NOMS DE LIEUX DE SUISSE ROMANDE, SAVOIE ET ENVIRONS

Glossaire

Page principale

Page précédente




A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

Ea Eb Ec Ef Eg Eh Ei El Em En Eo Ep Eq Er Es Et Eu Ev Ex Ey Ez

Effeuillés
Ce toponyme pourrait être une dérivation de les feuillés avec mauvaise coupure de l´article, et désignerait alors une forêt de feuillus, voir Feuillasse. Le sens original s´étant perdu, il y aurait eu confusion avec « effeuillés ».
Les Effeuillés, avec le suffixe collectif se rapportant à la flore (Echandens, district de Morges, Vaud).

Efflot
Efflot de Veyge, colline boisée de la commune de Leysin, district d´Aigle (Vaud), nom dérivé de Flot par agglutination de l´article.

Effondrais, Effondras, Effondres
Probablement un lieu où s´est produit un effondrement.
Saignes des Effondrais, lieu-dit (Saignelégier, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
L´Effondras, Léfondras en 1911, hameau (Confrançon, Bresse, Ain) ;
Les Effondras, forêt déclive (Rebévelier, district de Moutier, Jura bernois) ;
Les Effondres, forêt déclive (Germagnat, Revermont, Ain).

Egala
Ruisseau de l´Egala, anciennement Aqua lata, latin aqua, « eau », et adjectif féminin lata, « lente (en parlant du débit) » (Moirans, Pays voironnais, Isère), et L´Egala, maison isolée dans la commune voisine de Saint-Jean-de-Moirans ;
L´Egala, maisons isolées (Vatilieu, Sud du Grésivaudan, Isère).

Egasse, Egassieux
Du nom local de la pie, egasse, voir aussi Agasse.
L´Egasse, petit sommet (1460m) de la commune de Villeret, et Plan à l´L´Egasse, maison isolée de la commune de Saint-Imier (District de Courtelary, Jura bernois).

Avec le suffixe -eux :
Les Egassieux, écart (Saint-André-d´Huiriat, Bresse, Ain).


Egats, Eguets
Noms de même origine que aigue, voir Aigue.
Les Egats, Aygua Porchier au XIIIème siècle, hameau (Saint-Laurent-en-Beaumont, Beaumont, Isère).

Variante de Ayguets :
Les Eguets, probablement Les Eyguets en 1935, lieu-dit (Savigneux, Dombes, Ain).


Egaux, Eygue
Eau, source, rivière, voir aigue.
Les Egaux, Mons qui vocatur Equalis et Mons qui appellatur Egals vers 1100, puis Campus qui vocatur ad Egualos, hameau (Corbel, Les Echelles, Chartreuse, Savoie) ;
Les Egaux, anciennement Les Eygaux, à proximité de nombreuses sources (Saint-Pierre-de-Chartreuse, Chartreuse, Isère) ;
La Bonne Eygue, maison isolée (Sassel, district de Payerne, Vaud).

Egieux
Hameau de la commune de Rossillon (Bugey, Ain), De Egiaco et Egeu en 1359, Egiou en 1385, Egiouz en 1469, Egieux en 1808, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine Egiacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Egius ou Aegius.

Eglaise
Plan de l´Eglaise, maisons isolées en clairière, commune de Saint-Livres, district d´Aubonne (Vaud), probablement de l´ancien français glaise, gleise, « église », de *glasia, par aphérèse du latin médiéval eglesia, latin ecclesia, pour une terre ayant appartenu à l´Eglise.

Eglantier
L´Eglantier, maison isolée de la commune du Chenit (District de la Vallée, Vaud), du nom de l´églantier (Rosa canina), de l´ancien français aiglant, « églantier », du latin vulgaire *aquilentum, du latin aculeatus, « qui a des piquants », de aculeus, « épine, piquant », acus, « aiguille », racine indo-européenne *ak-, « pointu ».

Eglantine
Toponyme récent, le nom de l´églantine (Rosa canina) n´apparaissant qu´au XVIème siècle. C´est une forme féminine substantivée de l´adjectif aiglantain, de l´ancien français aiglant, « églantier », voir Eglantier.
L´Eglantine, maison isolée (Arnex-sur-Nyon, district de Nyon, Vaud).

Eglise, Eglises, Eglisette
Village où se trouve l´église paroissiale, en particulier quand celle-ci ne se situe pas dans l´agglomérarion principale.
L´Eglise, hameau (Grône, district de Sierre, Valais) ;
L´Eglise, hameau (Fréterive, Combe de Savoie, Savoie) ;
Bois de l´Eglise, forêt (Marly, district de la Sarine, Fribourg) ;
Champ de l´Eglise, hameau (La Verrerie, district de la Veveyse, Fribourg) ;
Derrière l´Eglise, hameau (Chézard-Saint-Martin, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel) ;
Combe rière l´Eglise, lieu-dit (Courtemaîche, district de Porrentruy, Jura) ;
Village de l´Eglise, hameau (Betton-Bettonet, Val Gelon, Savoie) ;
Vers l´Eglise, hameau à la limite des communes de Châbles et Font, où se situe l´église Saint-Sulpice qui dessert la paroisse de Font-Châbles (District de la Broye, Fribourg) ;
Vers l´Eglise, partie du village où se trouve l´église (Fully, district de Martigny, Valais) ;
Vieille Eglise, hameau (Lugrin, Chablais, Haute-Savoie) ;
La Vieille Eglise, hameau sur l´emplacement de l´église du Prieuré des Bénédictins fondé avant 1040 par Saint Georges, ermite du Luxembourg, aujourd´hui détruite (Saint-Jorioz, Annecy, Haute-Savoie) ;
Derrière la Vieille Eglise, lieu-dit (Soyhières, district de Delémont, Jura) ;
Vers la Vieille Eglise, lieu-dit (Courrendlin, district de Delémont, Jura) ;
Les Eglises, hameau (Longirod, district d´Aubonne, Vaud).

Diminutif avec le suffixe -ette :
L´Eglisette, quartier (Oyonnax, Haut-Bugey, Ain).

Sommet dont le forme évoque une église, par métaphore :
L´Eglise, sommet rocheux près de la Tour Sallière, 3077m (Evionnaz, district de Saint-Maurice, Valais) ;
L´Eglise Musset, avec un patronyme Musset, contrefort du Grand Bargy (Bargy, Massif des Bornes, Haute-Savoie).


Egralets, Egras, Egrats, Egratz, Egretse
Escalier, voir le mot patoisD0 égras.
Les Egras, hameau (Ursy, district de la Glâne, Fribourg) ;
Pont d´Egras, lieu-dit (Roche, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Egrats, lieu-dit (Vallée de Chamonix, Haute-Savoie) ;
Les Egratz, montée aux chalets de Platé taillée dans la falaise (Passy, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
L´Egretse Dessous et L´Egretse Dessus, fermes isolées (Vallée du Motélon, Charmey, district de la Gruyère, Fribourg).

Avec le suffixe diminutif -et :
Les Egralets, escalier entre la ville basse et la ville haute (Estavayer-le-Lac, district de la Broye, Fribourg) ;
Les Egralets, sentier du refuge du Couvercle équipé avec des échelles (Mer de Glace, Chamonix, Haute-Savoie).


Eguerande
Hameau de la commune de Chaveyriat (Dombes, Ain), in villa qui dicitur Yvueranda en 959-992, Esguerenda en 1443, Esgierenda en 1492, Eguirenda en 1497, Esguerende en 1536, Eguerande sur la Carte de Cassini, Les Guérandes en 1841, nom qui pourrait signifier « limite de l´eau », formé de la racine gauloise *yve dérivée de *eve, « eau », et du gaulois *randa, « limite ».

Ehala, Ehéley
Forme valaisanne dérivée du roman escala, voir Echelle, avec mutation de s suivi du son [k] en h fortement aspiré.
Ehala, vigne (Sierre, Valais) ;
Ehéley, peut-être de même origine, alpage (Ayent, district d´Hérens, Valais).

Ehornettes
Les Ehornettes, lieu-dit de Tseuzier (Icogne, district de Sierre, Valais), mot patois pour es cornettes, avec mutation de s suivi du son [k] en h fortement aspiré.

Einzon
Einzon, Chaux d´Einzon et Chalet d´Einzon, alpages, Grenier d´Einzon, lieu-dit, Bisse d´Einzon, cours d´eau de la commune d´Ardon (District de Conthey, Valais), peut-être une variante d´Enson.

