NOMS DE LIEUX DE SUISSE ROMANDE, SAVOIE ET ENVIRONS

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Aa Ab Ac Ad Ae Af Ag Ai Aj Al Am An Ao Ap Ar As At Au Av Ay Az

Aibet
L´Aibet, colline boisée (747m) de la commune de Soyhières (District de Delémont, Jura), francisation de Aebi, nom de la même colline sur la commune voisine de Liesberg (Soleure), nom qui désigne une pente orientée vers le nord [David Kobler, in litt]. Pour Prongué c´est un probable dérivé d´Aibaiteuse.

Aidier
Du bas latin aquatorium, « canal, conduit », voir eau.
Aidier, Aidié d´amot en 1725, aussi Aiguier, hameau (Gilly-sur-Isère, Combe de Savoie, Savoie).

Aidjolats
Mot patois jurassien pour Ajoulot, « qui appartient à l´Ajoie », gentilé [Prongué].
Les Aidjolats, forêt (Charmoille, district de Porrentruy, Jura).

Aigalets
Clairière des Aigalets, lieu-dit en forêt, clairière de la commune de Méaudre (Vercors, Isère), d´un hypothétique *aqualetum dérivé du latin aqua, « eau ».

Aigle
Ville, commune et district du Chablais vaudois, Allium en 1138, Alium vers 1150-1154, de Aleo en 1152, Alio en 1179, Aile en 1204, Aylio en 1255, Alyo en 1279, ancien nom allemand Aelen, nom patois Ailloz, probablement de l´anthroponyme germanique *Agil, du germanique *agis-a, « crainte ».

Aigle, Aigles
Nom de plusieurs rapaces, ancien français egle, eigle, du latin aquila, même sens.
Bec à l´Aigle, lieu-dit en forêt (Croy, district d´Orbe, Vaud) ;
Col du Bec d´Aigle, 2561m (Fionnay, Bagnes, district d´Entremont, Valais) ;
Crêt de l´Aigle, 1646m (Leschaux et Gruffy, Albanais, Haute-Savoie) ;
Nid à l´Aigle, forêt déclive (La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel) ;
Roche à l´Aigle, falaise (Vallorbe et Vaulion, district d´Orbe, Vaud) ;
Roche de l´Aigle, falaise (Les Bois, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
La Sagne à l´Aigle, lieu-dit (Les Genevez, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Tête à l´Aigle, 2137m (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
Tête de l´Aigle, épaule (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
Bois des Aigles, bosquet (Boudevilliers, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel) ;
Aiguille des deux Aigles, sommet du groupe de l´Aiguille du Plan, 3487m, nommé ainsi en 1905 par les deux premiers ascensionnistes Beaujard et Simon parce que deux aigles ont longuement tournoyé autour d´eux [Boyer] (Aiguilles de Chamonix, massif du Mont-Blanc, Haute-Savoie).

Voir aussi Aille.


Aignoz
Hameau de la commune de Ceyzérieu (Bugey, Ain), Eynius en 1306, patronyme Eynius encore représenté.

Aigrefeuille
Ancien nom du houx (Ilex acrifolium L.), latin acrifolium, composé du latin acer, « aigu », racine indo-européenne *ak-, ok-, « pointu, aigu », et folium, « feuille ».
L´Aigrefeuille ou L´Egrefeuille, Colonia Ayguerruels ou Ayguercuels (pour *Aygrefuels) en 1167-1184, De Aygriffolio vers 1335, de Agrifolio vers 1344, Egrefueil en 1650, lieu-dit (Bâgé-la-Ville, Bresse, Ain) ;
Aigrefeuille, Aygriffollium en 1468, Egriffuel en 1564, localité disparue (Viriat, Bresse, Ain).

Voir aussi Nègrefeuille.


Aigremont
Du bas latin acrum, « aigre », latin acer, acris, « aigu, tranchant », racine indo-européenne *ak-, « pointu », et montis
Aigremont dominus Acrimontis en 1348, aussi Acermons, ancien château aujourd´hui en ruine, dont le nom a été donné à un pont sur la route des Diablerets, lieu-dit (Ormonts-Dessous, district d´Aigle, Vaud) ;
Forêt d´Aigremont, forêt déclive (Le Pâquier, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel).

Voir aussi Montaigre.


Aigue, Aigue Courbe, Aigue-Morte, Aigue Potaz, Aigues,
Aigue Saussa, Aiguette, Ayguets
Vieux français et patois aigue, « eau ». Ce terme se rencontre souvent en composition.
Draye de l´Aigue, cours d´eau temporaire (Saint-Martin-d´Uriage, Belledonne, Isère) ;
Pierre de l´Aigue, lieu-dit en montagne (Saint-Michel-les-Portes, Trièves, Isère) ;
Les Aigues, maisons isolées (Saint-Jean-d´Arves, Arvan, Savoie) ;
Les Aigues, Les Egues en 1355, lieu-dit (Groslée, Bugey, Ain).

Diminutifs avec les suffixes -et, -ette, ancien français aiguet, « ruisseau, petit canal », féminin aiguete, « petit ruisseau » :
L´Aiguette, cours d´eau (Le Bourget-du-Lac, Aix-les-Bains, Savoie) ;
Bois de la Belle Aiguette, lieu-dit en forêt, et Lac de la Belle Aiguette (Saint-Pierre-d´Allevard, Belledonne, Isère) ;
Les Ayguets, Aux Eiguets en 1935, ruines (Valloire, Maurienne, Savoie) ;
Gorges de l´Ayguets, Granges de l´Eiguet en 1564, lieu-dit (Valloire, Maurienne, Savoie).

Ce terme se rencontre souvent avec un adjectif qualificatif :
Aigue Courbe, cours d´eau affluent du lac d´Arnon (Les Diablerets, Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud) ;
Aigue-Morte, cours d´eau affluent du Seran (Bugey, Ain) ;
Aigue Potaz, « eau sale », hameau (Sallanches, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Aigue Saussa, « eau salée », lieu-dit, source salée exploitée jusqu´à la fin du XVIIIème siècle (Panex, Ollon, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Aigues Rousses, Aigue rosse en 1587, lieu-dit en montagne (Saint-Jean-d´Arves, Arvan, Savoie) ;
Les Aigues Rousses, maison isolée (Saint-Sorlin-d´Arves, Arvan, Savoie).

Voir aussi Egaux, et les mots composés Aiguebelle, Aigueblanche, Aiguedeurs, Aiguenoire, Aiguerosse, Ballaigue, Fraidaigue, Longeaigue, Mortaigue, Neiraigue, Raraigue, Rogigue, Rozaigue.


Aiguebelette, Aiguebelette-le-Lac, Aiguebelle
La « belle eau », composé du préfixe aigue- et du français belle, bas latin bella.
Aiguebelle, Castrum qui Carboneria dicitur en 1044, Burgus qui dicitur Aquabella avant 1070, Aqua pulcra en 1082, Aigabella en 1129, Aquabella en 1153, de Aque Pulchre en 1234, Akebelle au XIIIème siècle, Ecquebelle en 1518, Aygabelle au XVIème siècle, dont le nom semble provenir d´un affluent de l´Arc descendant de Montgilbert, canton, commune et village de Basse-Maurienne (Arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne, Savoie) ;
Aiguebelle, Aquabella au XIIème siècle, Aquabelleta au XIVème siècle, hameau (Estrablin, Pays viennois, Isère).

Diminutifs avec le suffixe -ette :
Aiguebelette, hameau (Allèves, Bauges, Haute-Savoie) ;
Aiguebelette-le-Lac, de Monte Aquebellete en 1228, Aquabelleta en 1308, La Kebelle au XIIIème siècle, La Guilleberie en 1480, Aiguebelette jusqu´en 1929, commune et village de l´Avant-Pays savoyard, qui doit son nom au Lac d´Aiguebelette (Le Pont-de-Beauvoisin, arrondissement de Chambéry, Savoie).


Aigueblanche
« Eau blanche », composé du préfixe aigue- et du français blanche.
Aigueblanche, Aqua alba au XIème siècle, Aqueblanche en 1184, Aquablanca en 1260, nom hérité du torrent qui traverse cette localité, commune et village de la Tarentaise (Moûtiers, arrondissement d´Albertville, Savoie)'
L´Aigueblanche, cours d´eau affluent de d´Ainan (Saint-Geoire-en-Valdaine, Valdaine, Isère).

Aiguedeurs
Lieu-dit et cours d´eau de la commune du Landeron (District de Neuchâtel), composé de aigue-, « eau » et peut-être du celtique *dor, *dora, « torrent », voir Diron.

Aiguenoire, Aigue Noire, Aigue-Noire
Noms composés de aigue, « eau » et du français noire.
Aigue Noire, hameau (Les Diablerets, Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud) ;
Ruisseau de l´Aigue Noire, Aqua Nigra au Xème siècle, affluent de la Galaure (Roybon, Sud du Grésivaudan, Isère), et L´Aigue-Noire, lieu-dit dans la même commune.

Avec le préfixe aigue- :
Aiguenoire, Aigues Nerry au XVIIème siècle, Aigues Noires sans date, hameau, et Le Mas d´Aiguenoire, maison isolée (Entre-deux-Guiers, Chartreuse, Isère).


Aigueperse
Ancien lieu-dit de la commune de Massieux (Bresse, Ain), Apud Aquam Sparsam en 1259, Aquaparsa en 1299-1369, du latin aqua, « eau », et de l´adjectif féminin latin sparsa, « répandue, disséminée, dispersée, éparse ».

Aiguerosse, Aigues Rousses
« Eau rouge » ou « eau rousse », composé du préfixe aigue- et de Rosse, Rousse.
Aiguerosse, alpage avec habitat dispersé (Gryon, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Aigues Rousses, Aigue rosse en 1587, lieu-dit en montagne (Saint-Jean-d´Arves, Arvan, Savoie) ;
Les Aigues Rousses, maison isolée (Saint-Sorlin-d´Arves, Arvan, Savoie).

Ailefroide
Ailefroide Centrale, 3927m, Ailefroide Occidentale, 3954m, sommets du chaînon de L´Ailefroide, Col de l´Ailefroide, 3337m, (Saint-Christophe-en-Oisans, Oisans, Isère, et Saint-Antoine, Hautes-Alpes), Vallis Frigida sans date, Alefrigide au XIVème siècle, Ale-Froide en 1921, par aphérèse du latin vallis, « vallée », et frigida, « froide », nom monté du hameau d´Ailefroide (Saint-Antoine, Hautes-Alpes).

Aillan
Hamau de la commune de Doues (Vallée d´Aoste), probablement un ancien domaine d´origine gallo-romaine *Allianum, dérivé avec le suffixe -anum du gentilice Allius.

Aille, Ailleré, Ailles, Aillette, Aillires,
Aillou, Ailly, Aillys, Ale, Allesse,
Alliat, Alliaz, Aulx, Aux
Pourrait désigner un endroit où poussent des plantes bulbeuses comme l´ail des ours (Allium ursinum L.), l´ail des montagnes (Allium montanum Schm.), ou encore la joubarbe de montagne (Sempervivum montanum) et l´orpin âcre (Sedum acre L.). Français ail, aulx, ancien français aille, aillee, aillet, aillie, ailliee, alee, alie, allie, « ail », du latin allium, « ail », racine indo-européenne *a :lu-, a :lo-, « plante amère ». Dans certains cas l´origine pourrait être l´adjectif féminin latin aquila, « brunne, sombre, noirâtre ».
Aille, Ally en 1285, hameau (Montceaux, Dombes, Ain), et Champ d´Aille, Terre d´Aille, lieux-dits dans la commune voisine (Francheleins, Dombes, Ain) ;
L´Aille, alpage, nom monté au Vanil de l´Aille, sommet, 1884m (Grandvillard, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Ailles, pâturage (Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais) ;
Les Ailles, hameau (Villaz, Bornes, Haute-Savoie) ;
Combe des Aulx, lieu-dit (Les Hauts-Geneveys, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel) ;
Lanche des Aux, lieu-dit, et Tête de la Lanche des Aux, sommet, 2233m (Champéry, district de Monthey, Valais).

Noms formés avec les suffixes collectifs -eré, -ire :
L´Ailleré, lieu-dit (Ollon, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Aillires, forêt déclive, et Torrent des Aillires, affluent de l´Arve (Argentière, vallée de Chamonix, Haute-Savoie).

Nom formé avec les suffixes collectifs se rapportant à la flore -et, -ette :
Les Aillets, hameau (Simandre-sur-Suran, Revermont, Ain) ;
L´Aillette, lieu-dit (Trient, district de Martigny, Valais).

Diminutif avec le suffixe -at :
Forêt de l´Alliat (Ugine, Val d´Arly, Savoie).

Nom formé avec le suffixe collectif patois -iaz :
L´Alliaz et Bains-de-l´Alliaz, alpage ! (Blonay, district de Vevey, Vaud).

