´Aoste).

Dérivé de Arpille, avec un double diminutif avec le suffixe -illon :
Artillon, maisons isolées en clairière (Grône, district de Sierre, Valais).


Artanavaz
Artanavaz ou Buthier d´Artanavaz, cours d´eau de la vallée du même nom, affluent du Buthier, et Aiguille d´Artanavaz, 3071m (Courmayeur, La Salle et Saint-Rhémy-en-Bosses, vallée d´Aoste) nom qui pourrait être un composé de dérivés du gaulois *artos, « ours », et *nava, « vallée encaissée, ravin » (Vallée d´Aoste).

Artas, Arthaz, Artisier
Toponymes dérivés du gaulois *artos, « ours », *arta, « ourse », racine indo-européenne *rk-s-o-s, rk-to-s, même sens.
Artas, ecclesia de Artaz au XIème siècle, Artais au XIIème siècle, Artasium et Artays au XIIIème siècle, Arthasium au XVIème siècle, commune et village du Pays viennois (Saint-Jean-de-Bournay, arrondissement de Vienne, Isère) ;
Arthaz, Artas en 1275, aussi Arethaz-la-Fourche, village, ancienne commune, absorbe Pont-Notre-Dame en 1818 (Arthaz-Pont-Notre-Dame, Annemasse, Haute-Savoie) ;
Arthaz-Pont-Notre-Dame, commune du Genevois née de la fusion d´Arthaz et de Pont-Notre-Dame en 1818 (Annemasse-Sud, arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie) ;
Arthaz, lieu-dit (Reyvroz, Chablais, Haute-Savoie) ;
L´Artisier, lieu-dit (Vollèges, district d´Entremont, Valais).

Artaz
Hameau de la commune de La Magdeleine (Vallée d´Aoste), patronyme très répandu dans la vallée d´Aoste.

Artemare
Commune et village du Valromey (Champagne-en-Valromey, arrondissement de Belley, Ain), Artamara en 1312, Arthamaraz au XIVème siècle, Artemare en 1536, Altemare en 1650, pourrait être composé du gaulois *artos, « ours », voir Artas et *maros, « grand », peut-être d´un patronyme.

Arthaud, Arthaudière
Patronyme Arthaud, de l´anthroponyme germanique Hartwald, germanique *hardu, « dur, fort », et *valdan, « celui qui règne ».
Arthaud, maisons isolées (Saint-Maurice-en-Trièves, Trièves, Isère) ;
L´Arthaud, ferme isolée (Seyssinet-Pariset, Pays grenoblois, Isère).

Avec le suffixe de propriété -ière :
L´Arthaudière, maisons isolées (Le Cheylas, Grésivaudan, Isère) ;
L´Arthaudière, versus Aroderias au XVème siècle, Aroderius sans date, château (Saint-Bonnet-de-Chavagne, Chambaran, Isère).


Arva, Arvel, Arvet, Arvey, Arveyes,
Arvillon, Arvoux, Arvus
Pourraient dériver de l´ancien français arve, « champs, pâturages », latin arva [terra], « [terre] ensemencée », d´une racine indo-européenne *ara-, « labourer ».
Crêta d´Arva, lieu-dit (Fionnay, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Arvel, lieu-dit, Mont d´Arvel, forêt déclive, pourrait aussi dériver d´un ancien *Arpel diminutif de Arp (Villeneuve, district d´Aigle, Vaud).

Double diminutif avec le suffixe -illon :
Arvillon, hameau, Nant d´Arvillon, affluent de l´Arve, et Le Pont d´Arvillon, maisons isolées (Combloux, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).

Avec les suffixes collectifs -et, -ey, -eye :
Chalets du Grand Arvet et Le Petit Arvet, maisons isolées en clairière (Sallanches, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Arvey, Arveis au XIVème siècle, village, Plan d´Arvey, lieu-dit, et Ruisseau d´Arvey, (Verrens-Arvey, Combe de Savoie, Savoie) ;
Arvey, hameau (Puygros, Bauges, Savoie) ;
Arveyes, Arvey en 1346, village (Ollon, district d´Aigle, Vaud).

Avec le suffixe d´abondance -oux :
L´Arvoux, clairière (Les Brenets, district du Locle, Neuchâtel).

Forme patoise valdôtaine :
Arvus, alpage (Doues, vallée d´Aoste).


Arvan, Arve, Arves, Arvette
Ces hydronymes viendraient du celtique *Aturava, diminutif féminin du préceltique *atur-, « rivière », racine indo-européenne *er-, or-, « bouger ». Selon Holder, il existe un adjectif gaulois arva, « rapide ».

Pour Nègre 1990, cet hydronyme dérive d´une racine préceltique *alb- :
Arve, anciennement Arua, Arwa, et Arva en 1083, Alva en 1269, inter aquam Alve en 1315, très souvent Arar aux XIIIème et XIVème siècles, rivière, affluent du Rhône (Haute-Savoie et canton de Genève).