Eischoll
Commune et village valaisans du district de Rarogne, Oselz en 1200, Oiselz en 1250, Oysez en 1267, Oysel en 1286, Oysol en 1336, apud Ausel avant le XIIIème siècle, Eysoll en 1418, Oeysel en 1444, Eysel en 1534, nom roman alémanisée au XVème siècle, du gaulois ouxellos, uxellos, « élevé » [Jaccard], voir Ussel.

Eison
Eison, hameau de la commune de Saint-Martin (District d´Hérens, Valais), Eson en 1224, Eyson en 1307, Mayens d´Eison et Tsalet d´Eison, alpages, et Montagne d´Eison, grand pâturage, nom d´origine inconnue, peut-être à rapprocher d´Enson.

Eissy
Hameau de la commune de Domdidier, district de la Broye (Fribourg), Essie au XIIème siècle, Eyssy en 1401, probablement un ancien *Acciacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Accius ;
Prés d´Eissy, lieu-dit sur la même commune.


Elay
Nom français de la commune germanophone de Seehof, « courtine du lac », district de Moutier (Jura bernois), nom d´origine inconnue.

Elé
L´Elé, l´Elex sur la Carte Nationale, pourrait venir de es Lé par agglutination ou de les Lé par mécoupure, avec le patois chablaisien , « paroi rocheuse, dalle de rocher ».

Elevaz
Hameau de la commune de Pré-Saint-Didier (Vallée d´Aoste), Cleuva au VIème siècle, d´un mot occitan ayant le sens de fermé.

Eloise
Commune et village de la vallée des Usses (Frangy, arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie), Ehelusia en 1110, Cura de Eloysy vers 1344, nom d´origine inconnue.

Eloyes
Les Eloyes, pâturage de la commune de Saint-Imier (District de Courtelary, Jura bernois), probablement d´un ancien es Loyes.

Ely
Bois d´Ely, forêt de la commune de Crassier (District de Nyon, Vaud), pourrait être un ancien dérivé de laye, « forêt ».

Emaney
Emaney, hameau d´alpage de la commune de Salvan, district de Saint-Maurice (Valais), Amaney en 1324, patois Omaney, nom d´origine inconnue, dans le Vallon d´Emaney, et aussi Col d´Emaney, 2462m, Revers d´Emaney, lieu-dit, et Dent d´Emaney, sommet, 2568m.

Emarèse
Commune et village de la vallée d´Aoste, nom probablement issu de *Imo Areense, avec l´adjectif latin imus, « le plus bas », en raison de la position du village en-dessous d´Erèse.

Embailles
Les Embailles, hameau de la commune de Cohennoz (Val d´Arly, Savoie), pourrait être un déverbal de l´ancien français embailler, « bailler » dans le sens de « béer », peut-être pour un endroit où il y a des trous.

Embossieux, Embossu, Emposieux, Epoisats
Aven, gouffre, puits, doline creusé naturellement et par où s´écoulent les eaux, dérivés de Peseux, etc., avec agglutination de la préposition en, es.

Mot régional jurassien embossieux, empossieux :
L´Embossieux, hameau (La Pesse, Bouchoux, arrondissement de Saint-Claude, Jura) ;
L´Embossu, profond ravin et maison isolée (Renan, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Les Emposieux, hameau, et Côte des Emposieux, lieu-dit (Travers, district du Val-de-Travers, Neuchâtel).

Dérivé du patois posat, « flaque d´eau », voir Poisat :
Les Epoisats, lieu-dit, et Ruisseau des Epoisats, affluent de l´Orbe (Le Pont, Vallée de Joux, Vaud).


Embouteilleu
L´Embouteilleu, maison isolée de la commune d´Arbent (Haut-Bugey, Ain), soit un endroit où l´on mettait en bouteille, soit d´un nom de métier, « embouteilleur ».

Embreux
Peut-être du patois local ambre, « framboise » [Prongué].
Les Embreux, forêt marécageuse (Les Genevez, district des Franches-Montagnes, Jura), et Derrière les Embreux, maison isolée (Lajoux, district des Franches-Montagnes, Jura).

Embrouchis, Embruneraie
Lieu où abondent les airelles ou les myrtilles, plantes des terrains acides.

Du parler local embroche, « myrtille », plante typique des sols acides, patois embrotze, eimbrotze [Jaccard] :
Les Embrouchis, Les Embrouches en 1906, lieu-dit (Jussy, Genève).

Variante du patois savoyard ambrune, « airelle-myrtille » [Constantin], avec le suffixe collectif se rapportant à la flore -aie :
L´Embruneraie, ruines (La Ferrière, Belledonne, Isère).


Emenne
L´Emenne ou L´Emenna, alpage de la commune de Bourg-Saint-Pierre (District d´Entremont, Valais), dont le nom désignerait une mesure de capacité et le vase en bois où le lait repose pour être écrémé [Guex].

Emetteneux, Emettennes
Probablement une cacographie de Amatenne.
Les Emettennes, forêt déclive (Roches, district de Moutier, Jura bernois).

Avec le suffixe d´abondance -eux :
Les Emetteneux, lieu-dit (Vicques, district de Delémont, Jura).


Emibois

Les Emibois, hameau de la commune de Muriaux (District des Franches-Montagnes, Jura), patois jurassien emmey les bôs, « au milieu des bois » [Prongué].

Voir aussi Mébôs.


Emilius
Mont Emilius, 3559m (Vallée d´Aoste), nommé Pic des Dix Heures jusqu´en 1839, année où le chanoine Georges Carrel en réalisa la première ascension en compagnie d´Emilie Argentier, agée de 14 ans, en l´honneur de qui le chanoine donna à ce sommet son nom actuel, officialisé en 1852.

Emondaux
Hameau de la commune de Dortan (Haut-Bugey, Ain), De Monda en 1419, Esmondaux en 1563, Emondau en 1844, peut-être de l´ancien français monde, « pur, sans souillure », déverbal de monder, « purifier », latin mondare, même sens.

Emonets, Emonnets
Patronyme Emonet, variante de Aymonet, diminutif du prénom Aymon, du germanique *haima, « foyer, village, patrie ».
Les Emonets, hameau (Saint-Maurice, Valais) ;
Les Emonnets, Les Emonets sur la Carte de Cassini, hameau (Chaveyriat, Dombes, Ain).

Emosson
Lieu-dit de la commune de Finhaut, district de Saint-Maurice, (Valais), Musson en 1307, Mosson en 1324, Emousson en 47, voir Mosson.
Vieux Emosson, pâturage, Lac du Vieux Emosson, lac artificiel, dans la même commune.

Empétières
Les Empétières, lieu-dit de la commune de Dombresson (District du Val-de-Ruz, Neuchâtel), probablement du patois petâ, « boue », avec agglutination de la préposition en, es, avec le suffixe collectif -ière.

Emptaz, Emptes, Emptos, Emptoz
Ces noms seraiemt dérivés de l´ancien français emption, « achat », du latin emptus, « achat » selon Jaccard. Ce sont aussi des patronymes, probablement du franco-provençal empesta, « infecter, empester ».
Les Emptaz, hameau (Saint-Aupre, Pays voironnais, Isère) ;
Les Emptes, Max des Emptoz en 1553, hameau, et Le Pré sous les Emptes, maison isolée (Aigueblanche, Tarentaise, Savoie) ;
Les Emptos, hameau (Miribel-les-Echelles, Chartreuse, Isère) ;
Chemin des Emptoz, d´un ancien lieu-dit (Blonay, district de Vevey, Vaud).

Encasse
Partie d´un champ qui s´avance dans un autre, vieux français encasse, « entaille, échancrure, enclave ».
L´Encasse, lieu-dit en forêt (Enges, Neuchâtel).

Enchainieux
Bois de l´Enchainieux, forêt de la commune des Villards-sur-Thônes (Bornes, Haute-Savoie), nom dérivé de chaîne ou enchaîner, probablement en rapport avec les travaux forestiers.

Enchasaz
Enchasaz ou Enchesaz, hameau de la commune de Saint-Marcel (Vallée d´Aoste), d´un mot patois qui désigne une écluse sur un ruisseau.

Enclave, Enclaves
Probablement d´une propriété entourée d´une clôture, du latin vulgaire *inclavare, « fermer à clé », latin clavis, « clef ».
Col de l´Enclave, 2672m, et Lac de l´Enclave (Les Contamines-Montjoie, Val Montjoie, Haute-Savoie) ;
Les Enclaves, pâturage, nom monté aux Rochers des Enclaves, 2465m (Hauteluce, Beaufortain, Savoie) ;
Torrent des Enclaves, affluent du Giffre (Sixt-Fer-à-Cheval, Faucigny, Haute-Savoie).