Avec le suffixe -oud :
L´Aillou, hameau (Mûres, Albanais, Haute-Savoie).

Avec le suffixe collectif -y :
Crêt de l´Ailly, alpage (Les Clefs, Bornes, Haute-Savoie) ;
Les Aillys, lieu-dit en forêt (Burdignin, Vallée Verte, Haute-Savoie).

Pour Guex, Aille serait aussi à rapprocher du patois aillo, alye, « aigle », latin aquila, qui explique aussi Ale :
Treutse à l´Aille, « rocher à l´aigle » selon Jaccard (Trient, district de Martigny, Valais) ;
En Ale, lieu-dit (Grancy, district de Cossonay, Vaud) ;
Becca d´Ale, « bec d´aigle », éminence rocheuse (Verbier, Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Notons encore comme origine possible le gaulois alisia, « falaise, rochers, escarpements rocheux », avec aphérèse, pour :
Allesse, Alleyses en 1342, Alesses en 1344, et Au d´Allesse, alpage et refuge de montagne (Dorénaz, district de Saint-Maurice, Valais).


Aillerens, Alliérens
Noms d´origine burgonde, selon Perrenot d´un primitif *Alaharingos, « chez les Alaharingis », dérivé du nom propre Alahar, gothique *Ala-harjis, « le guerrier par excellence », du burgonde *alls, germanique *alla, « tout, tout à fait », et burgonde *harja, harjis, germanique *harja, « guerrier ».
Aillerens, hameau (Chapelle-sur-Moudon, district de Moudon, Vaud) ;
Alliérens, Vilar Alarenc en 1147, Villar Allerant en 1142, Aleran en 1154, hameau (Moudon, Vaud).

Aillon, Aillon-le-Jeune, Aillon-le-Vieux
Aillon-le-Jeune et Aillon-le-Vieux, communes et villages du canton du Châtelard (Bauges, Savoie), communes issues en 1863 de la commune d´Aillon de Allione en 1158, Domus Allionis vers 1178, date de fondation de l´ancienne chartreuse d´Aillon, prior de Allione en 1198, prior Allonis en 1223, Cura de Allion vers 1344, Prioratus de Ayllone au XIVème siècle, d´un ancien [fundus] Allionis, avec un nom d´homme Allio, Allionis, dérivé du gentilice Allius selon Gros, ou hypocoristique du prénom Elie ;
Aillon, hameau, domus de Aillone au XIIIème siècle, Allion au XVIème siècle, ancienne dépendance de la chartreuse d´Aillon, et Terre d´Aillon, Gravier d´Aillon, lieux-dits (Chaponnay, Rhône).

Ailloud, Ailloudières, Aillouds
D´un patronyme Ailloud, issu de l´anthroponyme Alialdus attesté au XIème siècle, Allaudus en 1116, Aillaudi en 1284 [Gros], latinisation d´un anthroponyme germanique probablement Agilwald, qu´on retrouve dans Cortaillod.
Les Ailloud, hameau où se trouvait une famille Aillod, Alliod (Grésy-sur-Aix, Aix-les-Bains, Savoie) ;
Les Aillouds, lieu-dit (Les Houches, vallée de Chamonix, Haute-Savoie).

Avec le suffixe de propriété -ière :
Les Ailloudières, hameau (Merlas, Valdaine, Isère).

Voir aussi Montailloux.


Aimavigne
Hameau de la commune de Jongieux (Avant-Pays savoyard, Savoie), Eyma Vinea en 1355, Aymavigne en 1624, Emavigne en 1672, vigne d´un nommé Aime, Ayme au cas sujet, Aimon, Aymon au cas régime [Gros], du germanique *haima, « foyer, village, patrie ».

Aime
Canton, commune et village de la Tarentaise (Arrondissement d´Albertville, Savoie), ancien forum Claudii Centronum, capitale administrative des Centrons. Noms romains Axima (Carte de Ptolémée), Aximam sur la Table de Peutinger, Ayma vers 1170 et en 1258, Aisma en 1197, Ayme en 1696. Le nom Axima dériverait du nom du dieu topique Aximus.

Aimery
Forêt de l´Aimery, commune de Courfaivre, et Côte de l´Aimery, lieu-dit en forêt, commune d´Undervelier (District de Delémont, Jura), de l´anthroponyme germanique Amalric [Prongué], dérivé de Amal, nom de la lignée régnant sur le peuple gothique oriental des Amelungen, et du gothique reiks, « puissant, premier », du germanique *rîka, rîkia, « puissant, celui qui règne ».

Aimes
Les Aimes, pâturage, Chalet des Aimes, alpage, nom monté à la Traverse des Aimes, lieu-dit en montagne, et à l´Aiguille des Aimes, 2812m (Peisey-Nancroix, Tarentaise, Savoie), d´un patronyme Aime.

Aimetteneux, Amatenne, Amatennes, Amattennes, Amattines
Dans le Jura : pâturages élevé, du moyen haut allemand mate, matte, « pâturage » [Roche].
L´Amatenne, maisons isolées (Châtelat, district de Moutier, Jura bernois) ;
Aux Amatennes, pâturage (Eschert, district de Moutier, Jura bernois) ;
Pâturage des Amatennes, lieu-dit (Belprahon, district de Moutier, Jura bernois) ;
Les Amattennes, pâturage (Crémines, district de Moutier, Jura bernois) ;
Les Amattines, lieu-dit (Champoz, district de Moutier, Jura bernois).

Avec le suffixe -eux :
Les Aimetteneux, lieu-dit (Mervelier, district de Delémont, Jura).

Voir aussi Emettennes.


Ain
L´Ain, affluent du Rhône, Flumen que Igneus dicitur au VIIème ou VIIIème siècle, Igniz en 1112, Hinnis en 1169, Usque ad Hent vers 1180, Flumen que dicitur Enz en 1212, Innnis en 1212, Henz en 1213, Hens en 1230, Ynnis en 1239, Super Yndim en 1236, Ens en 1299, Eyns en 1306, Indis en 1337, Yndis en 1421, Ayns en 1421, Ains en 1492, Eynds en 1559, Idanus fluvius au XVIème siècle, Usque ad Idanum en 1608, Danus en 1618, Le Dain en 1658, Inz en 1665 et Ain en 1734. Selon Philipon la forme originaire serait Indis, et Idanus, Danus seraient des formes inventées par des érudits qui voyaient dans Danus un mot celtique signifiant rivière. Selon Nègre 1990 ce nom dérive d´une racine préceltique *en-, à rapprocher de l´irlandais en, « eau ». Ain, département de la régine Rhône-Alpes nommé d´après la rivière Ain.

Aingles, Angles
Terre, région en forme de coin. Français angle, du latin angulus, « angle », racine indo-européenne *ank-, ang-, « plier, courber ».
Les Angles, maison isolée (Vaulruz, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Angles, lieu-dit (Boncourt, district de Porrentruy, Jura).

Ancien français ainglee, « angle » :
Les Grosses Aingles et Les Petites Aingles, lieux-dits (Courfaivre, district de Delémont, Jura).

Voir aussi Angelot.


Airans
Hameau de la commune de Farges (Pays de Gex, Ain), Herens et Heyrens en 1401, Eyrens en 1738, Heyreins au XVIIème siècle, Hairens sur la Carte de Cassini, aussi Hairans en 1911, nom d´origine burgonde, voir Hérens.

Aire
L´Aire, cours d´eau affluent de l´Arve (Genève), féminin dérivé d´une racine celtique *ar-, liée à l´eau vive. Pour Kraege 1999, cette racine vient de la racine indo-européenne *ar-, « labourer », ayant désigné le sillon, puis par métaphore la vallée, enfin le cours d´eau. Selon Delamarre, ce toponyme viendrait du gaulois isara, voir Isère. Plaine de l´Aire, lieu-dit (Perly-Certoux et Plan-les-Ouates, Genève).

Voir aussi Laire.


Aire, Aires, Airets, Airette, Airon
Du français aire, « lieu où l´on bat le blé et le seigle », ancien français aire, « lieu, place, en particulier emplacement non cultivé », du roman airal, « aire », latin area, « petite surface plane, fonds de terre, sol, terrain, emplacement pour bâtir, planche, carreau (d´un jardin), marais, espace inculte ».
L´Aire, alpage (Ugine, Val d´Arly, Savoie) ;
Sur l´Aire, lieu-dit (Seytroux, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
Les Aires, hameau, et
Viaduc des Aires, pont du chemin de fer sur le Ruissseau du Moulin (Groisy, Bornes, Haute-Savoie) ;
Les Aires, lieu-dit en montagne (Presles, Royans, Isère) ;
Serre des Aires, colline boisée, 997m (Saint-Sébastien, Trièves, Isère).

Par transfert avec un patronyme Aires :
Les Aires, es Hères en 1819, maison isolée (Monthey, Valais) ;
Chez les Aires, hameau (Thollon-les-Mémises, Chablais, Haute-Savoie).

Diminutifs, ancien français airete, « emplacement non cultivé », avec les suffixes -et, -ette :
Les Airets, lieu-dit, et Ruisseau des Airets (Saint-Jeoire, Faucigny, Haute-Savoie) ;
L´Airette, clairière avec maison isolée (Ardon, district de Conthey, Valais).

Diminutif avec le suffixe -on :
Chalet de l´Airon, alpage, nom monté au Col de l´Airon, 1826m (Arâches-la-Frasse, Faucigny, Haute-Savoie).

Probablement du français aire, « nid des oiseaux de proie » :
Rocher des Aires, lieu-dit en forêt (Veyrier-du-Lac, Bornes, Haute-Savoie).

Voir aussi Erellaz, Girettes, Ire, Lérettaz, Lirec.


Aïre
Dérivé du latin aeria, « élevée ».
Aïre, village dominant le Rhône, Aeyria en 1317 (Vernier, Genève) ;
Aïre et Chaux d´Aïre, pâturages (Conthey, Valais).

Aire-la-Ville
Village et commune du canton de Genève, Aeria Villa en 1429, latin aeria, « élevée », Haire-la-Ville en 1666.

Airmont
Rue d´Airmont, commune de Porrentruy (Jura), sans doute une cacographieHermont, lieu-dit voisin.

Aisne
Ancien nom du village de Vésines, Villam Eniscum et Osam majorem en 946, Eniscus et Enescus vers 950, villam Aniscum en 1017-1025, Aisina en 1293, Ennes en 1427, Enes en 1463, Veysine en 1679, Aine en 1734, Aynes ou Vesine en 1790, Aisne et Vesine en l´an X.

Aiton
Commune et village de Basse-Maurienne (Aiguebelle, arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne, Savoie), In Etone en 739, Ecclesia de Ethone vers 1019, Hetone en 1184, Etone en 1242, Apud Aythonem en 1220, Eythone en 1269, Aython en 1696, de l´anthroponyme germanique Etho, Eto, probablement une variante de Othon, Otto [Gros], voir Ottonet.

Aitres
Variante de Etre, « abri de bergers », ancien français aistre.
Aitres, lieu-dit avec ruines (Vionnaz, district de Monthey, Valais) ;
Le Plan des Aitres, lieu-dit avec ruine (Saint-Jean-d´Aulps, vallée de la Dranse, Haute-Savoie).

Aivettaz
L´Aivettaz, lieu-dit en montagne de la commune de Sainte-Foy-Tarentaise (Tarentaise, Savoie), variante patoise de l´Evette.

Aix, Aix-les-Bains
Emplacement de sources, le plus souvent thermales, voir eau.
Les Aix, hameau (Vailly, Chablais, Haute-Savoie) ;
Aix-les-Bains, Aquis villam en 1011, ad Aquis en 1014, in oppido Aquis en 1184, Aiç en 1202, Aquae en 1488, Ais in Sabaudia en 1571, et enfin Aix (les appellations Aquae Allobrogum, Aquae Domitianae, Aquae Gratianae, Aquae Gratianae, Aquae Gratianopolis [Vernier] sont apocryphes et doivent donc être écartées [Gros]), ville fondée par les Allobroges et conquise par les Romains en -23, canton et commune (Arrondissement de Chambéry, Savoie).

Ajoie
Région du canton du Jura (district de Porrentruy), in pago Alsegaugensi en 732, Aygoya vers 1180, Aioia en 1236, Ajoya en 1311, nom allemand Elsgau ou Alsgau, d´un primitif Hall´s Gau, du nom de la rivière l´Allaine, ancien nom allemand Hall, et allemand Gau, « district, région ».

Ajon
Selon Künzi 1997, dérivé de « ajonc », sorte de genêt épineux (Ulex europaeus), du bas latin adjotum, adjoudum, « terre couverte d´ajoncs ». Toutefois, il pourrait aussi s´agir d´un dérivé du patois adje, « haie vive », voir Age.
Ajon, alpage (Villard, Vallée Verte, Haute-Savoie).