Pour Nègre 1990, cet hydronyme dérive d´une racine préceltique *ar[a]va composée des racines *ar- et *ab- :
Arves, ecclesias de Arva en 1184, le pluriel datant du XIIème siècle est une fantaisie graphique, nom du bassin de l´Arvan (Maurienne, Savoie) ; nom monté Col d´Arves, 1748m (Saint-Jean-d´Arves, Arvan, Savoie), aux Aiguilles d´Arves, 3524m, 3513m, 3364m et 3358m, nommées aussi Les Trois Eullions, Les Trois Oullions et Les Trois Ullions, Glacier des Aiguilles d´Arves, et au Col des Aiguilles d´Arves, 3163m (Saint-Jean-d´Arves, Arvan, et Valloire, Maurienne, Savoie).

Cas régime féminin de Arve :
Arvan, Rivulus que vocatur Arva en 1075, via qua itur versus Arvanum au XIIème siècle, cours d´eau affluent de l´Arc et nom de la région correspondant au bassin de ce cours d´eau (Maurienne, Savoie) ;
Le Plan d´Arvan, maison isolée au bord de l´Arvan (Fontcouverte-la-Toussuire, Maurienne, Savoie).

Diminutif avec le suffixe -ette :
Torrent de l´Arvette, juxta aquam Arvette en 1421, torrent affluent de l´Arvan (Saint-Jean-d´Arves, Arvan, Savoie).


Arveyron
L´Arveyron, torrent issu de la Mer de Glace et affluent de l´Arve (Vallée de Chamonix, Haute-Savoie), Alberon en 1298, puis Arbeiron au XVIIIème siècle, devenu Arveyron probablement par attraction paronymique avec Arve, voir Albarine [Boyer]. Pour Nègre 1990, c´est un dérivé de Arve avec les suffixes romans -ari et -onem.

Arvier
Commune et village de la vallée d´Aoste, Arebrigium sur la Table de Peutinger, nom d´origine gauloise composé de are-, « devant, près de », et d´un terme latinisé brigium, du gaulois briga, « colline [fortifiée] ».

Arvière, Arvières, Arvire, Audon, Auge,
Auges, Augets, Augiors, Aujon
Cavité, doline, endroit creux ou enfoncé. Par métaphore du français auge, « grand récipient creux, de pierre, de bois ou d´autre matériau », patois audje, audze, bas latin augia, « pâturage près d´un cours d´eau », latin alveus, « cavité », de alvus, « ventre », racine indo-européenne *au-lo-s, « tube, creux en longueur ».
Sur l´Auge, hameau (Longirod, district d´Aubonne, Vaud) ;
Les Auges, Auge en 1401, Hoges en 1582, Aulges en 1585, Aujoz en 1527, lieu-dit en forêt (Boudry, Neuchâtel) ;
Chalets des Auges, alpage, et Montagne des Auges, 1822m (Plateau des Glières, Entremont, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Pointe des Auges, 1814m (Seythenex, Bauges, Haute-Savoie) ;
Pré aux Auges, lieu-dit (Villeret, district de Courtelary, Jura bernois).

Avec les suffixes collectifs -ière, -ire :
L´Arvière, cours d´eau affluent du Seran (Bugey, Ain) ;
Arvières, Alveriae fratres vers 1135, Patres Arveriae en 1150, Prior de Alveria vers 1182, Arveria en 1640, lieu-dit, ancienne chartreuse fondée en 1140 (Lochieu, Valromey, Ain) ;
Pré d´Arvire, lieu-dit au bas d´une pente raide, au bord du Doubs (Epauvillers, district des Franches-Montagnes, Jura).

Avec le suffixe collectif -et, ou plus probablement avec un patronyme Auget :
Les Augets, lieu-dit en forêt (Les Verrières, district du Val-de-Travers, Neuchâtel).

Avec le suffixe -on :
Audon, Ouzon et Ougion en 1332, Ouzon en 1400, Chaux de Ouzon en 1439, alpage avec fermes (Ormont-Dessous, district d´Aigle, Vaud) ;
Becca d´Audon, nom allemand Oldenhorn, sommet, 3123m, limite des cantons de Berne, Valais et Vaud (Massif des Diablerets, Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud, Conthey, et Savièse, district de Sion, Valais, et Gsteig, district de Gessenay, Berne).

Peut-être de même origine :
Le Bief d´Augiors, canal affluent de la Reyssouze (Saint-Jean-sur-Reyssouze, Bresse, Ain) ;
Aujon, pâturage, et Chalets d´Aujon, alpage, nom monté au Belvédère d´Aujon, point de vue, et à la Pointe d´Aujon, 2388m (Flaine, Grand Massif, Faucigny, Haute-Savoie).

Voir aussi Augemont, Augine, Banaudon, Bonaudon, Hautaudon, Maigrauge, Montougy, Ouge.