Enclos, Enclose
Voir Clos.
L´Enclos, lieu-dit en forêt (Chéserex, district de Nyon, Vaud) ;
L´Enclose, hameau (Riaz, district de la Gruyère, Fribourg).

Enclume
Croix de l´Enclume, lieu-dit sur la crête du Mont Lachat (Les Villards-sur-Thônes, Bornes, Haute-Savoie), par métaphore.

Encochet
Ruisseau de l´Encochet, affluent du Foron, probablement un diminutif du français encoche, « petite entaille », déverbal d´encocher.

Encombres
Du français encombre, « gêne, obstacle » déverbal de encombrer, de l´ancien français combre, voir Combremont.
Col des Encombres, 2329m, et Torrent des Encombres (Saint-Martin-de-Belleville, Tarentaise, Savoie).

Encrena, Encrenaz, Encrène, Encrennes
Brèche, col. Patois encrena, « entaille, arête dentelée, couloir dans une paroi rocheuse », vieux français créner, « entailler, découper », ancien français cren, crene, crenne, « entaille, coche, cran », bas latin crena, peut-être du gaulois *crinare.
Col de l´Encrena, 2578m, et Combe de l´Encrena, nom montéà l´Aiguille de l´Encrena, 2863m (Aiguilles Rouges, vallée de Chamonix, Haute-Savoie) ;
Col d´Encrenaz, 1984m (Bargy, Massif des Bornes, Haute-Savoie) ;
Col de l´Encrenaz, 1591m (Rochers du Jotty, la Baume, Chablais, Haute-Savoie) ;
L´Encrenaz, hameau situé au Col de l´Encrenaz, 1433m (La Côte d´Arbroz, Faucigny, Haute-Savoie) ;
L´Encrène, lieu-dit (Ollon, district d´Aigle, Vaud) ;
Pointe des Encrennes, 2642m (Grand Muveran, Préalpes vaudoises).

Voir aussi Crenés Increne, Lancrenaz.


Endroit, Endroits
Versant d´une montagne tourné au sud, appelé aussi Adret, et opposé à l´Envers.
Le Plan Endroit, où il y a aussi un Plan Envers (Vallorcine, vallée de l´Eau Noire, Haute-Savoie) ;
Les Endroits, côte avec habitat dispersé (La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel).

Enfer, Enfers
Vallée étroite et profonde, ravinement de montagne, de l´ancien français enfern, latin écclésiastique infernum, « lieu d´en bas », latin infernus, « d´en bas, d´une région inférieure ».
L´Enfer, lieu-dit (Reignier, Genevois, Haute-Savoie) ;
Combe d´Enfer, lieu-dit (Diesse, district de la Neuveville, Jura bernois) ;
Creux de l´Enfer, lieu-dit dans les gorges de la Sarine (Lessoc, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Creux d´Enfer, lieu-dit (Ollon, district d´Aigle, Vaud) ;
Porte des Enfers, ravin (La Heutte et Sonceboz-Sombeval, district de Courtelary, Jura bernois).
Roc d´Enfer, sommet, 2243m, anciennement La Pointe d´Oël pour les habitants de Bellevaux, La Penta d´Oé en patois, et La Mont-Maudite en 1580 [cité par Künzi 1997] (Saint-Jean-d´Aulps, vallée de la Dranse, et la Côte d´Arbroz, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Rio d´Enfer, cours d´eau affluent de la Glâne (Ursy, district de la Glâne, et Le Flon, district de la Veveyse, Fribourg) ;
Riau d´Enfer, cours d´eau affluent de la la Trême (Gruyères, district de la Gruyère, Fribourg).

Voir aussi Infernet.


Enfers
Les Enfers, commune et village jurassiens du district des Franches-Montagnes, Au cruz des Enfers en 1330, Die Hell au XVème siècle, dont le nom vient des « enfers », les incendies allumés par les défricheurs ; pour Prince, ce lieu s´appelait autrefois Les Envers, et serait devenu Les Enfers par remotivation ;
Combe des Enfers, probablement de même origine, lieu-dit et pâturage avec maisons isolées (Le Locle, Neuchâtel).

Engens, Enges
Noms d´origine burgonde, qui dériveraient d´un primitif *Igingas, « chez les Igingi », dérivé du nom propre Igo, forme populaire de Idgêr ou apparenté au nom ostrogoth Igo, allemand Igel, « hérisson » Perrenot.
Vallée d´Engens, lieu-dit en forêt (La Sarraz, district de Cossonay, Vaud) ;
Enges, Enge en 1178, Eingu en 1182, Einge en 1212, Enjo en 1235, dont le nom pourrait aussi venir du patois local « vallée encaissée », de l´ancien haut allemand angi, engi, « pointe », toutefois la forme Eingu dénote une origine germanique, commune et village (Neuchâtel).

Engins
Commune et village du Vercors (Villard-de-Lans, arrondissement de Grenoble, Isère), Ecclesiam S. Johannis de Ingenio en 1080, Engeniis et ecclesia de Ingeniis au XIème siècle, Enginz et Ingins au XIIème siècle, du gentilice romain Ingenius.

Englannaz, Englenaz, Englene
Peut-être de même origine que Glenne, avec la préposition en [Künzi 1997]
Englannaz, hameau (Faverges, Haute-Savoie) ;
Ruisseau de l´Englenaz, affluent de l´Arve (Cluses, Bonneville, Haute-Savoie) ;
Englene, hameau (Sixt-Fer-à-Cheval, Faucigny, Haute-Savoie).

Engolieu, Engollon
Ces toponymes désignent une perte, un entonnoir naturel, patois engollieu, du préfixe en et du latin gula, « gosier, gorge », voir Golet.
L´Engolieu, Engollieu en 1906, maisons isolées (Montmollin, district du Val-de-Ruz, Neuchâtel).

Avec le suffixe -on :
Engollon, Engolon en 1143, Engolun en 1228, Angelon en 1374, commune et village (District du Val-de-Ruz, Neuchâtel).


Enne
Grande Enne et Petite Enne, alpages de la commune d´Arzier (District de Nyon, Vaud), anciennement Aîne, peut-être de même origine que le français aine, latin vulgaire inguinem, latin inguen, inguinis, même sens, avec la signification de creux de terrain [Jaccard]. Pour Bossard, Enne désigne « un lieu reserré, dans une combe étroite », mot d´origine inconnue.

Enney
Village et ancienne commune (District de la Gruyère, Fribourg), Eis et Eiz en 1224, Ex en 1238, Heyz en 1254, Eys en 1388, Hayes en 1535, En Heyz en 1548, Heney en 1555, aussi Henney en 1906. Selon Perrenot ce nom dérive du germanique *hais-, bas latin heisa, aisia, « bois de buisson, de broussailles », probablement à l´origine du germanique *haistra, « jeune pousse [de hêtre] ». L´ancien nom allemand Zum Schnee, « dans la neige », serait une métraduction du patois en nei, qui signifie aussi « dans la neige ».

Enny
L´Enny, lieu-dit de la commune de Bussigny-près-Lausanne (District de Morges, Vaud), pourrait être de même origine que Henniez, qui s´appelait Enny en 1578.

Ensarmets
Les Ensarmets, hameau de la commune de Loisin (Bas-Chablais, Haute-Savoie), pourrait être une cacographie de Ansermets, voir Ansermoz.

Ensex

Ensex, Escez en 1291, aussi Encex en 1906, hameau, et Marais d´Ensex (Bretaye, Ollon, district d´Aigle, Vaud), « dans les rochers », voir Cez et Sex.

Ensomparoisse, Enson
Toponyme désignant un sommet, par agglutination de en som, « au sommet », voir Som.
Enson la Fin, hameau (Saint-Brais, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Ensomparoisse ou Enson Paroisse, Sonbaroiche en 1446, « au sommet de la paroisse », maisons isolées (Epiquerez, district des Franches-Montagnes, Jura).

Voir aussi Chevalenson, Einzon, Enson Nova, Esson, Faux d´Enson, Villar Enson.


Ente, Entes, Entos, Entoux
D´un déverbal du verbe français enter, « greffer », du latin vulgaire *imputare [Aebischer], dérivé de impotus, « greffe », du grec emphuton, de même sens.
L´Ente, lieu-dit (Etagnières, district d´Echallens, Vaud) ;
Champ de l´Ente, lieu-dit (Mont-la-Ville, district de Cossonay, Vaud) ;
Les Entos ou Es Entes, maisons isolées (Pont-la-Ville, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Champ des Entes, lieu-dit (Villeret, district de Courtelary, Jura bernois).