Alagnier, Alagniers, Alaignier, Alanier, Alaniers,
Allagnier, Allogneraie, Allognis, Aulagnier
Du français régional alognier, allognier, aulagnier, « noisetier ».
Les Allognis, es Allognyers en 1592, Alognys en 1906, maisons isolées (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Avec le suffixe collectif se rapportant à la flore -aie :
L´Allogneraie, lieu-dit (Villargondran, Maurienne, Savoie).

Mot régional de l´Ain alagnier, « noisetier » [Pégorier] :
L´Alagnier, lieu-dit (Champdor, Haut-Bugey, Ain) ;
Les Alagniers, maison isolée (Saint-Germain-sur-Renon, Dombes, Ain) ;
Bief des Alagniers, affluent du Jugnon (Viriat, Bresse, Ain) ;
Bois des Alagniers, petite forêt (Civrieux, Dombes, Ain) ;
Côte des Alagniers, colline allongée (Drom, Revermont, Ain) ;
Le Creux de l´Alaignier, Le Cros de l´Alaignier en 1837, lieu-dit (Champdor, Haut-Bugey, Ain) ;
L´Alanier, peut-être Allaigne en 1911, hameau (Saint-Just, Bresse, Ain) ;
Les Alaniers, Alagnier au XVIIIème siècle (Carte de Cassini), maison isolée (Saint-Germain-sur-Renon, Dombes, Ain) ;
L´Allagnier Est, L´Allagnier Ouest et Côte l´Allagnier, lieux-dits (Pérouges, Dombes, Ain).

Forme méridionale aulagnier, occitan aulanhièr, « noisetier », et patronyme Aulagnier :
L´Aulagnier, lieu-dit en forêt (Pellafol, Beaumont, Isère).

Voir aussi Anailles, Olagnier, Oulaines.


Alamont
Eminence au-dessus de Tanay, commune de Vouvry (District de Monthey, Valais), composé de « à l´amont ».

Albanais, Albenche, Albens
Noms qui pourraient dériver avec un suffixe -inum de l´ethnonyme Albii, tribu celte qui peuplait la région, dont le nom dérive du gaulois albios ; pour Nègre 1990, ils dérivent d´un préceltique *alb-, d´où Albens, avec le suffixe préceltique *-inno, et Albenche, avec le suffixe préceltique *-inca.
Albens, canton, commune et village de Savoie (Arrondissement de Chambéry), sur la rivière Albenche, ancien vicus Albinnum, Albinno fit et Albenno fet sur des monnaies mérovingiennes, Villa Albensi en 1355, Prioratus de Albenco vers 1344, Arbensi castellania en 1451 ;
Albanais, Albinnenses avant le XIème siècle, in pago Albanense en 1016-1018, In valle Albanensi en 1019, in pago Albonensi en 1022, in pago Albanense vers 1032, nom latinisé in Arbanesio en 1305, in Albanesio en 1319, plus tard Albaneis et Albanois, région dont Albens et Rumilly sont les bourgs principaux (Haute-Savoie et Savoie) ;
L´Albenche, cours d´eau affluent de la Deisse, nom dérivé d´Albens avec le suffixe -enche.

Albanel, Albanières, Albans
Patronyme Alban, latin Albanus, « d´Albe ».
Croix des Albans, croix sur un sommet, 1072m (Méaudre, Vercors, Isère).

Avec le suffixe diminutif -el :
Le Clot Albanel, ruines d´alpage (Valloire, Maurienne, Savoie).

Avec le suffixe de propriété -ière :
Les Albanières, ruines, Les Albannières, hameau en 1911 (Béréziat, Bresse, Ain).


Albanne, Albannette
Albanne ou Albane, localité de la commune de Montricher-Albanne, (Arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne, Savoie), Cabannaria de Albana au XIème siècle, In Albanna en 1184, Albana en 1457, du nom de domaine [cabannaria de] Albana, avec le cognomen Albanus, « d´Albe, albain, d´Albanie » [Gros].

Diminutif avec le suffixe -ette : Albannette ou Albanette, Albaneta au XIème siècle, hameau (Montricher-Albanne, Maurienne, Savoie).


Albanne, Albarine, Arbagny, Arbanet, Arbogne,
Arbon, Arbona, Arbonne, Aubonne
Hydronymes : « rivière ou source blanche, écumeuse », ancien français aube, « blanc, blanche », du latin alba, « blanche », ou « l´eau divine », du gaulois albios, et suffixe issu du gaulois -anne, -onne, « cours d´eau, source ». Il existe aussi un mot gaulois *abona, « rivière », dérivé d´une racine indo-européenne *ab- qui désigne les eaux dans le sens religieux d´élément actif [Delamarre].
Albanne, Aqua que vocatur Albana en 1232, super ripperia Albane en 1418, Arbanne en 1555, petite rivière, affluent de la Leysse à Chambéry (Savoie) ;
Albarine, cours d´eau affluent de l´Ain, Aqua que dicitur Albarona en 1096, Fluvius que dicitur Albalona en 1236, Arbarona en 1293, Ripperia Albarone en 1344, Albarine en 1650 (Bugey, Ain).

Dérivés par rhotacisme :
Arbagny, Albaneir en 1441 (Treyvaux, district de la Sarine, Fribourg) ;
L´Arbanet, lieu-dit (Farvagny, district de la Sarine, Fribourg) ;
L´Arbogne, Arbonnia en 1320, Arbognez et Arbognyez en 1399, aussi Erbogne en 1906, cours d´eau affluent de la Broye (District de la Broye, Fribourg, et district de Payerne, Vaud) ;
Les Arbognes et Moulin des Arbognes, hameaux sur l´Arbogne (Montagny, district de la Broye, Fribourg) ;
Torrent d´Arbon, affluent de la Bialle (Domancy, Combloux et Demi-Quartier), et Pont d´Arbon, hameau (Demi-Quartier, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
L´Arbona, lieu-dit (Ugine, Val d´Arly, Savoie) ;
Arbonne, Torrens d´Arbena en 1633, affluent de l´Isère, alimenté par le Nant Blanc et d´autres ruisseaux provenant de terrains gypseux (Tarentaise, Savoie).

Dérivé par vocalisation :
Aubonne, hameau (Douvaine, Bas-Chablais, Haute-Savoie).

Voir aussi Aubonne.


Albaron
L´Albaron, sommet des Alpes Grées, 3637m (Bessans, Haute-Maurienne, Savoie), peut-être dérivé du latin albus, « blanc », ou Pointe d´Arbaron selon Gros, qui le rapporte à un patronyme Albaron, cf. Albarun attesté au XIème siècle ; et Selle de l´Albaron, épaulement près de l´Albaron, 3474m (Bessans, Haute-Maurienne, Savoie).

Albenc, Arbent
Noms issus d´un terme franco-provençal équivalent de l´occitan albenc, « incandescent », dans le sens de « [sol] blanc, blanchâtre ».
L´Albenc, Albenc et Albanc au XIVème siècle, Alben, Albenum et Albencium sans date, commune et village du Sud du Grésivaudan (Vinay, arrondissement de Grenoble, Isère) ;
Arbent, de Albenco en 1158, Albeins et Albenc vers 1250, de Arbenco en 1325, Apud Erbencum en 1388 Albens au XVème siècle, commune et village du Haut-Bugey (Oyonnax, arrondissement de Nantua, Ain).

Albert, Albertans, Alberts
Prénom et patronyme Albert, variante de Aubert.
Etang du Grand Albert, étang en forêt (Arzay, Bièvre, Isère) ;
Les Alberts, Albers et Alberz au XIIIème siècle, Alberti au XIVème siècle, hameau, et Torrent des Alberts, sous-affluent de la Romanche (Le Bourg-d´Oisans, Oisans, Isère).

Forme adjective dérivée avec le suffixe -an : Les Albertans, hameau du vallon de Montriond (Chablais, Haute-Savoie).


Albertville
Ville, sous-préfecture, canton et commune de Savoie, localité créée par le roi de Sardaigne Charles-Albert en décembre 1835, par la réunion des deux bourgades de Conflans et de L´Hôpital. Albertville se trouve à proximité de la localité romaine nommée Ad Publicanos sur la Table de Peutinger, portorium (poste de péage) où les douaniers, au IIème siècle, percevaient le quarantième des Gaules, taxe de 2, 5% de la valeur des marchandises importées. Les publicani, ou publicains (fermiers d´un impôt public), étaient chargés d´apprécier la valeur des marchandises imposables et disposaient à cette fin du droit de les déballer, dénombrer, et peser.

Albeuve, Albuives
Toponyme signifiant « l´eau blanche » ou « les eaux blanches », du latin albus, blanc, ou « l´eau divine », du gaulois albios, et suffixe -euve, -uive, « eau ».
Albeuve, Alba aqua « eau blanche » en 1019, Albewi et Erbiwi en 1171, Albewy en 1221, Albavi en 1228, Albegue en 1620, nom allemand Weissbach, village, ancienne commune (Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
L´Albeuve, cours d´eau affluent de la Broye, Arbewi en 1320, Alba aqua, Albewes et Arbewez en 1451 [Aebischer] (District de la Gruyère, Fribourg), et Bois d´Albeuve, le long de ce cours d´eau (Gruyères, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Prés d´Albeuve, habitat dispersé (Albeuve, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Albuives, alpage (Neirivue, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg).

Albiez, Albiez-le-Jeune, Albiez-le-Vieux, Albiez-Montrond, Alby-sur-Chéran
Du nom de domaine gallo-romain Albiacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Albius [Gros], dérivé de albus, « blanc, pâle, blême ». Albiez, Colonica in Albiadis en 739, forme fautive, de Arbiaco (sans date), villa que vocatur Albiacum et de Albiaco en 1244, Arbié, forme patoise, en 1557, localité séparée en deux paroisses dès 1040, Ecclesias de duobus Albiacis en 1184, Proebendarii duorum Albiacorum, scilicet Juvenis et Veteris en 1458 ; Albiez-le-Vieux, In Albieys vetulum en 1040, de Albiaco veteri en 1303, Arbié le Vieux en 1557, ancienne commune, réunie à Montrond en 1972 pour former la commune de la Maurienne d´Albiez-Montrond (Arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne, Savoie) ;
Albiez-le-Jeune, Albieys juvenculum en 1040, in Albiaco Juveni en 1270, aussi in Arbiaco Juveni, commune et village (Arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne, Savoie) ;
Alby-sur-Chéran, Albiacum en 1275, Albiez en 1344, et aussi Arbiacum, Albie, Arbiez [Régeste Genevois] et Alby jusqu´en 1961, canton, commune et village de l´Albanais (Arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie).

Albigny, Arbignieu, Arbignieux, Arbigny
Du nom de domaine gallo-roman Albiniacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Albinius, issu du cognomen Albinus [Longnon].
Albigny, in Albiniacum en 1015, de Albinneu en 1134, Albiniaci en 1251, Arbigniaco en 1523, hameau (Saint-Pierre-d´Albigny, Combe de Savoie, Savoie) ;
Albigny, quartier, ancien hameau (Annecy-le-Vieux, Haute-Savoie).

Dérivés par rhotacisme :
Arbignieu, Albiniacus en 1328, Albigniacus en 1444, commune et village du Bugey (Arrondissement de Belley, Ain) ;
Arbignieux, village (Relevant, Dombes, Ain) ;
Arbigny, Villa Albiniacus en 969, Albinies en 1250, Albignis en 1325, Arbigniacus en 1359, commune et village de la Bresse (Pont-de-Vaux, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain).


Albinen
Commune et village valaisans du district de Loèche, Albignun en 1224, aussi Albinnon, et Arbignon en 1339, forme alémanisée au XVème siècle, nom français Arbignon.

Aleins, Alinges, Allinges
Noms d´origine burgonde qui selon Perrenot dériveraient d´un primitif *Alingum, « chez les Alingi », dérivé du nom propre Alo, hypocoristique de plusieurs nom burgondes comme Alethius, Alaricus, Alamar, du burgonde *alls, germanique *alla, « tout, tout à fait ». On peut voir aussi dans ce toponyme un dérivé du prénom latin Alanus, de l´ethnonyme Alain, nom d´un peuple venu d´Asie qui envahit la Gaule au début du Vème siècle.
Aleins, Alens en 1324, hameau (Saint-Trivier-sur-Moignans, Dombes, Ain) ;
Alinges, commune, village et châteaux du Bas-Chablais, auparavant Les Allinges, (Thonon, arrondissement de Thonon-les-Bains, Haute-Savoie), in Alingo en 979-1046, Alingis en 1138, decanatus Allinges en 1196, Alingis en 1210, Cura de Alingio vers 1344 ;
Les Allinges, fortalicium de Alingiis au XIVème siècle, maison forte (Saint-Quentin-Fallavier, La Tour-du-Pin, Isère) ;
Château d´Allinges, dont il reste une muraille de pierre (Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais).