Arvillard
Noms signifiant au Villar, avec agglutination de l´ancien article al devenu ar en patois.
Arvillard, Arvilar en 1243, Alvilar vers 1270, probablement Vilar à la même époque, Arvela en 1906, Arvilard sur la Carte Nationale, hameau (Salins, district de Sion, Valais) ;
Arvillard, Burno de Alvilari en 1082, Decima de Alvilare vers 1090, devenu par remotivation Capella de Alto Vilar vers 1100, Ecclesia de Alto Vilare vers 1110, Prioratus Altivillaris en 1340, Prior de Alto vilari au XVème siècle, puis Alvillar, Arvillar et Arvillars, commune et village de la Combe de Savoie (La Rochette, arrondissement de Chambéry, Savoie).

Arville
L´Arville, hameau de la commune de Martigny (Valais), composé de Ar, « alpe, alpage », et villa.

Arzay
Commune et village de la Bièvre (La Côte-Saint-André, arrondissement de Vienne, Isère), Arsilio et Arsilia au IXème siècle, Arseyum, d´Arsei et ad Azolas au XIIème siècle, Arzay au XVème siècle, du nom d´homme romain Arsilius.

Assa, Asse, Asses, Assets, Asson
1. Hydronyme, dérivé du féminin axia, voir eau. Pour Nègre 1990 cet hydronyme dérive de la racine préceltique *as-. L´Asse, cours d´eau affluent du lac Léman (District de Nyon, Vaud) et lieu-dit (Nyon, Vaud).

2. Patois asse, « if » (Taxus baccata), dans les cas où il n´y a pas de cours d´eau à proximité.
Assa, hameau (Icogne, district de Sierre, Valais) ;
L´Asse, lieu-dit, et Bois de l´Asse (Cudrefin, district d´Avenches, Vaud) ;
Crêta d´Asse, lieu-dit (Mollens, district de Sierre, Valais) ;
Les Asses, maison isolée (Villorsonnens, district de La Glâne, Fribourg) ;
Les Assets, lieu-dit (Vollèges, district d´Entremont, Valais) ;
Les Assets d´en Bas et Les Assets d´en Haut, maisons isolées en clairière (Martigny-Combe, district de Martigny, Valais) ;
Asson, lieu-dit dans les vignes (Premploz, Conthey, Valais).


Assenges, Assens, Assinges
Selon Perrenot, noms d´origine burgonde, d´un primitif *Astilingos, « chez les Astilingi », dérivé du nom propre Astila, diminutif du burgonde *asts, « rameau, branche ».
Les Assenges, hameau (Pampigny, district de Cossonay, Vaud) ;
Assens, probablement Astlegus en 1002, Astens et Hastens en 1154, Asnens au XIIIème siècle, Ascens en 1228, Asteins en 1238, Astiens et Astyens en 1291, où l´on a trouvé des tombes burgondes, commune et village (District d´Echallens, Vaud) ;
Les Assinges, lieu-dit (Grandfontaine, district de Porrentruy, Jura).

Asserans
Hameau de la commune de Farges (Pays de Gex, Ain), Prior de Asserenz et Marval vers 1344, Asserens en 1401, nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Ansheringos, *Asseringos, « chez les Asseringi », dérivé du nom propre Asser, dérivé de Anshar, « le guerrier divin », du germanique *ansu, « dieu », et burgonde *harja, harjis, germanique *harja, « guerrier » [Perrenot].
L´Asserans, cours d´eau affluent de la Groise, dans la commune d´Asserans.

Assesseur
L´Assesseur, maison isolée de la commune de Sonvilier (District de Courtelary, Jura bernois), français assesseur, « personne qui siège auprès d´une autre pour l´assister dans ses fonctions, et au besoin la suppléer », propriété d´un assesseur, ou d´une personne désignée par ce nom.

Assiettes
Lac des Assiettes, lac de Pralognan-la-Vanoise (Bozel, Vanoise, Savoie), déformation récente de Lac de l´Assiette, ce dernier nom par remotivation de *Lac de La Siette, dérivé d´un ancien *Seata, Siata, voir Siète.

Assieu, Assy
D´un nom de domaine d´origine gallo-romaine comme *Acciacum, Asciacum, Assiacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Accius ou du nom d´homme Ascius ou Assius.
Assieu, Aciacum et Aziaco villa au Xème siècle, de villa Aciaco en 1055, ecclesia Sancti Petri de Salziaco au XIIème siècle, Aceu au XIIIème siècle, Assiacum et Acieu au XVème siècle, commune et village du Pays viennois (Roussillon, arrondissement de Vienne, Isère) ;
Plateau d´Assy, village (Passy, Haut-Faucigny, Haute-Savoie).

Assin
Hameau de la commune de Virieu-le-Petit (Valromey, Ain), Assin en 1244, nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Assingos, « chez les Assingi », dérivé du nom propre Asso pour Anso [Perrenot].

Astai
Pré de l´Astai, lieu-dit du district de Moutier (Jura bernois), selon Roche pratum *adseditatum, « pré qui s´est assis », plus probablement « pré du hêtre », variante du patois Estai, « hêtre ».

Asuel
Commune et village jurassiens du district de Porrentruy, anciennement aussi Azuel, de l´ancien haut allemand haso, « lièvre », nom allemand Hasenburg, « château du lièvre » [Besse].

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