Avec le suffixe d´abondance -oux :
Pré des Entoux ou Pré des Entous, lieu-dit (Misery-Courtion, district du Lac, Fribourg).


Entonnoir
L´Entonnoir, lac marécageux de la commune d´Ormont-Dessous, district d´Aigle (Vaud), nommé ainsi parce qu´il n´a pas d´exutoire.

Entraigues, Entraygues, Entrèves
Entre les eaux. Lieu situé au confluent de deux cours d´eau.

Français entre et suffixe -aigue, -aygue :
Entraigues, Interaquis au XIIIème siècle, Entre Aygues au XIVème siècle, commune et village du Valbonnais (Valbonnais, arrondissement de Grenoble, Isère) ;
Entraigues, inter Aquas en 1421, village au confluent de l´Arvette et de l´Arvan (Saint-Jean-d´Arves, arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne, Savoie) ;
Entraygues, lieu-dit entre les torrent de la Vallonette et de la Lauzette (Valloire, Maurienne, Savoie).

Français entre et suffixe -ève :
Entrèves, hameau (Bellecombe-en-Bauges, Le Châtelard, Bauges, Savoie) ;
Entrèves, village au confluent de la Doire du Val Ferret et de la Doire du Val Veny (Courmayeur, vallée d´Aoste).


Entre Deux
Les Entre Deux, pâturage en-dessous de la Pointe d´entre Deux Pertuis, entre deux crêtes rocheuses.

Entre deux Bains
Lieu-dit de la commune de Lignières (Neuchâtel), situé entre deux rus.

Entre deux Bois
Entre deux Bois, lieu-dit entre des forêts (Siviriez, district de la Glâne, Fribourg) ;
Entre deux Bois, maisons isolées entre deux ruisseaux aux rives boisées (Savigny, district de Lavaux, Vaud).

Entre deux Cornets
Lieu-dit de L´Etivaz (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud), situé entre deux petites éminences, dont l´une est la Corne du Soere, voir Cornette.

Entre Deux Dents
Lieu-dit de Neirivue (Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg), entre deux sommets d´une arête, voir Dent.

Entre Deux Eaux
Hameau de la commune de Termignon (Haute-Maurienne, Savoie), situé au confluent du torrent de la Leisse et du torrent de la Rocheure.

Entre-deux-Guiers
Commune et village de Chartreuse (Saint-Laurent-du-Pont, arrondissement de Grenoble, Isère), inter duos Guerios au XIVème siècle, Les Deux Guiers au XVIème siècle, Entre-Deux-Guiers-le-Bas ou les Echelles au XVIIIème siècle, situés entre le Guiers Mort et le Guiers Vif.

Entre deux Lavanches
Lieu-dit en montagne de la commune de Peisey-Nancroix (Tarentaise, Savoie), voir Lavanche.

Entre deux Monts
Entre deux Monts, hameau, et Entre deux Monts Dessus, pâturage avec maisons isoléesde la commune de la Sagne (District de la Chaux-de-Fonds, Neuchâtel), entre deux chaînons du Jura.

Entre deux Nants, Entre Deux Nants
Situé entre deux nants.
Entre deux Nants, hameau entre le Dorinet et un affluent de celui-ci (Hauteluce, Beaufortain, Savoie) ;
Entre Deux Nants, forêt déclive entre le torrent de Giers et le nant Large (Sixt-Fer-à-Cheval, Faucigny, Haute-Savoie).

Entre Deux Pertuis
Alpage situé entre l´Aiguille de Pertuis et la Pointe d´Ardens, nom monté à la Pointe d´Entre Deux Pertuis, 2176m (Massif de Tavaneuse, Chablais, Haute-Savoie).

Entre deux Ponts
Lieu-dit en forêt de la commune de Pampigny (District de Cossonay, Vaud), situé entre deux ponts sur le Veyron.

Entre deux Ruz
Lieu-dit de la commune de Chavornay (District d´Orbe, Vaud), « entre deux ruisseaux », voir ruz.

Entre deux Sex, Entre deux Siex
Signifie « entre deux rochers », voir Sex, Siex.
Entre deux Sex, couloir entre le Rocher à Pointes et le Rubli (Rougemont, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Entre deux Siex, alpage (L´Etivaz, Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Entre deux Villes
Quartier de la commune de La Tour-de-Peilz (District de Vevey, Vaud), entre celle-ci et la ville de Vevey.

Entre Deux Vys
Lieu-dit en forêt de la commune d´Arzier (District de Nyon, Vaud), « entre deux chemins », voir Vy.

Entre les Biefs
Lieu-dit de la commune de Saint-Germain-les-Paroisses (Bugey, Ain), voir Biefs.

Entre les Bois
Lieu-dit de la commune de Beurnevésin (District de Porrentruy, Jura).

Entre les Deux Tours
Pâturage de la commune de Liddes (District d´Entremont, Valais), dans la combe de l´A, entre la Tour de Bavon et le Bec Rond.

Entre les Métairies
Lieu-dit de la commune du Landeron (Neuchâtel), près de la métairie du Landeron.

Entre les Prés
Lieu-dit en forêt de la commune de Soulce (District de Delémont, Jura), situé entre Les Prés Dessous et Les Prés Dessus.

Entre les Vies
« Entre les chemins », voir Vies.
Entre les Vies, lieu-dit (Alle, district de Porrentruy, Jura) ;
Entre les Vies, lieu-dit (Sutrieu, Valromey, Ain).

Entremont, Entremont-le-Vieux
Signifie « entre les montagnes ».
Entremont, Inter montes en 1154 lors de la fondation de l´abbaye de chanoines réguliers de Saint Augustin, Entremonz en 1275, de encombra monte en 1301, Abbas de Intermontium vers 1344, commune et village (Arrondissement de Bonneville, Haute-Savoie) ;
Entremont, vallis Paenina en 998-1018, inter montes en 1251, vallée et district valaisans ;
Entremont, ancien château en ruine, au confluent des Dranses de Bagnes et d´Entremont (Sembrancher, district d´Entremont, Valais) ;
Entremont-le-Vieux, Entremons en 1145, Entremonts en 1347, Intermontes en 1488, Intermons vetus en 1531, commune et village (Les Echelles, arrondissement de Chambéry, Savoie) ;
Pointe d´Entremont, 2650m (Saint-Rhémy-en-Bosses, vallée d´Aoste).

Entremouille
Entre des zônes humides, voir Mouille.
Entremouille, hameau (Gryon, district d´Aigle, Vaud).

Entrenants
Signifie « entre les nants ».
Entrenants, hameau (La Thuile, Bauges, Savoie) ;
Entrenants, hameau (Le Châtel, Maurienne, Savoie).

Entrepra
Lieu-dit de la commune de Grancy, district de Cossonay (Vaud), « entre les prés », voir Pra.

Entreroches, Entre Roches
Passage « entre les roches », défilé.
Entreroches, lieu-dit (Orny, district de Cossonay, Vaud) ;
Défilé d´Entreroches, lieu-dit, gorge formée par le Doron (Beaufort-sur-Doron, Beaufortain, Savoie) ;
Entre Roches, lieu-dit entre la Dent de Brenleire et la Dent de Folliéran (Charmey, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Entre Roches, lieu-dit (Sainte-Croix, district de Grandson, Vaud).

Entresaix, Entresex
Signifie « entre les rochers », latin inter saxa, voir Sex, « rocher ».
Maladière d´Entresaix, Maladeria de Intersaxis au XIIème siècle, Maladière d´Entresex en 1771, ancienne léproserie (Yenne, arrondissement de Chambéry, Savoie) ;
Entresex Dessous et Entresex Dessus, lieux-dits entre les falaises de Château Chamois et de la Douve (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud).

Entreverges
Hameau de la commune de la Tour (Faucigny, Haute-Savoie), « entre les verges », latin virga, « petite branche, baguette ».

Entrevernes
Commune et village de la région du lac d´Annecy (Seynod, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie), « entre les vernes » en raison de sa position dans une vallée reserrée entre le Roc de Boeufs et le Taillefer, où poussent des vernes. Nom monté à la Montagne d´Entrevernes, 1305m (Entrevernes, Annecy, Haute-Savoie).

Entrevie
Lieu-dit de la commune de Passy (Haut-Faucigny, Haute-Savoie), soit « entre les chemins », avec Vie, « chemin », soit « entre les eaux », voir Entrèves, mais la topographie ne corrobore pas cette deuxième hypothèse.

Envelier
Hameau de la commune de Vermes, district de Delémont (Jura), de l´anthroponyme germanique *Emmo, Enno, avec le suffixe -velier [Prongué]. Son nom allemand est Wiler, ou Welschwiler, avec l´allemand welsch.