Probablement par transfert :
Les Alinges, lieu-dit en forêt (Le Petit-Bornand-les-Glières, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Chemin des Allinges (Chêne-Bourg, Genève).


Alemans, Allaman, Allamanaz, Allamands, Allamans,
Allemagne, Allemagnes, Alleman, Allemande, Allemands,
Allemane, Allement, Allemogne
D´un patronyme ou d´un sobriquet Allaman, Allamand, du nom de la tribu germanique des Alamans ou Alémans, dont le nom vient du germanique *alamann, « tous les hommes », germanique *alla, « tout » et mana, manna, « homme », latinisé en Alamani, Alamanni, ou de la nationalité allemand. Pour Allaman, on a aussi proposé une dérivation du latin ad Lemanum, « près du Léman » ; toutefois cette origine aurait plutôt donné **Alleman.

D´un primitif Alaman :
Les Alemans, mansus Alamani au XIIIème siècle, Foyaciae Alamandorum au XIVème siècle, Les Allemands en 1921, hameau (Saint-Honoré, Matheysine, Isère) ;
Allaman, Al[l]amant en 1234, Cura de Alamant vers 1344, commune et village (District de Rolle, Vaud) ;
Allaman, hameau (Lugrin, Chablais, Haute-Savoie) ;
Les Allamans, attesté en 1238, Les Allamands en 1906, hameau (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Les Allamands, lieu-dit en forêt (Saint-Légier-La-Chiésaz, district de Vevey, Vaud) ;
Les Allamands, Les Allamans en 1856, maisons isolées en clairière (Aiguebelette-le-Lac, Avant-Pays savoyard, Savoie) ;
Les Allamands, ruines, et Ruisseau des Allamands, (Saint-Martin-de-Belleville, Tarentaise, Savoie) ;
La Tour Alleman, ruines (Notre-Dame-de-Commiers, Pays grenoblois, Isère) ;
Allemand, maisons isolées (Rumilly, Albanais, Haute-Savoie) ;
Bois Allemand, lieu-dit en forêt (Villard-Bonnot, Grésivaudan, Isère) ;
Le Camp Allemand, vestiges d´un camp militaire allemand de la Deuxième Guerre Mondiale (Marsonnas, Bresse, Ain) ;
Roche Allemande, falaise (Bessans, Haute-Maurienne, Savoie) ;
Les Allemands, hameau (Peyzieux-sur-Saône, Dombes, Ain) ;
Bois aux Allemands, forêt (Assens, district d´Echallens, Vaud) ;
Bois des Allemands, forêt (Notre-Dame-du-Pré, Tarentaise, Savoie) ;
Crêt des Allemands, petit sommet, 1163m (Saint-Sulpice, district du Val-de-Travers, Neuchâtel) ;
Table des Allemands, lieu-dit en forêt (Fully, district de Martigny, Valais) ;
Pont des Allemands, sur le Ruisseau de Saint-Bruno (Saint-Pierre-de-Chartreuse, Chartreuse, Isère) ;
Tombeau des Allemands, lieu-dit (Saint-Gingolph, district de Monthey, Valais) ;
Allement, De Alamenco en 1299-1369, Aleman en 1650, Allement sur la Carte de Cassini, Allamant en 1835, hameau (Poncin, Haut-Bugey, Ain) ;
L´Allemane, Allamanna au XIVème siècle, maisons isolées (Montseveroux, Bièvre, Isère).

D´un patronyme attesté :
Allamanaz, hameau (Allein, vallée d´Aoste).

D´un primitif Alamannia :
L´Allemagne, maisons isolées (Le Lieu, district de la Vallée, Vaud) ;
L´Allemagne, maison isolée (Saint-Sulpice, Bresse, Ain) ;
Les Teppes d´Allemagne, maisons isolées (Saint-Etienne-sur-Reyssouze, Bresse, Ain) ;
Les Allemagnes, maisons isolées (Le Lieu, district de la Vallée, Vaud) ;
Les Allemagnes, maisons isolées (Peyzieu-sur-Saône, Dombes, Ain) ;
L´Allemogne, Alamonia au XIème siècle, Allamognia en 1373, Alamognia et Alamogny en 1397, Allemoigne en 1670, Alamogne en 1730, le nom actuel apparaît en 1744, hameau, c´est aussi le nom d´un cours d´eau affluent de l´Allondon (Thoiry, Pays de Gex, Ain).

Nom donné par les populations locales aux Walsers établis en Haute-Savoie au Moyen Age :
Les Allamands, ou Les Allamans, Les Allemans, anciennement Allemani [Régeste Genevois], hameau (Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie).

Voir aussi Magne.


Aléras, Aléri, Alery, Aléry
De l´anthroponyme germanique Alaric, « le roi par excellence », ou « le roi [qui commande] tout », du germanique *alla, « tout, tout à fait », et *rîka, rîkia, « puissant, celui qui règne ».
Les Aléras, Les Allérats en 1935, hameau (Domessin, vallée du Guier, Savoie) ;
Aléri, lieu-dit en forêt (Cugy, district de la Broye, Fribourg) ;
Combe Alery, lieu-dit (Courtételle, district de Delémont, Jura) ;
Aléry, quartier (Cran-Gevrier, Annecy, Haute-Savoie).

Voir aussi Courtelary.


Alêtre, Arête, Areteau, Arêtes, Aritte
Terme générique arête, désignant une crête de montagne étroite, et dans le Jura une colline allongée. Du latin dialectal *aresta, latin arista, « barbe d´épi » puis « arête de poisson ».
Pointe de la Grande Arête, 3355m (Arolla, Evolène, district d´Hérens, Valais, et Bionaz, vallée d´Aoste) ;
Sur l´Arête, lieu-dit (Champéry, district de Monthey, Valais) ;
L´Areteau, peut-être un diminutif, croupe boisée de 400m de haut (Rochefort, district de Boudry, Neuchâtel) ;
Les Arêtes, croupe partiellement boisée avec maisons isolées (La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel).

Probablement de même origine :
Pointe de l´Aritte, sommet rocheux, 1626m (Novel et Thollon-les-Mémises, Chablais, Haute-Savoie).

Forme jurassienne alêtre [Prongué] :
Sous l´Alêtre, forêt (Fregiécourt, district de Porrentruy, Jura).


Aleveys, Allevaux, Allévays, Allève, Allèves,
Alleveys
Du nom vernaculaire (Dauphiné et Savoie) de l´arolle ou pin cembrot : alever, alevier, alvier, alevet, allevet, alevoz, etc. selon Gros.
Allèves, Alleves en 1318, Cura de Alleves vers 1344, de Allevis en 1356, Alevoz en 1696, commune et village de l´Albanais (Alby-sur-Chéran, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie).

Pour Bridel, les mots patois romands alvi, allevi, allevai, allevei désignent « des repousses du hêtre coupé qui croissent autour du pied », bou allevai, « bois taillis », du latin allevatus, « levé, élevé » :
Aleveys, Alleveys en 1906, forêt (La Sarraz, district de Cossonay, Vaud) ;
Les Allevaux, maisons isolées (Villeret, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Les Allévays, clairière, colonie de vacances (Saint-Cergue, district de Nyon, Vaud) ;
Allève, maison isolée en clairière (Chamoson, district de Conthey, Valais) ;
Allèves, lieu-dit (Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais), et Forêt d´Allèves et Torrent d´Allèves, affluent de la Dranse d´Entremont (Liddes, district d´Entremont, Valais) ;
Allèves, alpage, Combe d´Allèves, lieu-dit, nom monté à la Pointe d´Allèves, 3046m, et à la Fenêtre d´Allèves, entre les communes de Nendaz, district de Conthey et d´Hérémence, district d´Hérens (Valais) ;
Les Alleveys, lieu-dit (Arzier, district de Nyon, Vaud).


Alex
Commune et village des Bornes (Annecy-le-Vieux, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie), château, ecclesiam de Alaia en 1143, Alaya en 1145, 1274 et 1344, Alay en 1271, puis Alaxis, peut-être aussi Alia [Régeste Genevois], pourrait être une ancienne [villa] Alaia, avec l´ethnonyme Alaius, nom d´une tribu qui est mentionnée au Vème siècle.

Peut-être de même origine :
Alex, Alex en 1394, hameau (Groissiat, Haut-Bugey, Ain).


Alexandres, Alexandrin
Patronyme Alexandre, du grec Alexandros, de alexein, « résister », et andros, « homme ».
Les Alexandres, hameau (Saint-Marcel-Bel-Accueil, Les Balmes Dauphinoises, Isère).

Diminutif avec le suffixe -in :
Alexandrin, Alexandry en 1911, maisons isolées (Lapeyrouse, Dombes, Ain).


Alézets
Les Alézets, hameau de la commune de Sulignat (Dombes, Ain), Allezets sur la Carte de Cassini, Alezets en 1841, Les Alaizets en 1847, d´un patronyme Alezet, Allezet.

Alfermée
Village bernois de la commune de Tüscherz-Alfermée, district de Nidau, Chloz de Alpherme en 1274, Alphermme en 1276, Villa Alframe en 1325, avec un anthroponyme germanique *Alfram.

Algaby
Hameau de la commune de Simplon-Village (District de Brigue, Valais), nom allemand Gabi, nom italien Gabio, d´un primitif *al Gabbio, voir Gaby.

Algérie
L´Algérie, lieu-dit de la commune de Delémont (Jura), par allusion au pays du même nom. « Dans les années 1840-1841, écoeuré par la politique de Berne, le patriote jurassien Xavier Stockmar envisagea de créer une colonie de 3000 Jurassiens en Algérie » [Prongué].

Alisiers, Allier, Allière, Allières, Alliex,
Alloches, Allocières, Allys, Arsaleys, Assarlay
Alisier, arbre de la famille des Rosacées, sous-famille des Malacées (Sorbus sp.). Du francique alisa, « aulne », germanique *aliza, aluza, gaulois *alika, même sens.
Les Alisiers, lieu-dit en forêt (Porrentruy, Jura).

Nom vernaculaire allier, « alisier blanc » ou « sorbier des Alpes » (Sorbus aria Crantz), patois alie, variante de alise, ancien français alier, allier, alyer, « alisier, bois d´alisier » :
L´Allier, alpage (Manigod, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
L´Allier, lieu-dit en forêt (Susville, Matheysine, Isère) ;
Plan de l´Allier, alpage (Lignerolle, district d´Orbe, Vaud) ;
Roche d´Allier, falaiset (Optevoz, L´Isle-Crémieu, Isère).

Noms collectifs, endroit où croissent des alisiers :

Avec le suffixe collectif -ère :
En Allière, alpage, La Joux d´Allière, et Le Gîte d´Allières, alpage (Hauteville, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Allières et Combe d´Allières, alpages (Montbovon, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Allières, lieu-dit (Eaux-Vives, Genève) ;
Les Allières, lieu-dit en forêt (Machilly, la Côte en Chablais, Haute-Savoie) ;
Les Allières, maison isolée, et Baume des Allières, grotte (Lans-en-Vercors, Vercors, Isère).

Avec les suffixes collectifs -ex, -y :
Les Alliex, lieu-dit (Aubonne, Vaud) ;
Les Allys, hameau (Neyruz, district de la Sarine, Fribourg).

Nom vernaculaire allouchier, synonyme d´allier :
Les Alloches, lieu-dit (Gollion, district de Cossonay, Vaud) ;
Allocières, lieu-dit (Hauterive, district de la Sarine, Fribourg).

Noms vernaculaires arsaley, arseleys, qui désignent aussi un alisier :
Les Arsaleys, clairière (Evionnaz, district de Saint-Maurice, Valais).

Avec métathèse :
Assarlay, maisons isolées en clairière (Bovernier, district de Martigny, Valais).

Voir aussi Lallier.


Allaine, Alle
L´Allaine, cours d´eau affluent de l´Allan, nommée Allain en 1534, Alin en 1774, étymologiquement « petite rivière », racine préceltique *al- liée à la présence d´eau [Nègre 1990] (District de Porrentruy, Jura) ;
Alle, Alla en 1136, Halla en 1221, nom allemand Hall, commune et village dont le nom vient de l´Allaine qui le traverse (District de Porrentruy, Jura). Pour Jaccard, le nom Halle est partout lié à la présence de sel, et il y avait dans la région des sources salines exploitées au Moyn-Age ;
Montagne d´Alle, forêt déclive (Courgenay, district de Porrentruy, Jura).

Allard, Allards, Allas
D´un nom d´homme Alardus.
Les Allards, Alardi au XIIIème siècle, maison isolée (Laffrey, Matheysine, Isère) ;
Les Allas, Alardi villa au XIVème siècle, hameau (Vizille, arrondissement de Grenoble, Isère).