Envers, Enversain, Enverse, Enverses, Enversets,
Enversin, Enversins, Enversis
Versant d´une montagne, d´une colline tourné au nord, appelé aussi ubac. Latin inversus, « retourné ».
Envers Damon, alpage (Bionaz, vallée d´Aoste) ;
Bois de l´Envers (Pays de Gavot, Chablais, Haute-Savoie) ;
Derrière l´Envers, lieux-dits (Enges et Lignières, Neuchâtel) ;
Pâturage de l´Envers, lieu-dit, cf. dans la même commune le Pâturage du Droit (Corgémont, district de Courtelary, Jura bernois) ;
Les Enverses, alpage (Saint-Martin-de-Belleville, Tarentaise, Savoie) ;
Les Enversis, lieu-dit (Jujurieux, Haut-Bugey, Ain).

Formes adjectives :
Combe Enverse, lieu-dit (Arâches-la-Frasse, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Côte Enverse, forêt déclive (Bottens, district d´Echallens, Vaud).

Diminutif avec le suffixe -et :
Les Enversets, hameau (Fontcouverte-la-Toussuire, Arvan, Savoie).

Diminutifs avec le suffixe -in :
L´Enversain, hameau (Saint-Jean-de-Bournay, Pays viennois, Isère) ;
L´Enversin, lieu-dit en forêt (Saint-Jean-d´Aulps, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
Les Enversins, lieu-dit en forêt (Lullin, Chablais, Haute-Savoie) ;
Bois des Enversins, anciennement Les Aversins, forêt (Méaudre, Vercors, Isère).

Voir aussi Invers, Lanversin, Revers, Traverses.


Envuissel
Mot qui dérive du patois anvoué, « orvet fragile » (Anguis fragilis), voir le mot régional Lanvoui.
Forêt de l´Envuissel (Cremin, district de Moudon, Vaud).

Envy
Village de la commune de Romainmôtier-Envy (District d´Orbe, Vaud), Envi en 1216, dont le nom vient probablement du latin in via, « sur la routes », ou in viae, « entre les routes ».

Eoué
Sex vers l´Eoué, rochers de la commune de Vouvry (District de Monthey, Valais), probablement Evoué avec syncope du v.

Epagnier, Epagny
Du nom de domaine gallo-romain *Hispaniacum, Spaniacum formé avec le suffixe -acum à partir du nom propre Hispanius, Spanius, « Espagnol ».
Epagnier, Espagnie en 1163, Espaniei et Ispaniei vers 1180, Espagniez et Hispanie en 1192, Espagniacum en 1201, anciennement Espanier, ancien nom allemand Spaniz, village (Marin-Epagnier, district de Neuchâtel, Neuchâtel) ;
Epagny, Espagnier en 1115, Espaniei, Ispaniei, Hispanie et Espanie au XIIème siècle, Espagnie en 1163, Espaignye en 1277, Epanye en 1278, Espagnye en 1296, ancien nom allemand Eppenach, hameau (Gruyères, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Epagny, Espanie en 1311, Cura de Espagnie vers 1344, Expagniacus en 1495, puis Epargny, commune et village (Annecy Nord-Ouest, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie) ;
Epagny, Espagnie et probablement Expagnier en 1245, hameau (Jonzier-Epagny, Genevois, Haute-Savoie).
Epagny, hameau (Saint-Jorioz, Annecy, Haute-Savoie).

Peut-être de même origine :
L´Epagny, hameau (Passy, Haut-Faucigny, Haute-Savoie) ;
L´Epagny, hameau (Bonneville, Faucigny, Haute-Savoie), mais selon Künzi 1997 les formes anciennes seraient Les Pergniers, avec un patronyme Pergnier.


Epais, Epaisse, Epasses, Epeisse, Epeisses,
Epesse, Epessoux, Epey, Epeyssoles, Episses
Mot régional suisse épesses, « terre inculte, friche » [Pégorier]. Vieux français épais, épaisse, ancien français espaisse, espeisse, espesse, espoise, espoisse, « épaisseur, en particulier d´un bois, d´une forêt, fourrés », du latin spissa, « dense, épais », ou ancien français espesche, « terre ou pré dépouillé où l´on mène paître les troupeaux ».
Bois Epais, lieu-dit en forêt (La Neuveville, Jura bernois) ;
L´Epaisse, Espesi en 1171, Espeissi en 1192, Espeissia en 1265, Espeyssia en 1271, Espeysse vers 1350, hameau (Bâgé-la-Ville, Bresse, Ain) ;
Les Epasses [Prongué], lieu-dit (Grandfontaine, district de Porrentruy, Jura) ;
En Epeisse Dessous, Espessy en 1340 (Ollon, district d´Aigle, Vaud) ;
Epeisses, Espeyssie et Espessi en 1220, Epeisy en 1302, Espeissy au XIVème siècle, hameau (Avully, Genève) ;
L´Epesse, maison isolée (Puidoux, district de Lavaux, Vaud) ;
Epesses, Espesses en 1166 et 1453, Spesses en 1228, commune et village (District de Lavaux, Vaud) ;
Epey, Apud Espeys en 1288, Espey en 1463-1468, hameau (Châtillon-sur-Chalaronne, Bresse, Ain) ;
Episses, lieu-dit (Avully, Genèe).

Avec le suffixe d´abondance -oux :
Les Epessoux, hameau (Riaz, district de la Gruyère, Fribourg).

Avec le suffixe diminutif -ole :
Epeyssoles, Espisola en 1289, Espeisola vers 1335, Epeyssola en 1503, Espeyssoles en 1650, Epeyssolles en 1757, Epeissoles au XVIIIème siècle, château (Vonnas, Dombes, Ain).


Epaleires
Les Epaleires, lieu-dit de la commune de Neyruz-sur-Moudon (District de Moudon, Vaud), peut-être du vieux français espaille, « buisson, broussaille », ancien français espaille, « paille, menu bois », avec le suffixe collectif -eire.

Epalinges
Commune et village vaudois du district de Lausanne, de Spanengis en 1182, Espaningio en 1224, Espalingio en 1233, Espallingiez au XIVème siècle, nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Spaningos, « chez les Spaningi », dérivé du nom propre Ipana, Ipano, du germanique *spanan, « attirer à soi » [Perrenot]. D´autres auteurs y voient un ancien *Hispanianicum, dérivé avec un suffixe -anicum d´un cognomen Hispanius, probablement un vétéran d´origine espagnole.

Epalud
L´Epalud, hameau de la commune de Saint-François-Longchamp (Maurienne, Savoie), cacographie de Palud, ou culture sur espalier.

Epancheurs
Place des Epancheurs et Rue des Epancheurs, commune d´Auvernier (District de Boudry, Neuchâtel), rappelle un lieu où les pêcheurs allaient « épancher » leurs filets, c´est-à-dire les étendre après usage, sur des piquets de bois fichés en terre.

Eparis, Epars, Eparse, Espersiers
Français épars, éparse, « qui est épandu çà et là en divers endroits », ancien français esparse, « éparpillement », esparser, « éparpiller », latin sparsus, « répandu ; disséminé, dispersé, épars ».

Maison dispersées :
Les Epars, maisons isolées en forêt (Fillinges, Genevois, Haute-Savoie).

Ruisseau qui se répand et qui déborde :
Ruisseau des Eparis, affluents du Chéran (Albanais, Haute-Savoie) ;
L´Eparse, cours d´eau canalisé (Corcelles-près-Payerne, district de Payerne, Vaud), et lieu-dit (Payerne, Vaud).

Avec le suffixe collectif -ier :
Les Espersiers, hameau (Corsier-sur-Vevey, district de Vevey, Vaud).


Eparres, Eperry
Probablement du franco-provençal epara, « penture de porte », lyonnais éparre, « pièce de bois ou traverse de fer soutenant les portes et les fenêtres », germanique *sparra, « poutre », pouvant désigner un replat par métathèse [Vurpas].
Les Eparres, castrum de les Esparres au XIIIème siècle, castrum de Espareis, ecclesia Esparis et Esperres au XIVème siècle, Asperarum castrum au XVème siècle, commune et village (Bourgoin-Jallieu, arrondissement de la Tour-du-Pin, Isère) ;
Les Eparres, quartier (Saint-Martin-d´Hères, Pays grenoblois, Isère) ;
Forêt des Eparres et Rochers des Eparres, dans la Combe des Eparres (Saint-Pierre-d´Entremont, Chartreuse, Isère) ;
Source des Eparres, boschayregium de Espariis au XIVème siècle, (Chapareillan, Grésivaudan, Isère).

Peut-être de même origine, mais c´est douteux :
L´Eperry, hameau (Chézery-Forens, Pays de Gex, Ain).


Epaule
Désigne par métaphore un promontoire. De l´ancien français espalle, bas latin spathula, issu du latin spatha, « épée », par allusion à l´omoplate.
L´Epaule, petit sommet rocheux près de la Tour Sallière, 3011m (Evionnaz, district de Saint-Maurice, Valais).

Epautaire, Epautheyres
Champ où l´on cultive l´épeautre (Triticum sp.), une sorte de blé, du bas latin d´origine germanique spelta, avec les suffixes collectifs -aire, -eyre.
Epautaires, lieu-dit (Chapelle-sur-Moudon, district de Moudon, Vaud) ;
Epautheyres, Spelterias en 885, Epautaires et Epautheires en 1906, village (Essertines-sur-Yverdon, district d´Echallens, Vaud).

Epauvillers
Commune et village jurassiens du Clos-du-Doubs, district des Franches-Montagnes, nommé Villare en 1139, Vilaire en 1175, Vilers en 1210, Vilario en 1173, Villario en 1558, par la suite Villers et Haut-Villers ; le nom Villers a subsisté dans le lieu-dit de la même commune, Bois de Villers. Selon Prongué, le nom actuel pourrait signifier « es Peux de Villers ». Toutefois, Jaccard cite un Epavillers en 1179, qui lui fait dériver ce nom de lieu d´un anthroponyme germanique avec le suffixe -villers.

Epée
L´Epée, 3605m, un sommet du Massif des Combins (Bagnes et Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont, Valais), par métaphore, latin spada, même sens.

Epena, Epenatte, Epenay, Epenaz, Epenetta,
Epenettaz, Epenettes, Epeneux, Epenex, Epeney,
Epeneys, Epenis, Epenouet, Epenoux, Epignat,
Epignier, Epigny, Epinanches, Epinarde, Epinasses,
Epinassey, Epinay, Epine, Epinées, Epinenaie,
Epines, Epinet, Epinette, Epinettes, Epineuse,
Epineux, Epiney, Epineys, Epinier, Epinières,
Epiniers, Epinoux, Epinouza, Eponnet, Eppenis,
Espinasses
Lieu où pousse des épineux, par exemple l´épine noire (Prunus spinosa) ou l´aubépine, nom commun épine (Crataegus oxyacantha). Du gaulois et latin spina, « épine ».

Français épine, « arbre ou arbrisseau aux branches pourvues de piquants » :
L´Epine, lieu-dit (Apples, district d´Aubonne, Vaud) ;
Fin l´Epine, lieu-dit, dont le nom devenu Fin Lépine a été donné à une rue de la ville (Moutier, Jura bernois) ;
Fleur d´Epine, maison isolée (L´Isle, district de Cossonay, Vaud) ;
Mont de l´Epine, chaînon de montagnes, nom monté du Château de l´Epine de Spina au XIème siècle, Castrum Spine et Mons Spine en 1380, Mons de Spina en 1497, l´Espine au XIVème siècle (Nances, Avant-Pays savoyard, Savoie) ;
Les Epines, lieu-dit (Chabrey, district d´Avenches, Vaud).
Noms collectifs : Vieux français épinaie, occitan espinasso, « endroit planté d´arbustes épineux », latin spinaria, variante de spinarium, « lieu encombré d´épines », spinetum, « lieu où croissent les plantes épineuses », spinosus, « couvert d'épines, épineux, piquant », aussi [locus] spinosus, « [lieu] âpre, escarpé, difficile ».

Ancien français épinette, jusqu´au XVIIIème siècle, « buisson épineux », avec les suffixes collectifs se rapportant à la flore -et, -ette :
L´Epinet, lieu-dit (Ceyzériat, Revermont, Ain) ;
L´Epinette, lieu-dit (Roche, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Epinettes, lieu-dit du vignoble (Vétroz, district de Conthey, Valais).

Ancien français espinée, « touffe d´épines » :
Combe des Epinées, lieu-dit (Saint-Martin-d´Arc, Maurienne, Savoie).

Avec les suffixes d´abondance -euse, -eux, -oux :
Epineuse, hameau (Reignier, Genevois, Haute-Savoie) ;
L´Epineuse, lieu-dit (Innimond, Bugey, Ain) ;
L´Epineux, hameau (Crozet, Pays de Gex, Ain) ;
Epinoux, In fine Spinacensi et in ipsa villa Spinaco vers 1004, Espinous en 1277, hameau (Manziat, Bresse, Ain).

Forme patoise :
Epinouza, hameau (Seyssel, Bugey, Ain).

Français épinier, terme de vénerie, « hallier, fourré de buissons épineux où se retirent les bêtes noires », avec le suffixe collectif -ier :
L´Epignier, hameau (Thénésol, Combe de Savoie, Savoie) ;
L´Epinier, lieu-dit (Compôte-en-Bauges, Bauges, Savoie) ;
Les Epiniers, hameau (Boëge, Vallée Verte, Haute-Savoie).

Adjectif vieux français épinière, « qui porte des épines », avec le suffixe collectif -ière :
Les Epinières, forêt (Thoiry, Bauges, Savoie) ;
Ruisseau des Epinières (Saint-Pierre-de-Bressieux, Bièvre, Isère).

Avec les suffixes collectifs -ay, -ey, -y, ancien français espinei, espinoi, espinoy, « endroit plein de ronces et d´épines » :
Epigny, lieu-dit (Arveyes, Ollon, district d´Aigle, Vaud) ;
L´Epinay, hameau (Saint-Didier-sur-Chalaronne, Dombes, Ain) ;
L´Epiney, Lespiney en 1444, Lépinay en 1911, maisons isolées (Cras-sur-Reyssouze, Bresse, Ain) ;
L´Epinenaie, lieu-dit (Saint-Germain-les-Paroisses, Bugey, Ain).

Probablement par le patronyme Epiney de même origine :
Epiney, lieu-dit au bord du Rhône (Dorénaz, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Les Epineys, lieu-dit au bord du Rhône (Saillon, district de Martigny, Valais).

Avec le suffixe collectif patois -at :
Epignat, Epignaz en 1760, maisons isolées en clairière (Evionnaz, district de Saint-Maurice, Valais).

Avec le suffixe péjoratif -asse :
Les Epinasses, Spinassy et nantum de Spinassy en 1300, lieu-dit (Viuz-en-Sallaz, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Les Epinasses, clairière (Bois de Jussy, Genève) ;
Les Espinasses, Les Espinaces en 1480, lieu-dit (Genay, Rhône).

Avec le suffixe péjoratif -asse et le suffixe collectif -ey :
Epinassey, Silvam Spinaceti vers 850, Spinacetum en 1214, Espinassex en 1263, Espinassetum en 1281, hameau (Saint-Maurice, Valais).

Avec le suffixe -anche :
Les Epinanches, lotissement (Thonon-les-Bains, Bas-Chablais, Haute-Savoie).

Avec le suffixe -arde :
L´Epinarde, lieu-dit (Saint-Paul-en-Chablais, Chablais, Haute-Savoie).

Forme patoise epena :
L´Epena, lieu-dit (Grolley, district de la Sarine, Fribourg) ;
Ruisseau de l´Epena, affluent du lac de Neuchâtel (Cheseaux-Noréaz, district d´Yverdon, Vaud) ;
L´Epenaz, cours d´eau (Villars-Epeney, district d´Yverdon, Vaud).

Dérivés de epena avec les suffixes collectifs -ay, -ex, -ey :
L´Epenay, maisons isolées (Curtilles, district de Moudon, Vaud) ;
L´Epenex, lieu-dit (Le Glèbe, district de la Sarine, Fribourg) ;
Epeney, lieu-dit (Aclens, district de Morges, Vaud) ;
Les Epeneys, lieu-dit au bord du Rhône (Riddes, district de Martigny, Valais).

Dérivés de epena avec le suffixe collectif -is :
Epenis Dessus, Hauts Espeny en 1364, maisons isolées, et Bas Epenis, hameau (Choëx, Monthey, Valais) ;
Les Eppenis, lieu-dit en forêt (Excenevex, Bas-Chablais, Haute-Savoie).

Dérivés de epena avec les suffixes d´abondance -eux, -oux :
L´Epeneux, lieu-dit (Crozet, Pays de Gex, Ain) ;
L´Epenoux, lieu-dit (Commugny, district de Nyon, Vaud).

Avec le suffixe diminutif -et :
L´Epenouet, hameau (Viuz-la-Chiésaz, Albanais, Haute-Savoie).