Patronyme Allard, de même origine :
Allard, hameau (Megève, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
Grange Allard, hameau (Allinges, Bas-Chablais, Haute-Savoie).


Allaux, Alleux, Allodières, Alloix, Allou,
Allouage, Allouaire, Alloup, Alloux, Alluaz,
Allues, Alluets, Alluires, Alluoir, Alou,
Aloué
Voir alleu.
Aux Allaux, lieu-dit (Denezy, district de Moudon, Vaud) ;
Les Alleux, lieu-dit (Orsières, district d´Entremont, Valais) ;
Les Alloix, lieu-dit (Saint-Quentin-Fallavier, La Tour-du-Pin, Isère) ;
Ruisseau d´Alloix, rivus Aloy au XIIIème siècle, Aloya et Alveys au XIVème siècle, affluent de l´Isère, et Csscade d´Alloix, sur ce cours d´eau (Sainte-Marie-d´Alloix, Grésivaudan, Isère) ;
Bois de l´Allou, anciennement Bois de la Lour, forêt (Vallamand, district d´Avenches, Vaud) ;
Alloup, hameau, nom monté à la Tête d´Alloup, 991m (Mont-Saxonnex, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Alloux, lieu-dit (Froideville, district d´Echallens, Vaud) ;
Bois des Alloux, de Allodiis en 1142, nom disparu (Penthéréaz, district d´Echallens, Vaud) ;
Grand Alou et Petit Alou, alpages (Nendaz, district de Conthey, Valais) ;
Aloué, hameau en clairière (Nendaz, district de Conthey, Valais) ;
Allues, lieu-dit (Laconnex, Genève) ;
Les Allues, Vallis de Allodiis en 1186, Apud Allodia en 1260, Ecclesia de Allodüs au XIVème siècle, Paricchia Allodiorum en 1399, commune et village de la Tarentaise (Bozel, arrondissement d´Albertville, Savoie), Bois des Allues, lieu-dit en forêt, et Doron des Allues, cours d´eau affluent du Doron de Bozel, dans la même commune ;
Allues-Dessous, Apud Allodia inferiora en 1520, et Allues-Dessus, hameaux (Saint-Pierre-d´Albigny, Combe de Savoie, Savoie).

Diminutif avec le suffixe -et :
Aux Alluets, lieu-dit (Izieu, Bugey, Ain) ;
Les Alluets, lieu-dit (Loyettes, Bugey, Ain).

Peut-être de même origine :
Allouaire, Alovaria au XVème siècle, Arouveyre au XVIIIème siècle, Alloueyre en 1921, hameau (Saint-Baudille-et-Pipet, Trièves, Isère) ;
Les Alluires, Mansus de les Alueres en 1248, lieu-dit (Saint-Nizier-le-Désert, Dombes, Ain) ;
L´Alluoir, lieu-dit (Provence, district de Grandson, Vaud).

Mot régional alluaz, « petit alleu » [Pégorier] :
Les Alluaz, hameau (Bonne, Annemasse, Haute-Savoie).

Avec le suffixe collectif -ière :
Les Allodières, ferme isolée (Saint-Nizier-le-Désert, Dombes, Ain).

Dérivé de allouer avec le suffixe d´action -age :
L´Allouage, maison isolée, et Luis de l´Allouage, pâturage déclive (Val Ferret, Orsières, district d´Entremont, Valais).

Voir aussi Heu.


Alleau
L´Alleau, hameau de la commune de Venosc (Oisans, Isère), Dela-l´Eau en 1921, devenu L´Alleau par mécoupure.

Allée
Français allée, « passage, voie », du verbe aller.
L´Allée, hameau (Alex, Bornes, Haute-Savoie) ;
L´Allée, hameau (Groisy, Bornes, Haute-Savoie) ;
L´Allée, hameau, et Route de l´Allée, tendant de Perres à l´Allée (Perrex, Bresse, Ain) ;
L´Allée, hameaux (Romans, Dombes, Ain), et L´Allée de Romans, hameau voisin (Condeissiat, Dombes, Ain) ;
L´Allée des Mûriers, lieu-dit (Satolas-et-Bonce, La Tour-du-Pin, Isère) ;
Bois de l´Allée, forêt près du château (Clermont, Semine, Haute-Savoie).

Allée
Probablement une remotivation de La , « la paroi rocheuse ».
L´Allée, lieu-dit en montagne (Saint-Martin-de-Belleville, Tarentaise, Savoie) ;
Plan de l´Allée, alpage (Bozel, Tarentaise, Savoie) ;
Vers l´Allée, lieu-dit en forêt, ruines, et Rocher de l´Allée, falaise (Planay, Vanoise, Savoie).

Allègrerie
L´Allègrerie, hameau de la commune de Vinay (Sud du Grésivaudan, Isère), locus de Monte Alegro au XIVème siècle, Allegraria et mansus de Alegreria au XVème siècle, du nom d´homme Alegrus.

Allein
Commune et village de la vallée d´Aoste, d´un nom de domaine [fundus] Allianus dérivé avec le suffixe -anus du gentilice Allius. La dérivation populaire qui fait venir Allein du latin ad lignum, « au bois », est fantaisiste.

Allemond
Commune et village de l´Oisans (Le Bourg-d´Oisans, arrondissement de Grenoble, Isère), Alemo au XIème siècle, Alamuni au XIIème siècle, Alamone et Allemo au XIIIème siècle, Allemonum au XIVème siècle, d´un anthroponyme germanique *Alemunus [Nègre 1990].

Allens, Arlens
Noms d´origine burgonde qui dériveraient selon Perrenot d´un primitif *Arilingos, « chez les Arilingi », dérivé du nom propre Arila, « petit aigle », ou *Arlingos, « chez les Arlingi », dérivé du nom propre Arlingus, radical arl-, en rapport d´apophonie avec erl-, homme.
Allens, villa Arlens en 937 (document probablement apocryphe), Aslens en 1163, Arlens en 1235, Alens en 1358, hameau (Cossonay, Vaud) ;
Arlens, Arlengus in comitatu Waldense en 1002, Aslens en 1162, Allens en 1251, arlens au XIIIème siècle, hameau (Rue, district de la Glâne, Fribourg).

Allevard
Canton, commune et village de Belledonne (Arrondissement de Grenoble, Isère), Aravardus au VIIIème siècle, Alavardus au XIème siècle, Alavargus, Alavarth et Alavarsens au XIIème siècle, aussi Allevard-les-Bains, d´un anthroponyme germanique Adalwardus ;
Le Collet d´Allevard, hameau, station de sport dans la même commune ;
Massif d´Allevard, massif montagneux dans la même commune.

Allex
Mécoupure de La Lex.
L´Allex, maison isolée (Albeuve, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
L´Allex, Lalex en 1618, hameau (Bex, district d´Aigle, Vaud).

Alleyriat
L´Alleyriat, hameau de la commune de Servas (Bresse, Ain), De Aleriaco en 1467, Laleyrias en 1554, La Leyriaz en 1670, Lalleriat sur la Carte de Cassini, Lalleyriat en 1847, nom de même origine que Lalleyriat.

Allibert, Arriberts
Variantes du patronyme Alibert, germanique *alla, « tout, tout à fait », et *berhta, « brillant, célèbre ».
Grange Allibert, maison isolée en clairière (Treffort, Trièves, Isère) ;
Les Arriberts, Les Aliberts au XVIIIème siècle (Villard-de-Lans, Vercors, Isère) ;
Les Arriberts, Les Ariberts en 1921, hameau (Saint-Hilaire-du-Rosier, Chambaran, Isère).

Allières
Allières-sur-Claix, hameau de la commune de Claix (Pays grenoblois, Isère), Alieres et Alieriis au XIVème siècle, et Château d´Allières, château et hameau de la commune de Varces-Allières-et-Risset (Pays grenoblois, Isère), castrum Aleriis et castrum Alleriis au XVème siècle, probablement par féminisation d´un patronyme Allier issu du nom propre latin Hilarius.

Alliés
Pâturage des Alliés, lieu-dit de la commune des Verrières (District du Val-de-Travers, Neuchâtel), qui jouxte la frontière française. Ce pourrait être une remotivation de Allier.

Allobrogia
Pointe Allobrogia, 3172m (Val Ferret, Orsières, district d´Entremont, Valais, et vallée d´Aoste), nom probablement récent, de l´ethnonyme allobroge, nom d´un peuple gaulois signifiant « [peuple venu] d´autres pays », du gaulois allo, « autre », et brog(i)-, « territoire, région, frontière », issu du celtique *mrog, voir Morge.

Allondaz
Commune et village de la Combe de Savoie (Arrondissement d´Albertville, Savoie), Alundia en 1216, Alunda en 1256, Ecclesia de Alumpda au XIVème siècle, Prioratus de Allonda en 1603, Alondaz en 1935, pourrait venir de l´anthroponyme germanique *Adalhund [Gros], ancien haut allemand adal, germanique aþala, « [noble] lignée », et ancien haut allemand hunt, hund, germanique *hunda, « chien ».

Allondon
L´Allondon, cours d´eau du Pays de Gex (Ain), affluent du Rhône dans le canton de Genève, Alonda en 1292, Aronda en 1305, Allondonz en 1321, Alondon en 1358, Aqua de Alandons en 1397, La London au XVIIIème siècle (Carte de Cassini), aussi Allandon sur la Carte IGN, nom d´origine inconnue.

Allonge, Allongets
Probablement du français allongé, en raison de la forme du terrain [Künzi 1997].
Nant de l´Allonge, cours d´eau affluent de l´Arrondine (La Giettaz, Val d´Arly, Savoie).

Diminutif avec le suffixe -et :
Les Allongets, forêt (Juvigny, Annemasse, Haute-Savoie).


Allonziat, Allonzier
Noms de domaine d´origine gallo-romaine comme *Alonsiacum, dérivés avec le suffixe -acum du gentilice Alonsius.
Allonziat, Alonziacus en 1272, Alonsiac au XVIIIème siècle (Carte de Cassini), hameau (Ozan, Bresse, Ain) ;
Allonzier-la-Caille, Cura de Alonzie vers 1344, nommé Allonzier jusqu´en 1900, commune et village du Genevois ; pour Nègre 1990, ce nom dérive de l´anthroponyme germanique Adalgund avec le suffixe -iacum (Cruseilles, arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie).

Alloves
Les Alloves, hameau de la commune de Saint-Martin-d´Hères (Pays grenoblois, Isère), mansus Alosch au Xème siècle, Alosc au XIIème siècle, nom formé avec le suffixe -oscus.

Allymes
Les Allymes, château et hameau de la commune d´Ambérieu-en-Bugey (Bugey, Ain), Castrum Alemorum en 1334, de Alemis en 1337, versus Alemos en 1385, Burgum Aremorum en 1441, Locus Allemorum en 1529, Le fief des Alymes en 1536, Les Allimes en 1670, Les Allymes en 1843, probablement d´un patronyme Alemus.

Alombre
L´Alombre aux vaches, lieu-dit en forêt de la commune de Courgenay (District de Porrentruy, Jura), est peut-être simplement une agglutination de à l´ombre, où les vaches se mettent à l´ombre.

Alouette, Alouettes
Endroit fréquenté par les alouettes (Alauda arvensis), diminutif de l´ancien français´aloue, « alouette », latin alauda, gaulois *alauda, même sens.
L´Alouette, lieu-dit (Dingy-en-Vuache, Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie) ;
Les Alouettes, lieu-dit (Coeuve, district de Porrentruy, Jura) ;
Les Alouettes, maisons isolées (Châtenay, Dombes, Ain) ;
Les Alouettes, Les Allouettes en 1911, hameau (Saint-André-de-Corcy, Dombes, Ain) ;
Champ des Alouettes, lieu-dit (Granges-Paccot, district de la Sarine, Fribourg).

Alpes Cottiennes
Partie des Alpes franco-italiennes située entre la Maurienne et la vallée de la Suse. Du patronyme Cottius, roi d´un territoire qui s´étendait sur la crête des Alpes de la Haute-Maurienne à la Méditerranée au 1er siècle avant notre ère.

Alpes Grées
Alpes Grées, aussi nommées Alpes Graies, partie des Alpes franco-italiennes située entre le col du Mont Cenis et le col du Petit-Saint-Bernard, qui comprend aussi les Alpes situées au sud de la vallée d´Aoste. En latin Alpes Graie, « Alpes Grecques », à cause d´une légende selon laquelle Hercule aurait été le premier à les franchir, in alpegraia sur la Table de Peutinger. Ancien français greez, gries, latin graius, « grec ».