Dérivés de epena avec le suffixe collectif se rapportant à la flore -ette :
Les Epenettes, hameau (Lussy, district de la Glâne, Fribourg).

Dérivés de epena avec le suffixe diminutif patois -etta, -ettaz :
L´Epenetta ou L´Epenettaz, lieu-dit (Corcelles-près-Payerne, district de Payerne, Vaud) ;
Chemin de l´Epenettaz (Morrens, district d´Echallens, Vaud).

Dérivés de epena avec le suffixe diminutif jurassien -atte :
Sur l´Epenatte, lieu-dit en forêt (Fahy, district de Porrentruy, Jura).

Peut-être de même origine [Künzi 1997] :
L´Eponnet, hameau (Marignier, Faucigny, Haute-Savoie), et Bois de l´Eponnet, forêt déclive (Ayse, Faucigny, Haute-Savoie).

Voir aussi Ependes, Epines Blanches, Lépinay, Lespeneux, Montépin, Penau.


Ependes
Dérivés du latin spinas, « épines », voir Epena.
Ependes, Spinles en 1154, Espinnes en 1160, Espindes en 1216, Espignes en 1227, Spinnes en 1251, village (District d´Yverdon, Vaud) ;
Ependes, Spindis en 1142, Espindes en 1163, Ispindes et Espinnes en 1174, Espindis en 1180, Pindes en 1198, Spindes en 1251, Espines et Espignes en 1354, nom allemand Spinz, anciennement Spins en 1356, commune et village (District de la Sarine, Fribourg) ;
Petit Ependes, hameau (Ependes, district de la Sarine, Fribourg) ;
Bois d´Ependes, forêt (Apples, district d´Aubonne, Vaud).

Epereyes
Probablement un ancien es Perey.
Les Epereyes, lieu-dit (Vaux-sur-Morges, district de Morges, Vaud).

Eperleires
Les Eperleires, quartier d´habitation de la commune de Vuisternens-devant-Romont (District de la Glâne, Fribourg), selon Bossard un endroit où poussent des prêles (Equisetum arvense), aussi appelées « queue de chat, queue de renard, queue de cheval », avec le suffixe collectif -eire, du latin vulgaire *asperella dérivé de asper, « rude ».

Epernay
Nom dérivé du gaulois sparno-, « épine, aubépine », peut-être par des formes intermédiaires Sparnacum, Spernaco [Delamarre]. Selon Gros, ces noms sont dérivés d´un cognomen *Aspernus, pour Asprenus, du latin asper, « âpre, rude, rugueux ».
Epernay, Esperniacus vers 1050, Espernay en 1216, Experniacus en 1232, Experney en 1662, Epernay en 1830, Epernex en 1935, village (Sainte-Reine, Bauges, Savoie) ;
Epernay, Ecclesia de Aspernay vers 1100, Parrochia de Aspernaico en 1111, Esperney en 1344, Aspernay en 1488, Epernay en 1556, Epernex en 1935, village, chef lieu de la commune d´Entremont-le-Vieux (Les Echelles, arrondissement de Chambéry, Savoie).

Eperon
Français éperon, « partie d´un relief montagneux qui forme une saillie abrupte et se termine en pointe », par métaphore de l´éperon du cavalier, ancien français esperon, esperun, francique *sporo, même sens.
L´Eperon, un des sommets des Dents du Midi, 3114m (Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais) ;
L´Eperon, sommet, 1778, et Nant de l´Eperon, affluent du torrent de Jaillet (La Giettaz, Val d´Arly, Savoie).

Epersy
Commune et village de l´Albanais (Albens, arrondissement de Chambéry, Savoie), de Spartiaco au XIème siècle, Sparziacum au XIIème siècle, Cura de Espersie vers 1344, Curatus Esparciaci en 1426, nom de domaine gallo-romain Spartiacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Sparcius, Spartius [Gros].

Epervières
Les Epervières, alpage de la commune de Manigod (Bornes-Aravis, Haute-Savoie), lieu fréquenté par des éperviers (Accipiter nisus).

Epicoune
Bec d´Epicoune et Grand Epicoune, 3346m, sommets des Alpes Pennines (Chanrion, Bagnes, district d´Entremont, Valais, et Bionaz, vallée d´Aoste), et aussi Col d´Epicoune, 3233m, et Glacier d´Epicoune, au-dessus du Vallon des Pecons, par mécoupure de des Picounes, « des petits pics », avec le suffixe diminutif -oune, forme patoise de -on, voir Picion.

Epierre, Espierres
Du latin ex petra, roman epera, expera, (es pera), « hors des pierres », pour un lieu situé entre des rochers. Roman pera, latin petra, « pierre ».
Epierre, Epetra au XIIème siècle, Aipera en 1127, Aypera en 1262, graphies fantaisistes qui semblent rappeler un plus ancien ad petram, « aux pierres », commune et village de Basse-Maurienne (Aiguebelle, arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne, Savoie) [Gros] ;
Epierre, Territorium quondam nemorosum Esperiarum en 1235, Eypieres en 1299-1369, Eypierre en 1396, En Esperes en 1347, château (Préau, Cerdon, Haut-Bugey, Ain) ;
Espierres, Eperes en 1228, hameau (Conand, Bugey, Ain).

Epillardes
Les Epillardes, lieu-dit en forêt de la commune de Thônes (Bornes, Haute-Savoie), sans doute de l´ancien français espille, « épingles », avec le suffixe -arde, par allusion aux aiguilles de conifères, ou par féminisation d´un patronyme Epillard rare.

Epines Blanches
Lieu-dit de la commune de Praz-sur-Arly (Haut-Faucigny, Haute-Savoie), d´épine blanche, nom commun de l´aubépine (Crataegus sp.).

Epinglette
L´Epinglette, hameau de la commune d´Aiguebelle (Basse-Maurienne, Savoie), serait selon Gros un diminutif de espingole, du provençal espingala, « fusil à large canon », peut-être en souvenir d´un des sièges du château aujourd´hui ruiné de la Charbonnière.

Epion
L´Epion, petit sommet de la commune de Saint-Pierre-d´Albigny (Bauges, Savoie), A jactatu de l´Espion en 1220, probablement un ancien poste d´observation [Gros].

Epiquerez
Commune et village jurassiens du district des Franches-Montagnes, Es Piquerez, « chez les Piquerez » en 1446, du nom d´une famille locale. L´étymologie populaire « au pic du crêt » est fantaisiste.

Eplagnes, Eplane
Lieu-dit en forêt de la commune de Bagnes (District d´Entremont, Valais), soit de plane, « érable », soit de Plane, « [surface] plane », avec mécoupure.
Les Eplagnes, lieu-dit en forêt (Scionzier, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Eplane, lieu-dit en forêt (Bagnes, district d´Entremont, Valais).

Eplatures
Composé d´un ancien es Platures.
Les Eplatures, quartier (La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel).

Epondaz
Rue de l´Epondaz, village de Saint-Prex (District de Morges, Vaud), d´un mot signifiant « bordure en maçonnerie ou en terre, mur de soutènement », cf. le terme de marine éponde, « bordage », du latin sponda, « bord du lit ».

Epoyes
Les Epoyes, lieu-dit de la commune de Meinier (Genève), peut-être de l´ancien français espoye, collectif de espoi, « épieu, pieu », d´un plus ancien inspieth, issu du francique *speot.

Equilivaz
Hameau de la commune de La Salle (Vallée d´Aoste), dont le nom signifierait « grande eau », d´un patois livaz, « eau », avec un préfixe augmentatif equi.

Er, Err, Erra
Patois valaisan er, dérivé de Ar, « alpe, alpage ».
Er de Chermignon, alpage (Icogne, district de Sierre, Valais) ;
Er de Lens, alpage, et La Cave d´Er de Lens, lieu-dit (Icogne, district de Sierre, Valais) ;
Cry d´Er, ou plus rarement Cry d´Err épaule, 2258m (Lens et Randogne, district de Sierre, Valais) ;
Erra d´en Bas, Erra d´en Haut et Petite Erra, ruines et maisons isolées (Liddes, district d´Entremont, Valais).

Erable, Erables
Français érable, arbre ou arbuste du groupe acer, dont le nom est une aphérèseIsérable.
L´Erable, forêt (Oyonnax, Haut-Bugey, Ain) ;
Les Erables, hameau (La Balme-de-Sillingy, Annecy, Haute-Savoie).

Eraisis
Les Eraisis, lieu-dit de la Léchère (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud), pourrait désigner un endroit où les arbres ont été sciés, du patois raissi, « scie », voir Raisse.