Alpes Pennines
Partie des Alpes située entre le Valais et la Vallée d´Aoste, aussi appelées Alpes valaisannes, nom latin Alpes Poeninae, in Summo Pennino sur la Table de Peutinger, dont le nom vient d´une divinité celte Poeninus, attestée par Tite-Live, dont le sanctuaire se trouvait au col du Grand Saint-Bernard, nom repris pour Jupiter Poeninus, honoré au même endroit. Tite-Live écarte aussi l´hypothèse selon laquelle ce nom viendrait de Punicus, Poenicus, qui évoquerait le passage d´un Punique, comme Hannibal en -218.

Amancy
Commune et village du Faucigny (La Roche-sur-Foron, arrondissement de Bonneville, Haute-Savoie), Cura de Amancie vers 1344 nom de domaine d´origine gallo-romaine *Amantiacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Amantius.

Amandolier
Avenue de l´Amandolier (Eaux-Vives, Genève), ancien français amandelier, « amandier », peut-être avec l´influence du provençal amandola. Du bas latin amandalarius, « amandier », de amandula, « amande », altération du latin amygdala, grec amugdalê, « amande ».

Voir aussi Mandolire.


Amareins
Hameau de la commune de Francheleins (Saint-Trivier-sur-Moignans, Dombes, Ain), ancienne commune, De Marengiis au XIVème siècle, Marens vers 1250, Amaren en 1350, Amarains vers 1365, nom d´origine burgonde, voir Marens [Perrenot].

Amballan
Plateau d´Amballan, lieu-dit de la commune de Chonas-l´Amballan (Pays viennois, Isère), in villa Ambalent au Xème siècle, Ambalenis au XIème siècle, Ambaland au XVIème siècle, aussi Ambalans, Lambalans, et Amballant au XXème siècle, peut-être du nom d´homme Ambalus.

Ambel, Ambilly
D´après un patronyme gallo-romain *Ambilius.
Ambel, in Ambellis en 739, commune et village du Beaumont (Corps, arrondissement de Grenoble, Isère).

Avec le suffixe -acum :
Ambilly, villa Ambiliaci en 859, Ambiliacum en 1022, et Ambilli sur la Carte de Cassini, commune et agglomération (Annemasse-Nord, arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie) [Künzi 1997].


Ambérieu-en-Bugey, Ambérieux-en-Dombes
Noms de domaines gallo-romains Ambariacum formés avec le suffixe -acum sur un nom d´homme gaulois comme *Ambarrius, dont la forme féminine Ambarria est attestée, et qui pourrait dériver de l´ethnonyme Ambarres, tribu allobroge dont le nom dériverait soit de *Ambi-arari, « ceux qui habitent sur les deux rives de l´Arar », c´est-à-dire de la Saône, avec le gaulois *ambi-, « autour, des deux côtés », soit du gaulois ambe, « rivière », les Ambarres étant alors « les gens de la rivière ».
Ambérieu-en-Bugey, villa Ambariacus vers 853, De Ambayreu en 1240, Ambayreus en 1250, Ambayriacus en 1269, Amberiacus en 1385, Ambereu en 1423, Ambeyrieu en 1563, Ambeiriacus en 1587, Amberieu en 1650, Ambérieux en 1765, Ambérieu en 1844, commune et village, l´ancien nom de la commune étant Saint-Germain-d´Ambérieu (Arrondissement de Belley, Ain) ;
Ambérieux-en-Dombes, Ambariaco en 501, Ambariacum en 885, Amb[a]rei en 934, Amberiacus en 939, Ambariacus en 1020, Ambaireu et Ambayreu en 1226, Ambayriacus en 1299, Ambeyrieu et Anbeirieu en 1380, Ambérieu en Dombes en 1402, Ambérieux en 1790, Ambeyrieux en l´an X, commune et village de la Dombes (Saint-Trivier-sur-Moignans, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain).

Ambin
Ruisseau d´Ambin, La Rivière d´Ambins en 1533, affluent de l´Arc, dans le Vallon d´Ambin, La Montagne d´Ambins en 1533, Lac d´Ambin ou Lac Bleu, nom monté au Glacier d´Ambin, au Col d´Ambin, 2899m, et au Mont d´Ambin, 3378m, probablement d´un anthroponyme germanique latinisé en Ambinus.

Amblagnieu
Hameau de la commune de Porcieu-Amblagnieu (Morestel, L´Isle-Crémieu, Isère), Amblayneu au XIIIème siècle, Amblagneu, Amblaygneu et Amblenniaci au XIVème siècle, Amblagniacum et Amblaniacum au XVème siècle, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine dérivé avec le suffixe -acum du nom d´homme *Amblanius.

Amblards
Patronyme Amblard, de l´anthroponyme germanique Amalhard, germanique *amal,« travail », et *hardu, « dur, fort ».
Les Amblards, lieu-dit (Corbel, Chartreuse, Savoie) ;
Les Amblards, lieu-dit (Prébois, Trièves, Isère).

Ambléon
Commune et village du Bugey (Arrondissement de Belley, Ain), Apud Amblaonem en 1359, Ecclesia de Ambleone vers 1400, Apud Ambleonem en 1492, Ambleon en 1580, probablement avec un patronyme *Ambleonis.

Amblérieu
Amblérieu, hameau de la commune de La Balme-les-Grottes (L´Isle-Crémieu, Isère), Amblariaco au VIIIème siècle, Amblayref, Amblayriaco, Amblayrieu et Ambeyriacum au XIVème siècle, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine Amblariacum, dérivé avec le suffixe -acum du nom d´homme Amblarius.

Ambresalles, Ambrunes, Ambruniers
Lieu où abondent les airelles ou les myrtilles, plantes des terrains acides.

Patois savoyard ambresaille, ambresalle, « airelle-myrtille » :
Les Ambresalles, lieu-dit (Les Gets, Faucigny, Haute-Savoie).

Patois savoyard ambrune, « airelle-myrtille » [Constantin] :
Ambrunes, hameau (Seynod, Annecy, Haute-Savoie) ;
Chemin des Ambrunes (Chamonix, vallée de Chamonix, Haute-Savoie).

Avec le suffixe désignant un arbre fruitier -ier :
Les Ambruniers, lieu-dit (Aillon-le-Jeune, Bauges, Haute-Savoie).

Voir aussi Embrouchis.


Ambroise
Vers Maitre Ambroise, lieu-dit de la commune de Vernayaz (District de Saint-Maurice, Valais), avec un patronyme Ambroise, du grec abrotos, « immortel ».

Ambronay
Village et commune du Bugey (Ambérieu-en-Bugey, arrondissement de Belley, Ain), Ambroniacus en 1193, Ambroniacum en 1225, Ambronais vers 1250, Villa Ambruniaci en 1285 Ambronay vers 1325, Ambrogniacus et Ambrognacus en 1339, Anbronnay vers 1341, De Ambornaco en 1417, Ambrunay en 1465, Ambrognay en 1554, Ambournay en 1563, Ambronay en 1613, Ambournay en Bugey en 1662, Ambournay et Ambronay en 1789, nom de domaine gallo-romain Ambroniacum, formés avec le suffixe -acum sur un gentilice comme Ambronius qui pourrait dériver de l´ethnonyme Ambrons, peuple germanique de la Suisse centrale qui venait du Jutland.

Amburnex
Les Amburnex, Broniacum domum et in chalmibus de Bronai au XIIème siècle, Bronay, Brunay et Bruney au XIIIème siècle, calmas de Ambrunex en 1380, alpage et pâturage de la commune du Chenit, district de la Vallée (Vaud), nom dérivé avec le suffixe -acum d´un patronyme Bronius, peut-être un nom gaulois issu de breuno-, « brun ».

Ambutrix
Commune et village du Bugey (Lagnieu, arrondissement de Belley, Ain), Ambutriacum en 855, Embruti en 1180, De Ambutriaco en 1191, Ambutri en 1212, Ambutris en 1347, Ambutrix en 1385, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine Ambutriacum, dérivé avec le suffixe -acum d´un gentilice comme Amutrius.

Amena, Aminona, Armenaz, Armène, Armina,
Arminaz, Armindzâs
Composés de A, Ar, « alpe, alpage », et d´un qualificatif issu du latin mediana, « du milieu ».
Clot Amena, alpage (Lanslevillard, Haute-Maurienne, Savoie) ;
Armenaz ou Armène, Alpes Almina au XIIème siècle, sommet, 2158m (Bauges, Savoie) ;
Chalet d´Armène, alpage (Notre-Dame-du-Pré, Tarentaise, Savoie) ;
L´Armina, pâturage, et Lac de l´Armina (Saint-Luc, Val d´Anniviers, Valais) ;
Arminaz Damon, Arminaz Dèsot, ruines d´alpage, et Torrent d´Arminaz, affluent de la Doire de Ferret dans la Comba d´Arminaz, écrit Armina sur la Carte IGC, alpage (Val Ferret, vallée d´Aoste) ;
Les Armindzâs, peut-être de même origine, maisons isolées (Verbier, Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Avec le suffixe diminutif -ona :
Aminona, Damenona en 1342, hameau (Mollens, district de Sierre, Valais).


Ameras
Les Ameras, lieu-dit de la commune des Houches (Vallée de Chamonix, Haute-Savoie), très probablement du patois mêra, « mûre », selon [Boyer].

Ameysin, Ameyzieu
Noms de domaines d´origine gallo-romaine dérivés du gentilice Am[m]atius.

D´un nom de domaine *Amatianum, dérivé avec le suffixe -anum [Gros] :
Ameysin, Ameysinum en 1147, Amasins en 1214, de Amaysino en 1270, hameau (Yenne, Avant-Pays savoyard, Savoie).

D´un nom de domaine [fundus] *Ammatiacus, dérivé avec le suffixe -acus :
Ameyzieu, MAEMORIE ETERNE. VALENTINUS ACTOR FUNDI AMMATIACI BONORUM FLAVI STRATONIS sur une inscription romaine, Ecclesia Amaisiaci, Amaisiacus et Ameysiacus en 1198, Amaysiacus en 1312, Amesieux en 1650, Ameysieu en 1670, etc., hameau et ancienne commune (Talissieu, Valromey, Ain).


Amiante
Aiguille d´Amiante, sommet, 3563m (Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais, et Val d´Ollomont, vallée d´Aoste), Col d´Amiante 3292m, entre la commune de Bagnes (District d´Entremont, Valais), et la commune d´Ollomont (Vallée d´Aoste), de amiante, en raison de la présence d´un genre de marbre fibreux blanchâtre, nom monté. Grec amiantos [lithos], « [pierre] pure, incorruptible ».

Amiers
Les Amiers, hameau de la commune du Pontet (Combe de Savoie, Savoie), d´un patronyme germanique *Amicheldis, devenu Amielda, Amieldis [Gros], ou plus probablement du latin Amelius.

Amieux
Les Grands Amieux et Les Petits Amieux, mansus de Amuetis Forani sans date, ville d´Amuet Saphora, ville d´Amuet Logra et Amuez au XIVème siècle, hameaux de la commune du Gua (Grésivaudan, Isère).

Amin
La Chaux d´Amin, maison isolée et Mont d´Amin, lieu-dit des communes de Cernier et de Chézard-Saint-Martin, et Pied du Mont d´Amin, alpage de la commune de Dombresson (District du Val-de-Ruz, Neuchâtel), apud Amens en 1150, nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Amingos, « chez les Amingi », dérivé du nom propre Amo, Hamo, « cuirassé », de l´ancien haut allemand ham[m]a, germanique *ham[m]ô, « protection, cuirasse ».

Amône
L´Amône, hameau du Val Ferret, commune d´Orsières, district d´Entremont (Valais), signifie « l´aumône » et rappelle peut-être un vieil usage consistant à distribuer du sel aux familles indigentes [Guex], et
Reuse de l´Amône, torrent affluent de la Dranse de Ferret, nom monté à l´Aiguille de l´Amône, 3586m, et à la Brêche de l´Amône.

Amont
En haut, vers le haut. Français amont, « partie d´un cours d´eau comprise entre un point donné et la source », ancien français amont, amun, « en haut, par en haut », latin ad montem, même sens.
Champs d´Amont, hameau (Cheyres, district de la Broye, Fribourg) ;
Mont d´Amont, maison isolée (Treyvaux, district de la Sarine, Fribourg) ;
Sommier d´Amont, chalet (Chaîne des Aravis, Haute-Savoie).

Voir aussi Damon.


Amoudon
Selon Gros, dérivé de à Moudon, par agglutination de la préposition, voir Moudon.
Amoudon, Mollar Moudon en 1579, A mollar Moudon en 1609, hameau (Villargondran, Maurienne, Savoie) ;
Amoudon, In Amodono en 1214, Amouzone en 1459, Locus Amouzonis en 1464, Amaudono en 1516, Apud Amodonem et Amodane en 1520, hameau (Villarodin-Bourget, Haute-Maurienne, Savoie).

Amoudru
L´Amoudru, hameau de la commune d´Aiton (Basse-Maurienne, Savoie), avec un patronyme Amoudru, germanique *amal, « travail », et *drud, « force ».

Amour
Peut-être un nom attribué à une terre prodigue, comme due à l´amour de Dieu. Du latin amor, même sens.
L´Amour de Dieu, lieu-dit (Montignez, district de Porrentruy, Jura) ;
La Joux l´Amour, lieu-dit (Pleigne, district de Delémont, Jura) ;
Moulin d´Amour, hameau (Gollion, district de Cossonay, Vaud).

Amphion, Amphion-les-Bains
Amphion-les-Bains, village de la commune de Publier (Chablais, Haute-Savoie), ancienne commune, Ancion et Oncion au XIIIème siècle, Anfion en patois, ou selon Künzi 1997 En Fion, « au bord de l´eau ». Cette interprétation paraît peu vraisemblable au vu des noms de cette localité au Moyen Age. Ce même auteur cite une autre interprétation de Ch. Marteaux in Revue savoisienne, 1897, selon laquelle il se serait agi de la villa d´un gallo-romain Antio, Antius.
Les Moulins d´Amphion, hameau (Lyaud, Bas-Chablais, Haute-Savoie).

Ampoeys
Lieu-dit en forêt (Tanay, Port-Valais, district de Monthey, Valais), d´un patois ampoua, ampoué, « framboisier ».

Anailles
Chemin des Anailles, commune de Corsier (Genève), de l´ancien mot régional anaille, « noisette, noix ».

Ancelles, Ancillons, Anselme, Ansermin, Ansermoz
Patronymes très répandu dérivés du prénom Anselme, germanique Anshelm, « casque de Dieu », du germanique *ansu, « dieu » et *helma, « casque », avec de nombreuse variantes.

Patronyme Anselme :
Chez Anselme, Champ-Anselme en 1935, maisons isolées (Mâcot-la-Plagne, Tarentaise, Savoie) ;
Chez Anselme, hameau (Villette-sur-Ain, Dombes, Ain) ;
Maison Anselme, maisons isolées (Villeneuve-de-Marc, Pays viennois, Isère) ;
Pré Anselme, alpage (Montricher, district de Cossonay, Vaud) ;
Les Anselmes, hameau (Fontcouverte-la-Toussuire, Maurienne, Savoie).

Par féminisation de la variante Ancel, ou directement du patronyme Ancelle :
Les Ancelles, lieu-dit (Aubonne, Vaud).

Patronyme Ancillon, diminutif d´Ancel avec le suffixe diminutif -on :
Les Ancillons, rochers, nom peut-être monté (Ardon et Chamoson, district de Conthey, Valais).

Patronyme Ansermin, dérivé par rhotacisme avec le suffixe -in :
Ansermin et Tsa d´Ansermin, alpages, nom monté à la Dent d´Ansermin, 2657m (Ollomont, vallée d´Aoste).

Patronyme Ansermoz, anciennement Ansermo, dérivé par rhotacisme :
Barmes Ansermoz, lieu-dit (Les Diablerets, Ormont-Dessus, district d´Aigle, Vaud).

Voir aussi Balanselmo.


Anchâtre
L´Anchâtre, lieu-dit déclive de la commune de La Morte (Valbonnais, Isère), nom dérivé de castrum utilisé ici probablement par métaphore, voir Lanchâtre.

Anchettes
Les Anchettes, hameau de la commune de Venthône (District de Sierre, Valais), Anset en 1218, Ansech en 1250, Anschet en 1367, Anset en 1455, nom d´origine inconnue.

Andagne, Andains, Andins
Du français andain, patois andan, ancien français andain, andin, « enjambée », devenu une mesure de largeur, « étendue de pré qu´un faucheur peut faucher à chaque pas qu´il avance », puis « rangée d´herbe fauchée sur toute la longueur du pré », désigne aussi une rangée de déchets, ou même un tas allongé formé par des cailloux empilés au bord des champs, des prés et des chemins au fil des travaux d´épierrement. En montagne ces toponymes peuvent désigner des endroits fauchés plutôt que pâturés. Probablement du latin vulgaire [passus] *ambitanus, de *ambitare, « aller ».
Andagne, Andain au XVIème siècle, La montagne d´Andain en 1647, alpage ruiné et pâturage, et Ruisseau d´Andagne, Le rieu d´Andan (sans date),
Gourde d´Andagne, ravin, nom monté à la Pointe d´Andagne, 3217m et à la Crête d´Andagne, le Glacier d´Andagne a quant à lui disparu (Bessans et Bonneval-sur-Arc, Haute-Maurienne, Savoie) ;
Andains, es Andens en 1696, lieu-dit (Collombey-Muraz, district de Monthey, Valais).
Les Andins et Combe des Andins, alpages (Ayent, district d´Hérens, Valais).

Voir aussi Landins.


Andert
Village de la commune d´Andert-et-Condon (Bugey, Ain), in Anderno, corrigé in Anderto en 861, Homines d´Ander[to] et villa d´Anderno, corrigé Anderto en 1261, de Anderto en 1385 ; si la forme primitive est Anderno, on peut suivre l´hypothèse de Vurpas, d´un anthroponyme gaulois *Andernus, issu de *andero, « taureau », mais si le nom primitif est bien Anderto, comme l´indiquent les corrections, il s´agit probablement d´un anthroponyme germanique.

Andey
Plateau d´Andey, lieu-dit (Bonneville, Faucigny, Haute-Savoie), Le Fond d´Andey, maisons isolées, Sommet d´Andey, partie haute du Plateau d´Andey, nom monté à la Pointe d´Andey, 1877m, et au Col d´Andey, 1750m, probablement d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Andiacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Andius (cf. Andé dans l´Eure, nommé Andiacum au IXème siècle et Andey au XVIIIème siècle).

Andilly
Commune du Genevois (Cruseilles, arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie), Andillie en 1275, Andilliacum en 1282, Cura de Andillie vers 1344, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Andil[l]iacum, dérivé avec le suffixe -acum de l´anthroponyme gallo-romain Andil[l]ius issu de l´anthroponyme gaulois Andios.

Andoie
L´Andoie, clairière de la commune de Vermes, district de Delémont (Jura), anciennement Landoie, soit un diminutif de Andains, soit un dérivé du patois local ando, « petit trou dans la terre où se perd l´eau d´une fontaine » [Prongué].

André
Patronyme, du prénom André, du grec andreas, « viril ».
Bois André, petit bois (Etagnières, district d´Echallens, Vaud).

Voir aussi Châtel-André, Côte-Saint-André, Fontaine-André, Montandrey, Saint-André.


Anet
Commune et village bernois du district de Cerlier, Anet en 852, Anestre en 1009, Anes en 1179, Anesi en 1185, nom allemand Ins, origine inconnue.

Aneta
L´Aneta, maison isolée de la commune de la Brévine (District du Locle, Neuchâtel), probablement par féminisation d´un patronyme Anet.

A Neuve, Arnouva, Arp Nouva
L´alpage nouveau ou nouvellement défriché, de A, Ar, Arp « alpe, alpage », et Neuve, Nouva, « nouvelle ».
L´A Neuve, alpage, nom monté au Col de l´A Neuve, 3403m, au Glacier de l´A Neuve, et à l´Aiguille de l´A Neuve, 3753m (Val Ferret, Orsières, district d´Entremont, Valais) ;
L´A Neuve, alpage, (Evolène, district d´Hérens, Valais) ;
L´Arnouva ou L´Ar Nouva, alpage avec habitat dispersé (Montana, district de Sierre, Valais) ;
Arp Nouva Damon, ruine d´alpage, Arp Nouva Dèsot et Arp Nouva di Meiten, alpages nommés Arnouva sur la Carte IGC (Val Ferret, vallée d´Aoste).

Angelas
Les Angelas, hameau de la commune de Valbonnais (Valbonnais, Isère), els Angelas, de Angelatis et de Engelatis au XIIIème siècle, Engellas au XVIIIème siècle, Les Engelas en 1921, peut-être d´une ancienne villa Angela, par féminisation d´un nom d´homme Angelus, « messager divin ».

Angelin
Essert Angelin, lieu-dit de la commune de Charmoille (District de Porrentruy, Jura), de Essert et du patronyme Angelin, aussi un prénom, diminutif de ange, ancien français angele, angle, angre, latin ecclésiastique angelus, grec angelos, « messager ».

Angelot
Maison isolée de la commune de La Rippe (District de Nyon, Vaud), peut-être dérivé du latin angulatus, « qui a des angles, anguleux », voir Angle, ou d´un patronyme Angelot rare.

Anglards
Les Anglards, maison isolée de la commune d´Alle (District de Porrentruy, Jura), patronyme Anglard, rare en Suisse.

Anglefort
Commune et village du Bugey (Seyssel, arrondissement de Belley, Ain), Prior de Enflafol vers 1344, Prior d´Anflafol vers 1365, Apud Inflafollum en 1510, Inflafol en 1536, le nom actuel apparaît en 1650. D´un patronyme ou sobriquet dérivé du franco-provençal enflé fol, « orgueilleux fou » [Nègre 1990].

Angolon
Chalet d´Angolon, ruine d´un alpage (Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie), anciennemnt Nant Gollon, peut-être du gaulois *glanna, ou plus probablement du latin gula, voir Golet. Künzi 1997, ignorant l´ancienne forme Nant Gollon qui peut être une remotivation, fait dériver ce toponyme du patois angolyeù, « passage étroit, entonnoir, lieu enfoncé ». Le nom est monté au Col d´Angolon, 1751m, et à la Pointe d´Angolon, 2090m.

Angon
Hameau de la commune de Talloires (Bornes, Haute-Savoie), dont le nom désigne une lance ou javelot franc dont le fer a la forme d´un harpon, bas latin angon, « pique », francique *ango, « crochet », mais ce sens ne s´applique certainement pas ici ; toutefois, ce peut être un dérivé de l´anthroponyme germanique Ango, « pointe de l´épée ».

Angonnes
Hameau de la commune de Brié-et-Angonnes (Pays grenoblois, Isère), apud Angoynes et los Engonins au XIIIème siècle, Angoniis, Engonos, Enguynos et Ingoniorum villa au XIVème siècle, ecclesia Sancti Ypoliti de Ingeniis au XVème siècle, parrochia Angoniorum et Angoignes au XVIème siècle, de l´anthroponyme germanique Ansgaud, germanique *ansu, « dieu », et *valdan, « celui qui règne » [Plank].

Angosard
Hameau de la commune de Gerbaix (Avant-Pays savoyard, Savoie), patronyme d´origine germanique Angosard, probablement du germanique *ango, « pointe de l´épée », et *hardu, « dur, fort », avec un r épenthétique.

Angosse
Patois jurassien angosse, « alisier » (Sorbus torminalis) [Prongué]. Pour Bossard il s´agit d´une variété de poire astringente appelée aussi poire d´angoisse
Sur Angosse, hameau (Les Breuleux, district des Franches-Montagnes, Jura).

Angroniettes
Aiguille des Angroniettes, 2865m, Col des Angroniettes, 2693m, et Glacier des Angroniettes (Val Ferret, commune d´Orsières, district d´Entremont, Valais), à la frontière du Val d´Aoste, du patois local angrogne, « chèvre sans lait, amaigrie et mal en point », nom formé avec le suffixe diminutif -ette [Guex].

Annaz
L´Annaz, ruisseau affluent du Rhône (Pougny, Pays de Gex, Ain), peut-être dérivé du gaulois ana, « marais », ou onno.

Anneau
Crêt de l´Anneau, lieu-dit en forêt de la commune de Travers (District du Val-de-Travers, Neuchâtel), peut-être de la dépression circulaire à proximité. Bas latin an[n]ellus, latin anulus, « bague, anneau ».

Annecy, Annecy-le-Vieux
Annecy, préfecture, commune et ville de la Haute-Savoie, Annecy-le Neuf vers 1107, Anassiaci en 1220, ville fortifiée voisine d´Annecy-le-Vieux qu´elle supplantera rapidement.
Annecy-le-Vieux, canton, commune et ville (Arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie), ancien vicus Boutae ou Bautas sur l´Itinéraire d´Antonin, nom qui pourrait signifier « cité des boeufs », localité détruite par des barbares en 267, et reconstruite autour de la Villa Anniciaca, nom dérivé avec le suffixe -aca du gentilice Annicius, une des plus importantes villa de Boutae. La localité se nomme Anericiacum ou Anersiacum en 867, anassiacus fiscus en 1011, Anassetti, var. Annasseu en 1107, Cura de Anassiaci veteris vers 1344, et aussi Anessy, Anecium, Annecium, Annesium, Anaysiacus, Nansiacus, Neysiacus, Annassie et Annesiacum [Régeste Genevois]. La localité devient Annecy-le-Vieux après la fondation d´Annecy-le-Neuf vers 1107.