Erbépines
Les Erbépines, lieu-dit de la commune de Montignez, district de Porrentruy (Jura), vieux français erbépine, « aubépine » [Prongué].

Erberey
Bois de l´Erberey, forêt des communes de Bussigny, Palézieux et Oron-le-Châtel (District d´Oron, Vaud), probablement une cacographie de Arberets.

Erbets
Torrent des Erbets, cours d´eau de la commune de Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont (Valais), affluent de la Dranse, diminutif en -et dérivé du latin herba, « herbe », pour désigner un terrain couvert d´herbe maigre [Guex].

Erbio
Erbio et Erbioz, maisons isolées et vignes de la commune de Vernamiège (District d´Hérens, Valais), probablement Elbio en 1224, du latin albus, « blanc », en raison du terrain gypseux [Jaccard].

Erde
Hameau de la commune de Conthey (Valais), Erdes en 1208, Herdes en 1214, à nouveau Erdes en 1906, nom d´origine inconnue.

Erdesson
Hameau de la commune de Grône (District de Sierre, Valais), Merdesson jusqu´en 1912, rebâti et rebaptisé après un grave incendie, voir Merdesson.

Erdzire
Lieu-dit de Pringy (Gruyères, district de la Gruyère, Fribourg), dérivé du verbe patois erdzi, « irriguer », avec le suffixe collectif -ire [Bossard].

Erellaz, Eretta
Cacographies patoises de Airelle, Airette, « petite aire », diminutifs de Aire.

Avec le suffixe -ella :
L´Erellaz, L´Erella en 1935, alpage (Sollières, Haute-Maurienne, Savoie), et Le Sort de l´Erellaz, pâturage (Termignon, Haute-Maurienne, Savoie).

Avec le suffixe -etta :
Eretta, lieu-dit en forêt (Isérables, district de Martigny, Valais).


Erèse
Hameau de la commune d´Emarèse (Vallée d´Aoste), nom qui dériverait d´un adjectif latin areensis, formé sur area, « petite surface plane, fonds de terre, sol, terrain, emplacement pour bâtir, planche, carreau (d´un jardin), marais, espace inculte » ; ce nom pourrait aussi dériver du gentilice Arrius.

Ergisch
Commune et village valaisans du district de Loèche, Mons de Argessa en 1203, Argissa entre 1100 et 1400, Orgissa en 1279, peut-être d´une racine indo-européenne *arg-, ar(e)g-, « blanc, brillant », nom alémanisé au XVème siècle.

Erguël
Borne d´Erguël, lieu-dit à la limite des communes des Bois (District des Franches-Montagnes, Jura), et de la Ferrière (District de Courtelary, Jura bernois), et Château d´Erguël, en ruine (Sonvilier, district de Courtelary, Jura bernois), du nom des seigneurs d´Erguël ou d´Arguel, nom qui pourrait venir du vieux français arguel, « orgueil », du francique *urgoli, « fierté », issu de l´adjectif *urgol, « excellent ».

Erigné, Erignena
Noms qui pourraient signifier « lieu envahi par des araignées », d´un mot patois issu du latin aranea, « araignée », ancien français araigne, areigne, etc.
L´Erigné derrière et L´Erigné devant, hameaux (Vallée de la Manche, Morzine, Chablais, Haute-Savoie) ;
Erignena, lieu-dit (Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie).

Ermitage, Ermitages
Pas forcément la demeure d´un ermite, ce toponyme généralement récent désigne un lieu où l´on désirait vivre dans la solitude, ou simplement un lieu isolé.
L´Ermitage, lieu-dit (Neuvecelle, Chablais, Haute-Savoie) ;
Les Ermitages, lieu-dit, probablement des lieux habités par des moines de l´Abbaye voisine (L´Abbaye, Vallée de Joux, Vaud).

Ermite
L´Ermite, hameau de la commune de Serraval (Bornes, Haute-Savoie), probablement un sobriquet, vieux français eremite, heremite, du latin ecclésiastique eremita, « religieux retiré dans un lieu désert », grec erêmitês, « qui vit dans la solitude ».

Voir aussi Hermites.


Ermont
Ermont et Bas d´Ermont, lieux-dits de la commune de Chevenez (District de Porrentruy, Jura), aphérèse de Hermont.

Ermont
L´Ermont, hameau et Bois de l´Ermont, forêt déclive de la commune de Bellevaux (Chablais, Haute-Savoie), probablement de même origine que Herme, « terrain inculte ou en friche », avec influence de Mont.

Ernayaz
Lieu-dit de la commune d´Hérémence (Valais), aphérèse de Vernayaz, l´aphérèse du V initial étant fréquente dans certains patois valaisans.

Erniaule
Alpage de la commune de Villeneuve, district d´Aigle (Vaud), Herniaulaz en 1906, nom de même origine (inconnue) que Argnaule.

Erperens
Ancien hameau de la commune neuchâteloise de Montalchez, district de Boudry, disparu à la fin du XVIIIème siècle, villula de Orperens en 1340, nom d´origine burgonde.

Erpilles
Erpilles Dessous et Erpilles Dessus, alpages de la commune de Rougemont (Pays-d´Enhaut, Vaud), variante d´Arpilles.

Erplan
L´Erplan, maisons isolées en clairière de la commune de Mégevette (Faucigny, Haute-Savoie), variante d´*Arplan, voir Arplane, « alpe plane ».

Errauts, Erres, Erreuilles
Terres cultivées, du latin arare, « labourer, cultiver ».
Les Errauts, hameau (Saint-Brais, district des Franches-Montagnes, Jura) ;
Les Erres, serait l´ancien français erre, « chemin » selon Jaccard, ferme isolée (Cottens, district de la Sarine, Fribourg) ;
Es Erreuilles, lieu-dit (Lajoux, district des Franches-Montagnes, Jura).

Errouvenoux, Errouvines, Ervuines
Dérivés d´un ancien es rouvenes, etc., voir Rouvenes.
Les Errouvines, anciennement Errouvenaz, alpage (Châtel-Saint-Denis, district de la Veveyse, Fribourg) ;
Les Ervuines, avec métathèse, forêt déclive (Baulmes, district d´Orbe, Vaud).

Avec le suffixe d´abondance -oux :
Sur les Errouvenoux, lieu-dit (Le Glèbe, district de la Sarine, Fribourg).


Ersattes
Lieu-dit de la commune de Perrefitte, district de Moutier (Jura bernois), anciennement Arsattes, voir Arsattes. Roche propose une dérivation du latin vulgaire *herpex, latin classique hirpex, « herse (pour arracher les mauvaises herbes) », mais cette étymologie est à rejeter.

Ersaz, Erse, Erses
Du participe passé erse du verbe vieux français erdre, ancien français aerdre, « saisir, attraper ». Ces noms pourraient aussi dériver d´un patois ersa, « herse ».
Ersaz, alpage, nom monté à la Fenêtre d´Ersaz et au Mont d´Ersaz, 2788m (Torgnon et Valtournenche, vallée d´Aoste) ;
L´Erse, lieu-dit en forêt déclive (Evionnaz, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Pointe de l´Erse, 2032m (Monthey et Troistorrents, district de Monthey, et Vérossaz, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Sus l´Erse, lieu-dit (Troistorrents, district de Monthey, Valais) ;
Les Erses, lieu-dit (Dompierre, district de la Broye, Fribourg) ;
Les Erses, maison isolée en clairière (Concise, district de Grandson, Vaud).

Erschmatt
Commune et village valaisans du district de Loèche, Huers en 1209, Uiers et Uyers en 1250, Hoers en 1357 et 1453, Huyrs en 1400, peut-être du latin hortus, « jardin » selon Jaccard, nom alémanisé au XVème siècle avec adjonction d´un mot germanique matte, « prairie ».

Ertets
Les Ertets, nom allemand Im Serti, maison isolée du canton de Berne, à la limite de la commune d´Ormont-Dessus, district d´Aigle (Vaud), probablement un dérivé de Essert. Selon Jaccard, qui cite une forme ancienne Yretes en 1441 et 1474, c´est plutôt un nom à rapprocher de Airette.

Ervin, Ervines
Probablement avec un patronyme Ervin, Ervine.
Prés d´Ervin, maison isolée (Nods, district de la Neuveville, Jura bernois) ;
Les Ervines, hameau (Habère-Lullin, Vallée Verte, Haute-Savoie).

Page suivante


Page principale



© 2000-2009. Reproduction partielle autorisée avec l´accord de l´auteur et mention de la source. Les textes sur support électronique sont soumis aux mêmes règles que les textes imprimés.