Annemasse
Ville, commune et canton du Faucigny (Arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie), ancien vicus gallo-romain dont le nom était Namasce en 516, puis Anamasci en 1153, Anamassie en 1275, Anamassia en 1308, Anamchi en 1448, aussi Anamasces, Anamachy et Annemansia [Régeste Genevois]. Ce nom pourrait venir d´une tribu des Allobroges [Künzi 1997], ou selon Dauzat d´un patronyme gaulois Adnamatius.

Annibal
Col d´Annibal, 2992m, commune de Bourg-Saint-Pierre (District d´Entremont, Valais), où selon la légende Annibal (ou Hannibal) aurait franchi les Alpes avec ses éléphants (on y aurait trouvé des armes anciennes). Nom monté aux Arêtes d´Annibal, 3681m.

Anniviers
Val d´Anniviers, vallée de la rive gauche du Rhône (District de Sierre, Valais), vallis Annivesii avant 1052, de Anivesio en 1193, Annivies en 1215, Anives en 1243, Annevié en 1253, nom allemand Eifischtal, nom d´origine inconnue.

Annoisin
Village de la commune de L´Isle-Crémieu d´Annoisin-Chatelans, Aneysianum et Anoysanum au XIVème siècle, Anosin au XVème siècle (Crémieu, arrondissement de la Tour-du-Pin, Isère), nom dérivé avec le suffixe -anum du gentilice Anitius, variante d´Anicius.

Annuit, Annuits
D´un patronyme disparu comme Ainuy, Annuis [Gros].
Annuit, Apud Anuys en 1373, Agnuys en 1521, hameau, et Lanches d´Annuit, alpage (Hauteluce, Beaufortain, Savoie) ;
Les Annuits, hameau (Ugine, Val d´Arly, Savoie).

Ansigny
Village de la commune d´Albens, district de Chambéry (Savoie), commune jusqu´en 1972, Cura de Ansignie vers 1344, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Insignacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Insignius, du latin insignis, « remarquable, distingué » [Gros].

Ansolin
Hameau de la commune de Lhuis (Bugey, Ain), Assolins en 1272, Ansoylin en 1313, Ansollins en 1429, nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Ansoldingos, « chez les Ansoldingi », dérivé du nom propre Ansold [Perrenot].

Antagnes
Hameau de la commune d´Ollon (District d´Aigle, Vaud), nom actuel attesté en 1199, Antagne en 1351, nom d´origine inconnue.

Antagnod
Village de la commune d´Ayas (Vallée d´Aoste), Antagren en 1779, nom qui viendrait du latin ante lignum, « devant le bois », allusion aux forêts qui se trouvaient là avant la déforestation, selon l´étymologie populaire. Plus sérieusement, c´est un nom de domaine romain, dérivé avec le suffixe -od d´un nom de colon comme Antanius.

Anteines, Anteinettes
Peut-être d´un patronyme Anteine, variante d´Antoine, ou du patois antenet, « rhododendron », ou encore de l´ancien français antenois, « animal vieux d´un an », du latin ante annum, « l´année passée ».
Les Anteines, Anthenes en 1436, alpage, Bois des Anteines, forêt déclive, et Les Anteinettes et Les Anteinettes d´en Haut, alpages (Vallon de l´Hongrin, Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Antème
Antème ou Anthème, lieu-dit de la commune de Champéry (District de Monthey, Valais), probablement d´un patronyme Anthème, variante de Anthelme. Chaux d´Antème, Forêt d´Antème et Lacs d´Antème, dans les environs, nom monté à l´Arête d´Antème, arête rocheuse, et à la Tour d´Antème, sommet, 2617m.

Anterne
1. Hameau de la commune de Marignier (Faucigny, Haute-Savoie). Künzi 1997 fait dériver son nom du latin internas, « qui est à l´intérieur » en raison de sa position dans le confluent de l´Arve et du Giffre.
2. Chalets d´Anterne, alpage, Montagne d´Anterne, pâturage, Ruisseau d´Anterne, affluent du Giffre des Fonds, Lac d´Anterne, nom monté aux Lanches d´Anterne, au Col d´Anterne, 2257m, au Collet d´Anterne, 1816m, et à la Pointe d´Anterne, 2733m (Passy, Haut-Faucigny, Haute-Savoie), nom que Dauzat fait dériver d´un radical oronymique préceltique *an-t- augmenté d´un suffixe prélatin *erna, sans en donner le sens.

Antes
Peut-être d´un patronyme Antes, variante de Emptes [Gros].
Les Antes, lieu-dit (Bény, Bresse, Ain) ;
Les Antes, hameau (Saint-Franc, vallée du Guiers, Savoie).

Antey-Saint-André
Commune et village de la vallée d´Aoste, dont le nom Antey pourrait dériver d´un nom romain comme Anthesius ou Antius. Voir aussi Saint-André.

Anthon
Nom qui signifierait, selon Künzi 1997, « devant le sommet », du gaulois ante, « devant », et dunon.
Anthon, hameau (Mieussy, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Anthon, hameau (Saint-Jeoire, Faucigny, Haute-Savoie).

D´un nom propre romain *Antunnus :
Anthon, Anton et Antun au XIIème siècle, Anthon au XIIIème siècle, commune et village de L´Isle-Crémieu (Pont-de-Chényruy, arrondissement de Vienne, Isère).


Anthy, Anthy-sur-Léman
Anthy-sur-Léman, commune et village du Bas-Chablais (Thonon-les-Bains-Ouest, arrondissement de Thonon-les-Bains, Haute-Savoie), Antiez en 1187, Antyaz en 1303, Anthier en 1306, Cura de Anthiez vers 1344, Anthie au XIVème siècle, puis Anthy jusqu´en 1971, probablement un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Ant[h]iacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Ant[h]ius.
Bois d´Anthy, petite forêt d´Anthy-sur-Léman.

Antoger
Hameau de la commune de Grésy-sur-Aix (Aix-les-Bains, Savoie), Encogiez en 1304, sans doute une cacographie, Antogié en 1606, nom primitif Antogiacum, peut-être dérivé de Antidiacum, domaine d´Antidius, avec le suffixe -acum [Gros].

Antoines
Sommet évoquant une silhouette humaine, ou marqué par un empilement de pierres ou « Steinmann ».
Les Deux Antoines, sommets jumeaux (Bourg-Saint-Maurice, Tarentaise, Savoie).

Voir aussi Tônet.


Anzeindaz
Alpage et hameau de la commune de Bex (District d´Aigle, Vaud), Adzenda, Azenda vers 1300, appelé aussi Anzeinde, nom d´origine inconnue.

Anzère
Station valaisanne de sports d´hiver de la commune d´Ayent, dès 1969, district d´Hérens, ancien pâturage orthographié autrefois Antsère, qui dériverait du patois local intière, « entier », qui désigne une prairie qui n´a pas été broutée avant le fauchage.

Aoste, Aouste
Nom de plusieurs localités fondées lors du règne de l´empereur romain Auguste (-27 à 14).
Aoste, ville et vallée d´Italie du Nord. La ville est située à l´emplacement d´une ancienne colonia fondée en -25 par les Romains, Augusta Praetoria sur la Table de Peutinger. Le nom patois d´Aoste, Veulla, signifie « ville ».
Aoste, ancienne bourgade gallo-romaine Augustum fondée en -15, in pago Augusta Cameraria en 516, ecclesia de Augusta au Xème siècle, Augusta vulgo Aouste au XVème siècle, commune et village de la Vallée du Guiers (Le Pont-de-Beauvoisin, arrondissement de la Tour-du-Pin, Isère) ;
Aouste, localité du département de l´Isère fondée par les Romains aux environs de l´an -20 sous le nom d´Augusta, devenue Aoste en 924, rebaptisée Aouste en 1894, pour éviter toute confusion avec d´autres localités du même nom.

Aouille Tseuque
Aouille Tseuque, sommet, 3554m, signifie en patois valaisan « aiguille tronquée », du patois valaisan et valdôtain tseuca, « [chèvre] sans cornes », et Col de l´Aouille Tseuque, 3259m (Alpes Pennines, Bagnes, district d´Entremont, Valais, et Bionaz, vallée d´Aoste).

Août, Audannes, Autannes, Autans
Alpage élevé où le bétail monte au mois d´août. Vieux français autan, du latin augustanus, de augustus, « août ».
Lui d´Août, lieu-dit (Ovronnaz, Leytron, district de Martigny, Valais).

Avec les suffixes -an, -anne :
Les Autannes, pâturage (Val d´Hérens, Valais) ;
Lac des Autannes, Lac de Zozanne chez Bossard (Grimentz, district de Sierre, Valais) ;
Pointes des Autans, 3066m (Hérémence, district d´Hérens, Valais).

Avec sonorisation de [t] en [d] :
Les Audannes, pâturage, nom monté au Col des Audannes, 2886m, au Glacier des Audannes et au Lac des Audannes (Ayent, district d´Hérens, Valais).

Voir aussi Chenaussanne, Combautanna, Otanes.


Aplanes, Arplane
Signifie « alpe plane », composé de A, Ar, « alpe, alpage », et plane, du latin plana, « plane, plate, unie ».
Les Aplanes, alpage (Albiez-Montrond, Maurienne, Savoie) ;
Arplane, ad alpem planetam en 1514, chalets, Les Granges d´Arplane, maisons isolées, nom monté au Col d´Arplane, 2544m (Fourneaux, Maurienne, Savoie).

Aplayau, Apleyes, Apleyeu, Apleyoc
Selon Bossard, « endroit où l´on attelle les bêtes de trait à des pièces de bois qu´on veut amener à la scierie », patois aplyèyi, « atteler ».
L´Aplayau, hameau (Blonay, district de Vevey, Vaud) ;
Apleyes, hameau en clairière (Chamoson, district de Conthey, Valais) ;
L´Apleyeu ou Pleyeux, maisons isolées en clairière (Saxon, district de Martigny, Valais) ;
L´Apleyeu, lieu-dit en lisière de forêt (Liddes, district d´Entremont, Valais).

Forme patoise valaisanne en -oc :
Apleyoc, maisons isolées en clairière (Grône, district de Sierre, Valais).

Voir aussi Dèpleyau, Playauja.


Apples
Commune et village vaudois du district d´Aubonne, Aplis en 1009, Aples en 1167, dont le nom signifie « aux pommes », du germanique *ap[a]la, « pomme », racine indo-européenne *abol-, abel-, même sens.

Appregnin
Hameau de la commune de Saint-Germain-les-Paroisses (Bugey, Ain), Aspregnins et De Asprignino en 1385, Aspregnin et Asprenin en 1678, Apregnin en 1911, nom d´origine burgonde, d´un anthroponyme germanique comme Asprin.

Appremont, Apremont
Vieux français aspre, « terrain rocailleux », latin asper, « âpre, rude, rugueux », racine indo-européenne *sp(h)er-, sp(h)era-, « faire un mouvement brusque, pousser, précipiter » et montis.
Appremont, maisons isolées (La Roche-sur-Foron, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Apremont, Capella de Aspero Monte vers 1110, Aspromonte vers 1178, Asperomonte en 1191, Asperus Mons en 1488, commune et village de la Combe de Savoie (Montmélian, arrondissement de Chambéry, Savoie) ;
Apremont, Apud Asperum Montem en 1227, Aspremont en 1394, Apud Asperomontem en 1437, commune et village du Haut-Bugey (Arrondissement de Nantua, Ain).

Apprieu
Commune et village de la Bièvre (Le Grand-Lemps, arrondissement de la Tour-du-Pin, Isère), Apiacum au Xème siècle, Asperium Jochum au XIVème siècle, Aprieu en 1021, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Asperiacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Asperius.

Apralis
L´Apralis, maison isolée en clairière de la commune de Margencel (Bas-Chablais, Haute-Savoie), probablement par mécoupure de la Pralie.

Aprîli, Avril
Endroit ensoleillé, latin apricum, « place ensoleillée », ou patronyme Avril.
L´Aprîli, alpage (Mollens, district de Sierre, Valais) ;
Mont Avril, patois valaisan mon avri, sommet, 3347m, et Col du Mont Avril, 3190m, entre Chanrion et la vallée d´Aoste (Chanrion, Bagnes, district d´Entremont, Valais, et Val d´Ollomont, vallée d´Aoste) ;
Pointe Avril, 3214m, et Collet Avril, 3087m, à la frontière italienne, noms probablement montés d´un alpage disparu (Bessans, Haute-Maurienne, Savoie) ;
Château Avril, ferme isolée (Arzay, Bièvre, Isère).

Aproz
Hameau des communes de Nendaz (District de Conthey, Valais) et de Sion, Aspro en 1100, du latin asperum, « âpre, rude, rugueux » [Jaccard], désigne donc un terrain caillouteux, rocailleux.

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